Nouvelle Vie
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Chapitre 5 Chapitre 5.

Le réveil sonna à six heures comme tous les matins, donc je

l'éteignis et me changeai en tenue de sport, puis je passai par

la porte du jardin en allant devant la maison. Je vis à ma

montre qu'il était pile-poil où l'on devait se rejoindre. À cet

instant, Théo sortit de chez lui, il me rejoignit avec un sourire,

puis on se dirigea vers la forêt. Il me taquina encore à propos

d'hier soir, mais je le laissai parler. On arriva dans la forêt et

je m'arrêtai net en sentant une odeur familière. Théo vit que

je m'étais arrêtée et se rapprocha de moi.

- Léa ? Ça ne va pas ?

- Tu sens ? Des gens sont dans la forêt et je connais leurs

odeurs.

- Ça ne me dit rien à moi, ça ne doit pas être quelqu'un

d'ici, dit-il en fronçant les sourcils.

- Viens, on va voir.

On s'approcha de l'odeur discrètement et, avant d'être

arrivée près des personnes, je savais que c'étaient des gardes

qui nous recherchaient. Les voix étaient très proches de nous.

On se cacha derrière des buissons et vit un groupe de gars en

train d'élaborer un plan. Des photos de moi et Leila étaient

accrochées sur un tronc d'arbre, et le chef expliqua ce que

nous étions capables de faire.

- Voici Léa, la plus grande et la plus dangereuse, elle a les

pouvoirs des quatre éléments et se bat en arts martiaux, elle a

aussi le pouvoir de guérison qui vient de leur père comme

vous le savez. Elle n'a pas peur de nous, mais son point faible

est sa famille, on ne peut pas l'attaquer sans avoir un

compromis. Sa sœur est l'arme de notre victoire. Étant sœurs,

si elles sont en danger, elles le sentent. Mais ne vous laissez

pas avoir par son air abattu, c'est une vraie tigresse. Léa la

forme et elle se bat bien aussi, l'attraper sera dur, mais

possible.

- Chef, a-t-elle des pouvoirs aussi ? demanda un grand

maigre.

- Aux dernières nouvelles, elle n'en a pas, mais Léa est

très douée et ne laisse rien au hasard.

Devrais-je leur dire que Leila possède l'élément de l'eau et

de la terre ? Non. Je leur laisse la surprise, ça n'est pas drôle

sinon. Et puis, ils sont mal renseignés, je n'ai pas le pouvoir

du feu, mais chut !

- On est sûrs qu'elles sont ici ?

- Non, mais nous fouillerons. Bon, on va répartir les

groupes de recherche.

Je me tournai vers Théo en souriant, il s'approcha plus près

de moi pour pouvoir chuchoter.

- Tu es très appréciée à ce que je vois.

- Ouais, t'as vu ça, je suis célèbre, ayant un petit sourire.

Alors, on fait quoi ?

- Je dirais, on attaque.

- OK, reste là et empêche ceux qui essaient de partir.

Je me déplaçai en silence et sortis de ma cachette. Ils ne me

virent pas tous de suite, donc je brisai la nuque de celui qui

était le plus proche de moi, tous les regards étaient tournés

vers moi maintenant.

- Alors, ça parle de moi, je suis flattée.

- Léa ! Je ne pensais pas te trouver si facilement, dit le chef.

- Ça fait si longtemps que tu me cours après, je peux bien

venir te botter le cul.

- Mais, la dernière fois, c'était moins une pour toi, même

ton copain t'a trahie.

- Je ne ferai plus jamais cette erreur, rassure-toi.

Pendant qu'il me faisait la discute, l'un d'eux vint vers moi,

mais je parai son coup de poing en le projetant très loin.

- Tu vas tous nous tuer ?

- J'en ai l'intention.

- Même devant la personne qui est venue avec toi, tu te

ferais passer pour un monstre.

Il me plongea dans un moment de réflexion qui me

paralysa. Le chef en profita pour me mettre un coup de pied

dans l'abdomen. Je me repris vite avant le prochain coup que

je bloquai à temps. Je pris sa jambe et l'envoyai valser dans

les arbres, puis les autres m'attaquèrent. Théo sortit de sa

cachette avant que le chef revienne s'occuper de mon cas. Ils

se battaient et je pivotai en l'air et envoyai ceux qui me

tenaient dans le décor. Le premier qui m'attaqua avait un

couteau et avança, fouettant l'air de sa lame. Je la pris dans

ma main, faisant couler mon sang, mais réussis à agripper

mon adversaire, le retournant sur mon épaule, et lui brisai la

nuque.

Le deuxième avait une arme à feu et essaya de me

viser, mais je bougeai trop vite et, quand il hésita, je lançai le

couteau que j'avais gardé dans ma main en plein cœur. Le

dernier était assez costaud et me souleva directement,

m'encerclant les bras. Il me serrait de plus en plus fort, mais

je réussis de justesse à lui mettre un coup de pied dans le

genou, ce qui le fit me lâcher. Je récupérai un flingue devant

moi, pris une bouteille qui traînait, pressai l'arme dessus

pour amortir le bruit et tirai dans sa poitrine. Il s'écroula sur

moi, donc, je le poussai et me levai essayant de reprendre

l'air qui m'était comprimé. Une fois la bagarre finie, j'avais le

nez et le bras en sang, mais j'étais entière. Théo me rejoignit

après avoir tué celui qu'il était en train de combattre. Il posa

sa main sur ma joue, cherchant un signe de blessure, et il

remit mes cheveux derrière mon oreille, m'inspectant une

dernière fois.

