- Léa ? Ça ne va pas ?
- Tu sens ? Des gens sont dans la forêt et je connais leurs
odeurs.
- Ça ne me dit rien à moi, ça ne doit pas être quelqu'un
d'ici, dit-il en fronçant les sourcils.
- Viens, on va voir.
On s'approcha de l'odeur discrètement et, avant d'être
arrivée près des personnes, je savais que c'étaient des gardes
qui nous recherchaient. Les voix étaient très proches de nous.
On se cacha derrière des buissons et vit un groupe de gars en
train d'élaborer un plan. Des photos de moi et Leila étaient
accrochées sur un tronc d'arbre, et le chef expliqua ce que
nous étions capables de faire.
- Voici Léa, la plus grande et la plus dangereuse, elle a les
pouvoirs des quatre éléments et se bat en arts martiaux, elle a
aussi le pouvoir de guérison qui vient de leur père comme
vous le savez. Elle n'a pas peur de nous, mais son point faible
est sa famille, on ne peut pas l'attaquer sans avoir un
compromis. Sa sœur est l'arme de notre victoire. Étant sœurs,
si elles sont en danger, elles le sentent. Mais ne vous laissez
pas avoir par son air abattu, c'est une vraie tigresse. Léa la
forme et elle se bat bien aussi, l'attraper sera dur, mais
possible.
- Chef, a-t-elle des pouvoirs aussi ? demanda un grand
maigre.
- Aux dernières nouvelles, elle n'en a pas, mais Léa est
très douée et ne laisse rien au hasard.
Devrais-je leur dire que Leila possède l'élément de l'eau et
de la terre ? Non. Je leur laisse la surprise, ça n'est pas drôle
sinon. Et puis, ils sont mal renseignés, je n'ai pas le pouvoir
du feu, mais chut !
- On est sûrs qu'elles sont ici ?
- Non, mais nous fouillerons. Bon, on va répartir les
groupes de recherche.
Je me tournai vers Théo en souriant, il s'approcha plus près
de moi pour pouvoir chuchoter.
- Tu es très appréciée à ce que je vois.
- Ouais, t'as vu ça, je suis célèbre, ayant un petit sourire.
Alors, on fait quoi ?
- Je dirais, on attaque.
- OK, reste là et empêche ceux qui essaient de partir.
Je me déplaçai en silence et sortis de ma cachette. Ils ne me
virent pas tous de suite, donc je brisai la nuque de celui qui
était le plus proche de moi, tous les regards étaient tournés
vers moi maintenant.
- Alors, ça parle de moi, je suis flattée.
- Léa ! Je ne pensais pas te trouver si facilement, dit le chef.
- Ça fait si longtemps que tu me cours après, je peux bien
venir te botter le cul.
- Mais, la dernière fois, c'était moins une pour toi, même
ton copain t'a trahie.
- Je ne ferai plus jamais cette erreur, rassure-toi.
Pendant qu'il me faisait la discute, l'un d'eux vint vers moi,
mais je parai son coup de poing en le projetant très loin.
- Tu vas tous nous tuer ?
- J'en ai l'intention.
- Même devant la personne qui est venue avec toi, tu te
ferais passer pour un monstre.
Il me plongea dans un moment de réflexion qui me
paralysa. Le chef en profita pour me mettre un coup de pied
dans l'abdomen. Je me repris vite avant le prochain coup que
je bloquai à temps. Je pris sa jambe et l'envoyai valser dans
les arbres, puis les autres m'attaquèrent. Théo sortit de sa
cachette avant que le chef revienne s'occuper de mon cas. Ils
se battaient et je pivotai en l'air et envoyai ceux qui me
tenaient dans le décor. Le premier qui m'attaqua avait un
couteau et avança, fouettant l'air de sa lame. Je la pris dans
ma main, faisant couler mon sang, mais réussis à agripper
mon adversaire, le retournant sur mon épaule, et lui brisai la
nuque.
Le deuxième avait une arme à feu et essaya de me
viser, mais je bougeai trop vite et, quand il hésita, je lançai le
couteau que j'avais gardé dans ma main en plein cœur. Le
dernier était assez costaud et me souleva directement,
m'encerclant les bras. Il me serrait de plus en plus fort, mais
je réussis de justesse à lui mettre un coup de pied dans le
genou, ce qui le fit me lâcher. Je récupérai un flingue devant
moi, pris une bouteille qui traînait, pressai l'arme dessus
pour amortir le bruit et tirai dans sa poitrine. Il s'écroula sur
moi, donc, je le poussai et me levai essayant de reprendre
l'air qui m'était comprimé. Une fois la bagarre finie, j'avais le
nez et le bras en sang, mais j'étais entière. Théo me rejoignit
après avoir tué celui qu'il était en train de combattre. Il posa
sa main sur ma joue, cherchant un signe de blessure, et il
remit mes cheveux derrière mon oreille, m'inspectant une
dernière fois.
- Ça va ?
- Tu parles, une bagarre le matin, il n'y a rien de mieux
pour se réveiller.
- Tu as mal ? dit-il en montrant mon bras.
