- Elle te plaît notre camping-car ? s'enquit Christelle. On le partage avec les garçons, j'espère que cela ne te dérange pas.
- Bien sûr que non, je trouve juste que mon fauteuil va encombrer le passage, et cela me désole un peu.
- Ne t'inquiète pas, fit Lei, il y a une place spéciale pour lui. Là se trouve notre cabine de couchage, juste en face, celle des garçons, avec des rideaux, pour plus d'intimité, alors ne t'en fais pas, ta vertue sera saine et sauve.
Assimba n'en revenait pas, ils étaient arrivés une heure plus tôt, et après les formalités d'usages, elle s'était vue attribuer un badge, plus incroyable encore, son nom se trouvait déjà sur la liste, comme si la soeur Faustine savait d'avance ce qui allait se passer. Celle-ci était rentrée, afin d'avoir la fameuse discussion avec son père.
Elle n'avait pas reconnu le monastère qu'elle avait visité trois ans plus tôt. Dans la cour, se trouvaient dispersées des tentes pour les jeunes volontaires, et plus loin trois camping-cars de tailles impressionnantes, et selon les explications de Lei, ils avaient eu la chance d'avoir l'un des véhicules pour eux. L'un des deux autres était transformé en cuisine roulante, et l'autre était pour la responsable, mais en journée, l'infirmier disposait du véhicule. Les moniteurs et coordinateurs hommes, dormaient au monastère, et le reste dans les tentes.
Tous ces gens qui allaient et venaient, l'impressionnaient. Elle aimait observer les gens évoluer dans des milieux précis, c'était comme les regarder vivre sans qu'ils ne s'en aperçoivent, elle comprenait ainsi la nature humaine.
Les filles finissaient de ranger les affaires dans différents tiroirs que comportait le véhicule. Christelle après une dernière inspection, fut satisfaite, puis, elle vint rejoindre Assimba sur sa couchette du bas. Chaque côté avait trois lits superposés en métal d'une place.
- Ah, que c'est beau cette sensation d'être enfin de retour chez soi. Tout ici m'a manqué, fit-elle en s'allongeant.
Soupirant de volupté, Lei se joignit à elles et se coucha sur le ventre de Christelle.
- Quand je pense que je renonce à des vacances au bord de la mer avec mes insupportables cousins, pour venir construire une école et un dispensaire ici, je me dis finalement que j'ai de la chance.
Elles éclatèrent de rire, puis Lei se leva et alla guetter pas la petite fenêtre en reconnaissant la voix de John.
- Ils sont de retour ! s'écria-t-elle.
- C'est normale, nous avons fini de tout ranger, fit Christelle en se levant à son tour.
John entra suivit de son frère. Ils avaient chacun des sacs en papier contenant des provisions pour le déjeuner.
- Tiens, vous avez dévalisez toute la cantine ou quoi ?
- Ne t'inquiète pas Christelle, Jack n'a pris que l'essentiel pour le déjeuner, répondit John en s'asseyant sur le lit d'en face. Et toi Assimba, tu t'es familiarisée avec ton nouveau chez toi ?
- Ici oui, mais dehors pas encore. je flippe un peu, parce que je ne connais que vous quatre.
- Ne sois pas pressée, tu auras tout le temps de les connaître, mais cela ne te gène pas de vivre avec trois grands garçons ?
- Je vais m'habituer, je crois.
- Moi j'ai faim, alors si vous voulez manger, c'est le moment.
- Jack, on devrait au moins attendre Richard, tu ne crois pas ?
Jack se retourna vers Lei, puis son regard alla sur les paquets qu'il tenait en main.
- Désolée ma chère, mais mon ventre réclame, et quand il réclame, il doit être servi. Richard viendra nous retrouver, sinon, on gardera pour lui. Rassurée ?
Lei fit oui de la tête, et prit les couvertures pour le pique-nique, tandis que Christelle tirait le fauteuil d'Assimba, et tous les cinq sortirent. Une place libre était sous un grand arbre, ils décidèrent d'y déjeuner. La plupart des jeunes volontaires visitaient les lieux, curieux et émerveillés par les lieux. Assimba redoutait le moment de s'asseoir sur les couvertures que Lei finissait d'installer. Elle redoutait d'être ridicule, et d'attirer la pitié, mais, Jack après avoir remis à Christelle son paquet, il la prit dans ses bras, et la posa délicatement sur la couverture.
- Merci, c'est vraiment gentil de ta part.
- C'est un plaisir de te servir, fit-il avec un grand sourire.
Elle ne comprenait pas pourquoi elle était si à l'aise avec eux, il n'y avait aucune gêne, aucune hésitation. Ils déjeunèrent tous dans une bonne ambiance, racontant à Assimba des anecdotes de leurs multiples voyages. Elle put remarquer que le nom de Marina revenait tout le temps, et négativement. À en croire les autres, elle était le diable en personne.
