Néanmoins, après plusieurs tentatives infructueuses pour joindre Natacha, elle prit conscience que cette dernière était peut-être occupée, du fait qu'elle n'ait pas décroché ses appels. Contrainte à contrecœur, elle prit son sac et quitta sa chambre. En arrivant dans le salon, elle aperçut sa mère en train de faire le ménage à l'intérieur de la pièce.
- Maman, je m'en vais déjà.
- Entendu, ma chérie. Prends l'argent que j'ai déposé sur le guéridon.
- Non, maman, ne t'en soucie pas. J'ai de l'argent sur moi.
Cette remarque échappée des lèvres de Vanessa suscita la curiosité de sa mère, qui interrompit ce qu'elle était en train de faire. En effet, elle savait parfaitement que sa fille n'était pas du genre à s'adonner à de petites affaires. Sans oublier que Vanessa ne lui avait jamais mentionné l'existence de son petit ami, évitant ainsi de diriger ses suspicions vers ce dernier en suggérant qu'il était peut-être à l'origine de l'argent.
Vanessa souhaitait sortir après avoir répondu à sa mère. Sa mère lui demanda de revenir, et la conversation s'ensuivit ainsi :
- Maman, tu es bien consciente que je suis déjà en retard.
- J'en ai pleinement conscience, mais lorsque je te demande de patienter, c'est pour mieux comprendre une situation. Ces derniers jours, tu ne me parles plus de tes soucis financiers liés à l'université. Je me suis demandé si peut-être ils ne te réclament plus d'argent. C'est pourquoi tu n'en demandes plus. Cependant, tu viens de me dire que tu as de l'argent et que je peux cesser de te donner la somme quotidienne. Ai-je manqué quelque chose ? Je reconnais que tu es devenue une jeune femme et que tu es consciente des réalités cachées. Néanmoins, je m'efforce de t'éviter certaines erreurs que j'ai pu faire, pour que toi et ton frère ne manquiez de rien. Particulièrement toi, car avec ton âge et tes nouvelles amies, il est possible que tu sois tentée par des choix éphémères qui ne valent pas ta propre valeur.
- Maman, tu exagères. Je ne suis plus une enfant, j'ai vingt-trois ans, tu le sais bien.
- Ah, ma fille de vingt-trois ans qui pense déjà être une adulte. Tu sais quoi ? Je n'irai pas plus loin dans l'explication de ce que tu viens de dire. Que veux-tu me faire comprendre en affirmant ton âge et ta maturité ? Penses-tu pouvoir faire ce que tu veux ?
- Maman, ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais comme tu l'as souligné, je ne suis plus une enfant et je suis capable de faire la différence entre le bien et le mal.
- Vraiment ? Je ne partage pas cet avis. C'est pourquoi je veux que tu gardes à l'esprit que, pour moi, tu restes ma petite fille. Si tu es si mature comme tu le prétends et que tu sais discerner le bien du mal, tu ne serais pas encore à la maison à cette heure-ci. Ton comportement, tes actions et ta perspective refléteraient ta maturité. Je ne sais pas qui te donne de l'argent ou comment tu en trouves, mais si jamais je découvre que tu as succombé aux tentations actuelles, tu regretteras d'avoir vu le jour. Je lutte pour t'aider à bâtir ton futur, et voir tes choix ruinerait mon cœur. As-tu bien compris?
- Pourquoi parles-tu ainsi, maman ? Tu sais bien que je ne ferais jamais de telles choses. Mon seul désir est de te rendre fière de moi, surtout après tout ce que tu as enduré.
- Je comprends, ma fille. Mais dis-moi, d'où provient l'argent que tu dépenses ?
- C'est Natacha, ma copine, qui me le donne. Tu sais que ses parents sont riches, et comme je suis sa meilleure amie, elle me soutient financièrement pour ne pas trop t'importuner.
- J'espère sincèrement que tu dis la vérité.
- Pourquoi mentirais-je, maman ? Bon, je dois partir maintenant. J'ai déjà manqué mon cours d'économie, et je ne peux pas me permettre de rater le suivant.
- D'accord, passe une bonne journée et fais attention.
- Merci, maman. Toi aussi, passe une bonne journée.
Vanessa réussit à convaincre sa mère avec ses mensonges et quitta la maison. Cependant, à peine avait-elle atteint la rue pour chercher un taxi que son téléphone sonna. Elle répondit, et c'était Derrick, son petit ami. Bien qu'elle ne voulait pas décrocher, étant donné qu'il avait essayé de la joindre depuis la veille, elle répondit pour entendre ce qu'il avait à dire.
De l'autre côté ...