- Un peu, mais ça va partir.
On prit tout le matos qu'ils avaient apporté et Théo y mit le
feu ainsi qu'aux corps. Je regardai mon bras en y voyant ma
peau nette. Puis on repartit vers chez nous. On se sépara,
puis je partis dans ma chambre prendre une douche, enlever
toute la terre sur moi et le sang séché. Une fois propre, j'allai
m'habiller dans ma penderie. Je pris une robe blanche à
bretelle avec un petit décolleté, la robe s'arrêtait en dessous
des cuisses avec une paire de bottes qui allait jusqu'au mollet.
Je partis retrouver ma mère et Leila qui étaient en train de
déjeuner. Je commençai à manger mon bol de céréales. Leila
vit que j'étais dans mes pensées.
- Ça va Léa ? me demanda maman après avoir regardé
Leila qui me fixait toujours.
Bon, autant leur dire la vérité, ça ne sert à rien de mentir.
- J'ai tué des gardes ce matin.
- Des gardes ? Si vite ? dit Leila surprise.
- Ils ne nous lâchent pas, mais, rassurez-vous, j'ai réglé le
problème avec Théo.
- Théo était là ? Il t'a aidée, j'espère ?
- Oui, on devait courir, mais on s'est battus à la place, je
l'ai entraîné dans nos problèmes, et c'était exactement ce que
je voulais éviter.
- C'est un grand garçon, il sait très bien ce qui se passe
pour nous.
- Je suis d'accord avec ta sœur.
- Ouais, bon, Leila, t'es prête ?
- Oui, on peut y aller.
- À ce midi, les filles.
On partit de la maison et commença à marcher. Leila partit
au collège et moi au lycée. Une fois arrivée, je vis les filles et
allai leur dire bonjour.
- Vous allez bien ? leur demandai-je en faisant la bise.
- Très bien et toi ? dit Maria.
- Oui. Dites, je n'ai pas vu les garçons ce matin.
- Ils sont sur le toit, m'apprit Andréa
- Viens, on va les rejoindre si tu veux.
- Oh non, après ce qu'il s'est passé avec Théo ce matin, je
ne préfère pas.
- Comment ça avec Théo ? dirent les trois en même temps.
Ah, ces humains toujours à se faire des films ! Elles me font
bien rire.
- Rassurez-vous, on n'a rien fait, on s'est juste battus
contre des gardes.
- Et alors ?
Je regardai autour de moi pour être sûre que personne ne
nous écoute.
- J'ai dû... tuer des gens et je ne sais pas, j'ai dû lui faire
peur ou quelque chose comme ça.
- Viens avec nous et tu verras, dit Célia en me prenant le
bras.
Je les suivis dans les couloirs, puis allai vers le toit. On
monta l'escalier, puis ouvrit la porte. Je repérai les gars sur
les canapés et, plus loin, Alice et Théo parlaient. Les gars
nous firent signe de venir vers eux.
- Salut, les filles, nous dit Pierre.
- Ça va ?
- Oui, mais Alice et Théo parlent, dit Ugo en me regardant
vite fait.
Merde, c'est vrai, il est au courant que Théo m'a embrassée !
Je regardai le sol qui était très intéressant.
- Ils parlent de quoi ? fit Andréa curieuse.
- Je ne sais pas, mais vu la tête d'Alice, ça ne doit pas être
bon, remarqua Lucas.
- Tu peux écouter, Léa ? me demanda Célia.
- Oh non, ça ne se fait pas.
- Ils doivent parler de l'un d'entre nous, car ils ont regardé
ici, fit Maria.
- On demandera à Théo.
Je regardai Théo, étudiant son expression, et sut qu'Alice
venait de le plaquer. Mais il était à la fois calme et surpris par
ce qu'elle lui disait. Soudain, il regarda vers nous et me
regarda dans les yeux. Je baissai les miens, essayant de me
rendre invisible. Quand Théo revint vers nous, on se posa
tous des questions. Tandis qu'Alice nous dit juste au revoir.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? commença Andréa.
- Alice déménage, donc, nous deux, c'est fini.
- Tu le prends bien, remarqua Pierre.
- On a parlé, et c'est mieux comme ça, je dois admettre
qu'elle m'a appris quelque chose.
- Et quoi ? fit Lucas.
- Vous le saurez plus tard. Léa, je peux te parler ? Je
hochai la tête en ne bougeant pas. Ok, c'est à propos de ce
matin.
- Je suis désolée de t'avoir entraîné là-dedans, ils savent
que tu me connais et risqueront de s'en prendre à toi, à
moins que...
Je me stoppai en pensant à une chose.
- À moins que quoi ?
- À moins que tu t'allies avec eux pour m'avoir.
- Non, jamais, pourquoi je ferais ça ?
- Si tu savais combien de fois ça nous est arrivé, tu ne
dirais pas ça.
Je partis vers les escaliers avant qu'il ne dise autre chose et
que je doive me rappeler un souvenir douloureux. Au même
moment, la cloche sonna, donc je me dirigeai vers la salle et y
entrai en me mettant au fond. Les autres arrivèrent et Maria
s'assit près de moi.
