Après avoir roulé toute la journée, Ombeline s'arrêta dans un petit village du nom de Tomète. Elle était attendue par le contact de l'association de la région. En l'espace d'une journée, il leur avait trouvé une chouette maison avec trois chambres et un grand jardin, le paradis.
Ce contact, du nom de Franck, allait les aider dans les démarches.
"Il faut absolument que vous disparaissiez des réseaux sociaux, tous sans exception." lui dit-il. Une fois toutes les manipulations informatiques faites, Ombeline et son fils allèrent récupérer les clés de la maison. En passant devant une friperie, elle prit le temps de choisir des vêtements pour elle et son fils.
Hé oui, ils étaient partis sans rien. Ils avaient disparu de la surface de la terre... A ce moment-là, elle comprit ce que c'était d'être morte, elle n'existait plus pour personne, enfin à part son fils... Rien n'aurait pu lui faire redonner le sourire.
Beaucoup de questions la submergea, comment allaient-ils refaire surface? Comment allaient-ils vivre avec ça?
Après avoir poussé la porte de la maison, ils découvrirent une mignonnette petite maison. Les meubles venaient à manquer mais le nécessaire était présent. Frank leur avait dit qu'il repasserait le lendemain pour les accompagner faire des achats. Dans la cuisine, il n'y avait d'une seule table avec deux chaises. Le strict minimum. Au premier étage, deux chambres étaient desservies, elles avaient toutes les deux un lit et des draps. Ils semblaient propre comme si quelqu'un les avaient mis aujourd'hui. Ombeline pensa que c'était sûrement les personnes de l'association.
A cette pensée, son coeur se réchauffa, elle se sentait appuyée mais plus seule...
Ombeline et son fils prirent le temps de prendre leurs marques. Arthur, après avoir pris soin de bien regarder les trois chambres, en choisit une. Elle était assez grande pour pouvoir mettre un lit deux places et pour pouvoir mettre un bureau et une grande armoire. C'est vrai que cette chambre ressemblait à son image, isolée en haut de la maison, parquet grinçant. Hé oui, détail très important. Pour lui, cela lui permettrait d'entendre si quelqu'un aurait l'envie de venir dans sa chambre sans y être invité.
Arthur s'en dormit rapidement. Ombeline le couvrit et sortit. Il fallait qu'elle tente de dormir un peu rien qu'une heure ça serait bien. Mais dès l'instant où elle ferma les yeux, elle vit les dessins et ne put plus. Parfois, inconsciemment elle se voyait sauter par la fenêtre juste parce que la douleur était trop intense.
Deux semaines ont déjà passé depuis leurs arrivés ici. Ils avaient bien décoré la maison à leurs images. Ils étaient heureux. La chaleur était au rendez-vous, ils passèrent donc pas mal de temps dans le jardin. Ombeline se dit qu'ils avaient de la chance car vue le stress de son fils, ils auraient dû rester dans la maison enfermés. Ouf, ils avaient pu préparer un potager et manger ce qu'ils récoltaient.
Bientôt, l'école allait recommencer. Il fallait commencer à le briffer. c'est à dire, "ne pas parler de son père..."
L'école était une toute petite école de campagne où tout le monde se connaissait mais en même temps personne ne savait réellement ce qui se passait chez les gens. A la pré-rentrée, Ombeline et son fils avaient rendez-vous avec la directrice qui serait aussi son institutrice, pour faire le tour de l'école. Arthur a adoré et se sentait en sécurité, il n'y avait que 3 classes, cela faisait penser à un énorme cocon. Il avait hâte d'y aller. Cela la rassurait, elle qui était persuadée que ça allait être compliqué. Elle était soulagée un problème de moins.
Ne pouvant pas travailler pour le moment, Ombeline consacrait son temps à gérer ses papiers mais aussi à trouver une solution pour que son fils aille mieux. Elle avait comme un téléphone greffé à son oreille, tellement qu'elle passait d'appel. Pendant qu'Arthur était à l'école, elle avait pris rendez-vous avec une association afin de voir comment allait se manifester la suite des événements. La route pour s'y rendre, elle la connaissait par cœur, à force de faire des allées-retours... Un avocat avait pris en charge tout ce qui était juridique, cela lui permettait de ne pas à s'en occuper et à pouvoir essayer de moins pleurer la nuit. Plus les jours passaient, plus elle se sentait seule, elle n'avait plus d'amis, plus personne à qui se confier, plus de mari. Lorsqu'elle tentait de fermer les yeux la nuit, les images des dessins revenaient en bloc.
Lorsqu'elle repensait à sa vie d'avant, à ses soirées entre fille qu'elle organisait avec ses copines du lycée, elle avait l'impression que c'était il y a une éternité. Elle avait honte d'être seule alors elle n'osait plus aller au restaurant de peur qu'on voit sa solitude. Et ça, selon elle, les gens détestaient.