Chez moi je me suis tranquillement occupé de mon enfant avec le cœur bourré de tristesse. En réalité, on cherche toujours ce qu'on ne veut pas trouver. J'avais quand même l'espoir qu'il n'était pas allé pour une femme, le bénéfice du doute ? Il l'avait c'est pour avoir quoi en retour ? Ça !
Et ses parents me regardent comme si de rien était, ah oui beau jeu ! [rire nerveux] une fois de plus il s donner raison à ma famille ! Bravo, vraiment bravo KOFFI !
Mémé (me lorgnant) : pourquoi tu piles les légumes avec la force comme ça ?
Moi (nerveuse) : pour rien !
Mémé (en langue) : hum ? Maintenant tu veux me casser la maison avec ce pilon pour quelle raison ?
Moi : ...
Mémé (s'adressant à l'enfant) : ton père est partie chez les blancs, si ta mère casse mes choses vous allez seulement l'appeler.
Key (agitée) : hum hum !
Mémé (souriante) : n'est-ce pas ? Ton père va payer non maman !?
Thip.
Ce n'est pas pour embêter, croyez-moi j'ai passé une sale nuit. Mes yeux ne ressemblent à rien ce matin, toutes les personnes qui m'ont vues ont remarqué ma peine. J'essaie d'être forte sans y arriver, c'est trop me demander de faire comme si de rien n'était !
[reniflant]
J'ai voulu lui donner une seconde chance, l'accorder le bénéfice du doute en me disant qu'une fois de plus mes parents n'avaient pas raison et au final ? Ils ont toujours eu raison. Mes oncles qui disaient « ce type va t'utiliser puis partir » effectivement il est parti, pas sans rien me laisser, aujourd'hui j'ai ma fille et c'est elle qui fait ma pluie et mon beau temps [la prenant dans mes bras]
Cet instant est le dernier, le dernier où j'aurais pleuré pour Ernest. Il fait sa vie, je ferai également la mienne. Mais pas aussi facilement, il est allé suivre la blanche à cause du matériel, j'en profiterai également sans me gêner. Ce n'est pas à mon enfant de souffrir au Gabon pendant qu'il se la coule douce.
[agitant ma jambe]
Je garderai mon silence jusqu'à ce que la bombe explose et le brûle lui même.
Lundi comme convenu j'ai commencé le travail et key l'école. J'ai apprêté son sac en mettant des tenues de rechanges, sa nourriture et des jouets. L'école demande des paquets de couches et lingettes donc plus besoin d'y mettre chaque matin.
Le cyber où je bosse a un petit coin qui sert de salon de thé, il y a beaucoup de client pour les cafés et viennoiseries par contre. La boutique est bien située, autour il y a plein d'entreprise ce qui nous donne énormément de client les matins. Les stagiaires et ceux qui viennent postuler passe faire des photocopies et acheter des chemises etc...
C'est calme et je ne m'en plains pas. Mon oncle passe souvent contrôler, maxi 10mn et retourne au boulot d'ailleurs il travaille dans L'une des entreprises autour.
[3 mois plus tard]
Ernest (en appel) : tu termines à quelle heure ?
Moi (devant l'ordinateur) : 18h.
Ernest (arquant le sourcil) : ce n'est pas tard pour une personne qui a un nouveau née ?
Moi (pouffant) : dans quelques jours le nouveau née prendra 9 mois. Et non ce n'est pas trop tard.
Ernest (levant la main) : ok !
Moi (ironique) : et le boulot ? Ça se passe bien ?
Ernest (dans son mensonge) : ça va ! Trop à faire mais sinon je ne me plains pas !
Moi : ok !
D'après lui, je dis bien d'après lui, il travaille dans une entreprise maritime, il est transporteur de colis. Je ne cherche ni à savoir, ni à comprendre. Du moment que mon enfant ne manque de rien et moi par la suite, je ne m'en plains pas.
Des appels ? J'en fais à tout moment et quand bon me semble, il est allé travailler donc il vit seul, même lorsqu'il est sous la douche je l'accompagne c'est à lui de se débrouiller. [haussant les épaules] dans la vie il faut être malin, je ne vais pas sortir de cette relation perdante.
+++KOFFI Ernest+++
[sonnerie de téléphone]
Mon regard reste serein sur l'écran de la télévision, je peu sentir le regard de Marion sur mon dos depuis la cuisine.
[sonnerie de téléphone]
Je me racle la gorge avant de prendre le portable et décrocher avec tout le calme possible. C'est virginie, je le savais.
Moi : oui allô ?
[...]
Il ne faut pas paniquer afin de ne pas attirer l'attention, je réponds toujours aux appels de virginie, imperturbable. Marion aussi n'est pas bête, elle ne manque pas l'occasion de fouiller dans mon portable. Pour ne pas éveiller les soupçons celui-ci n'a pas de code, tout est ouvert, elle y entre et y sort comme bon lui semble.
