Ils sortirent tous et je les suivis dehors. Ils allèrent dans un
coin faire leurs besoins, puis je vis Théo arriver avec Ugo. Je
sentis de l'électricité dans l'air et regardai Théo un instant,
me doutant que ça venait de lui.
- Salut, me dit Ugo.
- Salut, comment ça va ?
- Bien. Alors, t'es venue pour les faire sortir ? dit-il en
regardant les chiens rentrés dans la cabane.
- J'avais dit que je passerais ce matin.
- Je vais voir s'ils ont besoin de nourriture, fit Théo sans
nous regarder.
Il entra dans la cabane et je me tournai vers Ugo en
haussant un sourcil.
- Il est de mauvaise humeur ?
- Il s'est engueulé avec Alice.
- Ahhh, c'est chiant ça, dis-je en me pinçant les lèvres.
Remarque, je vous dis bravo de devoir supporter une
panthère H24 dans tous ses moments de pulsions, ça ne doit
pas être facile.
- Oh oui ! fit Ugo en rigolant.
- Je vous entends, dit Théo en grognant.
- On le sait très bien.
On l'entendit dire des injures, puis, entre-temps, les chiens
étaient tous revenus vers nous. Puis on rentra à la cabane, ils
burent un peu et mangèrent.
- On va les ramener quand chez eux ? demanda Ugo.
- J'avais pensé le faire ce soir, on se séparera pour être 2
par 2, ça ira plus vite.
- Ça me va, je serai avec Maria.
- Je sais, je pense que je ferai équipe avec Théo.
- Qui te dit que j'ai envie, moi ? répondit celui-ci
froidement.
- Passe tes nerfs sur quelqu'un d'autre, tu t'es engueulé
avec ta copine, ce n'est pas la mort.
- C'est sûr que toi, ce n'est pas près de se produire.
Je m'approchai vite de Théo et lui en collai une qui le
propulsa jusqu'au mur, et sortis en claquant la porte. Quand
je commençais à partir chez moi, Théo m'appela, mais je
l'ignorai jusqu'à ce qu'il se mette devant moi. Ugo nous avait
suivis aussi, mais restait assez éloigné, essoufflé d'avoir
autant couru pour nous rejoindre.
- Dégage ! dis-je menaçante.
- Désolé, je ne le pense pas.
- Oh que si, voilà le problème de sortir avec un humain,
tes émotions sont exacerbées, elles ne sont plus claires.
- Je suis désolé.
- Finalement, j'irai avec Leila, reste chez toi, tu feras plus
de mal qu'autre chose.
Je partis, le laissant avec Ugo. Dès que je rentrai chez moi,
je filai à la douche, l'eau chaude me fit du bien, et allai
m'habiller. Je pris un jean bleu clair taille basse avec un haut
bleu nuit sans manche qui avait de petits voiles découpés sur
la longueur avec des talons compensés de la même couleur.
Je descendis prendre mon petit-déjeuner avec maman et
Leila.
- Salut, bien dormi ?
- Oui. Alors, comment vont les chiens ? demanda maman.
Je leur expliquai que, ce soir, nous irions par deux et que je
prendrais la voiture. Ensuite, avec Leila, on rangea nos bols
et dit au revoir à maman. On prit nos sacs et sortit de la
maison, puis commença notre chemin.
- Tu ne m'as pas dit hier, comment s'est passée l'école ?
- Je suis au collège, Léa.
- Oui, oui, désolée. Alors, comment s'est passé le collège ?
- Bof, j'avais tellement peur que je n'ai pu parler avec
personne.
- Tu t'es quand même fait une impression.
- Oui, il a l'air bien, on verra bien.
- Et niveau garçons ?
Elle leva les yeux au ciel en soupirant. Avec elle, je
m'éclatais.
- Je n'ai pas vraiment regardé, mais, dès que je serai
intégrée, je te le dirai. Et le lycée ?
- J'ai voulu rester seule, mais, à midi, les filles sont venues
me prendre sous leurs ailes.
- Ah bon ?
- Tu sais, elles sont très gentilles, et tu as bien vu hier avec
tout ce qui s'est passé.
- Oui, j'avoue que je suis étonnée qu'elles acceptent notre
nature.
- Oui, mais seule Alice ne sait rien.
- C'est pour sa sécurité, elle risque gros et nous aussi, car
elle me semble instable niveau secret.
- Je pense ça aussi. Bon, tu es arrivée.
- Oui. Dis, j'irai directement à la cabane, tu me rejoindras
avec la voiture ?