- Pourquoi tu es partie ?
- Si j'étais resté, j'aurais dû raconter le reste.
- Qui vous a trahis ?
Je le savais, j'allais devoir cracher le morceau. Je suis partie
du toit pour éviter d'en parler justement et j'allais le faire 10
minutes plus tard. Ah, les humains et leur curiosité mal
placée !
- Mon ex, voilà pourquoi je vous ai dit que je ne croyais
plus en l'amour.
- Mais pourquoi il a fait ça ?
- Pour avoir la grâce de mes grands-parents comme ma
famille est très riche.
- Tu étais avec lui depuis longtemps ?
- Presque trois mois, mais je ne referai plus l'erreur de
ressortir avec quelqu'un.
Voilà, c'est dit, je sais que Théo a tout entendu et je prie
pour que jamais il ne m'en parle.
- Et si tu aimes une personne, tu feras quoi ? Ou si une
personne t'aime ?
- Dans les deux cas, je partirai. Pourquoi tu dis ça tout
d'un coup, si une personne m'aime ?
- Je demande juste. Si tu partais, on serait tristes, on s'est
attachés à toi, tu sais.
- Pourtant, ça ne fait pas longtemps qu'on se connaît, et
puis je ne suis pas une personne avec qui on est en sécurité.
- Bien sûr que si, Leila est toujours collée à toi.
- C'est ma sœur, c'est normal.
- Nous avons vu comment tu te battais, et Théo nous a
raconté ce matin, on ne peut qu'être en sécurité avec toi.
- Si tu le dis, on ferait mieux d'écouter.
- Oui.
On ne parla pas jusqu'à ce que la sonnerie nous apprenne
la pause, on sortit puis alla sur les bancs. Andréa nous posait
des questions sur nos pouvoirs quand un groupe de filles
arriva et se mit devant Théo. Je regardai les autres avec des
yeux interrogateurs, puis Maria chuchota pour m'aider,
personne ne pouvait l'entendre à part moi. « Elles sont au
courant qu'Alice et Théo ont rompu, donc elles tentent leurs
chances. » Elles commencèrent à parler de plus en plus fort,
ce qui me fit mal à la tête à force. Je me levai et poussai un
coup de gueule.
- Personne ne vous a appris à parler calmement ? Moi, j'ai
mal à la tête, alors bouclez-la.
- Tu te prends pour qui à nous parler comme ça ? me dit
une espèce de blonde décolorée.
Ses potes, ou rivales, bref, firent des « ouais », ce qui me fit
un peu rire de les voir genre en mode « wesh, c'est moi la
boss ici ». Elle s'avança vers moi et je reculai un peu, pas de
peur rassurez-vous, mais pour sa sécurité à elle.
- Reste où tu es, c'est un conseil, lui dis-je.
- Tu devrais l'écouter, Sarah, la prévint Maria.
- Je n'ai pas peur d'elle.
- Moi non plus, mais je vous laisse batifoler tous ensemble,
à plus.
Je partis en prenant mon sac, mais une main s'accrocha à
mon bras, me faisant tourner vers Théo.
- Non, Léa, ne pars pas.
- Je ne vois pas pourquoi je devrais rester.
- Parce que tu es la seule qui compte pour moi.
- Oh, je t'en prie, c'est une très mauvaise blague !
- Tu ne prends pas au sérieux ce qu'il te dit, mais tu es
folle, dit une des filles.
Moi, folle ? Elle ne me connaît vraiment pas cette garce, et
puis ce délire avec Théo, ce n'est pas un Dieu à ce que je
sache. Bon, je sais que les panthères ont du charme, mais vu
sa personnalité, je préfère m'abstenir d'avoir une relation
autre qu'amicale avec lui. Bon, si l'on fait abstraction de ce
qu'il s'est déjà passé entre nous, mais c'est du passé,
maintenant, si j'arrive à contrôler mes hormones animales, ça
devrait être facile. Je m'approchai de la soi-disant Sarah, elle
recula et finit avec le mur dans son dos.
- Tu commences à m'énerver, toi.
- Léa, laisse-la, elle n'en vaut pas la peine, dit Célia
doucement en se mettant près de moi.
- Va te faire foutre, Célia.
J'avais fermé mes yeux, car je savais qu'ils étaient devenus
rouges de colère, mais j'arrêtai la main de Sarah en plein vol
qui voulait aller à la rencontre de la joue de Célia. Une fois le
poignet attrapé, elle essaya de se libérer, mais elle ne réussit
pas à me faire bouger. Elle sortit un briquet puis me brûla. Là,
une main me retourna et me mit une capuche sur la tête, je
reconnus l'odeur de Pierre. Il m'emmena jusqu'au toit. Une
fois seule, j'enlevai la capuche et le regardai.
- T'as encore les yeux rouges, me dit-il.
- Merde !
Je me concentrai en expirant, puis rouvris les yeux. Il hocha
la tête, me disant que c'était bon. Mon regard se posa sur la
brûlure à ma main qui cicatrisa sous nos yeux.
- Merci de m'avoir sortie de là, Pierre.
