- Tout ce qu'il veut me pousser à faire c'est que je rentre en Italie et que j'épouse une femme de notre rang et de bonne famille. Car pour lui les femmes Africaines n'en veulent qu'à mon argent.
- Donc ton mot à toi en ce qui concerne ta vie il ne compte pas quoi ? Hiiii, ton frère n'est pas simple. Votre affaire me dépasse.
- Quand j'aurais envie de me ranger je le ferais, mais pour l'instant je veux juste être libre, voilà pourquoi j'ai besoin de ton aide ma Anna.
Décidément ils avaient choisi de me rendre tous fous ces Italiens...
- Que me voulez vous au juste ?
Il prit ma main et dit :
- Mon frère pense qu'entre toi et moi c'est du sérieux alors forcement s'il te sait loin de moi il me lâchera un peu, je serais enfin libre et je pourrais voir et faire ce que je veux avec la femme de mon choix car il croira que je suis sentimentalement éprouvé.
- Ce que tu me demande de faire est énorme, je ne peux pas le faire comme ça, sans une petite contrepartie mon avantage il est où dans ça ?
Il affichait un sourire encore plus intéressé :
- Hum Anna, je peux te garantir que tu seras bien placé compte sur moi. Et puis d'ailleurs même tu es célibataire sans enfants, qu'est ce qui t'empêche de bouger un peu part à l'aventure profite à fond.
Il n'avait pas tout à fait tord. Même si j'avais très peur du changement jusqu'ici ma vie au pays n'avais pas été que tout de rose vêtu. Un air nouveau ne me ferait peut être pas de mal. Mais le simple de fait de savoir que j'allais le faire à la demande première de ce manipulateur de Marco ne pouvait pas s'empêcher de casser mon élan. Mais si j'avais réussi aujourd'hui à me construire une petite stabilité il fallait bien avouer que c'était en parti grâce à mon travail du coup une meilleure offre ne pouvait pas me faire de mal au contraire...
En plus depuis que le pouvoir politique en place avait changé de bord ma vie était devenu une triste routine que j'étais tentée de casser. Il n'y avait plus rien de nouveau et d'imprévisible. Alors pourquoi ne pas saisir cette occasion ? Même si les raisons de se changement ne me passionnaient pas tant que ça. Toutefois donner le dernier mot à Marco c'était m'enfoncer encore plus dans son esprit mais bon après tout, il ne représentait rien d'important pour moi alors pourquoi pas ? Cela me ferait une expérience en plus à valoriser dans mon CV.
- J'en parlerais certainement après cette pause déjeuné à Marco. Disais-je de façon un peu désenchantée.
- Où peut-être plus tôt ? répondait-il
- Et pourquoi plus tôt ?
- Tient, regarde toi-même ...
Et là qui voyait-on faire son entré dans le restaurant, Marco Santinoni en personne de quoi me couper complètement l'appétit. Mon cœur s'emballait au fur et à mesure que je le voyais s'avancer dans son costume bleu nuit. Il était avec une jeune femme métisse, cela ne me surprenait pas, il était d'un racisme celui-là....
Elle ressemblait à un mannequin tant la peau lui collait presqu'au os, une longue chevelure qui lui tombait jusqu'au ras des fesses, elle était ravissante malgré tout au point où presque tous les hommes du restaurant n'avait que les yeux braqués sur elle. Il la tenait par ses hanches et au vu de cette image mon souffle se coupait un peu. Je les suivais très sérieusement du regard tandis qu'il partait s'installer à une table un peu retranché comme s'il ne désirait pas se mélanger à la populace.
Au moment où il s'asseyait net je constatais que Marco nous avait repéré. Nos regards ce sont brièvement croisés ce qui faisait redoubler les battements de mon cœur.
- Et si on partait d'ici ? disais-je à Sergio
- Ok, je demande l'addition...
Mais je pense bien que j'avais parlé un peu trop tard car voici le grand frère qui se ramenait maintenant vers nous. J'étais très tendu et soudainement mal à l'aise, mes jambes tremblaient presque. Son beau visage était venu juste au dessus du mien et quelque chose me retenait de lever les yeux.
