Chapitre 4 Arwen

- J'ai le pressentiment que cette année s'annonce exceptionnelle pour nous ! s'exclame Valentin avec enthousiasme.

Mon cousin est souvent à l'opposé de moi. Tandis que je suis plutôt pessimiste, lui déborde d'optimisme, un contraste qui me désespère parfois.

- Je t'assure, Arwen, le nouveau quarterback est vraiment impressionnant. Je pense que nous avons de grandes chances de remporter le tournoi cette année. Tu devrais venir vendredi, d'ailleurs, me propose-t-il.

Je me retourne brusquement vers lui, comme s'il venait de me donner une gifle. Est-il sérieux ? Moi, dans un endroit bondé d'étudiants, de mon plein gré ? Hors de question !

Et pourtant, me voilà un vendredi soir, assise sur un banc au milieu de cette foule, à assister à un match de football américain. Je déteste ce genre de sport. Le match dure 60 minutes, et en jetant un coup d'œil à l'écran, je constate qu'il reste encore un bon moment avant la fin. Heureusement, je dois être au travail pour 22 heures, donc je suis tranquille. Je ne pourrai pas rester plus longtemps, ouf !

En cherchant Valentin, je le retrouve sur le banc de touche. Il n'a pas joué une seule minute ce soir. J'ai de la peine pour lui. Il adore ce sport et voulait vraiment que je vienne le voir jouer. Malheureusement pour lui, c'est la première et dernière fois que j'assiste à un tel événement !

Soudain, la foule se lève et crie le prénom du quarterback, Damian. Je dois admettre qu'il brille sur le terrain, éclipsant tous les autres joueurs. Il court avec une rapidité incroyable, enchaînant les obstacles avec une agilité impressionnante. On dirait qu'il est né pour ça, que sa vie entière se résume à ces instants-là.

Je me perds dans son jeu, ignorant tout le reste. Ses gestes me fascinent, et je réalise qu'il est extrêmement talentueux. Je me demande alors comment quelqu'un d'aussi doué peut être en couple avec Charline... Bordel, Valentin doit supporter le petit ami de son ex. Je n'avais pas pensé à ça. En me tournant vers mon cousin, je le vois fixer le match, le regard vide. Il est déçu, c'est sûr. Je décide de lui envoyer un message pour lui dire que je suis fière de lui et qu'il a effectivement une bonne équipe. Je lui souhaite une bonne fin de soirée et lui explique que je pars travailler. Quand il lira mon message, je ne serai déjà plus là.

Prenant une profonde inspiration, je me lève enfin et commence à esquiver la foule. Une fois hors du stade, je respire enfin librement, sans personne pour envahir mon espace vital.

Le bar-restaurant où je travaille n'est qu'à quinze minutes à pied d'ici, alors je commence ma marche tranquillement. Une fois le match terminé, de nombreux jeunes afflueront. Heureusement, mon poste est à l'abri des regards : je fais la plonge. Une fois tout le monde parti, je nettoie et ferme le bar-restaurant. Cela me convient parfaitement. Je ne me vois pas faire serveuse ou barman.

            
            

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