« J'espère que tu ne m'en veux pas d'avoir approché Adam, » dit-elle, son sourire devenant presque cruel. « Après tout, nous avons passé tellement de bons moments ensemble dans le passé. C'est toujours agréable de se remémorer des souvenirs partagés, n'est-ce pas ? »
La pique était claire. Mélissa voulait rappeler à Éléna qu'elle n'était pas la première femme à occuper une place dans la vie d'Adam, et certainement pas la plus importante.
Éléna inspira profondément, luttant pour garder son calme. « Le passé appartient au passé, Mélissa. Ce qui compte, c'est le présent. Et actuellement, Adam et moi partageons une vie ensemble. »
Cette fois, Adam intervint, sa voix grave coupant l'atmosphère tendue comme un couteau. « Mélissa, je crois que tu as assez dit pour ce soir. Éléna et moi devons saluer d'autres invités. Passe une bonne soirée. »
Le ton ferme d'Adam laissa peu de place à la discussion. Mélissa sembla déstabilisée un instant, mais elle se reprit rapidement, son sourire revenant sur son visage comme un masque bien ajusté.
« Bien sûr, Adam, » répondit-elle avec un petit rire léger. « À très bientôt. » Puis, elle lança un dernier regard à Éléna avant de s'éloigner dans la foule.
Lorsque Mélissa disparut, Éléna se tourna vers Adam, son cœur battant encore plus vite qu'avant. « Elle est charmante, n'est-ce pas ? » dit-elle d'un ton sarcastique, essayant de masquer son malaise.
Adam la regarda en silence pendant un long moment, comme s'il pesait ses mots. Puis, d'une voix basse, il répondit : « Ne te laisse pas distraire par des femmes comme elle. Elles ne cherchent qu'à semer le doute. »
Éléna haussa un sourcil. « Oh, je ne suis pas distraite, Adam. Mais il serait bon de savoir à quoi je dois m'attendre dans ce... jeu. »
Un silence lourd s'installa entre eux. Ils se regardèrent dans les yeux, une tension palpable flottant dans l'air. C'était la première fois depuis leur mariage qu'Éléna osait le défier de cette manière. Elle ne savait pas exactement ce qu'elle cherchait à prouver, mais elle ne voulait plus se sentir faible et démunie.
Adam la fixa, ses traits durs se détendant légèrement. « Ce monde est cruel, Éléna, » dit-il, sa voix plus douce que d'habitude. « Je t'ai prévenue. Si tu veux survivre, il faudra être plus forte que ça. »
Elle se redressa, refusant de montrer la moindre faiblesse. « Je suis plus forte que tu ne le penses, Adam. Je ne suis pas comme ces femmes. Je ne te laisserai pas me piétiner. »
Un éclat passa dans les yeux d'Adam, une lueur presque indéchiffrable. Était-ce du respect ? De l'admiration ? Elle ne savait pas. Mais à cet instant, elle sentit qu'un changement imperceptible venait de se produire entre eux. Une sorte de reconnaissance mutuelle, une tension qui n'était plus seulement hostile.
« On verra bien, » murmura-t-il, avant de lui offrir son bras. « Maintenant, faisons ce pourquoi nous sommes venus. »
Éléna accepta son bras, son cœur battant encore fort, mais cette fois, pour une toute autre raison. Tandis qu'ils se dirigeaient vers les autres invités, elle ne pouvait s'empêcher de sentir que malgré les failles visibles dans leur arrangement, quelque chose d'autre était en train de se former.
Le silence oppressant de la salle de réunion était brisé uniquement par le léger grincement des chaises lorsque les membres du conseil ajustaient leur posture. Assise à côté d'Adam, Éléna observait la scène avec attention, ses doigts se crispant discrètement sur le bras de son fauteuil en cuir. C'était la première fois qu'elle assistait à une réunion d'affaires à un niveau aussi élevé, entourée d'hommes et de femmes puissants, chacun calculant chaque mot, chaque geste.
Adam, impassible, parlait avec une autorité tranquille, une main posée sur le dossier de sa chaise, l'autre feuilletant des documents. Sa voix grave résonnait dans la pièce, commandant l'attention sans effort. Il donnait l'impression que tout lui appartenait, chaque personne, chaque décision, chaque seconde.
« Nous devons finaliser l'accord avant la fin du mois, » déclara-t-il, ses yeux sombres fixant un homme en bout de table qui acquiesça rapidement, visiblement impressionné, voire intimidé. « Les actions doivent rester sous contrôle. Pas de surprises. Est-ce clair ? »
« Absolument, Monsieur Adam, » répondit l'homme, essuyant une goutte de sueur sur son front avec un mouchoir en soie.
