Ce réseau de prostitués ou je ne sais quoi. Je n'ai rien avoir dedans j'étais juste là au mauvais endroit et au mauvais moment. Moment avec s aussi, car ce n'est pas la première fois que je tombe dans ce genre de soirée, malgré moi. Vous savez, c'est à cause de mes mauvaises fréquentations ! Mais aujourd'hui je les remercie grâce à leurs bêtises je vais me faire un max d'argent en témoignant. J'ai lu dans les yeux de l'avocat qu'il tenait à moi en tant que cliente, que lui aussi à quelque chose à y gagner. Tout le monde est la poule aux yeux d'or de quelqu'un dans cette faire.
En tout cas, je vais le déplumer comme il le faut l'avocat !
- Rohh mais pourquoi ils prennent du temps là ?
Je regarde ma montre. Au même moment la porte de la chambre s'ouvre. Je me précipite devant et aperçois ma soeur et l'avocat. Je prends de suite Aya dans les bras, heureuse d'enfin la voir.
- Tu m'as manqué !
Aya - Toi non ! Tu as l'habitude de disparaître mais aussi loin et aussi longtemps ! Comment tu as atterri ici ?
- Orh laisse ça.
Je prends sa valise et la fait entrer.
Aya - On reste combien de temps ici ?
*changeant de sujet* - J'ai faim. Pas toi ?
Aya - Euh...un peu.
Je pose alors mes yeux sur l'avocat.
- Il font des brunchs dans cet hôtel ? Dans ce pays même ? On doit déjeuner.
Monsieur Mendes - Un brunch ? Non.
- C'est des blédards en même temps.
Aya - Eh un peu de respect !
*à M. Mendes*- Vous nous emmenez au restaurant ?
Aya - Non non ! J'ai un peu d'argent avec moi il suffit juste que je fasse la conversion de monnaie.
Je me mets alors à regarder avec insistance l'avocat, comme pour lui dire qu'il n'avait pas le choix. Et il a fini par comprendre.
M.Mendes - Suivez moi, j'ai une bonne adresse.
Je suis culottée et avec beaucoup d'audace. Il va devoir s'y faire !
L'avocat nous accompagne donc dans un restaurant pour déjeuner. C'était pas autant chic que je ne m'attendais mais il faisait l'affaire.
Nous étions ainsi 3 à table à dévorer nos plats.
Aya - Ce n'était vraiment pas obligée. Je vous rembourserez.
Olalala Aya, toujours dans la gratitude. Elle déteste qu'on soit généreux avec elle car ça la renvoie à sa condition. Aya veut en sortir, s'assumer seule et grandir mais quand on a un gagne pain comme ça là pourquoi pas en profiter ?
M.Mendes - Non pas nécessaire ! J'ai les moyens.
- Ah mais si vous en avez autant que vous le prétendez, pourquoi avoir louer cette chambre ? Elle est trop petite pour ma sœur et moi. Même si c'est provisoire, il nous faut quelque chose de plus grand et équipée d'une cuisine par exemple.
Aya me fixe avec les gros yeux avant de me donner un coup de pied sous la table. Eh bah quoi ? J'ai raison ! On va rester ici le temps du procès, il faut qu'on soit a l'aise.
Confus Monsieur Mendes tarde à me donner une réponse.
M.Mendes - Je possède un petit appartement au centre de la capital. Vous pouvez y loger.
Aya - Non !
- Si !
Aya me redonne un coup de pied. Je suis en train de faire tout ce qu'elle déteste.
M.Mendes - Demain, ça vous arrange ?
Aya - Ne vous sentez pas obligé ! Vous êtes beaucoup trop gentil.
- Ah mais tu ne connais pas toute l'histoire.
M. Mendes - Vous êtes sous ma responsabilité.
Aya - Au nom de quoi ?
M. Mendes - Votre soeur ne vous a rien dit ?
- C'est difficile d'expliquer tout ça par téléphone.
M.Mendes - Il est donc temps de le faire.
Je soupire avant de reprendre la parole. J'explique alors à Aya comment j'ai atterri ici avec les explications complémentaires du l'avocat. À la fin, elle a du mal à en croire ses oreilles.
Aya - Je savais que je n'allais pas dû venir !
- Au contraire !
Aya - Toujours a m'embarquer dans tes bêtises !
- Remercie moi, on a des vacances gratos !
M. Mendes *levant un sourcil* - Vacances ? Nous avons votre procès à préparer.
- Je sais, j'ai juste à parler c'est tout .
M. Mendes - Ça ne marche pas comme ça. On va devoir soigner votre expression orale et corporelle. Il faut apprendre à convaincre le jury. Ce n'est pas facile.
- Vous êtes l'avocat, je ne suis que votre cliente.
Aya - Vos services valent combien ?
M. Mendes - Je suis avocat commis d'office. C'est l'ambassade de France qui s'occupera de ma rémunération et ce n'est pas le sujet. Je fais ça cet cette affaire me tient à cœur.
