Cassie
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Chapitre 3 03

06.

-marie !

-j'arrive ! encore une minute et je suis toute à toi

-oui mais on est en retard je vais rater mon vol sinon

-j'arrive mon chéri donne-moi cinq minute

-dépêche-toi quand même s'il te plait !

J'attendais ma femme dans la voiture, deux jours avant je recevais un appel de mon père pour rentrer au pays répondre à certaines obligations, je n'étais pas d'accord avec lui sur tout mais je tenais à mettre fin à tout ce carnage, il m'avait trouvé une femme au village que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam et il me fallait lui faire comprendre avec les mots adéquats que je ne l'épouserai jamais car j'avais déjà une femme qui me rendais vraiment heureux, nous n'avions certes pas d'enfants encore mais ce n'était qu'une question de temps, on avait déjà essayé mais on ne se mettait pas de pression pour autant, je ne lui avais pas dit ce pourquoi je rentrais mais je savais que ça ne valait pas la peine car ce serait de l'histoire ancienne...

-marie !

-oui ! me cria-t-elle en montant dans la voiture, je suis là on y va ?

-ce n'est pas trop tôt je pourrais manquer mon vol

-et tu resterais avec moi

-pas drôle ma chérie je serai là en fin de semaine on en a déjà parlé

-je sais dit-elle tristement...

On démarra donc en direction de Roissy Charles de Gaulles...

-fais bon voyage mon cœur, tu vas beaucoup me manquer tu sais

-tu vas me manquer aussi ma chérie

Je la quittais d'un cœur triste mais je la reverrai bientôt

Je téléphonais à mon père pour l'avertir de mon arrivé

-allô entendis-je au bout du fil, mon fils

-oui père bonjour il est encore tôt je sais mais je tenais à t'informer que je serai arrivé à 14h

-ok j'enverrai ton oncle avec un chauffeur te chercher et on se verra à la maison

-bien père à plus tard

-fais bon voyage mon fils... Dieu te garde

-merci père

Je montais l'escalator et m'introduisais dans le couloir qui menait à l'avion...

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J'avais passé une nuit difficile, je me réveillais avec des maux de tête atroce, ya dodo était restée ces deux derniers jours avec moi mais j'avais demandé à rester seule pour évacuer ma peine et faire un bilan de ma vie, je venais de découvrir que j'étais mariée et dans quelques heures j'allais rencontrer ce fameux mari, j'étais restée au village deux jours de plus car il y avait des oncles qui avaient fait le déplacement pour la circonstance mon père devait donc faire les présentations afin qu'ils me connaissent un peu plus, ils étaient étonnés de voir que la petite fille qu'ils avaient doté des années plutôt avaient grandi mais aussi avait évolué dans sa vie...

Je m'en sortais plutôt bien, en partant du village avec mon bac en poche j'avais ramé certes mais j'avais fini par trouver un emploi fixe après quelques petits boulots ici et là, aujourd'hui j'étais indépendante et je m'occupais de moi sans l'aide de personne, la petite villageoise au futur mitigé avait trouvé sans chemin mais de là à m'imposer un mari ?

Je senti quelqu'un bouger la porte j'ouvrais donc mes paupières lourdes, j'avais tellement pleuré...

-toc toc m'a Cassie

-humm... je m'étirais doucement

-m'a Cassie oh je peux entrer ?

Il n'y avait que ma belle-mère qui m'appelait comme ça

-oui Ma répondis-je la voix erouée entre, elle entra et se mit dans un coin le visage triste et vieilli

-je peux m'asseoir mon enfant ?

-oui Maman assieds-toi

Elle s'approcha donc et prit place dans un coin du lit

-bonjour ma fille comment vas-tu ?

-je me redressais un peu pour me mettre plus à l'aise, je vais bien Ma merci

-ah ma fille je vois que ça ne va pas tes yeux ont gonflé façon je sais oh

-...

-ma fille je venais voir comment tu allais car ça fait deux jours que tu es enfermé dans cette chambre, je sais que c'est dur pour toi mais que pouvais-je faire d'autre

-... je ne répondais pas, elle n'était pas ma mère comment aurait-elle pu me défendre quand mon père avait décidé de me vendre ?

-mama il ne faut pas te fâcher longtemps, ton père dit que ton mari arrive aujourd'hui tu vas le rencontrer et vous allez rentrer ensemble en ville

-...

