Adrien enlève sa tête du plaid et regarde par-dessus le canapé.
-Putain ce n'est pas vrai ?!
J'entends une voix que je ne connais pas répondre.
-Surveille ton langage ! Content que tu sois réveillé. On a sonné pendant cinq bonnes minutes, tu ne répondais pas donc nous sommes rentrés
Adrien me cache avec le plaid, pose un coussin pour cacher son sexe, récupère son caleçon prêt de la baie vitrée qu'il enfile aussitôt et se dirige dans la cuisine pour mettre quelque chose dans la poubelle.
-Il fallait attendre 5 minutes de plus !
-Tu as cas fermer la porte à clé
J'entends des pas qui ne sont pas ceux d'Adrien et un soupire.
-Tu as vu ce bordel, il faudra apprendre à ranger un peu !
La baie vitrée s'ouvre, puis se referme un instant plus tard.
-Ecouter, ici c'est chez moi donc, je fais ce que je veux. Je n'ai pas besoin qu'on me dise ce que je dois faire. Je n'ai pas besoin qu'on me materne !
Le ton monte d'un cran.
-Ecoute Adrien, tout ceci c'est grâce à nous que tu l'as, donc tu baisse d'un ton fils !
Je viens de comprendre que derrière le canapé se trouvent son père. Adrien me tend mes habits que je remets au plus vite, toujours sous le plaid. Ne trouvant pas mon bas en dentelle, je me résigne et décide de sortir de ma cachette. Je me lève du canapé, remet mes cheveux en ordre, tire sur ma robe pour la faire descendre au plus bas et m'approche deux pour les saluer.
-Bonjour !
Devant moi se tient un grand homme à l'allure snobinarde et, un peu en retrait une femme très élégante. Ils doivent avoir une soixantaine d'années. Lui me dévisage de la tête au pied sans prendre la peine de serrer ma main avant de prend la parole.
-Je pense que vous aurez besoin de ceci
Il désigne une plante avec son doigt. Je regarde et sur les feuilles de celle-ci, une guirlande bien particulière attire mon attention : Mon tanga noir à dentelle. Rouge de honte, je me précipite pour récupérer celui-ci et le cacher derrière mon dos. Adrien passe une main confuse dans ses cheveux et se racle la gorge.
-Bien, je vais raccompagner Léna et quand je reviendrais, je ne veux plus vous voir ici. Je viendrais à la maison un peu plus tard !
Le père d'Adrien lui tient l'avant-bras.
-Ecoute Adrien, on ne savait pas que tu n'étais pas seul, mais à un moment donné il faut grandir et arrêter de batifoler avec des filles. A 25 ans, il faut apprendre à devenir sérieux !
Il repousse la main de son père.
-Ici je suis chez moi, la maison est à mon nom donc je fais ce que je veux. Et à l'avenir, j'aimerais que tu traites Léna mieux que ça !
-C'est moi qui ai construit la maison donc j'estime
Adrien le coupe
-Tu n'estime rien du tout, jai financé le projet aussi. Maintenant si vous voulez bien nous excusez, ou pas, je m'en fiche.
Il passe une main derrière mon dos, m'accompagne dehors en claquant la porte. Nous partons dans sa voiture. Le trajet se passe en silence, nous n'osons même pas nous regarder. Arriver sur le parking où se trouve ma polo, il arrête le moteur et me regarde enfin.
-Je suis vraiment désolé pour ce moment d'humiliation, je ne pensais pas que mon père allait débarquer ce matin.
-Ce n'est rien ne t'inquiète pas. Tu ne pouvais pas savoir.
Je me remémore la scène de la plante et explose de rire. Il fait de même.
-La tête de ton père quand il a vu ma culotte sur la plante. Et ta mère qui n'osait pas bouger
Il s'arrête de rire et prend mes mains dans les siennes.
-Ce n'est pas ma mère, simplement ma belle-mère. Maman est décédée il y a 14 ans.
Il baisse la tête puis la relève et m'embrasse d'un baiser des plus tendre.
-J'ai passé une super soirée grâce à toi. Merci !
Je lui caresse la joue tendrement.
-Moi aussi j'ai passée une belle soirée et je suis désolée pour ta maman
-Tu n'y est pour rien, la maladie l'a emportée. J'ai attendu mes 18 ans pour pouvoir lui rendre hommage.
Il désigne son fameux tatouage représentant la montre à gousset.
-J'avais beau n'avoir que 11 ans, je me souviens encore de tout et l'heure de sa mort est inscrit sur mon bras pour toujours. Enfin, mon père est devenu spécial et tu l'as bien vu tout à l'heure
Je pose ma main sur la sienne et lui sourit tendrement. Il me serre dans ses bras et m'embrasse avant de se décaler. Je le regarde timidement.