- Ça va ?

- Tu parles, une bagarre le matin, il n'y a rien de mieux

pour se réveiller.

- Tu as mal ? dit-il en montrant mon bras.

- Un peu, mais ça va partir.

On prit tout le matos qu'ils avaient apporté et Théo y mit le

feu ainsi qu'aux corps. Je regardai mon bras en y voyant ma

peau nette. Puis on repartit vers chez nous. On se sépara,

puis je partis dans ma chambre prendre une douche, enlever

toute la terre sur moi et le sang séché. Une fois propre, j'allai

m'habiller dans ma penderie. Je pris une robe blanche à

bretelle avec un petit décolleté, la robe s'arrêtait en dessous

des cuisses avec une paire de bottes qui allait jusqu'au mollet.

Je partis retrouver ma mère et Leila qui étaient en train de

déjeuner. Je commençai à manger mon bol de céréales. Leila

vit que j'étais dans mes pensées.

- Ça va Léa ? me demanda maman après avoir regardé

Leila qui me fixait toujours.

Bon, autant leur dire la vérité, ça ne sert à rien de mentir.

- J'ai tué des gardes ce matin.

- Des gardes ? Si vite ? dit Leila surprise.

- Ils ne nous lâchent pas, mais, rassurez-vous, j'ai réglé le

problème avec Théo.

- Théo était là ? Il t'a aidée, j'espère ?

- Oui, on devait courir, mais on s'est battus à la place, je

l'ai entraîné dans nos problèmes, et c'était exactement ce que

je voulais éviter.

- C'est un grand garçon, il sait très bien ce qui se passe

pour nous.

- Je suis d'accord avec ta sœur.

- Ouais, bon, Leila, t'es prête ?

- Oui, on peut y aller.

- À ce midi, les filles.

On partit de la maison et commença à marcher. Leila partit

au collège et moi au lycée. Une fois arrivée, je vis les filles et

allai leur dire bonjour.

- Vous allez bien ? leur demandai-je en faisant la bise.

- Très bien et toi ? dit Maria.

- Oui. Dites, je n'ai pas vu les garçons ce matin.

- Ils sont sur le toit, m'apprit Andréa

- Viens, on va les rejoindre si tu veux.

- Oh non, après ce qu'il s'est passé avec Théo ce matin, je

ne préfère pas.

- Comment ça avec Théo ? dirent les trois en même temps.

Ah, ces humains toujours à se faire des films ! Elles me font

bien rire.

- Rassurez-vous, on n'a rien fait, on s'est juste battus

contre des gardes.

- Et alors ?

Je regardai autour de moi pour être sûre que personne ne

nous écoute.

- J'ai dû... tuer des gens et je ne sais pas, j'ai dû lui faire

peur ou quelque chose comme ça.

- Viens avec nous et tu verras, dit Célia en me prenant le

bras.

Je les suivis dans les couloirs, puis allai vers le toit. On

monta l'escalier, puis ouvrit la porte. Je repérai les gars sur

les canapés et, plus loin, Alice et Théo parlaient. Les gars

nous firent signe de venir vers eux.

- Salut, les filles, nous dit Pierre.

- Ça va ?

- Oui, mais Alice et Théo parlent, dit Ugo en me regardant

vite fait.

Merde, c'est vrai, il est au courant que Théo m'a embrassée !

Je regardai le sol qui était très intéressant.

- Ils parlent de quoi ? fit Andréa curieuse.

- Je ne sais pas, mais vu la tête d'Alice, ça ne doit pas être

bon, remarqua Lucas.

- Tu peux écouter, Léa ? me demanda Célia.

- Oh non, ça ne se fait pas.

- Ils doivent parler de l'un d'entre nous, car ils ont regardé

ici, fit Maria.

- On demandera à Théo.

Je regardai Théo, étudiant son expression, et sut qu'Alice

venait de le plaquer. Mais il était à la fois calme et surpris par

ce qu'elle lui disait. Soudain, il regarda vers nous et me

regarda dans les yeux. Je baissai les miens, essayant de me

rendre invisible. Quand Théo revint vers nous, on se posa

tous des questions. Tandis qu'Alice nous dit juste au revoir.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? commença Andréa.

- Alice déménage, donc, nous deux, c'est fini.

- Tu le prends bien, remarqua Pierre.

- On a parlé, et c'est mieux comme ça, je dois admettre

qu'elle m'a appris quelque chose.

- Et quoi ? fit Lucas.

- Vous le saurez plus tard. Léa, je peux te parler ? Je

hochai la tête en ne bougeant pas. Ok, c'est à propos de ce

matin.

- Je suis désolée de t'avoir entraîné là-dedans, ils savent

que tu me connais et risqueront de s'en prendre à toi, à

moins que...

Je me stoppai en pensant à une chose.