- D'accord, à ce soir.
Leila partit, et moi, je continuai le chemin. Le lycée n'était
vraiment pas loin, ce qui était très pratique si je devais aller
chercher Leila en cas d'urgence. Je mis mes écouteurs et fis
défiler ma playlist, pensant à toute cette vie qui commençait
à me fatiguer. Soudain, je sentis une main sur mon épaule et,
sans réfléchir, je pris la main en la tordant, couchant la
personne au sol. Je baissai les yeux et vis Ugo pleurer de
douleur. Les autres arrivèrent en courant. Je le lâchai,
mettant mes mains devant ma bouche, après avoir rangé
mon téléphone et mes écouteurs.
- Oh, je suis désolée, Ugo ! Viens là, je vais te soigner, je
suis désolée, vraiment.
Je posai ma main sur l'endroit endolori autour de son bras,
faisant des ronds tout en voyant les petits cristaux blancs agir,
et le visage d'Ugo se détendit.
- Ce n'est rien, je pense que tu me sentirais arriver.
- J'avais la tête ailleurs et, avec mes écouteurs, j'ai plus
réagi par réflexe.
- En tout cas, heureusement que tu l'as guéri, dit Théo.
S'il croit que je vais oublier ce qu'il m'a dit et lui reparler, il
se fourre le doigt dans le cul. Je suis rancunière.
- Vraiment, Ugo, je suis désolée.
- Ne t'en fais pas, regarde, j'ai plus mal.
- On t'appellera sur ton téléphone si on te voit de loin, fit
Lucas en riant.
- Très drôle, dis-je avec une moue faussement vexée.
On arriva au lycée et je dis bonjour aux filles, puis allai en
histoire. Après ça, nous avions maths. Le cours était bien,
sauf avec le prof qui ne parlait que de Thalès et Pythagore,
c'était assez chiant. Mais bon, j'étais à côté d'Andréa, donc je
ne pouvais pas m'ennuyer. Le prof nous laissa faire une
pause de cinq minutes, donc, on alla dans le couloir.
- Deux heures à la suite, c'est beaucoup trop, se plaignit
Théo.
- Je confirme, mais, grâce à Léa, c'est très supportable, dit
Andréa.
Elle me lança un regard complice en me rappelant nos fous
rires discrets.
- Pourquoi, vous faites quoi ? dit Pierre visiblement
intéressé.
- Léa fait un peu de magie, vous n'avez pas remarqué que
les affaires du prof tombaient beaucoup ? dit-elle avec un
grand sourire.
- C'était toi ? fit Célia faussement outrée en me regardant.
- Andréa me l'a demandé, dis-je pour me défendre.
- Balance, va !
Andréa me donna un coup d'épaule et je lui tirai la langue
en riant.
- Je croyais que tu faisais attention ? fit Théo en me
regardant.
Je l'ignorai encore, ne lui prêtant pas même un seul regard.
- Dites, ce soir, on ramène les chiens chez eux, leur dis-je.
- Oui, Ugo nous l'a dit.
- Dis, Léa je..., commença Théo.
- Allez, on y retourne, nous dit le prof.
Nous nous rassîmes à nos places et finîmes notre heure de
maths. Andréa m'avait demandé ce qui se passait avec Théo,
donc je lui dis par écrit, sachant très bien que Théo écoutait.
À midi, on se rejoignit au self et prit une grande table. Là,
Alice vint vers nous, ce qui me rappela que je ne l'avais pas
vue en cours. Elle s'assit et fit un bisou sur la joue de Théo.
- Bonjour, tout le monde.
On lui fit tous un signe de la main en souriant.
- Tu étais où ce matin ? J'ai essayé de t'appeler, mais rien.
- J'ai loupé mon bus, donc j'ai été à pied, et comme j'étais
paniquée, j'ai oublié mon téléphone chez moi.
- Tu aurais dû m'écouter hier quand je t'ai demandé si je
venais te chercher.
- Oh, ne me fais pas une scène pour ça !
Le couple se tut dans son engueulade, mais Théo n'avait
pas fini apparemment.
- Tu vas sécher le sport ?
- Tu sais bien que j'ai une dispense.
- Elle dure depuis l'année dernière, ta dispense.
Oh, mais il est chiant, putain ! Je regardais les autres qui
mangeaient en ne disant rien du tout. Donc, comme j'ai une
grande gueule, moi, j'interviens.
- Mais laisse-la, t'es gavant à la fin.