- Le couple de l'année, je ne m'attendais pas à vous voir ici. Sortait-il
Sergio posait sa main sur la mienne comme pour approuver ce que venait de dire son frère. Je le laissais faire et étais même sur le point d'en rajouter des tonnes.
- Abidjan est petit comme on le dit, n'est ce pas amour ? disais-je en m'adressant à Sergio
- C'est vrai et nous sommes si heureux ensemble qu'il est impossible de le cacher faut bien qu'en profite. Renchérissait-il
Nos mains étaient lié la mienne sombre et celle de Sergio d'un blanc pur et éclatant, on aurait dit que Marco supportait très mal ce contraste.
- Je suis venu avec Hélène. Tu ne lui passe pas le bonjour ? disait Marco en s'adressant à Sergio
- Oups !! je ne l'ai même pas reconnu. Je me demande encore comment tu fais pour ne pas épouser cette ravissante belle dame.
Sergio s'en allait me laissant seul avec son frère je me demandais comment j'allais faire pour le supporter mais je ne lui montrais pas mon inquiétude. Il serait du point sur la table en regardant son petit frère s'en aller on aurait dit qu'il était frustré, on pouvait voir dans son regard une once de jalousie.
- Vous avez repensé à ce que je vous ai dit dans mon bureau ?
- Bien sûr !!
- Vous avez pris votre décision ?
J'essayais d'être souriante et de paraitre heureuse ...
- Et bien j'accepte votre proposition.
Il secoua la tête fronça presque les sourcils avant de lancer un regard inquiet vers son frère puis rajouta :
- Parfait, alors profitez bien de vos derniers instants ensembles, car un adage dit loin des yeux et loin du cœur.
- Vous, vous trompez c'est plutôt loin des yeux mais très proche du cœur.
- Alors vu que vous êtes aussi sûre de vous, vous partirez dès ce week-end
- Attendez c'est une blague là ? mais donnez-moi un peu de temps ? au moins que je me prépare
- Je ne rigole pas avec le travail...
Malgré le fait que je me sentais bête et que je me disais que je me suis fait avoir je renchérissais :
- Mais pourquoi si tôt ? si vite ?
- Le travail n'attend pas il faut bien que vous commenciez dès le lundi prochain je ne compte pas payer un remplaçant alors que vous pouvez y aller au plus vite.
- Et où comptez vous m'expédier déjà ? Au Mali, à Dakar, au Togo, au Congo ?
- En Angleterre...
Je sentais tout mon être s'écrouler. Mais je ne maitrisais même pas l'Anglais, pourquoi m'envoyer si loin bon Dieu ? Dans le froid et la solitude je m'y voyais mal j'étais éprouvée mais je ne voulais pas le lui montrer.
- Chouette j'adore Londres...
- Il vaut mieux, vous réglerez les derniers détails avec ma secrétaire.
Et là sans même me dire au revoir il me donnait dos et s'en allait ...
Arrivée à Londres, c'était totalement un autre univers, il y avait du monde partout qui courrait de gauche à droite. Des gratte-ciels un peu partout, j'étais assise dans la ''Porsche Macan'' que Marco avait envoyé venir me chercher à l'aéroport. Tout était si surpeuplé Dieu seul sait à quel point je me sentais si déstabilisée. Je ne me sentais pas en sécurité, j'avais l'impression de ne plus dépendre de moi.
Que me réservais ces nouvelles terres ? La seule chose qui était à présent sûr c'est que je n'allais plus voir Sergio. Nous étions à quelques pats d'Hype Park, tout était illuminé. Peu de temps après la voiture ralentissait pour se garer devant le Mandarin Oriental, l'hôtel où j'étais censée poser mes valises. Un portier ouvrait la portière tandis qu'un autre s'occupait de mes valises. Je pénétrais dans le hall de l'hôtel, il y avait des lustres partout ainsi que du marbre luxueux. Les gens qui s'y trouvaient étaient plutôt très classe.
Je me sentais complètement désorientée je ne savais pas vers qui et vers où me diriger exactement alors je décidais d'aller tout droit vers le comptoir lorsqu'un homme se rapprochait discrètement de moi par l'arrière, pris mon traulet que je tenais serré comme pour me raccrocher à quelque chose et sortait comme ça :
- Bienvenue à Londres Mlle Anna Kouadio.
Je reconnaissais trop cette voix.................................................................................
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