- À moins que quoi ?

- À moins que tu t'allies avec eux pour m'avoir.

- Non, jamais, pourquoi je ferais ça ?

- Si tu savais combien de fois ça nous est arrivé, tu ne

dirais pas ça.

Je partis vers les escaliers avant qu'il ne dise autre chose et

que je doive me rappeler un souvenir douloureux. Au même

moment, la cloche sonna, donc je me dirigeai vers la salle et y

entrai en me mettant au fond. Les autres arrivèrent et Maria

s'assit près de moi.

- Pourquoi tu es partie ?

- Si j'étais resté, j'aurais dû raconter le reste.

- Qui vous a trahis ?

Je le savais, j'allais devoir cracher le morceau. Je suis partie

du toit pour éviter d'en parler justement et j'allais le faire 10

minutes plus tard. Ah, les humains et leur curiosité mal

placée !

- Mon ex, voilà pourquoi je vous ai dit que je ne croyais

plus en l'amour.

- Mais pourquoi il a fait ça ?

- Pour avoir la grâce de mes grands-parents comme ma

famille est très riche.

- Tu étais avec lui depuis longtemps ?

- Presque trois mois, mais je ne referai plus l'erreur de

ressortir avec quelqu'un.

Voilà, c'est dit, je sais que Théo a tout entendu et je prie

pour que jamais il ne m'en parle.

- Et si tu aimes une personne, tu feras quoi ? Ou si une

personne t'aime ?

- Dans les deux cas, je partirai. Pourquoi tu dis ça tout

d'un coup, si une personne m'aime ?

- Je demande juste. Si tu partais, on serait tristes, on s'est

attachés à toi, tu sais.

- Pourtant, ça ne fait pas longtemps qu'on se connaît, et

puis je ne suis pas une personne avec qui on est en sécurité.

- Bien sûr que si, Leila est toujours collée à toi.

- C'est ma sœur, c'est normal.

- Nous avons vu comment tu te battais, et Théo nous a

raconté ce matin, on ne peut qu'être en sécurité avec toi.

- Si tu le dis, on ferait mieux d'écouter.

- Oui.

On ne parla pas jusqu'à ce que la sonnerie nous apprenne

la pause, on sortit puis alla sur les bancs. Andréa nous posait

des questions sur nos pouvoirs quand un groupe de filles

arriva et se mit devant Théo. Je regardai les autres avec des

yeux interrogateurs, puis Maria chuchota pour m'aider,

personne ne pouvait l'entendre à part moi. « Elles sont au

courant qu'Alice et Théo ont rompu, donc elles tentent leurs

chances. » Elles commencèrent à parler de plus en plus fort,

ce qui me fit mal à la tête à force. Je me levai et poussai un

coup de gueule.

- Personne ne vous a appris à parler calmement ? Moi, j'ai

mal à la tête, alors bouclez-la.

- Tu te prends pour qui à nous parler comme ça ? me dit

une espèce de blonde décolorée.

Ses potes, ou rivales, bref, firent des « ouais », ce qui me fit

un peu rire de les voir genre en mode « wesh, c'est moi la

boss ici ». Elle s'avança vers moi et je reculai un peu, pas de

peur rassurez-vous, mais pour sa sécurité à elle.

- Reste où tu es, c'est un conseil, lui dis-je.

- Tu devrais l'écouter, Sarah, la prévint Maria.

- Je n'ai pas peur d'elle.

- Moi non plus, mais je vous laisse batifoler tous ensemble,

à plus.

Je partis en prenant mon sac, mais une main s'accrocha à

mon bras, me faisant tourner vers Théo.

- Non, Léa, ne pars pas.

- Je ne vois pas pourquoi je devrais rester.

- Parce que tu es la seule qui compte pour moi.

- Oh, je t'en prie, c'est une très mauvaise blague !

- Tu ne prends pas au sérieux ce qu'il te dit, mais tu es

folle, dit une des filles.

Moi, folle ? Elle ne me connaît vraiment pas cette garce, et

puis ce délire avec Théo, ce n'est pas un Dieu à ce que je

sache. Bon, je sais que les panthères ont du charme, mais vu

sa personnalité, je préfère m'abstenir d'avoir une relation

autre qu'amicale avec lui. Bon, si l'on fait abstraction de ce

qu'il s'est déjà passé entre nous, mais c'est du passé,

maintenant, si j'arrive à contrôler mes hormones animales, ça

devrait être facile. Je m'approchai de la soi-disant Sarah, elle

recula et finit avec le mur dans son dos.

- Tu commences à m'énerver, toi.

- Léa, laisse-la, elle n'en vaut pas la peine, dit Célia

doucement en se mettant près de moi.

- Va te faire foutre, Célia.

J'avais fermé mes yeux, car je savais qu'ils étaient devenus

rouges de colère, mais j'arrêtai la main de Sarah en plein vol

qui voulait aller à la rencontre de la joue de Célia. Une fois le

poignet attrapé, elle essaya de se libérer, mais elle ne réussit

pas à me faire bouger. Elle sortit un briquet puis me brûla. Là,

une main me retourna et me mit une capuche sur la tête, je

reconnus l'odeur de Pierre. Il m'emmena jusqu'au toit. Une

fois seule, j'enlevai la capuche et le regardai.