-tu ne va peut-être pas aménager avec lui du coup mais tu vas t'installer avec lui après avoir rencontré ses parents

-... je ne disais toujours rien

-ah mama tu ne parles pas ?

-je ne sais pas quoi dire Ma

-bon ma fille il faut t'apprêter d'accord il va arriver bientôt tu dois être un peu propre

-je vais me reposer d'abord

-ah mais tu es restée enfermée ici depuis ton arrivée tu ne veux même pas sortir un peu et manger quand même ?

-non mama

-mon enfant il faut forcer un peu

-après Ma

-d'accord, bon ma fille je vais ranger la maison un peu avant l'arrivée de nos invités quand ils seront là Dodo viendra te chercher

-d'accord Ma

Elle sorti ensuite me laissant à toute seule, pas pour longtemps car mon frère vint quelques minutes plus tard me voir

Il entra et prit place sur le banc à côté

-bonjour Cassie

-bonjour ya Ken

-j'espère que tu vas bien mais bon ça fait deux jours que tu ne sors pas je tenais juste à te dire que tu devrais te redonner un peu de force car nos invités arrivent bientôt

Les larmes se mirent alors à couler sur mon visage

-ya Ken vraiment c'est toi qui me dit ça ? lui demandais-je le cœur serré, tu trouves ça normal que j'aille dans un foyer forcé ?

-c'est ton père qui décide

-ya Ken s'il te plait ne permets pas ça lui suppliais-je je ne pourrai pas

-maleurheusement c'est au-dessus de mon autorité sois juste forte

Il se leva et quitta la chambre me laissant là affaiblie et désarçonnée

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Mes dames et messieurs bienvenue à l'aéroport international Felix Houphouët-Boigny, il est 14h30 heure d'arrivée avec une température de 24°c nous espérons que vous avez fait bon voyage et nous espérons vous revoir très bientôt, excellent séjour à vous...

J'arrivais enfin chez moi, il faisait super chaud, je marchais en cherchant du regard mon oncle, j'avais hâte d'arriver chez moi serrer ma mère dans mes bras je ne l'avais pas vu depuis si longtemps, je marchais encore un peu et j'entendis une voix en moi

-yannick !

-je me tournais et là je vis mon oncle j'étais heureux de le revoir

-yannick mon petit tu es devenu blanc hein

-ah tonton comment vas-tu ?

-ça va mon fils, bienvenu au pays oh on t'attendait avec impatience, viens montons il fait chaud dehors

Il m'ouvrit la portière et je montais laissant le chauffeur mettre mes valises dans le coffres

-alors mon fils comment vas-tu ?

-ça va tonton

-ton père t'a dit pourquoi tu es là ?

-oui tonton

-ah donc je n'ai plus rien à ajouter, comme tu le sais déjà tu as une épouse au village et nous allons la chercher comme ça

-maintenant ? lui demandais-je étonné on ne rentre pas à la maison avant ?

-on va d'abord au village

J'étais dépassé je n'avais même pas eu le temps de me reposer que déjà j'allais au village...

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On arrivait finalement au village 3heures plus tard, le soleil était à son comble et je n'en pouvais plus j'vais juste besoin de repos mais il me fallait résoudre tout ça une bonne fois pour toute, on descendait de la voiture et marchait encore un peu avant d'arriver devant une maison ancienne et sans intérêt, mon oncle m'invita à rentrer après lui, il y avait des femmes qui criaient et dansaient, des vieux hommes assis dans un salon dans lequel on nous invita, une dame apporta du vin et de la cola et enfin on vit un monsieur s'avancer

-bonjour oncle dit-il à mon oncle, bonjour mon fils

-bonjour

-bon arrivé parmi nous j'espère que tu as fait bon voyage

-ça va dis-je simplement

-bon commença mon oncle comme vous le savez nous sommes là pour voir notre femme et mon neveu ici présent décidera s'il faut la ramener avec nous ou pas

-bien Oncle répondit le monsieur assis, amenez -a donc ici cria le monsieur à l'une des filles assises à ses côtés

Mon cœur battait fort, j'avais peur, j'attendais de voir à quoi ressemblait donc cette villageoise, les minutes ne se firent pas attendre quand enfin j'aperçu autour des femmes qui chantaient et dansaient une femme toute frêle et fatiguée, elles s'approchèrent et l'emmenèrent devant le monsieur avant de se retirer

-bien mon fils dit le père d'un temps heureux voici donc ta femme : Cassie

Mon Dieu pensais-je ce qu'elle était sans intérait et complètement fânée !