- Pas de quoi, Théo m'a parlé de ce qui s'était passé dans
ta cuisine l'autre jour.
- Ah, eh bien merci encore ! Célia n'a rien ?
- T'a arrêté la main de Sarah avant, merci.
- Je n'allais pas la laisser toucher Célia, surtout que j'étais
à côté.
Il hocha la tête puis me regarda.
- Tu te sens mieux ?
- Oui, elle m'a juste énervée.
- On a tous remarqué, j'espère que Théo lui fera
comprendre.
Ouais, le super Théo avec toutes ses femelles en chaleur
derrière son cul.
- Dis-moi, c'est normal que des filles viennent seulement
après deux heures qu'Alice ait rompu ?
- Oui, ici les nouvelles vont vite, et avant que Théo sorte
avec Alice, il était un peu... comme un coureur de jupons.
Il me regarda en hésitant sur la fin. Désespérée de son
attitude, ma main tapa contre mon front.
- Il fait honte à notre race, laissai-je sortir en soupirant.
Je m'assis sur le canapé. Un coureur de jupons. Vraiment ?
Non, mais c'est quoi ce gars ? Il est complètement barré, lui !
- Il sait qu'il a un certain charme étant une panthère et s'en
sert beaucoup.
- Mais ce n'est pas le moment, déjà qu'on a eu de la visite
ce matin, faut pas qu'il déconne.
- Comment ça se fait que des gardes soient là ?
- Tu te rappelles l'histoire avec les chiens ? Eh bien, c'est à
cause de ça.
- Mais vos noms n'ont pas été cités.
Oui, nos noms ne sont pas apparus, mais je suis sûre que la
presse les a fait tilter, c'est trop louche que des kidnappeurs
d'animaux soient à l'hôpital par de simples lycéens. J'étais
trop impulsive et ça me retombe dessus. Putain !
- Je sais, mais le fait que quelque chose soit arrivé alors
que nous avions déménagé... De plus, j'ai cassé plusieurs
côtes à l'autre mec, donc ils ont exploré la piste.
- Que va-t-il se passer maintenant ?
- D'autres viendront. Si vous en voyez, répondez que
vous ne me connaissez pas.
- Compris.
- Ah, mais non, je suis conne, ils sentiront que vous
connaissez des panthères-garous avec nos odeurs sur vous.
Je me tournai vers la porte du toit, sentant Célia venir. Elle
me prit dans ses bras et me tint une main.
- Léa, merci beaucoup.
- C'est normal, ne me remercie pas pour ça.
- Que fais-tu là ? lui demanda Pierre.
- Le cours recommence, je suis venu vous chercher.
- Merci mon cœur, dit Pierre avant de l'embrasser.
On repartit en cours, qui se passa bien. À la sonnerie, on
sortit dehors et commença à partir du lycée quand les filles
se mirent devant moi avec un petit sourire. Devrais-je me
méfier ? Oh oui !
- C'est quoi ses sourires ? dis-je méfiante.
- C'est aujourd'hui qu'on doit s'inscrire pour la danse, me
rappela Andréa.
- Et les cours sont quand ?
- Les mercredis après-midi, pendant trois heures, fit Célia.
- OK, donc allons au self.
- C'est parti, à demain les gars, dit Maria après avoir
embrassé Ugo.
- Attends Léa, pour Sarah...
Je coupai Théo dans son élan. Sinon, la conversation ne se
terminerait pas et je risquerais de m'énerver, ce que personne
ne voulait voir à mon avis.
- C'est rien, juste évite de te servir de moi comme alibi la
prochaine fois.
Il n'eut pas le temps de me répondre que nous étions
rentrés dans le lycée. Pendant que nous mangions, on discuta
des prestations que nous ferions. Les filles avaient déjà prévu
de le faire à trois, donc je la ferais seule. Une fois l'heure
fatidique arrivée, nous allâmes nous changer et allâmes dans
le gymnase. Il y avait pas mal de personnes, il y avait aussi
des garçons, ce que je trouvai bien, car la danse n'est pas
qu'un sport pour filles. La prof arriva et on passa chacun
notre tour. Quand ce fut mon tour, je me présentai :
« Bonjour, je m'appelle Léa et je vais danser sur Eat You Up ».
Tout se passa très bien. Il y eut des applaudissements. Une
fois que nous eûmes fini, on nous dit que les résultats
seraient affichés demain, puis on partit. Sur le chemin du
retour, on se félicita d'avoir réussi, car nos prestations
avaient beaucoup plu, quand, soudain, on vit Théo avec
Sarah, et ils étaient très proches. Ça me mit dans une colère
noire, que vous ne pouvez pas imaginer, et, bizarrement,
j'étais triste aussi, mais la colère se démarquait bien plus.
Théo dut le sentir, car il regarda dans notre direction, il avait
un sourire en coin, mais changea de tête en voyant la mienne.
Andréa se mit devant moi, me cachant les yeux, ce qui me fit
comprendre qu'ils étaient rouges. Je sentis Théo s'approcher,
donc je respirai un bon coup, faisant disparaître mes yeux
rouge rubis.