- T'as encore les yeux rouges, me dit-il.

- Merde !

Je me concentrai en expirant, puis rouvris les yeux. Il hocha

la tête, me disant que c'était bon. Mon regard se posa sur la

brûlure à ma main qui cicatrisa sous nos yeux.

- Merci de m'avoir sortie de là, Pierre.

- Pas de quoi, Théo m'a parlé de ce qui s'était passé dans

ta cuisine l'autre jour.

- Ah, eh bien merci encore ! Célia n'a rien ?

- T'a arrêté la main de Sarah avant, merci.

- Je n'allais pas la laisser toucher Célia, surtout que j'étais

à côté.

Il hocha la tête puis me regarda.

- Tu te sens mieux ?

- Oui, elle m'a juste énervée.

- On a tous remarqué, j'espère que Théo lui fera

comprendre.

Ouais, le super Théo avec toutes ses femelles en chaleur

derrière son cul.

- Dis-moi, c'est normal que des filles viennent seulement

après deux heures qu'Alice ait rompu ?

- Oui, ici les nouvelles vont vite, et avant que Théo sorte

avec Alice, il était un peu... comme un coureur de jupons.

Il me regarda en hésitant sur la fin. Désespérée de son

attitude, ma main tapa contre mon front.

- Il fait honte à notre race, laissai-je sortir en soupirant.

Je m'assis sur le canapé. Un coureur de jupons. Vraiment ?

Non, mais c'est quoi ce gars ? Il est complètement barré, lui !

- Il sait qu'il a un certain charme étant une panthère et s'en

sert beaucoup.

- Mais ce n'est pas le moment, déjà qu'on a eu de la visite

ce matin, faut pas qu'il déconne.

- Comment ça se fait que des gardes soient là ?

- Tu te rappelles l'histoire avec les chiens ? Eh bien, c'est à

cause de ça.

- Mais vos noms n'ont pas été cités.

Oui, nos noms ne sont pas apparus, mais je suis sûre que la

presse les a fait tilter, c'est trop louche que des kidnappeurs

d'animaux soient à l'hôpital par de simples lycéens. J'étais

trop impulsive et ça me retombe dessus. Putain !

- Je sais, mais le fait que quelque chose soit arrivé alors

que nous avions déménagé... De plus, j'ai cassé plusieurs

côtes à l'autre mec, donc ils ont exploré la piste.

- Que va-t-il se passer maintenant ?

- D'autres viendront. Si vous en voyez, répondez que

vous ne me connaissez pas.

- Compris.

- Ah, mais non, je suis conne, ils sentiront que vous

connaissez des panthères-garous avec nos odeurs sur vous.

Je me tournai vers la porte du toit, sentant Célia venir. Elle

me prit dans ses bras et me tint une main.

- Léa, merci beaucoup.

- C'est normal, ne me remercie pas pour ça.

- Que fais-tu là ? lui demanda Pierre.

- Le cours recommence, je suis venu vous chercher.

- Merci mon cœur, dit Pierre avant de l'embrasser.

On repartit en cours, qui se passa bien. À la sonnerie, on

sortit dehors et commença à partir du lycée quand les filles

se mirent devant moi avec un petit sourire. Devrais-je me

méfier ? Oh oui !

- C'est quoi ses sourires ? dis-je méfiante.

- C'est aujourd'hui qu'on doit s'inscrire pour la danse, me

rappela Andréa.

- Et les cours sont quand ?

- Les mercredis après-midi, pendant trois heures, fit Célia.

- OK, donc allons au self.

- C'est parti, à demain les gars, dit Maria après avoir

embrassé Ugo.

- Attends Léa, pour Sarah...

Je coupai Théo dans son élan. Sinon, la conversation ne se

terminerait pas et je risquerais de m'énerver, ce que personne

ne voulait voir à mon avis.

- C'est rien, juste évite de te servir de moi comme alibi la

prochaine fois.

Il n'eut pas le temps de me répondre que nous étions

rentrés dans le lycée. Pendant que nous mangions, on discuta

des prestations que nous ferions. Les filles avaient déjà prévu

de le faire à trois, donc je la ferais seule. Une fois l'heure

fatidique arrivée, nous allâmes nous changer et allâmes dans

le gymnase. Il y avait pas mal de personnes, il y avait aussi

des garçons, ce que je trouvai bien, car la danse n'est pas

qu'un sport pour filles. La prof arriva et on passa chacun

notre tour. Quand ce fut mon tour, je me présentai :

« Bonjour, je m'appelle Léa et je vais danser sur Eat You Up ».

Tout se passa très bien. Il y eut des applaudissements. Une

fois que nous eûmes fini, on nous dit que les résultats

seraient affichés demain, puis on partit. Sur le chemin du

retour, on se félicita d'avoir réussi, car nos prestations

avaient beaucoup plu, quand, soudain, on vit Théo avec

Sarah, et ils étaient très proches. Ça me mit dans une colère

noire, que vous ne pouvez pas imaginer, et, bizarrement,

j'étais triste aussi, mais la colère se démarquait bien plus.

