Assise près de la fenêtre, je contemple les étoiles. Ce soir, le ciel brille d'un nombre incroyable d'étoiles, un spectacle à la fois magnifique et puissant. Je me perds dans mes pensées, m'envolant loin dans mon esprit.
Soudain, je réalise qu'une autre personne s'est installée doucement et silencieusement en face de moi. Après un moment, il rompt le silence apaisant qui m'enveloppait.
« Bonsoir », dit-il, sa voix résonnant dans la nuit.
« Bonsoir », lui réponds-je.
« Je suis désolé de m'asseoir à ta table. J'ai remarqué que tu étais seule depuis un petit moment, alors j'ai pensé qu'une présence pourrait t'aider. »
Je tourne enfin mon regard vers lui, l'observant attentivement. Il semble jeune, peut-être de mon âge. Ses cheveux, en désordre, sont d'un noir profond. Sa mâchoire, bien dessinée et carrée, accentue la beauté de son visage. Mais ce sont ses yeux qui me captivent le plus. En les scrutant, j'ai l'impression qu'ils virent au gris clair, et ils sont d'une beauté saisissante.
Malheureusement, son regard semble lointain, comme s'il était perdu dans un tourbillon d'angoisse. Une lutte invisible se joue entre son esprit et son cœur. Bien qu'il soit d'une beauté troublante, la souffrance que je perçois en lui me donne envie de m'accrocher à lui, comme à une bouée de sauvetage.
Il soupire, conscient sûrement de mon inspection. Puis, il tourne son visage vers la fenêtre.
Sa voix empreinte de mélancolie.
Homme mystérieux : Pourquoi, dans un bar, croise-t-on sans cesse des âmes tourmentées ?
- Je ne sais pas. Peut-être parce que les gens viennent ici chercher un peu de réconfort.
Homme mystérieux : Tu as peut-être raison. Mais je me demande ce qui traverse l'esprit de ceux qui fixent le fond de leur verre.
- Je me dis que les étoiles, habituellement si brillantes et scintillantes, semblent presque invisibles ce soir. C'est à la fois décevant et triste. Je me demande pourquoi elles ne brillent pas.
Je le vois réfléchir un instant, cherchant surement quoi répondre.
Homme mystérieux : Que penses tu qu'il arrive lorsque les étoiles ne brillent pas ?
Je prend une inspiration,
- Je me remémore les moments où je m'arrêtais pour admirer leur beauté. Tout me semble lié. Si les étoiles ne brillent pas, comment pouvons nous, en tant qu'êtres humains, espérer briller ? Je crois que nous sommes tous interconnectés et qu'il n'y a pas de beauté sans les étoiles.
Il me regarde enfin, comme ci ce que je venais de dire avait un sens pour lui,
Homme mystérieux : Pourtant, en face de moi, je vois un million de raisons de penser qu'il y a des étoiles qui brillent ce soir. La beauté n'existe que pour ceux qui choisissent d'ouvrir les yeux et de la contempler.
Je ne répond rien, essayant de comprendre le sens de ces mots.
Homme mystérieux : tu veux sortir d'ici ?
- Non merci, je préfère rester ici et admirer les étoiles.
Il soupire,
Homme mystérieux : Tu n'as pas besoin d'attendre pour voir les étoiles. Tu peux les apercevoir dès maintenant.
Un sourire se dessinant sur le coin de sa bouche
- Je sais, mais je ne peux pas les laisser s'éteindre.
Homme mystérieux : Tu as raison. Alors, je te propose un marché : je reste ici avec toi, et tu me laisses admirer les étoiles à tes côtés.
Tournés vers la fenêtre, nous avons contemplé les étoiles, cherchant ensemble celle qui brillait le plus dans le ciel obscur. Un silence apaisant s'est installé entre nous, et je pouvais sentir son regard posé sur moi, une présence presque palpable. Je me demandais s'il avait déjà vraiment pris le temps d'admirer les étoiles, ou s'il ne voyait en elles que des lueurs lointaines.
Ce moment était figé dans le temps, un instant précieux partagé entre deux inconnus dans un bar. Une petite voix en moi s'est mise à rêver. Si j'étais comme toutes ces filles, j'aurais pu lui proposer de sortir d'ici, d'explorer le monde ensemble, de créer quelque chose d'extraordinaire. Peut-être même une belle histoire.
Mais la vérité, ma vérité, était tout autre. Au fond, je savais que le moment venu, il me faudrait partir sans me retourner. Ne rien lui promettre, ne rien faire espérer. Je voulais devenir un souvenir fugace dans sa mémoire, juste une silhouette éphémère, la fille du bar. Une étoile parmi tant d'autres, brillante un instant, puis disparue dans l'immensité du ciel.
Il brise le silence que nous avions,
Homme mystérieux: Tu veux bien me dire comment tu t'appelles ?
- La fille du bar.
Homme mystérieux : Ce n'est pas vraiment un prénom.
Dit-il en rigolant
- Tu vas devoir te contenter de ça, pourtant.
Homme mystérieux : Tu es sûre ?
- Oui, très sûre.
Au moment où je me suis levée de ma chaise, il a saisi doucement mon bras.
Homme mystérieux : Attends, tu ne peux pas partir comme ça.
Mais je le devais. C'était le moment pour moi de partir, de ne pas rester plus longtemps.
Homme mystérieux : Attends !
Mais j'étais déjà partie, le laissant seul et perplexe. Il devait sûrement se demander qui j'étais. Je ne savais pas qui il était, mais une chose était certaine : quelque chose s'était produit ce soir-là. Un changement indéfinissable en moi. Je sentais un lien inexplicable entre nous, comme une étoile filante traversant le ciel, fugace mais marquante.
Sans pouvoir l'expliquer, je savais que ce ne serait pas la dernière fois que je le verrais. Je me promettais de toujours prendre le temps d'admirer les étoiles, de les laisser briller, peu importe ce qui se passerait. Je garderais en mémoire la beauté des étoiles et cet homme mystérieux du bar, un souvenir lumineux dans l'obscurité de la nuit.