Yuri
img img Yuri img Chapitre 3 Yuri
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Chapitre 6 Un directeur encombrant img
Chapitre 7 Un problème de plus img
Chapitre 8 Un monstre en éveil img
Chapitre 9 Une dernière soirée img
Chapitre 10 Ses désirs... img
Chapitre 11 Un cadeau img
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Chapitre 3 Yuri

Je regarde les étudiants rejoindre leur classe respective, tout en buvant ma tasse de café. Il faut dire que je ne peux pas passer mon temps à boire le sang frais que j'ai dans le frigo de mon bureau, et le café a le don de me tenir un peu plus calme. Je ne sais pas ce qui se passe avec moi depuis quelques semaines, mais mes réactions face aux humains qui m'entourent sont un peu difficiles à gérer.

Est-ce de la fatigue de devoir m'occuper de ces fourmis ? Est-ce moi qui suis simplement lassé de ce sang que l'on me fournit, et qui n'apaise pas le monstre en moi récemment ? Il faut dire que celui-ci doit être de plus en plus en appétit depuis plusieurs années. Car mis à part quelques mafieux et délinquants que je me fais un plaisir de torturer sous mes crocs, il n'a plus beaucoup de proie à ses mettre sous la dent. Et je ne parle pas de sexe... une chose qui est devenue de plus en plus rare au fil des années. Je ne peux simplement pas baiser et laisser aller ma nature avec une humaine... Et je ne me pardonnerais jamais de tuer une innocente par inadvertance. Malheureusement comme les malfrats, il n'y a plus beaucoup de femmes dans un rayon de cent kilomètres qui méritent une mort aussi cruelle. Quoi que jouir en mourant doit être une expérience plutôt passionnante, non ?

On frappe durement à la porte et je soupire, Marishka entre dans le bureau alors que je me détourne de la fenêtre en portant ma tasse à mes lèvres. Mais le café semble être devenu du venin en entrant dans ma bouche, alors que cette jeune femme apparait derrière elle. Mon corps entier se tend tandis que je me retiens à l'instant de respirer, comme si l'air de la pièce était imprégné de sang comme sur les champs de guerre où je me délectais de nos ennemis.

- Directeur Ivanov, voici Natasha Romanov, une étudiante boursière, m'informe Marishka alors que j'essaie de contenir le monstre en moi.

Putain, quel est donc cette odeur qui me rend fou en un instant ? Je ferme les yeux, et je les ouvre en réalisant que je n'entends plus rien. Ni les étudiants qui respirent dans leur classe, ni les professeurs donnant leur cours... Plus un son ne me parvient durant une longue seconde et c'est le craquement de l'anse de ma tasse en porcelaine qui me faite enfin réagir.

- Oh directeur, vous allez bien ? s'empresse de dire Marischka en approchant du bureau.

- Laissez-nous, dis-je d'un ton neutre en déposant la tasse sur le bureau tout en regardant l'anse entre mes doigts.

Marishka sort du bureau sans ajouter un mot, et je me rends compte à cet instant que mon ouïe est parfaitement revenue en entendant le cœur de cette jeune femme battre devant moi. Pas de battements rapides... non je dirais que celui-ci semble sur le point de s'éteindre. Une symphonie des plus apaisantes à mon oreille, et qui semble calmer le monstre en moi qui était pourtant à deux doigts de prendre le dessus.

- Asseyez-vous mademoiselle Romanov, dis-je en jetant l'anse cassée dans poubelle avant de relever la jaquette de ma veste et de m'assoir à mon tour.

Croisant les jambes et rejoignant mes mains sur le bureau, je relève mon regard à nouveau sur cette jeune femme, tout en inspirant profondément pour commencer l'entretien. C'est encore pire à cet instant, car si j'étais surpris à son entrée par ses réactions stupides qui me mettent sur la défensive, c'est mon cœur de glace qui vient de se craqueler en une seconde.

- Olga...

Natasha

Au moment où l'anse de la tasse se brise dans ses doigts, je me sens du coup ennuyée de l'avoir dévisagé ainsi... bien qu'il ne semble pas se gêner non plus pour le faire. Je déglutis nerveusement tout en m'asseyant et je mordille ma lèvre en évitant de scruter l'élégance de cet homme quand il s'assoit. Merde, on dirait qu'il sort d'un film... genre mystérieux, charismatique et un brin beaucoup trop érotique pour les yeux de simples étudiantes...

- Olga...

- Non, je m'appelle Natasha, m'empressé-je de le rectifier en lui tendant les documents.

Mais je reste un instant en suspens devant son regard qui semble me sonder ou m'engloutir totalement. Les battements de mon cœur qui sont toujours très calmes sont en train de s'accélérer, et je serre les cuisses, ayant une sensation plus qu'étrange monter en moi. Mes dents qui mordaient ma lèvre se relâchent et j'ai l'impression d'haleter devant lui, comme le ferait une gamine qui n'a jamais connu le regard d'un homme porté sur elle. Mais le bleu de son regard est absorbant et flamboie étrangement m'empêchant de lui échapper, et j'entrouvre encore plus grand mes lèvres, cherchant à calmer ce feu incandescent qui monte dans mon ventre.