Théo dut le sentir, car il regarda dans notre direction, il avait

un sourire en coin, mais changea de tête en voyant la mienne.

Andréa se mit devant moi, me cachant les yeux, ce qui me fit

comprendre qu'ils étaient rouges. Je sentis Théo s'approcher,

donc je respirai un bon coup, faisant disparaître mes yeux

rouge rubis.

- Ça ne va pas ?

Il se fout de qui, là ? Il demande ça naturellement, comme

s'il ne faisait rien de mal. Je n'y crois pas, il va comprendre

comment je m'appelle, moi.

- T'as de la chance que nous sommes dans la rue, parce

que là, je t'aurais flanqué une branlée mémorable. Mais tu es

devenu fou, cette fille est instable et tu sors avec elle, je ne te

comprends pas.

- C'est juste pour m'occuper, détends-toi.

Pour l'occuper, il se prend pour qui, lui ? Je ne pus me

retenir plus longtemps, un coup de poing atterrit en plein

dans sa mâchoire, ce qui le fit chanceler. Il saignait de la lèvre,

il était visiblement énervé. Tant mieux, alors on est deux.

- À jouer à ce jeu-là, tu te feras tuer, Théo.

- Ne me dis pas que tu t'en préoccupes vraiment.

- Mais Théo, elle ne te laissera jamais tranquille, tu ne

pourras pas l'empêcher de t'espionner et de découvrir qui

vous êtes, fit remarquer Célia.

- Je ne compte pas la garder longtemps, rassure-toi.

- Vous êtes tous les mêmes, aucune responsabilité, je te

pensais plus intelligent.

- Oh, c'est bon, Léa, ne joue pas la coincée, ce n'est pas

parce qu'on t'a trahie une fois que tout le monde le fera !

- Ta gueule, Théo, tu ne sais pas de quoi tu parles ! dit

Maria en s'énervant.

Il partit, me laissant hors de moi. Je pris alors la direction

de la forêt, suivie des filles, et, une fois dans la forêt à l'abri

des regards, je donnai un coup de poing dans un rocher qui

se brisa. Je me calmai peu à peu, puis me tournai vers les

filles qui attendaient simplement que je me calme. Je me

laissai glisser contre un arbre et regardai le ciel.

- Ça va mieux ? me demanda Maria.

- Désolée, si je vous ai fait peur.

- T'inquiète, on est en colère aussi, mais on peut juste pas

faire comme toi, dit Andréa en souriant.

- Réaction de panthère-garou mélangée aux sentiments

humains, ça ne fait pas bon ménage parfois.

- Que va-t-on faire ? demanda Andréa

- Je ne sais pas, mais Sarah nous met tous en danger, si

elle découvre notre secret, c'est la fin.

Et encore qui dit qu'elle n'inventerait pas que je les attaque

ou autre chose. Il faut trouver une solution.

- Tu n'as qu'à lui faire peur, proposa Célia.

- Je crains que ça ne serve à rien, elle croira que je veux

Théo pour moi, ce qui l'encouragera à se battre.

- Et si on parlait avec Théo ? proposa Maria.

- Essayez si vous voulez, car, si c'est moi, il se braquera et

ça finira en bagarre.

- C'est peut-être ce dont il a besoin, que tu lui remettes les

idées en place, dit Andréa avec un sourire.

- Pourtant, il me semblait que Théo t'aimait bien.

Pourquoi te mettre en colère ? ajouta Célia.

- Je suis la seule panthère de son âge, ça doit lui faire

bizarre.

- Ugo est son meilleur ami, il pourrait lui parler ? proposa

Maria.

- Faut tout tenter. J'entendis des bruits de pas. Chut,

quelqu'un vient !

Je me redressai et fermai les yeux en me concentrant sur les

pas. Ils étaient deux et venaient vers nous.

- On fait quoi ?

- Restez-là, je serai juste au-dessus.

Je sautai dans l'arbre sur lequel j'étais appuyée, les filles

paniquaient un peu, mais elles avaient du courage. On vit

arriver les deux hommes et je sentis directement qu'ils

étaient des gardes. Je protégeai les filles en les mettant dans

une bulle de protection. Ils dégagèrent de la puissance, ce qui

m'assura un combat avec des bleus au pire des cas, enfin

j'espérais.

- Que faites-vous ici, jeunes filles ? demanda le moins

musclé.

- On vient se promener, répondit Maria.

- Vous n'étiez pas quatre ? demanda le deuxième gars.

- Non, on est trois, comme vous pouvez le voir.

- Vous avez l'odeur de panthère sur vous et vous êtes

humaines.

- Des panthères ? Il n'y a pas de panthères par ici.

- Je sens de la magie.

Le gars avança, mais se fit stopper par la bulle de

protection. Donc, il approcha son doigt, se faisant électrifier,

et un sourire en coin apparut sur son visage, et il murmura

mon nom. Donc, je sautai de l'arbre et atterris juste devant lui,

le faisant reculer des filles. Ils avaient un petit sourire de

m'avoir trouvée.

- J'avais bien reconnu ton odeur.

- Vous êtes de bons chiens de garde.

- Des humains sont au courant ? Je ne pensais pas que tu

prendrais ce risque.

