Chapitre 4 Premières impressions

La confrontation dans les bois m'avait laissé des traces, non seulement physiques mais aussi émotionnelles. Caleb. Son nom résonnait dans mon esprit, chaque syllabe s'attardant comme une caresse mystérieuse. Après avoir sauvé Mia et moi de l'intimidation des Blackwood, il semblait avoir éveillé quelque chose en moi, une curiosité que je ne pouvais ignorer.

Sur le chemin du retour, Mia et moi étions silencieuses. L'air était lourd de non-dits, de questions non posées. Finalement, Mia brisa le silence.

« Qu'est-ce que tu penses de tout ça, Elodie ? » Sa voix était douce, presque hésitante.

Je pris une profonde inspiration, essayant de trouver les mots justes. « Je ne sais pas, Mia. Caleb... il est différent. Je sens qu'il y a quelque chose chez lui, quelque chose de plus profond. »

Mia hocha la tête, ses yeux brillants d'inquiétude et de curiosité. « Il nous a aidées, c'est sûr. Mais pourquoi ? »

« C'est la question, n'est-ce pas ? » répondis-je en souriant faiblement. « Pourquoi ferait-il ça ? »

Nous continuâmes notre marche, chacune perdue dans ses pensées. Une fois arrivées à la maison, nous nous installâmes dans le salon, essayant de nous détendre après cette journée éprouvante. Mia se blottit dans un coin du canapé, tandis que je m'asseyais près de la fenêtre, regardant la lune se lever.

« Tu crois qu'on peut lui faire confiance ? » demanda Mia après un moment.

Je réfléchis un instant avant de répondre. « Je veux le croire. Mais on ne peut pas être naïves. Les tensions entre nos meutes sont trop anciennes, trop profondes. »

Mia soupira, l'anxiété pesant lourdement sur ses épaules. « J'aimerais juste que tout soit plus simple. »

Je m'approchai d'elle, posant une main réconfortante sur son épaule. « Nous devons rester fortes, Mia. Pour nous, pour notre meute. »

Elle hocha la tête, essayant de sourire. « Oui, tu as raison. »

Nous passâmes le reste de la soirée à discuter de tout et de rien, essayant de chasser les ombres de la journée. Mais malgré nos efforts, le nom de Caleb revenait sans cesse dans nos conversations, comme une obsession silencieuse.

Finalement, la fatigue prit le dessus et nous décidâmes d'aller nous coucher. Je montai les escaliers lentement, chaque pas résonnant dans le silence de la maison. Une fois dans ma chambre, je me laissai tomber sur le lit, fermant les yeux et essayant de trouver le sommeil.

Mais les pensées de Caleb continuaient de me hanter. Je pouvais encore voir ses yeux, perçants et profonds, comme s'ils voyaient à travers moi. Son visage, si proche du mien, me troublait. Ses gestes protecteurs, ses mots rassurants, tout cela créait un tourbillon de sentiments contradictoires en moi.

Je me tournai et me retournai, incapable de trouver le repos. Mon corps était tendu, chaque muscle vibrant d'une énergie que je ne comprenais pas. J'essayai de chasser ces pensées, de me concentrer sur autre chose, mais c'était inutile. Caleb était partout, dans chaque coin de mon esprit.

Finalement, je me levai et me dirigeai vers la fenêtre. La lune brillait intensément, baignant la forêt d'une lueur argentée. Je pouvais presque sentir sa présence, comme si Caleb était là, quelque part dans les bois, veillant sur moi.

Je soupirai, essayant de calmer mon esprit. Pourquoi ce garçon, ce fils de notre ennemi juré, avait-il un tel effet sur moi ? Était-ce simplement parce qu'il m'avait sauvé, ou y avait-il quelque chose de plus, quelque chose de plus profond et de plus sombre ?

Je me rappelai de ses mots : « Parce que je crois qu'il y a plus que cette rivalité stupide entre nos meutes. » Ces paroles résonnaient en moi, éveillant des émotions que je ne comprenais pas encore entièrement. Et cette conviction, cette certitude dans sa voix, me troublait plus que tout.

Le silence de la nuit était presque palpable, interrompu seulement par le doux bruissement des feuilles et le chant lointain d'un hibou. Je me laissai glisser contre le mur, assise par terre, les genoux repliés contre ma poitrine. Mon cœur battait encore à un rythme irrégulier, et je sentais une chaleur étrange se répandre en moi.

Je ne pouvais pas nier l'évidence : Caleb m'attirait. Cette révélation, bien que troublante, était inévitable. Chaque pensée de lui, chaque souvenir de son regard et de sa voix, allumait une flamme en moi, une flamme que je ne pouvais ignorer.

Je fermai les yeux, essayant de me concentrer sur ma respiration, sur le rythme apaisant de l'inspiration et de l'expiration. Mais même alors, les images de Caleb persistaient, comme des fantômes insaisissables.

Je repensai à son visage, si proche du mien lorsqu'il avait confronté Tyler. Ses traits, forts et déterminés, mais aussi tendres et protecteurs, me faisaient frissonner. Son parfum, un mélange de bois et de terre, semblait encore flotter dans l'air autour de moi, me rappelant la sécurité de sa présence.

Je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que cela signifiait pour nous. Pour moi. Pour ma meute. Les implications étaient immenses, et pourtant, quelque part au fond de moi, une partie de moi se réjouissait de cette attraction, de cette connexion inattendue.

« Elodie... »

Je sursautai, ma respiration s'accélérant. C'était comme si j'avais entendu sa voix, douce et rassurante, prononcer mon nom. Mais ce n'était qu'un écho dans mon esprit, un fragment de mon imagination troublée.

Je me relevai, déterminée à retrouver le sommeil. Mais même en retournant au lit, je savais que cette nuit serait longue et agitée. Mes pensées tourbillonnaient autour de Caleb, de ce qu'il représentait et de ce qu'il pourrait signifier pour moi.

Je fermai les yeux, laissant finalement le sommeil me gagner, mais même dans mes rêves, Caleb était là, une présence constante et envoûtante. Son sourire, ses yeux, ses mots... tout cela me poursuivait, me hantant de manière douce et implacable.

Cette nuit-là, je sus que rien ne serait plus jamais pareil. Caleb avait pénétré mon esprit, mon cœur, et je savais que notre destin serait inextricablement lié. Les jours à venir allaient être remplis de défis, de décisions difficiles et de révélations inattendues.

Mais pour l'instant, tout ce que je pouvais faire était de laisser mes rêves me guider, de suivre ce chemin mystérieux tracé par Caleb et de découvrir où il nous mènerait. Quoi qu'il arrive, je savais que je devais être prête, prête à affronter les tempêtes à venir et à embrasser les passions qui s'éveillaient en moi.

Et alors que l'aube approchait, je me sentis étrangement apaisée, comme si Caleb veillait sur moi, même à distance. Ses mots, sa présence, tout cela m'offrait une lueur d'espoir dans la nuit sombre de l'incertitude. Je savais que notre histoire ne faisait que commencer, et que chaque jour à venir serait une nouvelle aventure, un nouveau défi à surmonter ensemble.