- Il nous a fallu peu de temps pour comprendre ce qui attirait John dans ces camps, ce n'était pas seulement les endroits, mais...
Le regard de Jack se porta sur Lei, qui rougissait de plus belle. Assimba éclata de rire, depuis qu'elle les connaissait, elle avait pu comprendre qu'entre ces deux, il y avait une attirance, mais curieusement, ils préféraient rester meilleurs amis. Christelle aimait contredire et taquiner Jack qui n'avait pas sa langue dans la poche.
La porte du camping-car des surveillants s'ouvrit. Depuis qu'ils étaient arrivés les surveillants et les chefs de groupes étaient en pleine réunion, ils organisaient le planning du séjour. Le groupe qui sortit était composé d'hommes et de femmes aux âges bien avancés, il y avait aussi six jeunes, compta mentalement Assimba, son regard s'attarda sur un couple un peu à l'écart qui discutait la jeune fille avait une sorte d'aura latine qui se dégageait d'elle, comme toutes les femmes qu'Assimba avait vues dans les télénovelas. Elle sut que c'était Marina Diaz, et si elle se fiait à ce que lui avaient dit les autres, le jeune homme près d'elle était Richard. Seulement, elle ne le distinguait pas bien.
- Je vois que la réunion est finie, les vraies choses peuvent enfin commencer, commenta Jack en soupirant.
- Lui c'est notre Richard, fit Lei à voix basse près d'Assimba. Et comme toi, c'est sa première année en notre compagnie. On a la chance de l'avoir dans notre groupe je t'assure, les autres sont verts de jalousie. La brune qui l'accapare là, c'est Marina.
- Elle ne perd pas le temps on dirait! Tiens, ils regardent par ici... Zut ! les voilà qui viennent vers nous.
Christelle soupira en regardant approcher le jeune couple, d'un mauvais oeil.
- C'est un besoin intense chez elle d'être méchante avec nous, renchérit Jack. Quand je pense que j'ai eu un faible pour elle! Franchement, je devais être désespéré!
- Faites comme si elle n'existait pas, moi je le fais bien d'ailleurs, conseilla John, en regardant dans l'autre direction.
Marina et Richard arrivèrent près du groupe, un silence gênant s'installa, Richard fut le premier à s'adresser à eux sans un regard pour Assimba.
- Vous voilà enfin ! J'ai bien cru à un moment que vous aviez déserté, et que je serai seul face à nos corvées.
Il parlait en anglais, d'une voix incroyable grave, nota Assimba.
- On t'avait pourtant dit qu'on devait faire une escale chez les soeurs récupérer la nouvelle du groupe, rétorqua Lei.
- N'empêche que vous êtes en retard, lança Richard.
Marina s'approcha d'Assimba assise près de Jack, elle la détailla des pieds à la tête avec une petite moue au coin des lèvres.
- C'est toi la nouvelle ? C'est toi qui as décidé de les rejoindre cette année ? Drôle d'idée. Comment tu t'appelles déjà ?
- Assimba.
- Drôle de nom, jamais entendu quelque part. Tu es d'ici, ou alors tu viens du même coin que nous ? Quoique j'en doute un peu.
- C'est quoi cet interrogatoire ? Laisse-la tranquille !
Marina se tourna vers Jack.
- Je ne savais pas que tu jouais au protecteur maintenant... J'ai juste dit qu'elle a un drôle de nom c'est tout, je ne vois pas pourquoi tant d'hostilité, je me montre juste polie.
- N'empêche que tu la saoules avec toutes ces questions, et je ne crois pas avoir entendu quelque part que tu as un diplôme d'inspecteur!
- Wow, tu te calmes ok ? Je veux juste savoir...
Assimba toucha la main de Jack pour le calmer.
- Ne t'inquiète pas. Je ne suis jamais sortie de mon pays, et mon nom signifie miracle dans ma langue maternelle. Toi par contre, je ne connais pas ton nom.
- Marina Diaz.
- Marina? Ici, ce prénom est presque partout, rien d'original.
Assimba avait parlé avec un sourire sur le coin des lèvres. Marina lui jeta un regard noir, et sous les rires moqueurs des autres, elle s'en alla furieuse.
- Mais tu mords Assimba! Je ne savais pas que tu avais aussi des griffes...fit Christelle. J'adore!
- Moi qui voulais te défendre, mais tu t'en sors très bien toute seule, renchérit Jack en lui rendant son sourire. En plus tu te débrouilles super bien en anglais.
- Je disais juste la vérité, je ne voulais pas être méchante, et pour l'anglais, mon pays est bilingue.
- Vous avez fini? s'écria brusquement Richard en les faisant sursauter.