- Ça ne va pas ?
Il se fout de qui, là ? Il demande ça naturellement, comme
s'il ne faisait rien de mal. Je n'y crois pas, il va comprendre
comment je m'appelle, moi.
- T'as de la chance que nous sommes dans la rue, parce
que là, je t'aurais flanqué une branlée mémorable. Mais tu es
devenu fou, cette fille est instable et tu sors avec elle, je ne te
comprends pas.
- C'est juste pour m'occuper, détends-toi.
Pour l'occuper, il se prend pour qui, lui ? Je ne pus me
retenir plus longtemps, un coup de poing atterrit en plein
dans sa mâchoire, ce qui le fit chanceler. Il saignait de la lèvre,
il était visiblement énervé. Tant mieux, alors on est deux.
- À jouer à ce jeu-là, tu te feras tuer, Théo.
- Ne me dis pas que tu t'en préoccupes vraiment.
- Mais Théo, elle ne te laissera jamais tranquille, tu ne
pourras pas l'empêcher de t'espionner et de découvrir qui
vous êtes, fit remarquer Célia.
- Je ne compte pas la garder longtemps, rassure-toi.
- Vous êtes tous les mêmes, aucune responsabilité, je te
pensais plus intelligent.
- Oh, c'est bon, Léa, ne joue pas la coincée, ce n'est pas
parce qu'on t'a trahie une fois que tout le monde le fera !
- Ta gueule, Théo, tu ne sais pas de quoi tu parles ! dit
Maria en s'énervant.
Il partit, me laissant hors de moi. Je pris alors la direction
de la forêt, suivie des filles, et, une fois dans la forêt à l'abri
des regards, je donnai un coup de poing dans un rocher qui
se brisa. Je me calmai peu à peu, puis me tournai vers les
filles qui attendaient simplement que je me calme. Je me
laissai glisser contre un arbre et regardai le ciel.
- Ça va mieux ? me demanda Maria.
- Désolée, si je vous ai fait peur.
- T'inquiète, on est en colère aussi, mais on peut juste pas
faire comme toi, dit Andréa en souriant.
- Réaction de panthère-garou mélangée aux sentiments
humains, ça ne fait pas bon ménage parfois.
- Que va-t-on faire ? demanda Andréa
- Je ne sais pas, mais Sarah nous met tous en danger, si
elle découvre notre secret, c'est la fin.
Et encore qui dit qu'elle n'inventerait pas que je les attaque
ou autre chose. Il faut trouver une solution.
- Tu n'as qu'à lui faire peur, proposa Célia.
- Je crains que ça ne serve à rien, elle croira que je veux
Théo pour moi, ce qui l'encouragera à se battre.
- Et si on parlait avec Théo ? proposa Maria.
- Essayez si vous voulez, car, si c'est moi, il se braquera et
ça finira en bagarre.
- C'est peut-être ce dont il a besoin, que tu lui remettes les
idées en place, dit Andréa avec un sourire.
- Pourtant, il me semblait que Théo t'aimait bien.
Pourquoi te mettre en colère ? ajouta Célia.
- Je suis la seule panthère de son âge, ça doit lui faire
bizarre.
- Ugo est son meilleur ami, il pourrait lui parler ? proposa
Maria.
- Faut tout tenter. J'entendis des bruits de pas. Chut,
quelqu'un vient !
Je me redressai et fermai les yeux en me concentrant sur les
pas. Ils étaient deux et venaient vers nous.
- On fait quoi ?
- Restez-là, je serai juste au-dessus.
Je sautai dans l'arbre sur lequel j'étais appuyée, les filles
paniquaient un peu, mais elles avaient du courage. On vit
arriver les deux hommes et je sentis directement qu'ils
étaient des gardes. Je protégeai les filles en les mettant dans
une bulle de protection. Ils dégagèrent de la puissance, ce qui
m'assura un combat avec des bleus au pire des cas, enfin
j'espérais.
- Que faites-vous ici, jeunes filles ? demanda le moins
musclé.
- On vient se promener, répondit Maria.
- Vous n'étiez pas quatre ? demanda le deuxième gars.
- Non, on est trois, comme vous pouvez le voir.
- Vous avez l'odeur de panthère sur vous et vous êtes
humaines.
- Des panthères ? Il n'y a pas de panthères par ici.
- Je sens de la magie.
Le gars avança, mais se fit stopper par la bulle de
protection. Donc, il approcha son doigt, se faisant électrifier,
et un sourire en coin apparut sur son visage, et il murmura
mon nom. Donc, je sautai de l'arbre et atterris juste devant lui,
le faisant reculer des filles. Ils avaient un petit sourire de
m'avoir trouvée.
- J'avais bien reconnu ton odeur.
- Vous êtes de bons chiens de garde.
- Des humains sont au courant ? Je ne pensais pas que tu
prendrais ce risque.
- Jamais on ne la trahirait, intervint Andréa.
- Comme c'est courageux pour des humains, mais on va
devoir vous tuer, cela fait partie de nos lois, dit-il en sortant
son couteau.
- Il faudra me passer dessus avant.
