L’hôtesse
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Chapitre 2 𓆸Due

Après avoir pris une douche et m'être changée, je m'installe dans mes appartements, plongée dans la lecture du dossier crucial. Soudain, un léger toc à la porte attire mon attention.

- Mademoiselle Thornfield, que souhaitez-vous pour le dîner ce soir ? Une voix polie traverse la porte.

Sans lever les yeux du dossier, je réponds simplement : - Demandez à Elena de monter, s'il vous plaît.

Cependant, mes paroles ne passent pas inaperçues. Peyton, qui se trouvait non loin, entend la conversation et ne tarde pas à exprimer son mécontentement, en entrant dans la chambre, sans même toquer.

- Elena ? Y'a t'il un plat nommé Elena ? S'exclame-t-elle avec un ton accusateur.

Je lève un regard calme vers elle.

- Oui, Peyton. Il y'a un excellent dîner pour moi, qui s'appelle Elena.

- Tu ne crois pas que tu devrais t'occuper des affaires plutôt que de demander à une domestique de monter ?

Je me lève avec un calme apparent, bien que l'irritation commence à poindre.

- Peyton, ce n'est pas à toi de décider qui monte ou non. Et sache que la personne qui entre dans mes appartements dépend uniquement de ma volonté. Si cela te dérange, tu peux partir.

Peyton, frustrée contracte sa mâchoire. J'en viens même à me demander comment j'avais pu supporter une femme pareille.

- Tu n'as pas à me donner des ordres, Ellery. Je ne suis pas une de tes employées.

- Non, tu es bien pire, Peyton. Tu es une invitée non désirée.

La tension dans la pièce est palpable, mais je ne flanche pas. Je demande à Vincent de faire sortir Peyton de la demeure, à moins que je l'autorise expressément à entrer.

Après avoir réglé ce différend, je redescends pour faire face au personnel de la demeure.

D'un ton décidé, je déclare.

- Pour la durée de mon séjour ici, je souhaite que tous les employés se retirent. Vous êtes congédiés temporairement. Rendez-vous utiles, reposez-vous. Je veux la tranquillité dans ces lieux.

Le majordome, impassible, intervient.

- Mademoiselle Thornfield, cela n'est pas possible. Les services continuent, même en votre absence.

Mon calme apparent commence à se fissurer.

- Vincent, vous allez exécuter mes ordres. J'ai besoin de solitude pour travailler sur ce dossier. C'est non négociable.

Vincent, respectueux mais ferme me tient tête.

- Je crains que cela ne soit pas dans mes prérogatives, mademoiselle. Les employés ont leurs tâches à accomplir.

Cette résistance à mes directives m'irrite au plus haut point.

- Bien, si c'est comme ça, j'irai dans un hôtel où mes demandes seront respectées.

Vincent reste impassible, ne cédant pas à ma demande. La frustration grandit en moi alors que je réalise que même au sein de cette demeure, les choses ne se dérouleront pas toujours comme je le souhaite. Je ne pouvais pas en vouloir à Vincent, il faisait presque partie de la famille.

- Je connais les ou plutôt la motivation qui se cache derrière cette décision soudaine mademoiselle. C'est bien pour cela que je ne peux autoriser cela.

- Vincent, je ne savais pas que vous étiez aussi tendu. C'est bon, j'ai quand même le droit de fricoter avec qui je veux.

- Je vous l'accorde, mais c'est quand même absurde de congédier le personnel, simplement pour ça Ellery.

- Voilà que je vous retrouve mon Vincent, plus de mademoiselle !

Il me sourit brièvement, avant de retourner accomplir ses devoirs. Au moins il m'avait laissé mettre dehors Peyton, c'était déjà un début.

- Mademoiselle, je rejoignais justement vos appartements. Ma consœur m'a informé que vous désirez me voir, Elena me tire de mes réflexions.

- Oui, c'est exact. J'aimerais avoir au dîner du canard à l'orange, accompagné d'une salade de saison. Et, bien sûr, un excellent vin blanc pour accompagner le repas.

- Très bien, mademoiselle Thornfield. Je m'occuperai personnellement de préparer ce repas pour vous.

Alors que je remercie Elena, Vincent, qui était resté dans les parages, ne peut s'empêcher de commenter d'un ton réprobateur.

- Vous n'avez donc pas laissé tomber cette idée saugrenue. Cela dit, j'ai pris la liberté de laisser entrer mademoiselle Rockefeller pour qu'elle récupère des affaires qu'elle aurait apparemment oublié.