- Je ne t'ai pas parlé, si tu n'es pas contente, tu peux partir.
- Rassure-toi, je ne comptais pas rester plus longtemps
avec un mec qui fait une putain de scène de jalousie de
merde.
Je pris mon plateau et le rangeai, puis fila dehors en me
mettant sur un banc, sortant un livre de mon sac, De l'autre
côté de Jane Casey. Je ne sais pas combien de temps je lus,
mais je levai la tête en sentant l'odeur d'Alice. Elle s'assit à
côté de moi, donc, je rangeai mon livre et me tournai vers elle.
Elle avait pleuré, ça se voyait.
- Je suis désolée de ne pas être restée à ma place, mais je
ne pouvais pas le laisser te parler sur ce ton.
- Ce n'est pas grave, c'est la première fois que quelqu'un
affronte Théo comme tu l'as fait.
- J'ai une dent contre les mecs en ce moment, donc je ne
me laisse pas faire.
- Merci, mais, honnêtement, cette histoire devient dure à
gérer.
- Pourquoi dure ?
- Ça fait plus de six mois qu'on sort ensemble et je n'ai
rencontré personne d'autre que ses parents.
- Sa famille doit être loin.
- Non, mais la question est déjà réglée, car ma famille
déménage en Alaska, donc, on ne pourra pas continuer.
- Tu dois partir quand ?
- À la fin de la semaine.
- Ah ouais, faut vraiment lui dire.
- J'ai peur de sa réaction.
- T'inquiète pas, il comprendra.
- Oui, je vais te laisser, à demain.
Elle partit soulagée d'avoir parlé à quelqu'un. Je la
comprenais, les autres étaient du côté de Théo, donc ça ne
devait pas être facile pour elle. Et puis, il lui cachait un grand
secret, sans compter les sautes d'humeur des panthères. Je
me replongeai dans mon livre, mais mon téléphone sonna et
je vis écrit . Je décrochai, curieuse qu'elle m'appelle.
- Oui ?
- Léa, j'ai un problème, un gars de ma classe est une panthère.
- Oh non, mais il y a que ça dans cette ville, tu en es sûre ?
- Oui, cet abruti s'est battu ce matin et avait les yeux rouges,
puis a fait voler celui d'en face.
- Il a quinze ans et ne sait pas se contrôler ? Mais c'est quoi
cette ville ?
- Je n'en sais pas plus, sa mère est venue le chercher, mais,
avant de partir, elle a tourné sa tête directement vers moi, d'où
mon appel. Je dois faire quoi ?
- Je pense qu'il ne sera pas là pendant quelques jours, car il doit
être viré, donc ça te laisse tranquille.
- OK, et tu sais, quand tu m'as emmenée ce matin, des gens
m'ont demandé qui tu étais, car tu es très jolie.
- C'est mignon ça, donc tu as fait des rencontres ?
- Oui, avec deux filles, Jessica et Esther. Je dois te laisser, je
reprends les cours.
- À ce soir, bisous.
- Bisous.
Après avoir raccroché, j'allai prendre mes affaires de sport
dans mon casier et allai me changer dans les vestiaires. Je me
rendis dans la salle de combat en posant ma serviette, ma
bouteille d'eau ainsi que mon téléphone sur une chaise. Je me
dirigeai vers un sac de box et commençai à taper dedans. Les
mots de Théo ce matin remontèrent dans ma tête, y laissant
plein de colère. Il les répétait en boucle pendant que je tapais
de plus en plus fort. Quand je revis le moment où mon ex
m'avait trahie, je fis décrocher le sac de boxe, l'envoyant
valser à l'autre bout de la salle.
- Merde !
- T'es douée.
Je me retournai légèrement pour voir la personne.
- Fous-moi la paix, Théo, ce n'est pas le moment.
J'allai remettre le sac à sa place en le soulevant pour le
raccrocher à la poulie, puis allai boire de l'eau. Je soupirai,
posant ma tête contre le mur froid.
- Je suis désolée pour ce que je t'ai dit ce matin.
- Non, tu n'es pas désolé, sinon tu n'aurais rien dit.
- Je n'étais pas bien et je savais que ça te blesserait autant
que je l'étais.
- Bravo, c'était très réussi. Je ne suis pas de ta famille,
mais ça ne te donne pas le droit de jouer avec moi et de me
pourrir le lendemain.
- Je ne joue pas avec toi, pardonne-moi.
- Je m'en remettrai, présente tes excuses à Alice plutôt, tu
as été dur avec elle ce midi.