Je commençai en me propulsant vers lui en voulant lui
mettre mon poing dans la figure, mais, à ma surprise, il
l'arrêta d'une main, me prit le poing et me balança contre un
arbre. Je me remis debout et vis deux pieds devant moi. Il me
cogna dans le ventre à plusieurs reprises, les filles crièrent, je
vis que le deuxième gars essayait de forcer la bulle. Au
moment où j'allais me recevoir un autre coup de pied, je le
stoppai de mes mains, puis l'envoyai dans les airs. Je ne
perdis pas une seconde et allai m'occuper de l'autre abruti.
J'arrivai par-derrière et lui retournai le bras. Il me regarda
avec une grimace. Je lui dis : « Faut pas toucher à mes
amies », mais le premier revint et me prit par le bras, me
bloquant. Je le balançai par-dessus mon épaule, le mettant au
sol.
Je sentis la présence de Théo qui se rapprocha de nous,
mais je ne pouvais plus bouger, car les deux gorilles
m'avaient attrapée, un à chaque bras. La situation était
simple, on m'avait attrapée et la bulle de protection
commençait à disparaître en même temps que ma force. Cela
me prit beaucoup d'énergie de me concentrer sur deux
choses en même temps. Théo arriva et alla sur les filles. Je vis
un des gars sortir un couteau, je lui donnai un coup de genou
pour qu'il le lâche, ce qui lui fit rater son tir. Une fois les filles
en sécurité, les trois gars se regardèrent. Pendant cet instant,
je pus m'échapper, je partis dans les airs ayant pris de l'élan,
atterris derrière eux, puis les enfermai dans une cage de
racine, comme j'avais fait avec Théo dans la forêt la première
fois. J'allai retrouver les filles, Théo vint à son tour.
- Vous allez bien ? demanda-t-il aux filles.
- Oui, merci.
Sympa, c'est moi qui me bats, mais on ne me demande rien.
Cool, je me sens aimée.
- Mais c'est vraiment une loi de tuer les humains qui
savent pour vous ? me demande Célia.
- Oui, mais comme Théo n'écoute rien du tout, eh bien, on
doit tous être vigilants.
- Tu vas me le sortir combien de fois, ça ?
- Jusqu'à ce que tu comprennes que ce que tu fais est mal,
et encore plus ce que tu fais maintenant.
- On a d'autres choses plus importantes à faire, je crois.
- ATTENTION, nous cria Andréa.
Je me tournai vers les deux gardes et vis venir un couteau
dans la direction de Célia. Je me décalai pour être devant elle
en activant le bouclier, mais le couteau passa la barrière et
entra dans mon ventre. Théo me soutenait quand je perdi
l'équilibre, se mettant les genoux contre la terre. Je vis juste la
cage prendre feu et entendis des cris. J'entendis la voix des
filles qui paniquaient, puis reconnus la voix de Leila juste à
côté de mon oreille. Je la regardai.
- Ne t'inquiète pas, on va te soigner, me dit Leila
doucement en me caressant les cheveux.
- On fait quoi ? fit Maria paniquée.
- Leila, tu n'as pas le pouvoir de guérir ? lui demanda
Théo.
- Si, mais je ne le maîtrise pas, et un bout de métal s'est
cassé dans son ventre, donc il faut l'enlever pour qu'elle
puisse guérir.
Je décrochai à ce moment-là, mes yeux se fermèrent et je
commençai à voir mon père toujours dans le champ de mes
rêves. Cette fois, il était assis sur une chaise avec un café
dans les mains, je m'approchai et m'assis en face de lui.
- Léa ? Que fais-tu là ?
- J'ai été blessée.
- Tu dois attendre pour guérir ?
- Un bout du couteau est coincé, donc oui.
- Ça va bien se passer, tu feras juste un bon dodo.
- Oui, mais bon, tant que je n'aurais pas guéri, je vais avoir mal
et je n'aime pas avoir mal moi qui suis toujours forte, ça ne me
ressemble pas.
- Léa, tu es une personne normale, tu ne peux pas toujours être
forte et tout contrôler, sinon tu serais un Dieu.
- N'exagère pas.
- Tu vas te réveiller, dit-il en regardant le ciel.
- J'aime te parler, papa, ça me manque.
- Au revoir, ma chérie, je t'aime.
Puis je me réveillai dans une pièce inconnue, mes mains
étaient toutes les deux prises, mes yeux étaient lourds et,
heureusement, je n'avais plus mal nulle part. Ma gorge était
sèche et, d'un coup, un verre d'eau se pointa sous mon nez.
Je vidai le verre d'une traite, le posai sur la table près du lit et
me positionnai doucement en tailleur. Leila et Célia étaient à
côté de moi, donc c'étaient elles qui me tenaient la main.
- Comment tu te sens ? me demanda Célia.
- Bien. Au fait, on est où ?
- Chez Théo et tu es dans son lit.
- Comment vous m'avez transportée, car une blessée en
pleine journée, ça se remarque ?
- Théo t'a portée jusqu'ici. Et, quand on est arrivés, tu étais
déjà dans son lit, me dit Leila.
