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Une rencontre improbable

Ombeline
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Chapitre 1 Le drame

Comment se décrire ? Qui on est vraiment? C'étaient des questions que se posait beaucoup Ombeline à l'époque, à l'époque où le soleil était dans sa vie et où tout était possible.

Assise dans la salle d'attente, cinq ans auparavant, elle réfléchissait. Ce jour-là, elle avait dû courir pour ne pas arriver en retard au rendez-vous psy mensuel de son fils. Arthur était un petit garçon de 5 ans plein de vie avec toujours le sourire en tout circonstance.

Elle l'élève avec son mari, Roberto, tous les trois, ils forment le trio inséparable, rien ne pourrait les séparer. Même si avec Roberto ce n'était pas rose tous les jours, Ombeline s'accrochait comme une lionne.

Hé oui, elle apprécie son confort mais surtout son cocon celui où elle semble être regardée par un homme pour qui vous êtes tout, enfin c'est ce qu'elle pensait... Beaucoup de leurs couples d'amis les enviait, c'était le couple idéal selon eux.

En pleine réflexion, la psychologue vint la sortir de ses pensées. Elle se tenait debout à côté de la porte, le regard terrifié et paniqué. Elle, qui avait toujours le regard doux et souriant.

"Venez madame, il faut que je vous parle. C'est urgent !" dit-elle en parlant rapidement

"Je viens"

Le cœur d'Ombeline battait si fort qu'elle avait l'impression qu'il aurait pu sortir de sa poitrine. Qu'est ce qui se passe? Vous voyez, souvent, ces histoires qu'on lit dans les faits d'hiver ou sur les réseaux sociaux. Oui, vous savez ces histoires où on dit que ça nous arriverait jamais et que ce sont toujours les autres qui sont touchés.

Mais ce jour-là, ce jour-là, les autres c'était eux, son fils et elle. C'était le jour où toute notre vie allait changer, où tout allait s'effondrer.

La psychologue fit assoir Ombeline en face d'elle à son bureau. Arthur, debout à côté d'elle agité, ne cessait de répéter "si c'est vrai"!

Mais, mais... Qu'est ce qui est vrai? Ombeline ne tenait plus en place, il fallait qu'elle sache.

La psychologue posa deux dessins devant elle et commence à décrypter le premier. Elle avait rajouter les paroles de son fils pour illustrer son dessin comme un bon psy aurait fait. Hé oui, les dessins étaient faits par Arthur lui-même.

En regardant le dessin, c'était une évidence rien ne pouvait présager du contraire, il a violé son fils. "Il" ? Me direz-vous, mais c'est qui?

"Il" s'agit tout simplement de son mari, du père de son fils.

Tout en lisant les phrases écrites autour du dessin, elle demanda à Arthur:

-"Tu es sûr car c'est très très grave"

-"Si c'est vrai", a continué de dire Arthur.

Il y avait une phrase plus choquante que les autres, celle qui pour soi ne peut pas être dite c'est impossible. "C'est comme ça qu'on élève un enfant".

Cette phrase résonne toujours dans la tête d'Ombeline depuis cinq ans, elle reste comme un chewing gum collé à sa chaussure où ni elle ni personne ne pourrait l'enlever. L'incompréhension se lisait sur son visage, comment ça c'est comme ça? Mais il a été élevé où lui? C'est quoi ce type? Un déséquilibré de plus, sans aucun doute, un incestueux, une certitude.

Ce jour-là, elle ne savait plus quel jour c'était ni quelle heure était-il mais surtout comment arrivait-elle à rester droite sur la chaise sans s'effondrer. Sans comprendre ce qui leur arrivait, elle écoutait la psychologue sans broncher. Mais y avait-il réellement quelque chose à dire?

Le deuxième dessin ne venait que d'accentuer les faits du premier. Quoi? Mais comment est-ce possible? Comment elle n'avait pu ne rien voir? Elle ne comprenait pas bien ce qui se passait, elle essayait de toutes ces forces de remettre un peu d'ordre dans ses idées. Mais ses pensées s'arrêtaient sur la précision du dessin.

A ce moment-là, pour elle, rien ne pouvait être pire mais en réalité, ce n'était que le début...

Elle prit son courage à deux mains et finit par dire:

-"Que faut il faire?"

-"Déposer plainte"

La psychologue prit son téléphone pour regarder où était le commissariat le plus proche et s'il était encore ouvert. Elle le fit de bon cœur voyant que Ombeline était figée. Elle, qui d'habitude, prenait tout en main, cherchait toujours une solution à tout, là elle en était tout simplement incapable.

Le choc était si important qu'elle avait l'impression d'avoir quitté son corps. Elle regardait la scène comme si elle était sur son canapé à regarder un film sur la télévision. Une télé qu'on pourrait éteindre et se dire que cela n'est pas arrivé... Or, c'était bien réel, et c'était arrivé à son fils, son petit, à elle, à eux...

Elle régla la séance et prit les dessins. Ils se sont dirigés vers la sortie, la psychologue lui demanda de lui tenir au courant. Ombeline se contenta d'acquiescer avec un signe de tête. Ils sortirent.

            
            

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