D'ailleurs son visage est partout, en fond d'écran, en profil whatsapp, le créateur de whatsapp a eu la formidable idée de mettre l'option (confidentialité) ou tu peux décider de qui voit ton profil, statut et tout.
On appelle cela, la poudre ! Je lui mets tellement en confiance au point où son intelligence prend un coup.
Marion (me rejoignant) : c'était qui ?
Moi (la regardant) : ma cousine, elle voulait prendre des nouvelles.
Marion (perplexe) : laquelle ?
Moi (souriant) : la maman de Damarys, tu connais non ?
Marion (se tapant la main sur le front) : Virginie ?
Moi (hochant la tête) : effectivement.
Marion (souriante) : elle se porte bien ? Et la petite ?
Moi (souriant) : elles vont bien et mon beau-frère également.
Marion : d'accord ! On passe à table !
Je me lève en la suivant. Mon portable loin de nous. Ma relation avec Virginie a repris, tout va bien entre nous et je n'aimerais pas envenimer les choses à nouveau, surtout pas. On monte on descends, ma nana c'est MBINA. Pas plus, pas moins ! Je ne discute avec personne ce qui est sûr.
[Alerte whatsapp]
Je dîne.
+++Marion Durand+++
[Alerte whatsapp]
C'est le portable de mon chéri, heureusement il ne se préoccupe pas de ce dernier. Aussi, il aurait dû le mettre sous silencieux afin de ne pas être dérangé pendant le dîner. Ce n'est pas grave... je laisse couler.
Ernest (souriant) : c'était délicieux, comme d'habitude chérie.
Moi (croisant son regard) : merci bébé.
Il m'aide à débarrasser la table, pour ce soir. Je suis étonnée et le regarde s'occuper de la vaisselle, ah oui ?
Moi (amusée) : c'est mon anniversaire aujourd'hui ?
Ernest (rinçant les verres) : non !
Moi (croisant les bras) : alors pourquoi j'ai droit à cette douceur ?
Ernest (se retournant) : d'habitude je suis une brute ? Hum ?
Moi (me rapprochant) : ce n'était pas méchant [bisou sur les lèvres] merci mon cœur !
Je le laisse terminer et vais m'occuper de moi dans la salle de bain. J'ai les cheveux remplis de gras, surtout l'odeur des fruits de mer sur la peau !
30mn à prendre soin de ma peau sous l'eau chaude, et oups !
Moi (la main sur la poitrine) : chéri !
Ernest (bisou dans le cou) : oui ma puce !?
Moi (serrant les cuisses) : hummmmm...
Ernest (écartant ces dernières) : détends toi [me mordant l'oreille].
Sans faire la chochotte, j'écarte mes jambes et pose mes mains contre le mur pour ne pas perdre l'équilibre.
Il me fait du bien à cet instant, je me sens revivre, des papillons dans le ventre comme une gamine de 18 ans. Je le laisse faire comme il le souhaite, tellement c'est bon [me mordant les lèvres]
Après une journée aussi épuisante que demander de plus ? [soupirant d'aise].
Je me lève aux aurores, 6h15mn. Ma douche ensuite notre petit déjeuner. Je travaille dans une entité de transport et logistique en tant que DAF. depuis 20 bonnes années maintenant, j'ai commencé au pied de l'échelle. c'est d'ailleurs là-bas que j'ai pistonné Ernest. Il n'en pouvait plus de rester à la maison à se tourner les pouces et se goinfrer. Il est chargé du contrôle des colis à leur arrivée.
Aussi j'ai mon propre cabinet d'expertise comptable, depuis 8 ans et c'est là-bas où je passe la majorité de mon temps. J'ai 45 ans maintenant, on dirait pas je sais ! Et oui, j'ai vu 45 noël et saint Sylvestre. J'entretiens simplement mon corps en me nourrissant correctement et en pratiquant énormément de sport.
Ernest à la carrure qu'il faut, qui me convient en plus d'être un bel homme qui ne cesse de me faire grimper au rideau. [souriante] nous avons 11 ans d'intervalle, pour ceux qui savant tant mieux mais dans la rue, impossible de l'imaginer. En plus, l'amour n'a pas d'âge dit-on !
Ernest (prenant place) : bon appétit chérie.
Moi (souriante) : merci, à toi aussi.
8h, on sort de la maison, Ernest prends le volant. Aujourd'hui je vais au cabinet et lui au port. Retrouvailles à 16h, sur le parking de l'immeuble dans lequel se trouve mes locaux.
Moi (après un baiser) : désolée pour l'attente.
Ernest (mettant le contact) : ce n'est pas grave !
Pour ceux là qui demande, je n'ai pas d'enfants. Ma vie ne s'est résumé qu'aux études et au boulot. Je n'avais pas de temps pour autres choses. Des hommes j'en ai connu, sans pour autant vouloir m'engager.
Cette fois-ci c'est le moment, l'heure pour moi de me poser et fondé ma propre famille. Ernest c'est le bon, mon homme et je ne compte pas le laisser partir.