07.

Elle était là devant moi je la regardais on aurait dit qu'elle était malade, elle avait les yeux gonflés le corps fatigué et le visage triste mais en plus elle n'avait aucun charme, bon Dieu dans quoi est-ce que mon père m'avait mis ?

J'écoutais mon oncle parler avec le Monsieur qui semblait être son père et je me demandais bien quel père pouvait donner sa fille en mariage à un total inconnu, rien que d'y penser j'en étais dégoutée, elle restait droite et immobile le visage sans expression, son père l'invita à s'asseoir à côté ce qu'elle fit sans brancher

-Mon fils comme tu peux le constater voici ta femme, elle t'attend depuis très longtemps et aujourd'hui il est temps pour elle de gagner son foyer, je ne sais pas comment vous allez vous entendre mais elle est là

-bien papa répondit mon oncle, moi je ne lui prêtais vraiment aucune attention, elle semblait être une femme du village sans éducation et sans avenir et moi je n'avais pas besoin de ça déjà que je n'aimais pas les femmes noires, j'imaginais bien ce qu'une villageoise allait m'apporter si ce n'est de s'accrocher à moi et mon argent en espérant que je la ramène avec moi en Europe mais elle pouvait toujours rêver j'allais arrêter cette mascarade dès que j'arriverai chez moi et que je verrais mon père

-as-tu quelque chose à ajouter ? me demanda mon oncle

-non tonton dis-je tout simplement

Je laissais donc le soin à mon oncle de discuter avec le père pour conclure et enfin il clôtura en parlant à ma fameuse femme

-bon ma fille comme tu peux le voir ce Monsieur ici présent est ton mari et nous sommes ta nouvelle famille, nous allons te laisser le temps de te préparer et demain nous irons rencontrer ses parents, il parla encore un peu et enfin il décida qu'on pouvait prendre congé

Je la regardais et elle ne disait toujours rien peut-être était-elle fatiguée mais bon peu m'importe je ne lui accordais aucune importance, on saluait le monde autour et enfin on était en route pour la maison...

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(Dans la tête de Cassie)

Quand ma sœur vint me chercher en compagnie de ma belle-mère et les femmes du village je les suivais, je n'avais pas pris le temps de me faire une beauté, je portais juste une robe traditionnelle, les cheveux rattachés en chignon, je n'avais pas dormi depuis deux jours, j'étais malheureuse et très épuisée, on avançait dans le salon quand enfin j'aperçu au loin mon mari, il était assis sur un banc avec un homme plus âgé que lui qui lui servait de porte-parole, quand enfin on approcha près de lui je le regardais pleinement et il était plutôt beau et raffiné, il avait un teint assez prononcé et cela ne m'étonnais pas on m'avait dit qu'il résidait en Europe, à le voir il avait l'air surpris tout autant que moi de cette situation donc ce serait facile pour moi de lui demander de nous séparer naturellement, s'il n'approuvait pas aussi cette union ce serait vraiment plus facile pour moi d'arrêter ça

J'étais très remontée contre mon père mais je restais silencieuse quand je l'entendais parler de moi avec le monsieur qui accompagnait cet homme, j'avais l'impression d'être une marchandise dont on discutait le prix avant de conclure la vente, je me sentais tellement rabaissée et dénigrée, moi qui était une femme avec des valeurs bien précises je me retrouvais là contre mon grée et complètement prise au piège je n'allais pas supporter ça très longtemps, non je n'y arriverais pas...

Quand enfin ils prirent congé je regagnais la chambre épuisée, je rangeais mes affaires pour rentrer en ville, j'avais hâte de retrouver mon appartement et mes habitudes, j'avais hâte de partir d'ici le plus vite possible, ma sœur qui m'avait suivi me proposa son aide pour faire mes valises

-comment te sens-tu me demanda-t-elle avec un air triste

-fatiguée répondis-je tout simplement

-tu n'as pas mangé depuis deux jours ma grande tu le sais au moins ?

-je vais manger chez moi

-mais le trajet est long tu ne veux pas te remplir un peu le ventre avant ?

-non ça ira ya Dodo t'en fait pas pour moi...

