Chapitre 4 Chapitre 4

« Je vais devoir être à la hauteur, alors », dit-elle avec un sourire crispé.

Clara lui rendit un sourire plus franc. « Ne t'inquiète pas, on y survit. Et puis, si tu as besoin d'aide, je suis là. Entre collègues, on se serre les coudes. »

Élise hocha la tête, reconnaissante pour cette offre de soutien. « Merci, Clara. Je vais probablement en avoir besoin. »

La journée se poursuivit dans une frénésie de réunions, de prises de notes, et de prises de contact avec les partenaires de l'événement de charité. Élise se sentait submergée par la quantité d'informations à assimiler, mais elle savait que c'était une opportunité en or. Si elle réussissait à mener ce projet à bien, cela ouvrirait des portes qu'elle n'avait jamais imaginées.

Le soir, lorsqu'elle quitta enfin le bureau, la fatigue commençait à se faire sentir, mais elle était satisfaite de sa première journée. Elle avait fait le premier pas vers cette nouvelle vie, et peu importe les obstacles qui se dresseraient sur son chemin, elle était déterminée à aller jusqu'au bout.

En regagnant son petit appartement, Élise se laissa tomber sur le canapé, son

Esprit tourbillonnant. Le Groupe Ascendance n'était pas seulement une entreprise. C'était une arène où seuls les plus forts pouvaient survivre, et Adrien Belmont en était le roi incontesté. Mais elle se promit qu'elle ne se laisserait pas intimider par son aura.

Élise se dirigeait rapidement vers la salle de réunion, une pile de documents en main. Cela faisait une semaine qu'elle avait commencé au Groupe Ascendance, et chaque jour semblait plus intense que le précédent. Entre les préparatifs pour l'événement de charité et les multiples réunions de presse, elle n'avait pratiquement pas eu le temps de souffler. Mais ce qui la perturbait encore plus, c'était l'étrange sentiment qu'elle éprouvait chaque fois qu'Adrien Belmont entrait dans la pièce. Quelque chose en lui lui semblait familier, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur quoi.

À plusieurs reprises, elle avait surpris son regard posé sur elle, une lueur indéchiffrable dans ses yeux gris. Et pourtant, chaque interaction entre eux restait strictement professionnelle. Élise se disait que c'était peut-être son imagination, une projection de ses propres angoisses et de l'intensité du travail. Mais cette sensation ne la quittait jamais tout à fait.

Ce jour-là, elle s'était levée tôt pour peaufiner les détails de la présentation qu'elle devait faire devant toute l'équipe. Le dossier de presse pour l'événement de charité devait être parfait. C'était sa première grande mission, et elle tenait à montrer qu'elle pouvait gérer des responsabilités importantes.

Alors qu'elle franchissait la porte de la salle de réunion, elle croisa Adrien, qui s'apprêtait lui aussi à entrer. Comme toujours, il était impeccablement vêtu, un costume sombre qui semblait taillé pour sa silhouette athlétique. Ses cheveux étaient légèrement en bataille, comme s'il venait de passer une main dedans par frustration ou concentration.

« Mademoiselle Mercier », dit-il d'un ton formel, mais avec une certaine chaleur qu'elle ne parvenait pas à comprendre.

« Monsieur Belmont », répondit-elle en hochant la tête.

Il la laissa passer devant lui, et elle sentit son regard suivre chacun de ses mouvements. Encore une fois, ce frisson étrange la parcourut, comme si quelque chose la liait à lui, mais sans qu'elle puisse l'expliquer. Elle essaya de se concentrer sur la présentation qu'elle allait faire, mais l'image d'Adrien flottait toujours dans un coin de son esprit.

La réunion commença avec les membres du comité, tous concentrés sur les préparatifs de l'événement à venir. Élise prit la parole avec assurance, exposant les grandes lignes de la stratégie de communication. Mais à mi-chemin de sa présentation, un bruit sourd se fit entendre dans le couloir.

Un murmure d'inquiétude traversa la salle, et soudain, la porte s'ouvrit violemment. Un homme en sueur entra, visiblement paniqué. Élise le reconnut, c'était Paul, un des employés du service logistique.

« Monsieur Belmont, il y a un problème dans l'entrepôt ! » lança-t-il, à bout de souffle. « Un court-circuit a provoqué un début d'incendie ! »

Adrien se leva immédiatement, son visage passant de la neutralité à une détermination froide. « Combien de personnes sont sur place ? » demanda-t-il d'une voix calme, mais ferme.

« Une dizaine, mais ils ne parviennent pas à maîtriser les flammes. »

« Très bien, appelez les pompiers. J'arrive tout de suite », ordonna Adrien avant de quitter la salle d'un pas rapide.

Instinctivement, Élise se leva aussi. Elle ne savait pas pourquoi, mais l'idée de laisser Adrien gérer cette situation seul la perturbait. Elle attrapa son sac et se dirigea vers la sortie.

« Élise, où vas-tu ? » s'exclama Clara, surprise.

« Je vais voir si je peux aider », répondit-elle avant de courir derrière Adrien.