- Jamais on ne la trahirait, intervint Andréa.

- Comme c'est courageux pour des humains, mais on va

devoir vous tuer, cela fait partie de nos lois, dit-il en sortant

son couteau.

- Il faudra me passer dessus avant.

Je commençai en me propulsant vers lui en voulant lui

mettre mon poing dans la figure, mais, à ma surprise, il

l'arrêta d'une main, me prit le poing et me balança contre un

arbre. Je me remis debout et vis deux pieds devant moi. Il me

cogna dans le ventre à plusieurs reprises, les filles crièrent, je

vis que le deuxième gars essayait de forcer la bulle. Au

moment où j'allais me recevoir un autre coup de pied, je le

stoppai de mes mains, puis l'envoyai dans les airs. Je ne

perdis pas une seconde et allai m'occuper de l'autre abruti.

J'arrivai par-derrière et lui retournai le bras. Il me regarda

avec une grimace. Je lui dis : « Faut pas toucher à mes

amies », mais le premier revint et me prit par le bras, me

bloquant. Je le balançai par-dessus mon épaule, le mettant au

sol.

Je sentis la présence de Théo qui se rapprocha de nous,

mais je ne pouvais plus bouger, car les deux gorilles

m'avaient attrapée, un à chaque bras. La situation était

simple, on m'avait attrapée et la bulle de protection

commençait à disparaître en même temps que ma force. Cela

me prit beaucoup d'énergie de me concentrer sur deux

choses en même temps. Théo arriva et alla sur les filles. Je vis

un des gars sortir un couteau, je lui donnai un coup de genou

pour qu'il le lâche, ce qui lui fit rater son tir. Une fois les filles

en sécurité, les trois gars se regardèrent. Pendant cet instant,

je pus m'échapper, je partis dans les airs ayant pris de l'élan,

atterris derrière eux, puis les enfermai dans une cage de

racine, comme j'avais fait avec Théo dans la forêt la première

fois. J'allai retrouver les filles, Théo vint à son tour.

- Vous allez bien ? demanda-t-il aux filles.

- Oui, merci.

Sympa, c'est moi qui me bats, mais on ne me demande rien.

Cool, je me sens aimée.

- Mais c'est vraiment une loi de tuer les humains qui

savent pour vous ? me demande Célia.

- Oui, mais comme Théo n'écoute rien du tout, eh bien, on

doit tous être vigilants.

- Tu vas me le sortir combien de fois, ça ?

- Jusqu'à ce que tu comprennes que ce que tu fais est mal,

et encore plus ce que tu fais maintenant.

- On a d'autres choses plus importantes à faire, je crois.

- ATTENTION, nous cria Andréa.

Je me tournai vers les deux gardes et vis venir un couteau

dans la direction de Célia. Je me décalai pour être devant elle

en activant le bouclier, mais le couteau passa la barrière et

entra dans mon ventre. Théo me soutenait quand je perdi

l'équilibre, se mettant les genoux contre la terre. Je vis juste la

cage prendre feu et entendis des cris. J'entendis la voix des

filles qui paniquaient, puis reconnus la voix de Leila juste à

côté de mon oreille. Je la regardai.

- Ne t'inquiète pas, on va te soigner, me dit Leila

doucement en me caressant les cheveux.

- On fait quoi ? fit Maria paniquée.

- Leila, tu n'as pas le pouvoir de guérir ? lui demanda

Théo.

- Si, mais je ne le maîtrise pas, et un bout de métal s'est

cassé dans son ventre, donc il faut l'enlever pour qu'elle

puisse guérir.

Je décrochai à ce moment-là, mes yeux se fermèrent et je

commençai à voir mon père toujours dans le champ de mes

rêves. Cette fois, il était assis sur une chaise avec un café

dans les mains, je m'approchai et m'assis en face de lui.

- Léa ? Que fais-tu là ?

- J'ai été blessée.

- Tu dois attendre pour guérir ?

- Un bout du couteau est coincé, donc oui.

- Ça va bien se passer, tu feras juste un bon dodo.

- Oui, mais bon, tant que je n'aurais pas guéri, je vais avoir mal

et je n'aime pas avoir mal moi qui suis toujours forte, ça ne me

ressemble pas.

- Léa, tu es une personne normale, tu ne peux pas toujours être

forte et tout contrôler, sinon tu serais un Dieu.

- N'exagère pas.

- Tu vas te réveiller, dit-il en regardant le ciel.

- J'aime te parler, papa, ça me manque.

- Au revoir, ma chérie, je t'aime.

Puis je me réveillai dans une pièce inconnue, mes mains

étaient toutes les deux prises, mes yeux étaient lourds et,

heureusement, je n'avais plus mal nulle part. Ma gorge était

sèche et, d'un coup, un verre d'eau se pointa sous mon nez.

Je vidai le verre d'une traite, le posai sur la table près du lit et

me positionnai doucement en tailleur. Leila et Célia étaient à

côté de moi, donc c'étaient elles qui me tenaient la main.

- Comment tu te sens ? me demanda Célia.

- Bien. Au fait, on est où ?

- Chez Théo et tu es dans son lit.