-il est beau ton mari commença-t-elle alors, il a la classe hein

-si tu veux je te le donne

-ehh faut pas dire ça moi-même quand je l'ai vu j'ai changé d'idée direct je pense que tu devrais vous donnez une chance

-on ne force pas l'amour et le mariage

-je sais Cassie mais tu peux essayer puisqu'il à l'air posé et bien éduqué donc je me dis que même si papa t'a vendu au moins il a fait un très bon choix hein

-ya Dodo pardon ne m'énerve pas je suis calme

-ah Cassie je parlais seulement oh... bon va voir papa avant de partir je vais terminer tes valises

-merci... je la laissais donc finir de faire mes valises et allait voir mon père

Quand j'arrivais dans le petit salon il était assis avec mon frère ils semblaient en pleine discussion mais je toussotais pour leur signaler de ma présence

-papa dis-je en m'asseyant dans un coin

-ah ma fille tu es là

-oui

-tu as vu ton mari ?

-oui

-d'accord tu iras chez lui demain en ville là-bas, voir ses parents moi j'ai fini ma part il faut être une bonne épouse maintenant

-...

-bon Dodo m'a dit que tu rentres

-oui papa

-bon retour alors et faut revenir nous voir de temps en temps apporter un peu d'argent à ton vieux père

-au revoir papa dis-je en me levant, ça ne servait à rien de lui parler ça allait finir en bagarre je préférais régler cette histoire à ma façon

Je saluais mon frère et toute la famille, embrassait ma sœur qui m'avait raccompagnée jusqu'à la voiture et enfin je reprenais la route... J'allais retrouver ma maison, mais ce n'était pas gagné car un nouveau combat m'attendait : celui de ma liberté

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(Dans la tête de Yannick)

Je n'avais pas dit un seul mot sur le chemin du retour, j'étais juste en colère et plein de rage, j'attendais d'arriver chez moi pour déverser tout ce que j'avais sur le cœur, mon père cet homme influent au tempérament de feu avait toujours l'habitude d'imposer ces idées et quand il le faisait personne ne pouvait le contredire, issue d'une famille où j'étais fils unique, j'avais eu une enfance douce et comblée, j'avais toujours eu tout ce que je voulais j'avais donc grandi aux quatre coins du monde, après mes études j'avais décidé de me marier mais jamais il n'avait approuvé ce choix, aujourd'hui j'avais 30ans avec un emploi qui me rapportait gros mais je me sentais encore commandé il était donc temps de nous confronter....

On arrivait chez moi, le chauffeur déchargea mes affaires et les rangea dans la maison, ma mère vint m'accueillir avec plein d'émotions, comme j'étais heureux de la revoir !

-yannick oh ! mon fils oh

-maman ! criais-je en m'agenouillant à ses pieds

-bienvenue mon enfant, bon retour à la maison ! elle avait des larmes aux yeux, je me relevais et l'embrassais tendrement, elle m'avait tellement manqué

-maman tu m'as beaucoup manqué

-ah mon fils on est ici hein c'est toi qui a décidé de rester chez les blancs oh ! entrons mon fils ton père t'attends dedans

Ah oui je l'avais même oublié celui-là, à peine

j'entrais que déjà j'entendais sa voix imposante

-Bandiga !

-père répondis-je en m'inclinant en signe de politesse

-bienvenue chez toi

-merci

-ça été le voyage et la rencontre avec ta femme ?

-j'i fais bon voyage merci

-et ta femme ?

-justement père à ce propos je demande que l'on casse ce mariage arrangé

-Badinga !

-père

-à peine arrivé chez moi tu décides de te confronter à mon autorité ?

-mais je ne suis plus un petit garçon ! criais-je par excès de rage je refuse d'emmener chez moi une vulgaire villageoise j'ai déjà une femme chez moi et elle à tout ce que je veux !

-yannick fais attention à ce que tu me dis là !

-non père ! c'est toi qui va m'écouter, tu as toujours tout décidé mais tu n'as pas le droit de me choisir une femme on parle de mon intimité et je sais ce qui est bon pour moi !

-eh ! cria-t-il... eh ! Pierrette ! c'est ton fils qui me parle comme ça ? c'est son éducation que tu as raté comme ça ?

-pardon papa dit ma mère toute triste calme-toi

-eh ! c'est à moi qu'il parle comme ça ? mais je te dis Badinga j'ai déjà payé la dote donc que tu le veuille ou pas tu vas prendre cette femme un point c'est j'ai parlé ! il se leva et quitta le salon...

La guerre était déclarée et elle s'annonçait mal

            
            

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