-Merci pour tout et j'espère que je n'ai pas été trop bizarre hier soir.
-Non ne t'inquiète pas pour ça.
Je récupère mon sac à mes pieds avant de partir à ma voiture pour rentrer chez moi où mes parents m'attendent sûrement de pied ferme. Sur le trajet, je me remémore la soirée que nous avons passés. Elle était mémorable. Ca fait 2 ans que je n'ai pas eue de relations avec un homme et c'est la première fois que je ressent ceci, la première fois qu'un homme me transporte aussi loin. Peut-être que ce que les filles m'ont dit est vrai, peut être que je suis amoureuse.
Voilà à peine 10 minutes que nous, nous sommes quittés et il me manque déjà tellement. Ses bras, sa bouche, son parfum, sa chaleur, TOUT. Je deviens folle ça y est interner moi
J'arrive devant chez moi après 20 minutes de route, me gare devant le garage dans l'allée et coupe le moteur. Je sors mon téléphone et aperçois les 24 appels manqués de mes parents. Je soupire un bon coup pour souffler avant la confrontation. Mes parents ont sûrement déjà creusé mon trou et m'attende avec une hache à la main. Léna, arrête de regarder des films d'horreur et va vite les rassurer ! Qu'elle fille horrible je fais mais ça en valait la peine
Je sors de ma voiture et me dirige jusqu'à la porte où je n'ai même pas le temps d'insérer la clé. Mes parents ouvrent précipitamment.
-Léna !!
Je les regarde timidement et prend ma voix la plus mignonne.
-Bonjour...
-Rentre vite jeune fille, nous avons à te parler !
Je rentre, mon père referme la porte et nous, nous installons dans la cuisine.
-Léna, tu étais où ? Nous étions morts d'inquiétude !
Ma mère arrive en levant les bras au ciel.
-Léna, enfin tu es la, mais pourquoi ne pas nous avoir prévenus ? Nous étions tellement en soucis ! Tu es inconsciente, irresponsable !!
-Oui, je sais je n'ai pas prévenue et j'en suis désolé, je n'avais plus de batteries sur mon téléphone...
-Tu n'imagine même pas comme nous étions inquiets. Eva et Béatrice ne ton pas eu depuis hier à 19h00.
Mon père est sous pression.
-Tu étais où ma puce ?
Je soupire.
-Ecouter, j'ai juste envie d'une bonne douche. Est-ce qu'on peut en parler un peu plus tard à tête reposée ?
-Non, tu nous dis ce qu'il s'est passé maintenant !
-Frédéric, mon amour, je pense qu'il faudrait laisser ta fille respirer. Elle est majeure à présent.
Ma mère tente d'apaiser un peu l'atmosphère.
-Ah non Charline, elle est peut-être majeure mais ça reste notre fille, je ne peux la laisser partir comme ça. Elle est encore notre fille !
Je soupire.
-Je vais prendre une douche et vous dit tout ce que vous voudrez savoir après.
Je ne laisse pas l'un de mes parents renchérir, je monte vite prendre une bonne douche, rentre dans la salle de bain et ferme la porte à clé.
J'inspire, expire, met le bouchon de la baignoire et laisse couler l'eau afin de prendre un bain. Je mets du savon, des boules de bains et des bouts de savon pétillant, me déshabille et m'allonge doucement dans l'eau savonneuse.
Mon dieu, quelle histoire. Comment je vais pouvoir parler de tout ça à mes parents. Je ne suis pas le genre de fille à coucher au premier rendez-vous. Qu'est-ce qu'il ma prise, je ne le connais même pas. Et s'il ne me rappelait jamais ? Et si je n'étais qu'un amusement ? Il m'a peut-être prise pour une fille facile. Non, je tiens déjà tellement à lui ! Comment vont réagir mes parents ? Ils ne le connaissent même pas.
Je soupire, me bouche le nez et m'enfuie sous l'eau pour chasser ses mauvaises idées de ma tête. Je me relève après quelques secondes, éteint le robinet avec mon pied et me détend un peu en fermant les yeux.
L'eau froide me réveille. Je me suis assoupie dans mon bain. Je me lève, me rince et sort de la baignoire pour me sécher. Je prends mon téléphone pour vérifier l'heure, il est déjà 18h52, l'heure de dîner. C'est vrai que Adrien m'a ramenée assez tard, il n'était pas loin de 15h quand nous sommes arrivés sur le parking mais ça fait quand même presque 3h que je suis dans mon bain. D'ailleurs, en parlant du loup, j'aperçois des messages non lus.