- Comment vous m'avez transportée, car une blessée en

pleine journée, ça se remarque ?

- Théo t'a portée jusqu'ici. Et, quand on est arrivés, tu étais

déjà dans son lit, me dit Leila.

- OK, et les deux gardes ?

- Théo a mis le feu à la cage et les cendres se sont envolées.

- À quoi tu penses ? demanda Leila en haussant un sourcil.

- Je suis désolée, Leila, mais on va repartir, ça fait deux

fois qu'ils nous trouvent et, la prochaine fois, ils seront

plusieurs.

- Attends, attends, vous allez repartir ? Mais vous venez

d'arriver, dit Célia avec de la panique dans la voix.

- Nous n'avons pas le choix, Célia.

- Non, vous ne partirez pas d'ici.

Je tournai la tête et vis Théo avec les filles. Ils entrèrent

dans la pièce et je ne pus regarder que mes mains, n'osant

pas affronter leurs regards.

- Tu as vu la situation, on vous met en danger.

- Ma famille est composée de panthères, on peut se battre

aussi.

- Non, personne ne se battra pour nous, on peut le faire

seules, c'est notre combat.

Je sortis du lit et constatai que mes jambes étaient nues et

que je portais un tee-shirt. OK, elle est où ma robe ? Je les

regardai un à un, mais personne ne se pressa pour me

donner une réponse, donc je pris mes vêtements sur la chaise

et attendis une réponse.

- Il fallait enlever ta robe pour pouvoir enlever ce bout de

métal, commença Théo.

- Qui m'a déshabillée ?

- Moi, il fallait faire vite, donc j'ai fait au mieux, répondit

ce dernier.

- Merci de m'avoir aidée, mais tu aurais pu au moins

laisser Leila faire.

- Ne sois pas pudique ! Ton corps serait moche, je

comprendrais, mais ce n'est pas le cas, donc no stress.

D'accord, là, je ne sais pas comment je dois le prendre. Il me

dit que je suis belle, enfin, plutôt mon corps, et que je pique

une crise pour rien.

- Tu veux qu'on veille sur toi ? me proposa Célia.

- Je vais très bien, ne vous inquiétez pas.

- Dis-moi, pourquoi la bulle de protection n'a pas marché ?

demanda Leila en fronçant les sourcils.

- Pendant tout le combat, les filles étaient dans la bulle, ce

qui m'a un peu affaiblie, et ça a retardé l'effet de la bulle

quand le couteau venait.

- D'accord. Allez, viens te reposer, t'en as besoin, fit Leila.

- Tu sais, Leila, t'es pas ma mère, dis-je en riant.

- Oui, je sais. Allez, habille-toi, je t'attends en bas.

Ils sortirent tous de la chambre, sauf Théo qui referma la

porte derrière lui. Je dois avouer que je n'étais pas très

gentille avec lui, il n'avait fait que m'aider, des excuses

s'imposaient.

- Écoute, je suis désolée pour ce que je t'ai dit.

- T'en fais pas, je comprends, j'aurais mal réagi si j'avais su

qu'on m'avait déshabillé, surtout que tu ne m'aimes pas,

donc ça n'arrange rien.

- Ce n'est pas que je ne t'aime pas, Théo, mais tu es bizarre

et on ne peut jamais savoir ce que tu vas inventer.

- Je suis désolé, vous êtes ici pour essayer de retrouver

une vie, mais je ne fais rien de bien.

- Faut juste que tu redescendes sur terre et ça ira.

- Tu parles sérieusement quand tu disais que vous devriez

partir ?

- Je n'ai pris aucune décision, mais oui, j'y pense.

- Je peux te faire changer d'avis ?

Il s'approcha un peu de moi avec un petit sourire qui, si

vous voulez mon avis, voulait tout dire sur la façon de me

faire changer d'avis.

- Oui, arrête de jouer avec des humaines.

Sur ce, il partit un peu déçu, me laissant avec un air amusé.

Je ne tomberais plus dans le panneau, c'était fini. Je

m'habillai en passant ma main sur le trou que le couteau

avait fait dans ma robe, enfilai mon gilet et allai retrouver les

autres dans le salon. Je vis que les garçons étaient là aussi et

Pierre s'avança vers moi en premier pour me prendre dans

ses bras.

- Merci pour Célia, encore une fois.

Il regarda ma robe où le trou du couteau était bien présent,

mais je fermai mon gilet, sentant le regard de tout le monde

dessus.

- Pas de quoi. Je suis prête, on peut rentrer.

- Rentrez bien, me dit Maria en me prenant dans ses bras.

- À demain, dit Leila.

On partit jusqu'à la maison. Je sentais le regard des autres à

travers les rideaux de chez Théo. Une fois à la maison, je

tombai sur le canapé. Leila me regarda fixement quand je me

levai et allai dans ma chambre mettre un tee-shirt et un

jogging puis retournai sur le canapé. En remarquant qu'elle

me fixait encore, j'en fis tout autant en soutenant son regard.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

- Vous avez parlé de quoi avec Théo ?

- On s'est excusés tous les deux, puis je lui ai dit d'arrêter

de jouer avec des humaines.

- Vous n'avez parlé que de ça ?