- Sors.

- Hein ?! m'exclamé-je surprise en clignant des paupières.

- Laisse les papiers et sors ! insiste-t-il en se levant de son fauteuil en cuir et il part vers une armoire.

Sortir ? Et quoi, je rentre chez moi comme ça sans savoir pourquoi il ne prend pas la peine de regarder à mes papiers d'inscription ?! Non mais, il pourrait quand même m'expliquer pourquoi un tel rejet ?!

- Vous pouvez quand même y reg-

- Je t'ai dit de sortir ! claque-t-il fermement en me faisant face dans un mouvement vif et je me fige.

Si mon cœur et mon corps l'avaient trouvé des plus sexy il y a une seconde, il est clair que le visage remplit de haine et de dégout qui se porte sur moi à cet instant, me fait ravaler toute envie de mouiller pour un mec pareil.

- Je sors ! lancé-je en essayant de ne pas paraitre effrayée par ce directeur complètement cinglé.

Je fais demi-tour pour rejoindre la porte mais je m'arrête pour revenir à son bureau d'un pas plus que décidé. J'attrape mes documents sur celui-ci et je sors de ce bureau tout en claquant la porte sous le regard de la secrétaire qui me fait de gros yeux.

- Allez vous faire foutre avec votre université de merde ! Claqué-je en passant devant elle et je balance mes documents dans la poubelle à côté de la porte avant de sortir.

Je suis furieuse, totalement hors de moi et je ferais bien demi-tour pour lui lancer le reste de sa tasse à la figure. Mais j'inspire profondément et je me mets à marcher moins vite en sachant que cela ne changerait rien. Je viens de perdre ma dernière chance de me sortir de ma vie de misère, et je n'en connais même pas les raisons. Mais à quoi je pensais ? Je ne suis qu'une orpheline... Je sors de l'enceinte de l'université avec beaucoup moins de franchise qu'en arrivant, et le poids de mon misérable avenir me tombe dessus comme la neige qui recouvre le sol.

Yuri

Assis devant le tombeau de ma chère Olga, je vide une énième poche de sang en essayant de contenir le monstre qui se trouve en moi. J'ai du quitter l'université après le départ de cette jeune fille bien écervelée, n'arrivant pas à calmer la colère qui montait en moi. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. La ressemblance avec mon amour perdu est insoutenable et je ne parle pas des sensations étranges qui ont émané de moi en sa présence. L'instant où nos regards se sont rejoints, j'ai ressenti toutes ses réactions se propulser en moi. L'étonnement, la chaleur de son corps, les battements de son cœur qui semblait être sur le point d'imploser, le désir qui s'immisçait dans son ventre au point de la voir littéralement haleter de plaisir devant moi. Je balance la pochette à quelques mètres de moi, balayant mes longs cheveux noirs en arrière tout en regardant le tombeau devant moi.

- Comment une telle chose est possible ? lui demandé-je inquiet.

Personne en deux cent cinquante ans de vie ne m'a fait réagir ainsi, et je ne parle pas du monstre qui veut prendre le dessus plus que tout. Je sors mon portable de ma poche, essayant de me rappeler de ce que j'ai entrevu sur le document avant qu'elle ne le reprenne avec elle. Quelque chose cloche avec cette fille et ce n'est pas seulement le fait qu'elles se ressemblent comme deux goutes d'eau. Je dois m'assurer que je ne suis pas fou... je veux en avoir le cœur net.

- « Bonjour mon ami »

- Jorgen, j'ai besoin que tu fasses des recherches pour moi, lui dis-je en sortant une cigarette de ma poche, une jeune fille du nom de Romanov qui vient d'une maison d'accueil de Samara.

- « Mon ami, des Romanov, il y en a des milliers en Russie. Aurais-tu quelque chose de plus précis ? »

Bien entendu, ces faibles informations ne sont pas suffisantes. Mais j'étais tellement surpris de sa présence, que je n'ai pas regarder à plus. Je tire une bouffée sur ma cigarette, tout en regardant le tombeau.

- Fais une recherche en te basant sur Olga, dis-je en contenant ma colère de les comparer.

- « Olga ?! Attends, tu veux dire qu'elles- »

Je raccroche avant qu'il ne dise ce que je ne veux pas entendre. Elles n'ont rien à voir ! Olga était mon âme sœur et la seule qui maintenant mon humanité dans ce monde... alors que cette fille en un instant a fait remonter le monstre terré en mois depuis des années. Et alors que je regarde avec tendresse le tombeau de ma bien aimée, une sensation plus que désagréable monte en moi, alors que ma tête se penche sur le côté. Mes doigts se mettent à chauffer et je ne peux contenir mes ongles de s'allonger dans le sol sous moi. Mon reflet sur la plaque du tombeau de ma douce Olga me renvoie l'image du monstre qui a pris le dessus sur moi... mais la raison n'est pas la colère ou le fait que cette nana lui ressemble. Une odeur fruité chaude et plus que désireuse s'est immiscée dans mes narines à cet instant, et ma langue de façon plus qu'en appétit glisse sur mes lèvres jusqu'à la forme de mes canines qui sont sorties de leur enclos.

