Je retiens ma respiration à cette proximité. Il prend la queue de billard derrière moi et se place de l'autre bout de la table sans me quitter des yeux. Je baisse les yeux ne supportant plus son regard.
- Si tu gagne, tu pourras sortir dans la forêt quand tu veux, me propose-t-il en passant la craie sur le bout de la queue.
Je relève la tête et lui demande:
- Et si je perds?
Il dépose la craie et pose ses mains sur le queue, se penchant légèrement sur celui-ci. Il m'observe avec un sourire en coin en me répondant:
- Je dormirais dans ta chambre.
- Quoi?
Dormir dans ma chambre avec moi? Je le regarde ahuris. J'ai du mal à le cerner. Avant que je puisse dire quoi que ce soit, il pousse l'autre queue en ma direction.
- Tu n'as rien à perdre.
Si, mon honneur. Je ne vais pas dormir avec lui alors que je ne le connaît pas. Cependant, je dois avouer qu'il n'a pas tort. Si je gagne, je pourrais sortir. Mais combien de chance ais-je de gagner sachant que je n'ai jamais jouer? Je me mords la lèvre hésitante. Si je garde mes distance ce soir, ça ira.
- Qu'es-ce que tu y gagnes, toi? Demandais-je méfiante.
Il hausse les épaules et prépare les balles. Je prends la queue en soupirant. Qui ne tente rien, n'a rien. Je m'approche de lui et prends la craie. Je la passe sur le bout de la queue, ne sachant pas comment faire. Je le dépose vite et retourne à ma place. J'espère qu'il n'a pas remarquer que je ne m'y connais pas.
Lorsqu'il se penche sur la table concentrer, je ne peux m'empêcher de l'observer. Ses muscles sont visibles à travers son t-shirt blanc, ses cheveux sont décoiffer ce qui lui donne un aire virile. Je dois avouer qu'il est un homme très imposant. Je détourne le regard en entendant le son des balles se frapper.
Il se mets droit et me regarde défiant. Je regrette de ne pas avoir observer sa façon de tenir la queue au lieux de son corps. Je choisis la balle devant moi et tiens le bout de la queue entre mon pouce et mon index. Je pense que c'est la bonne position. Je frappe dans la balle tremblante à cause du poids de la queue. Qui a inventer cette chose? Il est trop long pour moi ce qui ne facilite pas la chose.
La balle ne bouge pas d'un centimètre sous mon coup. L'Alpha commence à rigoler en se moquant ouvertement. Le premier coup n'est jamais le bon. La deuxième fois sera la bonne, je le sens.
Cela fait maintenant 15 minutes qu'on joue et je n'ai pas su marquer une fois. Je ne sais même plus pourquoi j'ai accepté.
- Bon j'en ai marre, dit-il avant de frapper la balle blanche qui frappe tout ses balles avant de rentrer à son tour dans un trou.
Je suis stupéfait devant son coup. Il a fait semblant de 'jouer' alors qu'il pouvait gagner en un coup. Je me ressaisis et dépose ma queue sur la table.
- C'était évident.
Je le regarde énervé. Pourquoi ais-je accepté? Il dépose à son tour sa queue et sort sans ajouter quelque chose. Je reste planter dans cette salle de jeu à fixer la table verte. Je le déteste.
Coucher sur mon lit, je regarde les étoiles de la fenêtre. C'est tellement beau. J'essaye de dormir mais n'y arrive pas. J'attends qu'il arrive. J'aurais voulu gagner et pouvoir sortir de cette maison. Il m'oblige à rester enfermer ici comme si j'étais un animal. Même un animal ne mérite pas d'être enfermer. Aucun organisme le mérite. J'ai quand même la chance que cette maison soit gigantesque.
La porte s'ouvre et quelqu'un rentre. Je ne détourne pas les yeux, je sais que c'est lui. Alors que je m'attendais à le sentir à côté de moi, je ne sens rien. Curieuse, je tourne la tête et le regarde me regarder debout devant le lit. Les rayons de la lune l'éclaircissent assez pour que j'aperçois qu'il est torse nu et qu'il transpire. D'où vient-il?
- Lève-toi, m'ordonne-t-il.
Je le regarde perplexe.
- Pourquoi?
- J'ai gagné. Je vais dormir ici donc, tu vas dormir autre part.
Je me lève et le regarde ahuris.
- Pardon?
- Dépêche-toi! J'ai sommeil.
Toujours sous le choque, je reste debout à le dévisager. Il n'est pas sérieux? En temps normal je ne serais pas partis mais j'ai perdu. Je suis une personne de parole, j'ai perdu et je vais assumer les conséquences. Je m'apprêtais à prendre l'oreiller et la couverture quand il me l'interdis.
- Avec quoi je vais dormir? Lui demandais-je énervé.
- Ce n'est pas mon problème.
J'ai envie de le frapper! Je me dirige vers la porte quand je lui demande impatient:
- Et où suis-je sensé dormir?
- Dans le salon.
Je serre les poings et sors en ferment violemment la porte. Je le déteste. Il a de la chance d'avoir gagné sinon je lui aurais volontiers fais part de mes pensées. Je m'assoie sur le grand fauteuil et fixe la télévision. Le mur sur ma gauche est en verre ce qui éclaircis la pièce grâce à la lune.