- Bah oui ! Dis, fais-moi penser à faire un week-end dans

la nature.

- Ça fait tellement longtemps qu'on n'a pas fait ça, bonne

idée.

- Tu veux regarder un film ?

- Ouais, je mets Le pacte du sang.

Leila mit le DVD et on se mit confortablement dans le

canapé, puis, à un moment, je fermai les yeux.

Je me réveillai avec une bonne odeur qui me chatouilla les

narines. J'ouvris les yeux et vis Leila endormie sur moi, alors

je la déplaçai délicatement, puis me levai et allai dans la

cuisine. Maman était en train de préparer le repas. Elle me

vit et me sourit, ce que je fis aussi.

- Tu es rentrée depuis longtemps ? lui demandais-je.

- Une bonne heure, mais je n'ai pas osé vous réveiller.

- Tu as bien fait, tout ça nous épuise beaucoup.

Je m'étirai en faisant bouger mes articulations ramollies

dues à ma sieste.

- Tu t'es changée ?

Je suivis son regard et vis qu'elle regardait mes vêtements.

Zut, j'avais oublié ! Je serais tenté de ne pas lui dire, mais si

elle l'apprenait par une autre personne, ça serait ma fête. Et,

surtout, on s'était juré de tout se dire et de ne pas mettre

maman à l'écart car elle est humaine.

- Un petit accident.

- Petit accident ? Avec vous, ce n'est jamais un petit

accident.

Je lui racontai le « petit » accident. Je savais qu'elle avait

peur pour nous, mais on pouvait guérir plus vite qu'eux.

- Tu racontes ça comme si ce n'était rien.

- Ça aurait pu être pire.

- Promets-moi d'être plus prudente, Léa.

- Je le suis autant que possible, je t'assure, mais Célia

n'aurait jamais pu arrêter ce couteau, et encore moins gérer

la douleur comme moi.

- Tu es une héroïne pour Célia.

- Ouais, ça reste à voir. Je vais prendre une douche vite

fait et je viens manger.

- D'accord.

Je montai dans ma chambre, laissant la pièce dans le noir,

puis me déshabillai entièrement tout en filant dans la salle de

bains. Je sortis deux serviettes du placard sous levier et mis

de la musique en entrant dans la douche. Elle était chaude, ce

qui était divin. Une fois propre, je m'enroulai des serviettes,

une dans les cheveux et l'autre autour de mon corps, je

retournai dans ma chambre et sentis un courant d'air. Je vis

une ombre sur mon lit, je reconnus l'odeur de Théo. Ça me

stressait, car je sentais son regard sur moi et ma serviette,

j'avais bien fait d'en prendre une grande.

- Que fais-tu dans ma chambre ?

- Je voulais savoir si tu allais bien, et comme j'ai vu la

lumière de la salle de bains, je suis venu.

J'allai dans mon armoire prendre un pyjama ainsi qu'une

culotte que je tenais contre moi

- Je vais très bien, merci de t'en soucier. Tu pourrais te

retourner, que je me change ?

- On est dans le noir, je ne te vois pas.

- Ça marche peut-être avec les humains, ça, mais pas avec

moi.

- J'aurais essayé, mais tu sais, je t'ai vue presque nue tout

à l'heure, alors ça ne me gêne pas, et tu as un corps

magnifique.

- Merci du compliment, mais toutes les panthères sont

comme ça.

- Oh non, pas du tout.

- Bon, tourne-toi.

- Non.

Pendant que je lui envoyai ma serviette sur la tête, je

m'habillai en cinq secondes avec ma vitesse accélérée.

J'allumai et le regarda enlever ma serviette de sur sa tête. Je

m'attachai les cheveux et allai reprendre ma serviette pour la

ramener dans la salle de bains. Quand je retournai dans ma

chambre, il me suivait des yeux.

- Bon, je vais te laisser.

Il se leva de mon lit et s'approcha de moi. Je croisai les bras

contre ma poitrine et, un moment, je crus qu'il allait

m'embrasser, puis je réalisai que j'espérais qu'il le fasse. Non,

mais il y a un problème là, non, ce n'est pas une bonne idée.

Je me décalai de sa trajectoire avant qu'il ne soit trop tard. Il

me regarda du genre « pourquoi tu as bougé ? ». Je fis

comme si de rien n'était.

- Je dois aller manger dans pas longtemps, donc...

Je laissai ma phrase en suspens pour lui faire comprendre

gentiment de partir.

- À demain, alors.

Et il passa par la fenêtre. J'allai la fermer et le regardai

rentrer chez lui. Je m'installai dans mon lit et me couchai

presque immédiatement. La pensée que Théo était sur le

point de m'embrasser une nouvelle fois était sûrement le

fruit de mon imagination. Oui, ça doit être ça. On n'arrête

pas de s'engueuler, alors pourquoi il voudrait m'embrasser

de nouveau ? Je me posais trop de questions. J'entendis ma

mère m'appeler pour aller manger, donc je descendis avec

tout un tas de questions dans la tête. Puis, quand j'allai me

coucher, une question me traversa l'esprit : suis-je amoureuse

de Théo ? Oh, cette situation devient mauvaise ! Je me

couchai très très contrariée.

                         

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