Je m'empresse de déverrouiller mon écran pour voir de qui il s'agit. 4 messages des filles et 1 message d'Adrien. J'ouvre rapidement le sien.
*
SMS de Adrien
J'espère que tu es bien rentrée et j'espère également te revoir rapidement malgré les circonstances de ce matin.
Passe une bonne fin d'après-midi. Je pense à toi.
Bisous
*
"Je pense à toi" ces quelques mots raisonnent dans ma tête telle une mélodie. Je pose le téléphone sur ma poitrine et sautille comme une folle en criant de bonheur. J'entends mon père crier depuis en bas
-Léna tout va bien ?!
Je me fige sur place et pose une main sur ma bouche avant de répondre.
-Oui tout va bien, désolé
Je réponds au message d'Adrien avec un grand sourire.
*
SMS de Moi
Oui, je suis bien rentrée, encore merci pour tout. J'espère que ton père ses calmé. J'ai hâte de te revoir. Je t'embrasse partout :*
*
SMS de Adrien
Oui, je suis allé le voir cet après-midi, il a compris que tu n'étais pas n'importe quelle femme. Partout ? Mmh j'ai hâte !
*
SMS de Moi
Pas n'importe quelle femme ?
*
Je sens mes joues rougir. Qu'est-ce qu'il entend par là ? Lui aussi ressentirais la même chose que moi ? Je ne suis même pas sûre de ce que je ressens Je sens mon téléphone vibrer ce qui me sort de mes rêveries. J'ouvre le message.
*
SMS de Adrien
Tu es exceptionnelle, ne l'oublie pas ma princesse. Je t'embrasse aussi.
Bonne nuit
*
Mon coeur fait un bon dans ma poitrine. Je n'en crois pas mes yeux. Vais-je enfin avoir le bonheur que je mérite avec un homme ? J'entends mes parents qui m'appelle. J'enfile un pyjamas Mickey et va les rejoindre avec un large sourire sur le visage. Je n'ai même pas encore regardé les messages de Béatrice et Eva qui me sont complétement sorti de la tête.
J'arrive devant mes parents, toujours aussi joyeuse.
-Bien, maintenant que tu as pu prendre une douche longue comme le monde et que tu es bien détendue, tu vas pouvoir nous expliquer ce qu'il ces passé cette nuit !
Ma mère enchaîne.
-Et on pourrait savoir ce qu'il te rend si heureuse ? C'était quoi ce cri qu'on a entendu ?
Je soupire et m'assois sur un tabouret dans la cuisine.
-Qu'est-ce que vous voulez savoir au juste ?
-TOUT ! Où tu étais, avec qui, ce que tu as fait, etcetera !
Je prends une grande inspiration et parle vite.
-Un homme m'a invité à une soirée qui était en fait un rendez-vous. Nous avons mangé ensemble, on est allé voir un concert puis on a dansé. Le barman n'a pas compris les cocktails que je voulais donc il a mis de l'alcool et je n'étais pas trop bien, il voulait me ramener à la maison mais je ne voulais pas donc il ma ramener chez lui et voilà.
Mon père me regarde d'un air suspect.
-Et c'est tout ? Il a profité de toi ?
J'esquisse un sourire et marmonne
-C'était plutôt l'inverse.
-Tu as dit quoi ?
C'est au tour de ma mère de me dévisager.
-Je n'en crois pas mes oreilles !
-Maman, ce n'est pas ce que tu crois
-Léna, j'ai très bien entendu. Tu es majeur, tu fais ce que tu veux après tout mais je ne te demande qu'une chose, bien te protéger !
-D'accord, oui il y a eu un gros rapprochement mais je te rassure, il n'a pas profité de moi. Il a été très respectueux et on ses protégés.
Mes parents se regarde surpris.
-Mais ma fille, depuis quand tu fréquente quelqu'un ?
Je les regarde en souriant bêtement.
-En réalité, on se connait depuis peu. On ses connus le premier jour de vacances, à la fête de l'Ile.
-Il y a 2 semaines ?
-Oui
-Tu aurais dû nous parler de lui ma chérie. On voit bien que depuis quelques temps, tu es plus joyeuse. Surtout fais attention à toi.
-Promis.
-Et la prochaine fois, préviens-nous. Ou si tu as trop bu pour le faire, demande-lui de nous prévenir.
Mon père continu
-Même si on ne te dira jamais assez les méfais de l'alcool
-Je n'en bois pas d'habitude
-Nous savons et nous avons confiance en toi ma chérie.
Mes parents me prennent dans leurs bras puis se regardent.
-Et si on organisait un repas pour le rencontrer ?
Je reste bouche bée