Il se retire, dévoilant Peyton. Quelle plaie.

- C'est donc ça qui t'intéresse chez elle, la reine des requêtes culinaires ? Peyton demande sur un ton sarcastique.

Je lui adresse un sourire imperturbable.

- Elena est simplement douée pour son travail. C'est quelque chose que tu pourrais apprendre, Peyton.

Peyton, vexée, ne réplique pas. Je la laisse mariner dans son mécontentement et retourne à mes appartements pour poursuivre mon travail. En espérant qu'elle s'en ira juste après.

Quelques heures plus tard, alors que je termine les analyses du nouveau dossier, je suis extirpée de mon analyse.

- le dîner est servi dans la salle à manger. Elena m'informe depuis le couloir.

- Vous pouvez monter mon repas ? Je n'ai nullement l'envie de descendre. Et seulement vous et personne.

- Bien entendu.

Je continue de travailler quelques minutes, puis j'entends un léger toc à ma porte. Elena entre avec un chariot élégant, portant les plats préparés avec soin.

- Voici votre dîner, mademoiselle Thornfield. Canard à l'orange, salade de saison et le vin blanc que vous avez demandé.

Elle dispose le repas sur une table à côté de moi, créant une ambiance intime dans la pièce richement décorée. Mes yeux se lèvent vers les siens, captivés par sa présence.

- Merci, Elena. C'est parfait. Vous pouvez rester un moment, si vous le souhaitez.

Elle acquiesce, s'installant. Nous partageons des regards alors que je commence à déguster le repas qu'elle a préparé. La saveur exquise du canard à l'orange danse sur mon palais.

- J'espère que cela répond à vos attentes, mademoiselle Thornfield.

Je lève les yeux vers elle, un sourire se dessinant sur mes lèvres.

- Elena, ce canard dépasse mes attentes.

Elle rougit légèrement, et un silence s'installe. Après avoir terminé le plat principal, elle s'apprête à quitter la chambre.

- Je m'excuse de ne pas avoir inclus de dessert, mademoiselle. Vous ne l'avez pas mentionné, et...

Je la coupe doucement en cherchant mes dossiers.

- Vous n'avez rien omis. En fait je n'ai rien mentionné, car vous êtes exactement ce que je désire comme dessert.

- Mais enfin mademoiselle. Ne dites pas des choses qui pourraient prêter à confusion, elle répond avec gêne.

Finalement, je me lève de ma chaise et m'approche d'elle.

- Je ne vous force à rien Elena, vous avez la possibilité de dire non. Mais j'aimerais pouvoir profiter de vous durant tout mon séjour ici.

Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Elle baisse les yeux, ne supportant sans doute pas mon regard sur elle.

- Je ne l'ai jamais fait avec une femme, elle se mord la lèvre nerveusement.

Cette phrase, j'ignorais pourquoi je la détestais. Je détestais l'entendre et ça me renfrognait. Je m'éloigne d'elle, avant de rejoindre le canapé sur lequel j'étais récemment installée.

- Je...

- Vous pouvez vous retirer, ça ira pour l'instant. Je vous ferai signe quand j'aurai besoin de vos services, je la coupe sèchement.

Elle me regarde perplexe, puis part en emportant le chariot avec elle sans rien dire. J'en connais un, non deux qui seraient ravis de voir qu'il ne s'était rien passé avec cette femme et qu'il ne se passera rien car pour la part, elle venait de perdre tout mon intérêt.

Il est vrai que cela devrait me faire plaisir que je sois sa première fois, la phrase en elle-même ne me dérangeait pas, c'est plutôt le regard qu'elle avait.

Le lendemain, 8h

Je venais de finir de m'apprêter. J'arrangeais les manches de ma chemise, ma veste sur mon épaule. Je termine rapidement mon passage à la salle à manger, où un petit-déjeuner préparé m'attend. Malheureusement, le temps me presse, et après un regard rapide sur la table, je réalise que je n'aurai pas le loisir de m'attabler.

- Veuillez m'excuser, mais je serai en retard pour le déjeuner et je ne peux prendre de petit-déjeuner.

Sans attendre de réponse, je me dirige vers le garage où une gamme de voitures attend. Mes yeux se posent sur une voiture en particulier, la clé dans ma main. La route vers l'entreprise s'annonce animée.

(...)