- OK, et les deux gardes ?
- Théo a mis le feu à la cage et les cendres se sont envolées.
- À quoi tu penses ? demanda Leila en haussant un sourcil.
- Je suis désolée, Leila, mais on va repartir, ça fait deux
fois qu'ils nous trouvent et, la prochaine fois, ils seront
plusieurs.
- Attends, attends, vous allez repartir ? Mais vous venez
d'arriver, dit Célia avec de la panique dans la voix.
- Nous n'avons pas le choix, Célia.
- Non, vous ne partirez pas d'ici.
Je tournai la tête et vis Théo avec les filles. Ils entrèrent
dans la pièce et je ne pus regarder que mes mains, n'osant
pas affronter leurs regards.
- Tu as vu la situation, on vous met en danger.
- Ma famille est composée de panthères, on peut se battre
aussi.
- Non, personne ne se battra pour nous, on peut le faire
seules, c'est notre combat.
Je sortis du lit et constatai que mes jambes étaient nues et
que je portais un tee-shirt. OK, elle est où ma robe ? Je les
regardai un à un, mais personne ne se pressa pour me
donner une réponse, donc je pris mes vêtements sur la chaise
et attendis une réponse.
- Il fallait enlever ta robe pour pouvoir enlever ce bout de
métal, commença Théo.
- Qui m'a déshabillée ?
- Moi, il fallait faire vite, donc j'ai fait au mieux, répondit
ce dernier.
- Merci de m'avoir aidée, mais tu aurais pu au moins
laisser Leila faire.
- Ne sois pas pudique ! Ton corps serait moche, je
comprendrais, mais ce n'est pas le cas, donc no stress.
D'accord, là, je ne sais pas comment je dois le prendre. Il me
dit que je suis belle, enfin, plutôt mon corps, et que je pique
une crise pour rien.
- Tu veux qu'on veille sur toi ? me proposa Célia.
- Je vais très bien, ne vous inquiétez pas.
- Dis-moi, pourquoi la bulle de protection n'a pas marché ?
demanda Leila en fronçant les sourcils.
- Pendant tout le combat, les filles étaient dans la bulle, ce
qui m'a un peu affaiblie, et ça a retardé l'effet de la bulle
quand le couteau venait.
- D'accord. Allez, viens te reposer, t'en as besoin, fit Leila.
- Tu sais, Leila, t'es pas ma mère, dis-je en riant.
- Oui, je sais. Allez, habille-toi, je t'attends en bas.
Ils sortirent tous de la chambre, sauf Théo qui referma la
porte derrière lui. Je dois avouer que je n'étais pas très
gentille avec lui, il n'avait fait que m'aider, des excuses
s'imposaient.
- Écoute, je suis désolée pour ce que je t'ai dit.
- T'en fais pas, je comprends, j'aurais mal réagi si j'avais su
qu'on m'avait déshabillé, surtout que tu ne m'aimes pas,
donc ça n'arrange rien.
- Ce n'est pas que je ne t'aime pas, Théo, mais tu es bizarre
et on ne peut jamais savoir ce que tu vas inventer.
- Je suis désolé, vous êtes ici pour essayer de retrouver
une vie, mais je ne fais rien de bien.
- Faut juste que tu redescendes sur terre et ça ira.
- Tu parles sérieusement quand tu disais que vous devriez
partir ?
- Je n'ai pris aucune décision, mais oui, j'y pense.
- Je peux te faire changer d'avis ?
Il s'approcha un peu de moi avec un petit sourire qui, si
vous voulez mon avis, voulait tout dire sur la façon de me
faire changer d'avis.
- Oui, arrête de jouer avec des humaines.
Sur ce, il partit un peu déçu, me laissant avec un air amusé.
Je ne tomberais plus dans le panneau, c'était fini. Je
m'habillai en passant ma main sur le trou que le couteau
avait fait dans ma robe, enfilai mon gilet et allai retrouver les
autres dans le salon. Je vis que les garçons étaient là aussi et
Pierre s'avança vers moi en premier pour me prendre dans
ses bras.
- Merci pour Célia, encore une fois.
Il regarda ma robe où le trou du couteau était bien présent,
mais je fermai mon gilet, sentant le regard de tout le monde
dessus.
- Pas de quoi. Je suis prête, on peut rentrer.
- Rentrez bien, me dit Maria en me prenant dans ses bras.
- À demain, dit Leila.
On partit jusqu'à la maison. Je sentais le regard des autres à
travers les rideaux de chez Théo. Une fois à la maison, je
tombai sur le canapé. Leila me regarda fixement quand je me
levai et allai dans ma chambre mettre un tee-shirt et un
jogging puis retournai sur le canapé. En remarquant qu'elle
me fixait encore, j'en fis tout autant en soutenant son regard.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Vous avez parlé de quoi avec Théo ?
- On s'est excusés tous les deux, puis je lui ai dit d'arrêter
de jouer avec des humaines.
- Vous n'avez parlé que de ça ?
- Bah oui ! Dis, fais-moi penser à faire un week-end dans
la nature.