- Tu sais, hier, quand tu m'as dit ce que ton père avait
éprouvé quand il a vu ta mère pour la première fois, et bah,
je n'ai pas ressenti ça avec Alice.
- Tu sais, pour chaque personne, la connexion est
différente.
Il ne dit rien, en regardant le sol. À quoi pensait-il ? Puis il
releva la tête et me regarda avec un petit sourire.
- Tu faisais quoi ?
- Je m'entraîne, je ne dois pas me ramollir.
- Tu veux qu'on fasse un combat ?
- D'accord, mais sans magie.
On se mit en place, l'un en face de l'autre, poing devant le
visage, et ce fut Théo qui porta le premier coup, attaquant
ma jambe. Je sautai en l'air, m'aidant avec ses épaules pour
atterrir derrière lui en lui décrochant un coup de pied dans le
dos. Il vacilla, mais se rattrapa. J'en profitai pour lui mettre
un coup de pied au visage, mais il bloqua ma jambe, donc je
sautai pour lui mettre le coup dans les cotes avec mon autre
pied que j'atteignis. Une fois qu'il se remit debout, il enchaîna
avec des séries de coups de poing et coups de pied, il me
sourit, je lui rendis, mais il m'attrapa la main, la retournant
dans mon dos et me dirigea vers le mur. Avant de ne plus
rien faire, je bloquai son élan avec mes pieds que je mis sur le
mur. Il s'arrêta et essaya de me faire bouger, mais je ne cédai
pas. Puis l'odeur de la bande arriva, ce qui le déstabilisa,
donc j'en profitai pour faire un salto arrière et soufflai pour le
cogner au mur. Je rigolai, me tournant vers les autres qui
étaient en tenue de sport avec un sourire voyant notre petit
combat.
- Bravo, Léa ! me félicita Maria.
- T'as utilisé la magie, t'as triché, la prochaine fois, je
gagnerai, dit Théo en boudant.
- T'as de bonnes techniques, ne te plains pas.
- Oui, mais tu es très agile, et, avec ta force, je comprends
que ça doit être dur, remarqua Pierre.
- Je me suis beaucoup entraînée et mes combats me
forment bien.
- Tu te bats contre qui ? demanda Ugo.
- Les gardes de mes grands-parents, mais c'est une longue
histoire, je vous raconterai plus tard.
Soudain, Théo se concentra et fit une grimace. Il nous
pressa vers la sortie, disant qu'on était en retard en sport.
Quand on arriva sur le terrain, je sentis l'odeur d'une
panthère et m'arrêtai directement. Je fouillai parmi les
personnes présentes et vis le prof de sport me fixer. Je le fixai
aussi, le défiant de faire un pas de travers quand Théo vint
vers moi.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Dis-moi que tu t'es aperçu que le prof de sport est
comme nous.
- Ah oui, j'ai oublié de te le dire, c'est mon oncle.
- Le prof de sport est ton oncle ? Vraiment ?
- Oui, allez, viens, les autres vont se demander pourquoi
tu ne viens pas.
On alla vers ledit oncle qui afficha un petit sourire ayant
écouté la conversation. Sur le chemin, Théo me dit que son
oncle s'appelait Arnaud et qu'il était le frère de sa mère. Une
fois à sa hauteur, il me tendit sa main, je la regardai un peu
puis la serrai.
- Tu es Léa, je suppose.
Je hochai simplement la tête.
- Tu auras sport avec moi cette année et je suis l'oncle de
Théo.
- Arrête, je viens de lui dire ! s'exclama celui-ci.
- Ne fais pas la tête, bien. Il se tourna face aux élèves. On
va commencer le cycle de la course.
- Oh non, se plaignit Andréa.
- Il fait beau, faut en profiter.
- Tu fais de ton mieux, c'est le plus important, lui dit
Lucas.
- Exactement, bon, échauffez-vous en faisant deux tours.
Léa, je peux te parler ?
- Oui, bien sûr.
Les autres se mirent à courir et je suivis le prof à l'écart. Il
me parla de la sécurité, me dit que, si j'avais besoin d'aide, je
pourrais lui demander, et voilà. Donc, j'allai faire le dernier
tour avec les autres puis m'échauffai. J'étais avec les filles et
les gars étaient avec le prof plus loin. J'écoutais discrètement
leur conversation.
- Léa court bien ? demanda le prof.
- C'est une flèche, répondit Pierre.
- Je vais quand même faire habituellement et voir à
mesure, même si ça ne sert à rien.
