Braquage posthume
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Chapitre 2 No.2

- Monsieur Lacaze Jean-Loup ? Maître Lesbouts, notaire à Lyon, veuillez me pardonner cette intrusion matinale, mais il se trouve que votre oncle Albert est décédé avant-hier, et que vous êtes son seul héritier.

Jean-Loup, qui ne se connaissait aucune famille, faillit tomber sur ses fesses. Feue sa maman ne lui avait jamais parlé pas plus d'oncle Albert que de tante Yvonne ou autres cousins. Elle lui avait juste dit que son père les avait abandonnés avant sa naissance et n'avait jamais donné signe de vie. D'ailleurs, elle ne voulait plus en entendre parler et c'était aussi bien pour tout le monde. Le notaire poursuivit.

- Monsieur Lacaze, il faudrait que vous passiez à mon étude assez rapidement afin de solder la succession de votre oncle. Il s'agit d'une somme assez importante, et il y a une clause, que vous devez respecter. En effet, votre oncle avait émis le souhait d'être inhumé à proximité de votre maman. Il vous faudra prendre des dispositions à cet effet. Vous devrez donc venir récupérer sa dépouille afin de procéder aux obsèques comme il le souhaitait.

Le ciel venait de lui tomber sur la tête, Jean-Loup, déjà éprouvé par sa gueule de bois, ne savait pas quoi dire.

- Monsieur Lacaze, quand pensez-vous passer à mon étude ? Sachant que l'idéal serait sous huitaine, étant donné la situation.

Incapable de répondre à cette question, Jean-Loup bredouilla.

- Il faut que je me douche, rappelez-moi dans une heure.

Sans attendre la réponse, il raccrocha. Le notaire un peu surpris par cette réponse se dit : « quel drôle de personnage ».

Jean-Loup se dirigea alors vers la salle de bains, en se demandant s'il rêvait encore ou s'il était bien réveillé. Après dix minutes sous une douche froide, il avait déjà les idées plus claires deux cafés bien serrés là-dessus, il était cette fois en mesure d'affronter la situation. Ce notaire lui paraissait étrange et puis la possibilité d'un canular n'était pas à écarter. Jean-Loup vérifia sur son minitel que l'étude de ce notaire existait bien à Lyon. Ce fut le cas. Il était perdu dans ses pensées quand le téléphone sonna pour la troisième fois.

- Monsieur Lacaze, c'est encore Maître Lesbouts. Êtes-vous cette fois en mesure de me répondre ?

- Oui, Maître ça va beaucoup mieux, mais ce serait plutôt à vous de répondre aux questions que je me pose.

- Bien sûr, bien sûr, mais je ne peux vous en dire plus au téléphone. Je répondrai à toutes vos questions à mon étude. Pour l'instant, la seule question d'actualité, c'est quand pouvez-vous passer à mon étude ?

Jean-Loup réfléchit un moment avant de répondre, sa charge actuelle de travail ne lui permettait pas de prendre un congé en ce moment, en effet la grippe saisonnière avait tardé cette année, mais elle était particulièrement virulente en cette fin mars et faisait énormément de victimes le moins que l'on puisse dire c'est que son travail marchait à toute pompe, de plus son collègue parti à la retraite n'était pas encore remplacé, donc pas moyen de s'absenter.

- Maître, si vous m'appelez aujourd'hui, j'en déduis donc que vous travaillez le samedi n'est-ce pas ?

- Exceptionnellement, oui si cela vous arrange je peux vous recevoir samedi prochain.

- Effectivement, cela m'arrangerait beaucoup.

- Bon alors c'est entendu je vous attends à neuf heures samedi prochain. Je vous ai fait parvenir un courrier avec certains documents ainsi que mes coordonnées et l'adresse du funérarium où se trouve la dépouille de votre oncle, si vous le souhaitez je peux m'occuper de son retour.

- Vous êtes gentil, Maître, mais c'est mon métier et je m'en occuperai personnellement.

- Alors qu'il en soit ainsi. Je vous souhaite un bon week-end et à samedi.

- Au revoir, Maître.

Jean-Loup raccrocha et ne put s'empêcher de murmurer : « Ben merde alors ! » Il avait besoin de s'aérer. Après avoir passé des vêtements, il sortit pour marcher avec son chien. La forêt n'était pas très loin de la petite zone pavillonnaire où il résidait. Dix minutes plus tard, il marchait dans cette forêt qu'il aimait tant et où, quand il était gamin, il construisait des cabanes avec ses copains. Tout en marchant, il réfléchissait. Lundi, il prendrait contact avec ses confrères de Lyon afin de récupérer tonton Albert, et puis il devrait aussi parler à son patron afin de réserver un véhicule pour le transport. Il prendrait la route très tôt pour faire les quatre heures trente de route qui le séparent de Lyon. Il en aurait sûrement pour un bon moment chez le notaire, et ne pourrait probablement pas récupérer la dépouille de son oncle avant le samedi après-midi. Je m'arrangerai avec mes confrères lyonnais se dit-il. Soudain, il se souvint que ce samedi tombait la veille de Pâques il y aurait sans doute du monde sur la route, et vu l'heure matinale à laquelle il décollerait ça lui ferait une sacrée journée, il se dit que ce serait plus raisonnable de faire une halte au retour étant donné qu'il entendait descendre seul. Je m'arrêterai dans les environs de Beaune, se dit-il. Tout en marchant, il cogitait. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il en oublia de passer au café du commerce pour l'apéro avec ses copains. Il rentra directement chez lui et après un bon repas, fit une sieste réparatrice. Il en avait bien besoin avec toutes ces émotions et le réveil matinal provoqué par le notaire. Le reste de la journée passa sans qu'il ne puisse se détacher de ses pensées, tonton Albert était omniprésent. Il en fut de même tout le dimanche, et lors de sa partie de tarot hebdomadaire avec ses copains, il n'arrivait pas à se concentrer sur le jeu et se fit à plusieurs reprises chambrer par ses amis tellement il jouait mal.

Le lundi après avoir pris connaissance des papiers envoyés par le notaire, Jean-Loup s'occupa des formalités avec ses confrères lyonnais puis alla voir son patron pour le véhicule.

Monsieur « Lachaise » planifia donc le transfert, et tout était en ordre pour le samedi suivant. Le retour de Jean-Loup se ferait le dimanche, et avec l'aide d'un collègue ils entreposeraient le défunt dans un salon en attendant les obsèques quelques jours plus tard.

Tout paraissait donc en ordre pour le retour de tonton Albert.

            
            

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