- Ça fait tellement longtemps qu'on n'a pas fait ça, bonne
idée.
- Tu veux regarder un film ?
- Ouais, je mets Le pacte du sang.
Leila mit le DVD et on se mit confortablement dans le
canapé, puis, à un moment, je fermai les yeux.
Je me réveillai avec une bonne odeur qui me chatouilla les
narines. J'ouvris les yeux et vis Leila endormie sur moi, alors
je la déplaçai délicatement, puis me levai et allai dans la
cuisine. Maman était en train de préparer le repas. Elle me
vit et me sourit, ce que je fis aussi.
- Tu es rentrée depuis longtemps ? lui demandais-je.
- Une bonne heure, mais je n'ai pas osé vous réveiller.
- Tu as bien fait, tout ça nous épuise beaucoup.
Je m'étirai en faisant bouger mes articulations ramollies
dues à ma sieste.
- Tu t'es changée ?
Je suivis son regard et vis qu'elle regardait mes vêtements.
Zut, j'avais oublié ! Je serais tenté de ne pas lui dire, mais si
elle l'apprenait par une autre personne, ça serait ma fête. Et,
surtout, on s'était juré de tout se dire et de ne pas mettre
maman à l'écart car elle est humaine.
- Un petit accident.
- Petit accident ? Avec vous, ce n'est jamais un petit
accident.
Je lui racontai le « petit » accident. Je savais qu'elle avait
peur pour nous, mais on pouvait guérir plus vite qu'eux.
- Tu racontes ça comme si ce n'était rien.
- Ça aurait pu être pire.
- Promets-moi d'être plus prudente, Léa.
- Je le suis autant que possible, je t'assure, mais Célia
n'aurait jamais pu arrêter ce couteau, et encore moins gérer
la douleur comme moi.
- Tu es une héroïne pour Célia.
- Ouais, ça reste à voir. Je vais prendre une douche vite
fait et je viens manger.
- D'accord.
Je montai dans ma chambre, laissant la pièce dans le noir,
puis me déshabillai entièrement tout en filant dans la salle de
bains. Je sortis deux serviettes du placard sous levier et mis
de la musique en entrant dans la douche. Elle était chaude, ce
qui était divin. Une fois propre, je m'enroulai des serviettes,
une dans les cheveux et l'autre autour de mon corps, je
retournai dans ma chambre et sentis un courant d'air. Je vis
une ombre sur mon lit, je reconnus l'odeur de Théo. Ça me
stressait, car je sentais son regard sur moi et ma serviette,
j'avais bien fait d'en prendre une grande.
- Que fais-tu dans ma chambre ?
- Je voulais savoir si tu allais bien, et comme j'ai vu la
lumière de la salle de bains, je suis venu.
J'allai dans mon armoire prendre un pyjama ainsi qu'une
culotte que je tenais contre moi
- Je vais très bien, merci de t'en soucier. Tu pourrais te
retourner, que je me change ?
- On est dans le noir, je ne te vois pas.
- Ça marche peut-être avec les humains, ça, mais pas avec
moi.
- J'aurais essayé, mais tu sais, je t'ai vue presque nue tout
à l'heure, alors ça ne me gêne pas, et tu as un corps
magnifique.
- Merci du compliment, mais toutes les panthères sont
comme ça.
- Oh non, pas du tout.
- Bon, tourne-toi.
- Non.
Pendant que je lui envoyai ma serviette sur la tête, je
m'habillai en cinq secondes avec ma vitesse accélérée.
J'allumai et le regarda enlever ma serviette de sur sa tête. Je
m'attachai les cheveux et allai reprendre ma serviette pour la
ramener dans la salle de bains. Quand je retournai dans ma
chambre, il me suivait des yeux.
- Bon, je vais te laisser.
Il se leva de mon lit et s'approcha de moi. Je croisai les bras
contre ma poitrine et, un moment, je crus qu'il allait
m'embrasser, puis je réalisai que j'espérais qu'il le fasse. Non,
mais il y a un problème là, non, ce n'est pas une bonne idée.
Je me décalai de sa trajectoire avant qu'il ne soit trop tard. Il
me regarda du genre « pourquoi tu as bougé ? ». Je fis
comme si de rien n'était.
- Je dois aller manger dans pas longtemps, donc...
Je laissai ma phrase en suspens pour lui faire comprendre
gentiment de partir.
- À demain, alors.
Et il passa par la fenêtre. J'allai la fermer et le regardai
rentrer chez lui. Je m'installai dans mon lit et me couchai
presque immédiatement. La pensée que Théo était sur le
point de m'embrasser une nouvelle fois était sûrement le
fruit de mon imagination. Oui, ça doit être ça. On n'arrête
pas de s'engueuler, alors pourquoi il voudrait m'embrasser
de nouveau ? Je me posais trop de questions. J'entendis ma
mère m'appeler pour aller manger, donc je descendis avec
tout un tas de questions dans la tête. Puis, quand j'allai me
coucher, une question me traversa l'esprit : suis-je amoureuse
de Théo ? Oh, cette situation devient mauvaise ! Je me
couchai très très contrariée.