- Dans ma vie professionnelle oui j'ai eu à faire certaines erreurs mais au risque de vous décevoir dans ma vie personnelle, non, j'y ai toujours veillé. De plus chez nous en Italie on a une conception très traditionnelle de la famille et une femme avec votre lourd passé n'y a absolument pas sa place.
Je n'avais plus la force d'en placer une. J'étais tellement blessée dans mon orgueil que je m'asseyais à nouveau un instant pour me remettre de tout ça. Et Marco n'était vraiment pas décidé à me lâcher les baskets avec toutes ces histoires de fesses.
- Tenez, petit cadeau de bienvenue. Disait-il en me tendant une enveloppe.
Je ne voulais pas la prendre. Mais ma curiosité finissait par prendre le dessus. Il s'agissait d'anciennes photos de moi, à l'époque ou j'entretenais des relations avec cet influent homme politique et que je roulais sur de l'or avant que celui-ci ne perde le pouvoir. Ces clichés me dévoilaient dans des tenues scintillantes, minijupe moulantes, dans des postures pas très catholiques. J'étais dans un club privé entourée d'alcool en tout genre et de substances à fumer, en gros je faisais des bêtises.
- Elles vous disent quelque chose ? demandait-il fièrement, comme s'il ne m'avait pas reconnu dessus. Tout ce cirque juste pour marquer son coup.
- Bien évidemment, en ce qui vous concerne vous avez dû dépenser énormément pour les avoir. Lançais-je en les renversants devant moi feignant d'être amusée.
- Sachez que quand je veux quelque chose, je finis toujours par l'obtenir. Votre proximité avec mon petit frère m'intriguait et il fallait absolument que je vous démontre que si je devais aider mon frère à choisir sa femme vous ne seriez même pas sur la liste des possibles prétendantes.
Je n'avais pas l'intention de le regarder ainsi me descendre et me laisser faire. Je redressais les épaules et lui lançais un regard de braise :
- Alors pour vous, dès que votre frère fréquente une femme il s'agit automatiquement d'une prétendante ? on vous a dit que toutes les femmes Africaine sont des croqueuses d'hommes étrangers ? et bien si c'est le cas retenez juste que je suis l'exception, vous avez une drôle de façon de penser, ce n'est pas possible.
- Mlle Anna c'est ça ?
- Anna Kouadio s'il vous plait. Disais-je fièrement
- Vous savez, je connais un peu les femmes de ce pays pour savoir l'effet que des hommes riches comme nous pouvons avoir sur elles. Que ne feraient-elles pas pour ne serais-ce que tenter leur chance ?
- Je vois que vous ne faites pas preuve de modestie, il ne s'agit plus uniquement de votre frère mais de vous également, ça c'est la meilleure.
- Je ne suis à l'abri de rien...
J'aurais tellement voulu être désagréable, le blesser, une chose est sûr je prévoyais de me venger d'une si grande humiliation. Son assurance m'insupportais tellement, que j'abandonnais l'idée de le convaincre qu'entre son frère Sergio et moi il n'y avait rien d'autre que de l'amitié. S'il voulait croire que j'entretenais une relation amoureuse avec lui c'était à présent tant pis pour lui. Ses méthodes d'intimidation ne pouvaient plus me surprendre.
- Monsieur Santinoni, je me vois très mal supporter vos insultes au quotidien et tous vos sous-entendu malsain alors je vous préviens je n'ai pas l'intention de me laisser faire en vous regardant continuer. Si vous sentez que nous en sommes qu'au début vous pouvez d'hors et déjà me renvoyer.
Il riait à vive allure...
- Pour que je puisse le faire il faut que vous puissiez commettre une faute professionnelle grave.
- Dans ce cas là, vous allez devoir encore me supporter et surtout me respecter car contrairement à vous j'ai fais des erreurs dans ma vie personnelle mais très rarement dans ma vie professionnelle, j'y veille alors désolée pour vous.
Il se passait les mains sur le visage en disant :
- On peu toujours s'arranger, parait-il qu'ici en Afrique c'est monnaie courante !
- Qu'est ce que vous insinuez par là ? étais-je soucieuse de savoir
- Je peux vous donner beaucoup, beaucoup d'argent, assez pour vous assurer une retraite dorée.
Mais pour qui se prenait-il où du moins pour qui me prenait-il ? il croyait qu'il pouvait se permettre tout et n'importe quoi avec son argent mais j'étais prête à lui montrer qu'il était tombé sur ''cailloux''.
- Vous me demandez de démissionner ?
- Je veux être généreux avec vous mais à vous de choisir. Disait-il d'une façon si à l'aise.
Il était décontracté, si tranquille tout en me torturant ainsi, que cela laissait apparaitre un brin de sensualité. En dépit de tout je n'arrivais pas à sentir le mal, plus de la provocation qu'autre chose. Je ne sais pas pourquoi Marco me troublait, malgré ses airs odieux et méprisant. J'étais tentée de jouer son jeu mais il paraissait si malin que je préférais m'en méfier, le contourner plutôt que d'en faire un ennemi qui pourrait se révéler toxique par la suite.
S'il pensait que par ce qu'il était milliardaire il aurait pu m'acheter juste pour contrôler la vie de son frère j'étais sur le point de lui montrer que j'avais dealer avec des hommes beaucoup plus intimidant et effrayant que lui, les hommes politiques de ce pays faisaient beaucoup plus tâches alors je n'avais pas de crainte.