Elle leva les yeux vers Richard, et là, elle fut paralysée. Il avait des yeux verts ! Les mêmes yeux qui venaient dans son esprit, elle en était certes, c'étaient les mêmes. Il y avait quelque chose de captivant qui la retenait dans ce regard, lui aussi semblait hypnotisé. Ils se regardaient comme s'ils étaient dans un autre monde, un autre univers, où le temps et tout ce qui les entourait, n'existaient plus. Cela était fascinant et effrayant en même temps. elle eut l'impression que le destin se mettait en marche autour d'elle, comme si on venait juste de sonner le gong, mais de quoi? Ne put-elle s'empêcher de se demander. Son destin ! Tout venait juste de s'enclencher comme une bombe à retardement, les minutes, les secondes, tout se mettait en place, pour le grand final qui n'était autre que sa mort...
Une sensation désagréable parcourut son corps, et elle se mit à frissonner, elle avait peur de ce qui allait se passer maintenant. Il ne faisait aucun doute qu'elle était au bon endroit.
- Je... fit Lei qui semblait aussi sortir de sa torpeur. Je ne sais pas pour vous, mais... Elle respira un grand coup, et regarda les autres, tout aussi bouleversés qu'elle. J'ai l'impression que quelque chose vient juste de se passer, mais je ne sais pas quoi.
Tous se tournèrent vers Assimba, toujours accrochée au regard de Richard, ils semblaient ailleurs. Assimba ferma soudain les yeux, prise d'un malaise.
- Assimba! Que se passe-t-il ? demanda John inquiet en tâtonnant ses joues.
- Je... je me suis sentie un peu étourdie. C'est sûrement le voyage, la fatigue, mais ça va aller.
Richard parut tout aussi reprendre ses esprits, il prit place près de Lei, et posa les papiers qu'il avait en main sur la couverture.
- Ça commence bien, dit-il d'un ton froid sans regarder Assimba. On n'a même pas encore commencé que tu t'évanouis déjà. Tu sais, il n'y a pas de place pour des faibles ici, nous sommes là pour travailler pas pour se reposer. Alors si tu voulais des vacances, tu aurais mieux fait de ne pas venir du tout !
Offusqués, tous se tournèrent vers Richard.
- Mais tu es malade! s'écria Lei scandalisée.
- Qu'est-ce qui ne va pas avec toi au juste ? demanda jack en se levant l'air furieux.
- Si elle s'évanouit déjà pour un rien, ça ne vaut pas la peine qu'elle soit là, on n'a pas besoin d'inapte ici. Vous le savez aussi bien que moi!
- Putain! mais tu t'entends parler? Tu devrais vraiment fermer ta gueule avant de dire une connerie! s'écria Jack.
- Tu es méchant Richard, lança Lei. Tu devrais même avoir honte de toi, de sortir autant de méchanceté envers Assimba, elle ne t'a rien fait!
La concernée sentit une boule dans sa gorge qui allait très bientôt se transformer en sanglots, elle détestait des conflits et n'avait jamais assisté à autant d'animosité, elle se tourna vers Jack.
- Aide-moi à monter sur le fauteuil Jack, fit-elle d'une voix enrouée.
John se leva, prit le fauteuil près de l'arbre, le déplia, et sans un mot Jack porta Assimba dans ses bras, et la posa dessus sous le regard consterné de Richard. Avant que Jack ait proposé son aide, elle s'en alla vers le camping-car, sans prêter attention au sourire narquois de Marina et sa bande, tout ce qu'elle voulait c'était d'être seule. Lei se retourna vers Richard qui n'en revenait toujours pas.
- Tu es content de toi maintenant ? cracha Jack cette fois-ci rouge de colère.
- Je ne savais pas qu'elle...
- Tu ne savais pas quoi? coupa Christelle.
- Sans la connaître, tu t'es montré grossier! Pourtant, on n'agresse pas les gens quand on ne les connaît pas!Tu devrais avoir honte, continua Lei aussi courroucée que les autres.
- Je m'excuse, je vous jure que je ne savais pas. Je suis vraiment désolé.
- Tes excuses, on n'en veut pas, celle qui les mérite, est là-dedans, sûrement entrain de pleurer, à cause de toi! Je te préviens Richard, cette fille je l'apprécie énormément, ce qui est curieux, et si elle s'en va, je vais pourrir tes vacances, dit Jack en se rasseyant. Alors, débrouille-toi, mais retiens-là.
Jack près de Richard, ne faisait pas le poids, mais il semblait sincère, et apparemment les autres étaient de son avis. Richard se leva et se dirigea vers le camping-car.
- J'ai juste une question, fit Lei, après le départ de Richard. Pourquoi j'ai eu l'impression qu'un truc s'est passé quand Richard est arrivé ? On aurait dit qu'on assistait à quelque chose de pas normal. Allez-y moquez-vous, mais je vous assure que j'ai eu cette sensation étrange.