Natacha et son amie Anita étaient finalement arrivées au lieu du rendez-vous. Une fois dans la demeure de leur client, elles furent grandement surprises de constater que leurs clients n'étaient pas seuls, mais en compagnie de deux autres hommes. Après s'être installées, Natacha prit l'initiative de demander à l'un des clients de l'accompagner à l'extérieur afin d'engager une discussion. Sans hésitation, elle quitta la pièce avec lui, laissant ainsi Anita seule, alors que les trois autres hommes avaient déjà commencé à l'observer et à lui adresser la parole.
Natacha rejoignit l'extérieur avec le jeune homme Sam et lui demanda des explications.
- Quel est le souci ? Ta question me déçoit profondément, j'avais espéré que tu te réjouirais de cette surprise, il semblerait que je me sois trompé. Dit Sam.
- Une surprise, quelle surprise ? Tu ne m'as pas informée que tu nous avais conviées pour participer à un plan à six. Tu sais pertinemment que j'ai un vaste choix d'autres filles que tes deux amis pourraient sélectionner.
- C'est là que réside le problème. Tu es consciente que je dispose des photos de toutes tes filles dont tu viens de parler. Mes amis ne sont intéressés que par vous deux. Nous leur avons tout expliqué, mais ils ont refusé de changer d'avis. Vous savez très bien que cela vous rapportera davantage d'argent. Vous recevrez chacune quatre cent mille si vous êtes d'accord.
- 400 mille ? Demanda Natacha.
- En effet, ma chère. Répondit Sam.
- D'accord, mais nous exigeons le virement comme à l'accoutumée avant de débuter.
- Bien entendu, tu sais que je n'apprécie pas la contrefaçon.
- Parfait, c'est entendu. Je vais rapidement discuter avec ma collègue et nous pourrons passer aux choses sérieuses.
À ces mots, Natacha retourna à l'intérieur et invita Anita à la rejoindre dehors. Une fois sur le balcon, avant même qu'elle n'ait pu terminer son propos, Anita l'interrompit en lui demandant si elle était sérieuse.
- Natacha, tu es sérieuse ? Je n'ai jamais eu de relations intimes avec deux hommes, et tu me demandes maintenant d'avoir des rapports avec quatre hommes différents uniquement pour de l'argent ?
- As-tu conscience de la somme importante dont nous parlons ? Quatre cent mille, penses-tu que ce soit négligeable ?
- Tu viens de mentionner quelle somme ?
-Tu as bien écouté.
- Mais ma chère, je ne peux pas...
- Souviens-toi que je suis présente ici aussi.
- Natacha, j'ai un petit ami que j'aime énormément...
- Le penses-tu vraiment ? Car je suis loin de penser que tu l'aimes encore, sinon tu ne serais pas ici. Si tu n'es pas intéressée, dis-le moi, je pourrais trouver quelqu'un d'autre.
De l'autre côté...
Vanessa échangeait avec Derrick, son petit ami, et se fâcha en raison de ses paroles. Les propos de Derrick lui devenaient insupportables et elle prit la parole d'un ton agacé.
- Derrick, j'ai du mal à comprendre. M'as-tu déjà donné une dot, n'est-ce pas ? Ou bien as-tu déjà fait la connaissance de mes parents ? Je t'ai expliqué que j'ai cessé d'aller à l'université pour m'occuper de choses sérieuses. Pourquoi peines-tu à saisir cela ? Ce n'est pas parce que tu as une place importante dans ma vie suite à notre intimité partagée et à l'importance que je te donne que tu peux te permettre de débiter toutes sortes de propos. Je n'accepterai jamais une telle attitude. J'espère que mes mots sont clairs.
- Ma chérie, qu'ai-je pu dire de mal pour que tu t'irrites autant ? Je t'ai simplement fait remarquer que depuis que tu côtoies Natacha, tu sembles moins investie dans tes études. Je m'inquiète pour toi. C'est tout ce que j'ai dit et voilà que tu me déclares tout cela ? Je m'excuse si j'ai proféré des paroles déplacées. Mais toi aussi, Vanessa, essaie de comprendre mon point de vue. J'ai peur de te perdre. Tu es la seule personne qui compte pour moi. Apprenant diverses choses sur Natacha, j'appréhende que tu n'adoptes sa perspective de vie.
- Tu me connais bien, tu sais que je ne me laisse pas ébranler facilement. Mon amitié avec Natacha ne signifie pas que je vais me métamorphoser en elle. D'ailleurs, je suis en route pour l'université. Nous pourrons discuter davantage lorsque j'y serai.
- Entendu, ma chérie. À plus tard alors. Sache que je t'aime.
Vanessa ne prononça pas un mot de plus avant de ranger son téléphone dans son sac et de monter dans le premier taxi qu'elle trouva.