Arrivée à l'entreprise, je suis accueillie par un bourdonnement d'activité. Les employés vaquent à leurs tâches, mais beaucoup s'approchent de moi, désireux de discuter de questions qui ne relèvent pas de mes responsabilités.

- Mademoiselle Thornfield, il y a ces documents à examiner...

- Ellery, je sais que vous êtes occupée, mais pourriez-vous jeter un coup d'œil à ce rapport ?

Je souris poliment, gérant ces interruptions avec patience, mais mon objectif principal reste en tête. Je ne peux m'attarder sur des détails opérationnels.

- Merci pour l'information, je vais m'en occuper. Cependant, je suis ici pour une réunion cruciale avec nos clients. Je devrai discuter de cela plus tard.

Finalement, je me faufile jusqu'à mon bureau, prenant une bouchée rapide du croissant récupéré sur la table du déjeuner. L'assistante m'informe que les clients attendent dans la salle de conférence.

J'entre posément dans la salle de conférence, un léger sourire professionnel aux lèvres. Les clients sont déjà installés, discutant entre eux, et leur attention se porte sur moi au fur et à mesure que je m'approche.

- Mesdames, messieurs, merci de votre patience. Je suis ravie de vous accueillir ici. Commençons sans plus tarder notre réunion.

Je salue chaque client individuellement, échangeant des politesses avec une aisance qui transmet confiance et professionnalisme. La réunion se déroule avec une précision calculée, chaque mot choisi soigneusement pour persuader et captiver notre auditoire.

Après avoir conclu la réunion avec succès, je prends un moment pour discuter avec les clients, répondant à leurs questions et dissipant leurs dernières incertitudes. Puis je me retire de la salle de conférence, laissant derrière moi une impression positive.

Ensuite, je décide de rendre visite à mon amie dans son bureau. Mais je me fais encore et toujours interrompre.

- Mademoiselle Thornfield, il y a ce contrat urgent à signer...

- Vous allez devoir attendre monsieur Thornfield, je ne peux pas signer sans son accord. Je vous prie de m'excuser.

Je longe le couloir à la recherche du bureau de Nichole. Frappant à sa porte, j'entre et elle me saute immédiatement dans les bras. Les employés qui défilaient nous regardent d'un œil peu discret.

- Je t'attends depuis maintenant un bon moment !

- Tu pourrais cesser de m'étreindre aussi fort ? J'étouffe.

- Désolée, mais tu m'as manqué ! Depuis quand remonte ta dernière venue ici ?

Deux ans.

Elle s'éloigne de moi et je peux enfin respirer. Je jette un coup d'œil à la déco qui avait changé, sur son bureau, des flûtes de champagne étincellent, laissant échapper des bulles d'effervescence. Elle lève les yeux, un sourire malicieux aux lèvres.

- Félicitations pour la réunion. C'était une victoire méritée.

Je réponds à son salut avec un sourire reconnaissant, avant de demander, curieuse :

- Et que célèbres-tu avec ce champagne ?

Elle rit légèrement, m'invitant à prendre place.

- Ta double victoire. Tu as obtenus le dossier devant Reese et tu as fait signer les clients.

Nous trinquons à la réussite de la journée et aux projets futurs.

- Je ne savais pas que tu étais autant renseignée sur les exploits que j'accomplissais. Tu me fais surveiller ?

- C'est plutôt à Peyton qu'il faut demander ça et quand on parle du loup, elle dit en regardant à la porte.

- Ellery, tu ne m'as pas laissé en placé une, une seule fois ! Peyton me fait des reproches.

- Tout est bien qui finit bien, alors de quoi tu te plains ? C'était mon affaire et tu ne devais même pas être présente. Estime-toi heureuse que je te l'ai permis, ton travail se limitait simplement à tâter le terrain.

Elle me lance un regard noir avant de s'en aller, rouge de colère.

- Sérieusement, comment tu as fait pour entretenir une relation de deux ans avec cette femme ? Nichole grimace.

- Ferme-la, ne me le rappelle pas.

- Bon, pour célébrer ce double succès, et surtout nos retrouvailles, je propose qu'on aille en boîte ce soir !

- Bonne idée. J'avais prévu de prendre des vacances après cette affaire. Cependant, tu sais si Camden va bien ?

- C'est ton frère et c'est à moi que tu demandes ça. Tu rigoles ?

- C'est bon. Je n'ai pas vu Aspen, il a démissionné ou il s'est fait virer ? Je demande en posant la flûte de champagne.

- Viré, moi ? J'ai plutôt été promu.

            
            

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