- A vrai dire, moi aussi... confia John.
- C'est ça la magie de l'Afrique, bienvenus chez nous.
- Tu parles Christelle comme si tu en savais quelque chose plus que nous. Tu es aussi novice que nous ici. Et je te parie tout ce que tu veux, que je connaitrais ses secrets biens avant toi, chère amie.
- On ne découvre pas l'Afrique quand on a son sang, tout est question de racines. Autrement dit les gênes. Le sang de mes ancêtres coule en moi, mais, cela me fera plaisir de te prendre quelque chose, alors pari tenu. Le premier qui découvre le secret de l'Afrique offre quoi à l'autre ?
- Un dîner à notre retour.
- Je croyais que tu avais un faible pour Assimba, depuis que tu l'as vue, tu es tout serviable avec elle.
- Jalouse ?
- Bien sûr que non, je l'apprécie énormément.
- Et j'avoue qu'elle est super jolie, son charme ne laisse personne indifférent.
- Quand vous aurez fini de faire votre causerie qui n'a aucun sens, venez jeter un coup d'œil au programme, coupa John en tendant à chacun une feuille prise dans les documents que Richard avait posé sur la couverture.
Ils se mirent à lire en silence.
- Que se passe-t-il dans le camping-car selon vous ? demanda Lei. Vous avez vu la façon dont ils se regardaient ? On aurait dit qu'ils étaient dans une autre planète, et que nous tenions la chandelle. Je ne sais pas pour vous, mais je sens que si Assimba reste, nos vacances seront inoubliables.
Dans le camping-car, Assimba essuya la larme qui coulait lentement sur sa joue, ses amis avaient raison, elle avait décidé de partir du campement, à contre cœur pourtant. Mais il fallait être réaliste, elle ne servait à rien ici. Elle se mit à rassembler ses affaires sur le lit, tournant le dos à la porte, elle ne l'entendit pas s'ouvrir et ne vit pas Richard qui entrait.
- Reste, s'il te plaît...
Elle sursauta et se retourna brusquement vers lui, essayant tant bien que mal de cacher ses yeux.
- Si tu décides de partir, continua Richard, Jack a décidé de me faire passer mes pires vacances, ce qui est normal vu que je mérite cela, après tout ce que je t'ai dit comme horreur, mais cela signifie qu'eux aussi, auront de mauvaises vacances.
- Mais je ne sers à rien, et c'est vrai. Je ne peux ni construire, ni jardiner.
- Si tu restes, je m'arrangerais à te donner le boulot le plus difficile.
Assimba évita de croiser son regard.
- Ce boulot consistera à quoi ?
- Je ne divulgue les informations qu'à mes camarades, alors si tu veux en savoir plus, promets-moi de rester...
Elle ne mit pas longtemps à se décider.
- Ok, alors le travail consiste à quoi ?
- Nous allons rénover l'école, et toi tu tiendras les enfants qui voudront bien prendre des cours de vacances. Cela te tente ?
- D'accord, je suis partante.
Il lui fit un petit sourire.
- Merci de sauver mes vacances, et je suis vraiment désolé pour tout à l'heure.
Avant qu'elle ne réponde, Richard sortit aussi vite qu'il était entré. Seule, elle se demanda si elle avait pris la bonne décision, comment allait-elle faire avec Richard près d'elle? Elle avait peur qu'il ne réveille le démon en elle, et que quelque chose de regrettable arrive.
À moins qu'il ne soit trop tard, pensant-elle en rangeant ses affaires.
Lei et Christelle entrèrent, interrompant ses pensées.
- Il paraît que Richard et toi avez trouvé un travail qui te conviendra, fit Lei en prenant place sur le lit d'en face.
Les rideaux des cabines étaient soulevés, elles pouvaient discuter sans embarras.
- Oui, il m'a proposé d'être une sorte de maîtresse d'école, tandis que vous, vous allez rénover l'école. Et John qui voulait voir le jardin...
- Je ne regrette rien, ce qui compte, c'est de faire un travail collectif, et puis, je pourrais aller le visiter quand je veux, il n'est pas interdit, je crois.
Les garçons venaient juste d'entrer, Richard tenait les documents en main.
- Si vous voulez, je peux lire le programme pour tout le monde, proposa-t-il en regardant Assimba.
Elle secoua la tête.
- Six heures- sept heures « réveil collectif et méditation » - sept heures-huit heures « petit déjeuner » - huit heures- quatorze heures « activités » - quatorze heures trente minutes « déjeuner » - dix-huit heures « prières » - dix-neuf heures « dîner » - vingt-deux heures « couvre-feu ».
Il se tourna vers autres.
- Cela vous convient ?
- De toutes les façons, nous n'avons pas le choix, fit Jack. Et tout ce qui nous reste à faire, c'est de profiter de nos vacances d'été. Alors, que l'aventure commence!