- J'aurai de la concurrence enfin, fit Théo content.
Je m'empêchai de rire, oui, et tu vas voir, coco, je cours très
vite.
- Elle a l'air d'avoir du caractère, commenta le prof.
- Oui, beaucoup, elle tient tête à Théo, dit Ugo amusé.
- Elle est forte au combat en plus, dit Lucas.
- Ça, c'est sûr, vu comment elle a eu Théo tout à l'heure
- On ne va pas en parler trente ans, répliqua Théo.
Ils rigolèrent et je me concentrai sur la discussion des filles,
cette fois. Elles parlaient de danse, de s'inscrire,
j'aurais peut-être dû écouter ici aussi.
- De quoi vous parlez ?
- Tu n'écoutais pas ? me demanda Andréa.
- Elle écoutait les g..,
Je mis ma main sur sa bouche, faisant de grands yeux.
Ah OK.
Elle posa son index sur ses lèvres en riant.
- On parle de nous inscrire à la danse, comme l'année
dernière, me dit Maria.
- Et vous faites quoi spécialement ?
- La prof choisit une musique puis la chorégraphie, et on
la fait lors des spectacles au lycée.
- Viens avec nous.
- Je veux bien.
Le prof nous appela, donc, nous le rejoignîmes avec les
autres élèves.
- Bien. Alors, ce qu'on va faire pour les groupes, vous
allez faire le plus de tours possible et je vous placerai dans
vos groupes.
- On arrête quand on veut ? demanda une fille avec des
lunettes.
- Oui, je vais noter vos noms et mettre votre temps à côté.
Allez vous mettre en place.
On alla se mettre derrière la ligne blanche, puis Théo se mit
à côté de moi. Je voyais bien qu'il voulait qu'on fasse la
course pour savoir qui serait le meilleur. Il n'allait pas être
déçu. Arnaud siffla le départ et on partit. Théo partit vite dès
le début, suivi de trois autres garçons, mais, pour les
humains, commencer trop vite les fatigue beaucoup trop,
alors que nous, on peut courir vite pendant des heures, ça
nous fait un bon jogging. J'étais avec les filles pour le début,
et puis, quand Théo nous dépassa, j'allai à sa vitesse sous les
encouragements des filles. Théo essaya d'aller plus vite, mais
je le suivais de très près. On ne mit pas toute notre vitesse,
sinon les gens ne verraient que deux silhouettes floues et se
poseraient des questions.
- Ça te dit d'arrêter ? me dit Théo en souriant.
- J'arrête si tu arrêtes.
- Je suis le meilleur en course, tu ne me détrôneras pas.
- Tu as peur de moi à ce point ?
- Bien sûr que non, mais je ne suis pas à ma vitesse
maximale.
- Moi non plus.
- Ça te dit, demain matin, on se fait une course dans la
forêt ?
- Ça me va, mais je...
Je ne pus finir ma phrase, car je perdis l'équilibre et tombai
en avant, mais j'eus le temps de poser mes mains au sol en
me redressant grâce à une souplesse. Je compris que Théo
m'avait fait un croche-pied, donc quand je revins à son
niveau, je le poussai dans l'herbe, ce qui le stoppa.
- Oh non, tu n'avais pas le droit !
- Les croche-pieds sont interdits aussi, allez, debout.
Je l'aidai à se lever, mais il me tira, ce qui me fit tomber sur
lui. On se regarda dans les yeux, mais je repris vite mes
esprits et me levai, on alla rejoindre les autres qui nous
applaudirent.
- On a tenu combien de temps ? demandai-je à Arnaud.
- Trente minutes.
- Mais elle m'a poussé, dit Théo en croisant les bras.
- Le tricheur ! Tu lui as fait un croche-pied avant, fit Maria
en rigolant.
- Merde, vous m'avez vu !
- Je le laisserai gagner à la course, pour pas qu'il boude,
lui dis-je en posant ma main sur son bras.
- Bon, allez vous changer, pour un premier cours, c'est
bien, à vendredi, nous dit Arnaud
On lui dit au revoir et partit prendre une douche et alla
retrouver les autres devant le lycée. Sur le chemin, on se dit
que Théo irait avec moi et Leila, donc, on prit la voiture de
ma mère et alla à la cabane où Leila nous attendait. Les
chiens nous sautèrent dessus, puis les autres arrivèrent avec
leurs voitures. On dit au revoir à tous les chiens, leur disant
que, s'ils avaient un problème, ils pouvaient revenir à la
cabane quand ils voudraient. Tous les chiens rentrèrent dans
une voiture, donc aucun ne restait. À la sortie, on se sépara
pour aller les ramener chez eux. Arrivée devant une maison,
je sortis avec Ange et allai sonner à la porte. Une dame
m'ouvrit la porte assez triste.