- Je suis vraiment navrée pour vous mais mon boulot je l'ai eu à la sueur de mon front et non avec celle de mes fesses alors je ne compte pas le délaisser pour quelques miettes.
J'étais une femme Africaine, employée de surcroit et j'étais entrain de tenir tête à mon patron européen.
- Vous êtes très déterminée comme personne, mais on verra qui aura le dernier mot. Ripostait-il
Je me méfiais de lui, cet homme paraissait avoir trop d'idée derrière la tête.
- Que diriez-vous d'aller travailler ailleurs ?
Là je ne pouvais plus m'empêcher de craquer :
- C'est quoi votre problème ? Si vous faites cela à cause de Sergio et bien je ne comprends pas, il n'est pas à Abidjan en ce moment, il est en Italie alors pourquoi tant d'acharnement sur ma personne, je suis ici chez moi, je m'y sens bien et rien ne m'oblige à partir loin.
Il ne disait rien, croisais les bras et fixait ma généreuse poitrine. On aurait dit que je l'avais piqué. Je le fusillais aussi du regard pour ne jamais laissais paraitre la peur et je le sentais qui mordait à l'hameçon je sentais qu'il avait de la suite dans les idées on aurait dit que cette prise de tête entre nous l'excitait.
- Alors ? Vous n'avez toujours pas répondu à ma question ? disait-il
- Pour qui vous prenez vous ? demandais-je d'une voix douce et suave
- C'est à prendre où à laisser.
- Ecoutez moi bien, je ne céderais ni au chantage, ni à la menace ça fait des années que je travail ici alors vous, ne vous débarrasserez pas de moi aussi facilement.
- Je vous laisse le temps de bien réfléchir. Vous pouvez à présent disposer.
Je n'attendais que ça, disposer. Alors je ne perdais même pas une minute malgré toute la rage que je pouvais ressentir au fond de moi je sortais de son bureau la tête haute. Et à peine arrivais-je vers la porte que je l'entendais rajouter :
- Ah, encore une chose Anna !!
Il avait dit mon prénom avec cet accent Italien qui ne laissait aucune femme infaillible. Ce qui me maintenait immobile. Il m'observait, et je sentais presque un désir inavoué dans sa façon de se tenir.
- Si vous acceptez de partir à l'étranger et bien si Sergio vous aimes tant et que c'est aussi le cas pour vous cela ne devrais rien changer alors pourquoi vous ne sautez tout simplement pas sur l'occasion.
- Je n'irais nulle part... disais je en lui claquant presque la porte au nez.
Quelques semaines plus tard, Sergio était enfin rentré de son long séjour d'Italie et il avait tenu à ce qu'on puisse déjeuner ensemble dans un grand restaurant de la place. Cela faisait un bout de temps que je n'avais pas croisé Marco son grand frère car après tout ce qu'il avait pu me dire je faisais tout pour l'éviter au sein de la société.
Mais en retrouvant Sergio ce jour là, je réalisais à quel point les deux hommes se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Même si leur regard ne dégageait pas les mêmes sensations. Celui de Marco était beaucoup plus imposant et c'était sans doute celui qui m'intimidait le plus.
Tout en savourant les mets de nos assiettes une conversation s'engageait entre nous :
- Tu ne m'avais pas dit que ton frère était si maniaque et dominateur !! sortais-je
Sergio secoua la tête et laissais apercevoir un sourire innocent
- Que t'a-t-il fait ?
En entendant cette question j'avais qu'une seule envie c'était de lui vider mon sac en criant bien qu'il m'avait mis hors de moi, rabaissé, méprisé, mais aussi déstabilisé à un point où je me suis senti troublé au plus profond de mon être et que malgré tout ça j'avais qu'à même réussi à le trouver sexy . Non, non, ce n'était pas une bonne idée.
- Une proposition indécente !! me contentais-je de dire
- Laquelle ?
- De l'argent où aller travailler à l'étranger.
- Mais pourquoi ?
- Tu ne t'imagineras même pas. Il croit que je suis intéressée par toi, non même pas,encore mieux, par ton argent. Disais-je en riant aux éclats.
- C'est bien lui ça, pour lui toutes les femmes d'ici n'en veulent qu'à notre fortune. Tu lui as dit quoi ensuite ?
- Et bien qu'il aille se faire foutre.
Sergio restait bouche bée un instant il était comme stupéfait.
- Vraiment ? questionnait-il
- Non voyant, même si j'aurais bien aimé le lui dire pour le coup.
- Et il te demande d'aller où ?
- Je n'ai pas voulu savoir et ça ne m'intéresse pas de le faire. J'évite juste de le croiser en ce moment car je n'ai pas envie de revoir sa tête de si tôt. Disais-je agacée
- Tu aurais au moins pu attendre qu'il te dise où ?c'est surement une opportunité qui pourra faire décoller ta carrière ma famille possède plusieurs filiales dans le monde et celles qui sont ici ne sont pas les plus rentables alors ne le prend pas à titre personnel mais plutôt professionnel.
- Je dis et je répète que ça ne m'intéresse pas.
Il marqua un silence, croisais les mains et me sortais comme ça : << et si c'était moi qui te le demandait ?>>..............................................................................
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