Natasha

Assise sur le tabouret du bar, je vide mon énième verre de Trojka en regardant Tatiana danser sur la piste de dance, et cela bien entourée. En ce qui me concerne, je me morfonds encore de ce qui s'est passé à l'université. Tatiana m'a emmenée ici pour me changer les idées, mais il s'avère que je ne suis vraiment pas d'humeur à m'amuser, ni à penser à autre chose que ce directeur sexy, charismatique et à la fois un vrai enfoiré. Et pourtant, je ne peux oublier la pureté de son regard porté dans le mien, qui m'a limite fait mouillée sur place. J'ai encore cette sensation de chaleur dans le bas de mon ventre, et cela juste en repensant à ses grands yeux bleus. Ma pauvre Natasha, tu deviens folle... Ce mec est un enfoiré qui en un instant a pourri ton avenir ! Je devrais aller le trouver et lui couper les couilles pour m'avoir traitée ainsi !

- Aie ! m'exclamé-je et je regarde ma main où le sang coule.

J'esquisse un sourire en regardant les morceaux de verre dans la paume de ma main, et je soupire en pensant que cet enfoiré m'a jeté un sort. Après tout, je voulais lui balancer le reste de sa tasse cassée dans son foutu minois de directeur arrogant !

- Nat, tu devrais aller nettoyer ta main, s'inquiète Tatiana que je n'avais pas vue me rejoindre.

- En effet, soupiré-je en descendant du tabouret.

Je titube entre les jeunes qui se déchainent, s'embrassent et baisent à l'entrée des toilettes pourries du club. Je regarde l'état de l'évier devant moi, essayant de faire abstraction du couple qui se déchainent dans la toilette derrière moi, et je forme une grimace de dégout en voyant l'eau brune qui coule du robinet.

- Non merci, finis-je par dire en rebroussant chemin.

Je glisse ma main apte dans mes cheveux, trouvant qu'il fait de plus en plus chaud alors que je retraverse le couloir puant et bombé de testostérone à volonté.

- Et beauté, cela te dit une gorgée ? me demande un grand blond en passant son bras autour de mes épaules.

Voyant que c'est une bouteille de Vodka et sentant que ma main blessée me brûle, je ne refuse pas. Je le laisse porter le goulot de la bouteille à mes lèvres, faisant abstraction de sa main qui glisse sur mes fesses. Le contenu dans ma bouche, je ramène ma main à celle-ci et je crache l'alcool sur mes coupures.

- Oh, il fallait le dire que tu ne voulais pas boire ! claque le mec vexé comme si j'avais commis un crime.

- Comme si tu m'avais proposé cela, juste pour apaiser ma soif, rétorqué-je en jetant un coup d'œil vers sa main sur ma fesse.

- Alors, nous devrions directement sauter les présentations, sourit-il.

Bon il est clair que ce n'était pas mon intention, mais j'ai toujours ce feu dans mon bas ventre depuis cet entretien universitaire, et si ce mec peut l'apaiser un peu. Ses lèvres pleines emplissent les miennes sans ménagement alors que nous sommes à peine dans l'allée derrière la boite de nuit. Ses mains plus qu'empressées sont déjà en train de caresser mes seins dénudés sous ma blouse de dentelle noire, et je glisse ma main à son entrejambe pour sortir un engin bien plus intéressant que je ne le pensais.

- Je savais que tu étais une salope, grommèle-t-il alors que je m'apprête à le branler.

- Tu viens de dire quoi là ? lâché-je froidement en le repoussant.

- Tu traines avec la pute de Tatiana, me lance-t-il le regard amusé alors que je me décale du mur, tu dois aussi baiser tout ce qui bouge devant toi, non ?

- Va te faire foutre ! balancé-je en remettant ma jupe en place.

- Ne joue pas les prudes ! Tu ne penses quand même pas que tu vas partir sans que je n'aie le temps de m'amuser !

Je me sens tirer d'un coup par les cheveux et mon arcade touche durement le mur où il me plaque, tout en remontant ma jupe. Je mords fortement ma lèvre en sachant très bien ce qui m'attend une fois de plus. Mais je ne peux que m'en prendre à moi-même cette fois-ci... J'ai amené cette situation en étant submergé d'un désir qui me poursuit depuis lui... cet enfoiré de directeur qui hante toutes mes pensées plus que je ne le voudrais...

- Tu vois que tu le voulais, grogne cet enfoiré en entrant en moi et tirant mes cheveux pour que son haleine rejoigne ma bouche que je lui refuse.

Et alors que je m'apprête à fermer les yeux pour ne pas voir ce qui se passe à cet instant, une ombre noire apparait non loin de nous et je tressaille. Non parce qu'il nous regarde... mais parce que sous cette capuche noire, deux yeux rouges me paralysent...

            
            

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