- Bonjour, je m'appelle Léa et je viens vous ramener votre
chien.
Je me décalai un peu et, quand la dame vit son chien, elle se
baissa. Ange alla dans ses bras en lui léchant le visage, ce qui
nous fit rire.
- Oh, Ange, ma chérie, tu m'as manquée ! Elle me regarda.
Merci beaucoup, où l'avez-vous trouvée ?
- Sur le côté de la route, et votre adresse est indiquée sur
la plaque d'identité sur le collier.
- Je vous remercie beaucoup.
Pendant environ deux heures, on ramena les chiens chacun
son tour chez eux, Leila revenait toujours en pleurant jusqu'à
la prochaine maison. Quand on eut tous fini, on rentra à la
maison, on dit au revoir à Théo et passa la porte.
- Ça va ? demandai-je à Leila.
- Oui, mais ils vont me manquer.
Quelle sentimentale, ma sœur ! Mais bon, j'étais un peu
triste aussi de ne plus les voir.
- Ça s'est bien passé ? dit maman entrant dans le salon.
- Oui, tout le monde est rentré chez soi.
- Tant mieux, pauvres bêtes, après ce qu'ils ont vécu.
- J'ai fait la connaissance de mon prof de sport qui est une
panthère aussi.
- Tu crois qu'il est lié à ceux du collège ? fit Leila.
- Je pense que oui.
- Allez, venez manger, c'est prêt.
Pendant le dîner, je racontai le combat amical avec Théo et
le cours de sport, puis Leila raconta à maman pour la
panthère du collège qui lui conseilla de se servir de son
instinct. Après ça, j'aidai maman à ranger la table et on resta
bavarder un peu.
- La première nuit qu'on a passée ici, papa est venu me
parler, lui avouai-je.
- Que t'a-t-il dit ?
- De rester, et qu'on serait bien.
- Et tu en penses quoi, toi ?
- Honnêtement, au début, j'étais pour le fait de repartir,
mais plus les jours passent, et plus j'aime être dans cette ville.
- Ton père veille toujours sur nous, même là-haut. Et que
penses-tu des amis de Théo ?
- J'ai été très surprise. Ils nous ont accueillies tout de suite
et sont très gentils. Ça me fait bizarre d'être amie avec des
humains qui savent qui je suis.
- Ça fait du bien de ne pas se priver d'utiliser la magie
quand il le faut ou d'en parler ?
- Oui, beaucoup, mais je me méfie de Théo.
- Pourquoi ça ? voyant mon regard. Mais il n'est pas
comme Guillaume.
- Je sais, mais je fais attention.
- Laisse faire le temps, ça aide. Allez, va te coucher.
- D'accord, bonne nuit, maman.
Je partis lui faire un bisou sur la joue et allai dans ma
chambre me mettre en pyjama et éteignis la lumière. Je vis de
la lumière dans la chambre de Théo, donc j'allai à ma fenêtre
et m'assis pour le regarder. Il était en train de faire de la
musculation avec des haltères, ce qui faisait bien ressortir ses
muscles bien dessinés, et, comme il était torse nu, j'avais une
très belle vue. Je dois avouer qu'il est beau, qui ne le
trouverait pas beau ? C'est une panthère, on a tous un côté
irrésistible. Je ne dus pas être assez discrète, puisqu'il se
posta devant sa fenêtre et me regarda. Je fis pareil que lui et
ouvris ma fenêtre.
- Tu me matais ? dit-il avec un grand sourire.
- Non, je réfléchissais.
- Avoue, tu me regardais.
- Je n'avoue que ce que j'admets, ce qui n'est pas le cas.
- Très bien, donc, on se rejoint à quelle heure demain pour
notre course ?
- À six heures dix dans la rue.
- Ça me va. Dis, tu vas te coucher, là ?
- C'est l'idée, pourquoi ?
- Juste savoir si tu m'aurais encore maté.
- À demain, Théo.
J'allai me mettre dans mon lit en rigolant un peu face au
mensonge que j'avais fait. Je n'aimais pas les mensonges
habituellement, mais il n'avait fait de mal à personne et, de
toute façon, ça n'aurait rien fait qu'il sache la vérité ou pas.
Peu à peu je m'endormis, imaginant notre course demain
matin.