Chapitre 6 Chapitre 6

Trois magasins. Ils avaient déjà visités trois magasins mais Kira ne semblait pas rassasiée. Heureusement, leur voiture et leur garde étaient à proximité. Les coffres étaient pleins à craquer, mais cela n'empêchait pas Kira de continuer à acheter. Au quatrième magasin, Myra reçut un appel d'Alexeï.

"Où es-tu ?" demanda-t-il.

"Et toi, où es-tu ?" répliqua Myra, irritée. Elle l'attendait depuis deux heures déjà, et il n'était toujours pas là.

"Rentre. Je n'ai plus envie de te voir, tu peux faire ce que tu veux," ordonna Alexeï. Myra était une femme sérieuse et ponctuelle, qui détestait les menteurs et les retardataires, même si Alexeï ne lui avait jamais menti.

"Je suis désolé, ma chérie," murmura-t-il, presque en suppliant avec sa voix grave et enrouée. Il la supplia de lui dire où ils se trouvaient, et Myra finit par céder et lui donna l'information.

Quelques instants plus tard, Kira et Aaron aperçurent Alexeï qui s'approchait d'eux. Myra ne l'avait pas remarqué, il était juste derrière elle. Kira roula des yeux, manifestant son agacement.

Alexeï enveloppa Myra de ses bras par derrière, la faisant sursauter. Quand elle se retourna, elle vit son séduisant fiancé barbu.

"Tu en as mis du temps !" reprocha-t-elle.

"Je m'excuse, mon amour."

La famille Dostoïevski était non seulement associée à la famille Smirnov, mais elle était également impliquée dans l'organisation. Les Dostoïevski étaient les subordonnés de Smirnov, le chef de la plus dangereuse et influente organisation criminelle en Russie. Leur pouvoir s'étendait à l'échelle nationale et internationale.

Myra ignorait que son beau fiancé barbu comme elle l'appelait venait d'exécuter quelqu'un. Ce traître avait volé leur arme et l'avait revendue à la mafia chinoise. L'organisation des Smirnov était une organisation impliquée dans divers trafics comme la drogue et les armes. Cependant, la vente d'êtres humains ou d'organes était strictement prohibée, réservée aux traitres qui étaient punis de cette manière.

"Pourquoi es-tu en retard ?" demanda Myra, remarquant l'embarras dans les yeux d'Alexeï, un piètre menteur.

"Je..." balbutia-t-il, évitant le sujet délicat.

"Laisse tomber, Alex," rassura Myra en souriant remarquant son malaise. Il ne lui mentait jamais mais quand il s'agissait de l'organisation, il évitait le sujet.

"Tu connais déjà mon frère et ma sœur. Et si on allait manger ?" proposa-t-elle.

"Volontiers !" dirent Aaron et Alexeï en même temps.

"D'accord," dit Kira en roulant des yeux.

"Je vois qu'on me déteste toujours autant !" remarqua Alexeï avec un sourire narquois.

"Ravie que tu le saches," répondit Kira.

Alexeï les invita à dîner dans l'un des restaurants de son père, le "Mynerise", en mémoire de sa fille, la soeur d'Alexeï. C'était un grand restaurant offrant une variété de menus. Les employés étaient polis, peut-être en raison de la relation avec le patron, mais ils passèrent un bon moment.

"Votre session shopping est déjà terminée ?" demanda Alexeï.

"Il nous reste encore sept boutiques à visiter," répondit Kira, suscitant des soupirs de fatigue chez Aaron et Myra.

"Et si, après cela, nous assistions à une séance à l'opéra ?" proposa Alexeï.

"Tu aimes l'Opéra ?" demanda Aaron, surpris.

"Oui," répondit Alexeï. "Quel Russe digne de ce nom n'aimerait pas l'opéra ?"

"Moi," répliqua Aaron.

"Moi, j'aime ça," dit Myra.

"Moi aussi," s'exclama Kira toute excitée. "J'adore !!!"

C'était donc trois contre un, une défaite écrasante pour Aaron. Ils se rendirent donc à l'opéra.

La salle était bondée. Est-ce que tous ces gens appréciaient vraiment l'opéra ? Aaron avait assisté à une représentation une fois, quand il avait sept ans, en compagnie de ses parents, et il avait détesté ça. La chanteuse sur scène semblait hurler des mots incompréhensibles. Il s'était promis de ne plus jamais vivre une telle torture, mais le voilà, escortant ses sœurs et son beau-frère.