J'aperçois une couverture plié sur le bord du fauteuil. Dieu merci. Je la prends et me couvre avec. Je n'ai pas d'oreiller mais ce n'est pas grave, j'ai l'habitude.
Nora me privait souvent de mon oreiller parfois même de ma couverture pour me punir. Au début c'est dur mais on finit par s'habituer. Je regarde le salon pensive. Je dors encore une fois sans oreiller, le seul différence est que cette fois-ci je suis sur un fauteuil plus confortable que mon ancien lit et que je me trouve dans une maison de luxe. J'ai changé de lieu mais pour le reste tout est pareille.
Je me réveille en sursaute respirant bruyamment. Je m'assoie et essayer de me calmer. J'ai encore rêvé de cette nuit. Je passe une main dans mes cheveux mouilles par ma transpiration et les attaches. Ça me fait toujours l'effet d'un choque de repasser cette nuit devant mes yeux. Le plus dure est de me rappeler qu'il ne s'agit pas d'un cauchemar mais d'un souvenir douloureux.
Je dois prendre une douche. Je me lève et me dirige vers ma chambre. Devant la porte, je me rappelle qu'il dort. J'ignore quelle heure il est mais le soleil s'est déjà levé. J'hésite, je ne voudrais pas le déranger. Mais lui n'a pas hésiter en me laissant dormir dans le salon. Et puis, c'est ma chambre je fais ce que je veux.
J'ouvre doucement la porte et reste clouer sur place en voyant mon lit vide. Où est-il? Juste à ce moment, le porte de la chambre d'à côté s'ouvre. Il sort habiller et coiffer de la chambre et passe devant moi en m'ignorant.
- Tu n'a pas dormis dans ma chambre? Lui demandais-je perplexe.
-Non, m'avoue-t-il continuant sa route.
- Ta fais exprès de me laisser dormir au salon alors que tu n'avais pas l'intention de dormir dans ma chambre?
- Ta tout compris.
Il disparaît de mon champ de vision sans rien ajouter. Je serre mes poings et frappe dans la porte. Je le déteste, je le déteste! Il voulait juste m'énerver et c'est fait. Je ne veux pas d'un âme-sœur comme lui, je veux partir d'ici. Je continue de l'insulter de l'intérieur en prenant ma douche.
Une fois dans le salon je suis surpris en voyant un oreiller sur le fauteuil. Je ne l'avait pas remarqué là-tantôt. A moins que je sois somnambule, il me la ramener. Chambouler par ce geste, je m'assoie et fixe l'oreiller. Cette homme est bizarre. Il doit souffrir de bipolarité.
Je passe toute la journée à regarder la télévision et à me promener dans cette maison. Je m'ennuie. Je dois trouver quelques chose à faire sinon je vais passer tout mes jours à ne rien faire. Il m'enferme et ne me donne rien de divertissant. Un jeu de société serait parfais! Après réflexion, peut-être pas quand on a pas d'amis. Je me vois mal jouer seul.
Je prends mon livre de dessin dans ma chambre et descends en bas pour dessiner dans la cuisine. Lorsque je rentre dans celle-ci, je surprends l'Alpha et une fille entrain de s'embrasser. Choquer, je fais tomber mon livre ce qui les sépares.
Le fille me scrute de la tête aux pied avant de sortir en souriant cruellement. Une fois seul l'Alpha s'apprêtais à quitter la cuisine sans rien dire quand je l'empêcha en me mettant devant lui :
- Je mérite des explications non?
Je dois lever la tête pour pouvoir le regarder en face. On est très prêt mais notre distance n'est pas important pour l'instant. Il me regarde de son regard hautain et m'explique:
- C'est Léna, ma copine.
- Ta copine? Répétais-je confuse.
- Recule.
Je ne bouge pas et il me tire violemment en arrière pour sortir de la pièce. Énerver par son geste je crie:
- C'est moi ton âme-sœur!
Il serre la pognée de la porte. Je vois bien qu'il essaye de se retenir mais je suis trop énerver pour me taire.
- Pourquoi me faire venir ici alors! Va l'enfermer elle! T'es qu'un connard, finis-je par chuchoter.
La poignée de la porte tombe parterre dans un bruit sourd. Je sursaute en sentant ses mains agripper mes bras. Il me secoue brutalement avant de me faire tomber au sol. Je ne peux retenir mes larmes lorsqu'il claque la porte.
Sous le choque, je reste au sol. Je m'en fou qu'il a une relation avec elle mais c'est un manque de respect envers moi. Et ça, ça m'énerve. Elle est sa copine et à le droit de sortir dehors alors que moi étant son âme-sœur je dois rester enfermer entre 4 murs parce qu'il en à décidé ainsi?
Folle de rage, je sors de la maison en claquant la porte. Les larmes de fureur coulent sans cesse. Je m'aventure dans la forêt d'un pas décider. Je suis surement entrain de commettre une grave erreur mais je suis trop énerver pour y penser.
Je m'arrête et crie en fixant devant moi:
- JE SUIS SORTIE ET QUOI? TU N'ES QU'UN PUTAIN D'ABRUTIE!
Je sais qu'il m'entends et tant mieux. Je respire fortement faisant soulever ma poitrine plus vite qu'il ne devrait. Lorsque j'entends des pas derrière moi, tout trace de courage disparaît laissant place à du regret. Je n'aurais jamais du faire ça.