Éléna n'avait jamais vu Adam dans cet environnement. Elle connaissait l'homme froid et distant chez eux, mais ici, il était encore plus impénétrable. Ce n'était pas seulement du contrôle, c'était une maîtrise totale de la situation, un pouvoir exercé sans faille. Elle sentait les regards curieux glisser vers elle de temps en temps, mais personne ne s'aventurait à lui parler. Elle n'était que « la femme d'Adam », un rôle qu'elle devait encore apprivoiser.
Mais quelque chose en elle commençait à changer. Elle n'était plus seulement spectatrice. La tension palpable entre elle et Adam depuis ce gala avait déclenché quelque chose de profond. Elle sentait un besoin croissant de s'affirmer, de ne plus être vue comme une simple pièce de l'échiquier de son mari.
Lorsque la réunion prit fin et que les hommes et femmes d'affaires se levèrent pour quitter la salle, Éléna resta assise quelques instants de plus. Adam, qui rassemblait ses papiers avec efficacité, lui jeta un regard en coin, mais ne dit rien. Elle attendit que tout le monde soit parti avant de se tourner vers lui.
« Tu sembles parfaitement dans ton élément ici, » dit-elle d'une voix calme, mais avec une pointe d'ironie. « Comme si tout te revenait de droit. »
Il leva les yeux, un sourire à peine perceptible aux lèvres. « C'est le cas. »
« Vraiment ? » Elle se leva lentement, ajustant sa robe. « Tout le monde ici semble... intimidé par toi. Mais est-ce vraiment du respect, ou simplement de la peur ? »
Adam haussa un sourcil, une lueur d'amusement traversant son regard. « Il y a peu de différence dans ce monde. Ceux qui te craignent te respectent, parce qu'ils savent ce que tu es capable de faire s'ils ne le font pas. »
Éléna le fixa un instant, cherchant à déchiffrer ce qui se cachait derrière cette façade de contrôle. « Est-ce ce que tu veux de moi aussi, Adam ? Que je te craigne ? »
Il fit quelques pas vers elle, la dominant de sa taille imposante. « Je veux que tu comprennes comment ce monde fonctionne. Si tu veux survivre ici, tu ne peux pas être faible. »
Elle ne recula pas, gardant son regard rivé dans le sien. « Je ne suis pas faible. Je ne l'ai jamais été. »
Adam pencha légèrement la tête, son sourire disparaissant. « C'est ce que nous verrons. »
Les mots flottaient entre eux, lourds de sous-entendus. Pourtant, derrière ce masque impénétrable, Éléna sentait qu'il y avait autre chose, quelque chose de plus fragile. Adam était peut-être un maître du pouvoir, mais elle commençait à se demander s'il n'était pas lui-même piégé par ce monde qu'il contrôlait si parfaitement.
La tension entre eux s'était accrue depuis la soirée du gala. Les conversations devenaient de plus en plus tendues, chaque mot semblant contenir une nouvelle couche de défi. Pourtant, Éléna se surprenait à être de plus en plus fascinée par cet homme qu'elle ne comprenait pas encore complètement.
Plus tard dans la journée, alors qu'ils rentraient ensemble dans la limousine, elle ne put s'empêcher de l'observer de manière plus attentive. Adam était assis en face d'elle, son visage éclairé par la lumière douce des lampadaires extérieurs qui filtraient à travers les vitres teintées. Il était plongé dans ses pensées, son regard fixé sur l'obscurité au-delà de la fenêtre.
Éléna se mordit la lèvre, hésitant avant de parler. « Pourquoi agis-tu comme ça ? » demanda-t-elle finalement, brisant le silence.
Adam tourna la tête vers elle, visiblement surpris. « Comment ça ? »
« Comme si rien ni personne ne pouvait t'atteindre. Comme si tu devais toujours être en contrôle de tout et de tout le monde. »
Il resta silencieux pendant un moment, ses traits se durcissant légèrement. Puis il répondit, d'une voix plus douce qu'elle ne s'y attendait : « Parce que c'est la seule manière de survivre dans ce monde. »
« Mais tu ne peux pas tout contrôler, Adam. » Éléna le fixa, cherchant une fissure dans son armure. « Tu agis comme si tu pouvais, mais au fond, est-ce vraiment ce que tu veux ? »
Il fronça les sourcils, son regard devenant plus intense. « Qu'est-ce que tu essaies de dire, Éléna ? Que tu me comprends ? »