Elle le retrouva dans le hall, en train de donner des instructions à d'autres employés. Sans réfléchir, elle s'approcha de lui.

« Je viens avec vous. »

Il se tourna vers elle, un sourcil légèrement arqué. « Ce n'est pas nécessaire, Mademoiselle Mercier. Vous devriez rester ici. »

« Peut-être. Mais je préfère être utile. »

Adrien la fixa pendant un instant, ses yeux semblant la scruter jusqu'au plus profond de son âme. Puis, finalement, il acquiesça.

« Très bien, mais restez près de moi. »

Ils se dirigèrent rapidement vers l'entrepôt, situé à quelques rues du siège du Groupe Ascendance. En arrivant sur place, Élise vit une épaisse fumée noire s'échapper du bâtiment. Son cœur battait à tout rompre. Elle n'avait jamais été confrontée à une telle situation, et l'odeur de brûlé lui donnait la nausée. Des employés paniqués s'activaient autour du bâtiment, tandis que des camions de pompiers arrivaient en trombe.

Adrien ne perdit pas une seconde. Il se dirigea vers le chef de l'équipe de sécurité, discutant avec lui des mesures à prendre pour sécuriser les lieux et évacuer le matériel important. Élise, quant à elle, se sentait impuissante, mais elle restait à ses côtés, prête à intervenir si nécessaire.

Soudain, une explosion légère retentit à l'intérieur du bâtiment, projetant des éclats de verre tout autour. Adrien se tourna rapidement vers Élise et l'attrapa par le bras, la tirant brusquement en arrière pour l'éloigner du danger. Le geste fut si rapide et protecteur qu'elle en fut presque désorientée.

« Faites attention ! » murmura-t-il d'une voix basse mais tendue, son visage à quelques centimètres du sien.

Leurs regards se croisèrent, et pendant un bref instant, le temps sembla s'arrêter. L'intensité dans les yeux d'Adrien était déstabilisante. Élise sentit une vague de chaleur l'envahir, non pas à cause de la fumée, mais à cause de la proximité d'Adrien. Ce geste protecteur, bien que professionnel, avait éveillé en elle quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti avant. Était-ce de la reconnaissance ? Ou autre chose de plus profond ?

« Je vais bien », murmura-t-elle, sa voix plus tremblante qu'elle ne l'aurait souhaité.

Adrien la fixa pendant une fraction de seconde de plus, avant de détourner le regard. « Restons en sécurité. »

Les minutes qui suivirent furent une véritable épreuve de nerfs. Les pompiers travaillaient d'arrache-pied pour éteindre les flammes, et l'équipe de sécurité, sous les ordres d'Adrien, réussit à évacuer tout le matériel important. Élise, bien que secouée par l'incident, resta sur le site, observant Adrien avec admiration. Il semblait parfaitement maîtriser la situation, prenant des décisions rapides et efficaces, tout en veillant à la sécurité de ses employés.

Quand enfin les flammes furent maîtrisées, Adrien se tourna vers elle, ses traits marqués par la fatigue. « Tout est sous contrôle maintenant. Vous devriez rentrer. »

Elle hocha la tête, mais avant de partir, elle se rapprocha de lui. « Merci pour... tout à l'heure. Vous m'avez protégée. »

Un sourire léger apparut sur le visage d'Adrien, presque imperceptible, mais assez pour la troubler. « C'était la moindre des choses. Je ne pouvais pas vous laisser prendre des risques inutiles. »

Élise le regarda un instant, son cœur battant à un rythme irrégulier. Puis, elle prit une profonde inspiration. « Vous savez, depuis que je travaille ici, j'ai cette étrange impression de vous connaître. Comme si... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Adrien la coupa, son regard devenant plus sombre. « Ne cherchez pas à comprendre, Élise. Certains mystères ne devraient pas être dévoilés. »

Ces mots la laissèrent perplexe. Avant qu'elle ne puisse poser plus de questions, Adrien se tourna pour donner de nouvelles instructions à ses équipes. Élise resta figée sur place, ses pensées tourbillonnant dans tous les sens. Qu'avait-il voulu dire ? Pourquoi ce sentiment de familiarité ne cessait-il de grandir chaque fois qu'elle était près de lui ?

Alors qu'elle s'éloignait du site de l'incendie, une certitude germa dans son esprit. Adrien Belmont n'était pas seulement un PDG exigeant. Il y avait quelque chose de plus prof »nd, de plus troublant à son sujet. Et d'une manière ou d'une autre, elle était liée à lui, même si elle ne savait pas encore comment.

Le mystère d'Adrien Belmont venait tout juste de commencer à se dévoiler, et Élise sentait que sa vie allait être bien plus compliquée qu'elle ne l'avait imaginé.

Élise s'était à peine remise de l'incident à l'entrepôt que déjà, les rumeurs circulaient dans les couloirs du Groupe Ascendance. Elle avait passé la matinée à essayer de se concentrer sur son travail, mais son esprit revenait sans cesse à ce moment troublant avec Adrien. Quelque chose clochait, et la sensation persistante que ce dernier cachait un secret la rongeait.