Ouhhh, s'il gagne il va avoir un gros cachet. Pourquoi se donner un style d'homme généreux ? Je déteste.
Aya me scrute du regard, elle voulait me tuer à cet instant. J'aime trop mettre ma sœur dans des situations embarrassantes, ca m'amuse toujours de la décoincée un peu !
M. Mendes - Je suis chargé par les autorités de votre pays de vous défendre mademoiselle et ensuite de vous faire revenir en France.
- Vous êtes mon protecteur ? Je suis flattée !
Aya - Mais comment tu peux prendre cette affaire à la légère ? Tu vas passer devant toutes les televisions du monde ! En France même on en parle, ça fait la une des médias. Mais visiblement tu aimes trop être au centre de l'attention tchip !
- Pourquoi tu t'inquiètes plus que moi ? Détends toi Aya, tout va bien se passer *me tournant vers l'avocat* Pas vrai ?
Il hoche tout simplement de la tête avant de venir de boire sa tasse de café. Je les exaspère tous les deux !
Après ce déjeuner, l'avocat nous conduit avec nos valises à ce fameux appartement.
M. Mendes - C'est un peu petit, mais au moins vous disposerez de tous le confort.
Aya - La chambre d'hôtel convenait parfaitement.
Cette modestie venant d'Aya, arh !
| Issac Aliou Mendes |
J'ai été certes surpris par la requête d'Awa mais je l'ai quand même accepté. Au grand désarroi de sa soeur qui continuait à me remercier.
Aya *embarassée* - On fera attention dans votre appartement. Ménage tous les jours, les meubles ne bougeront pas d'un poil. De toute façon, on ne restera pas longtemps ici.
- Je le fais de bon coeur, j'héberge ta soeur et toi sans aucun soucis ! Faites comme chez vous.
Aya - Merci encore monsieur.
- Tu peux m'appeler Issac, je ne suis pas aussi vieux. 28 ans quand même.
Aya - Ah mais vous êtes aussi jeune et avocat ? Sans être trop indiscrète.
Je n'ai que très peu communiqué avec elle mais Aya contrairement à sa jumelle a plus de retenue et est bien plus réservée ! Aya parle peu, mais toujours pour dire des choses pertinentes. Jamais sur la confrontation. Peut-être qu'Awa traverse une crise d'adolescence mais si elle continue comme ça, elle va me faire perdre mon procès !
- Chez les Mendes nous sommes avocat de père en fils. Ma famille fait carrière depuis longtemps dans le juridique.
C'est notre renommée. J'essaye à mon tour comme papa et papi de m'imposer dans le monde du droit.
- Ma mère est juriste, ma grande sœur fiscaliste.
Aya *impressionnée* - J'entre en première année de droit en septembre. Je ne pensais pas que les familles de droit existait...mais ma sœur doit vous payer chère non ?
- Je réitère ce que je dis. Je fais ça de bon cœur.
Surtout pour mon ascension. Si je gagne cette affaire, tous les grands du continent se plieront en 4 pour m'avoir. Si le père réussit, pourquoi pas le fils ?
Aya *sourire*- Je vous remercie enfin je te remercie énormément.
- Je t'en prie.
Je prends ma mallette et quitte l'appartement. Laissant ainsi seules les jumelles. J'ai aussi ma vie à gérer, le travail ne doit pas prendre autant de place mais sur cet affaire, la ligne qui sépare le personnel et professionnel s'est effacé. Je dois mettre toute ma personne.
Ce soir, je ne rentre pas chez moi. J'ai besoin de me ressourcer auprès des Mendes. Je me rends alors chez mes parents qui m'accueillent comme il le faut. Après un bon diner, je me retrouve avec mon père autour de la table à boire nos jus de Bissap.
- Il y'a un peu trop de menthe, je ne peux pas finir ça.
Je pose alors mon verre sur la table.
Papa - Sinon, cette affaire ? Comment ça se passe ?
*soupire* - J'y travaille. Nous avons la première audience dans quelques jours. Puis tu sais, avec les autorités françaises qui mettent leur nez dedans ça complique les choses.
Papa - C'est ici que tu ne dois commettre aucune erreur, une seule et petite peut détruire toute ta carrière et ce même si tu es débutant !
- Oui. *dis-je la voix grave*
Il est attend beaucoup de moi sur cette affaire, c'est le moment de lui prouver que comme lui, papi et notre arrière grand père je suis prêt à porter honorablement le nom Mendes dans le monde juridique.
Papa - Il me semble d'ailleurs que tu n'as désormais à ta charge la défense d'une seule cliente ?
- Oui, et la plus difficile.
Je lui explique le dossier, espérant avoir ainsi avoir des conseils de sa part.
Papa - Tu as eu le cas le plus compliqué. Tu me dis en plus que c'est une ado en pleine crise d'adolescence ? Le jury dira qu'elle l'aura bien cherché !
- Pour te dire, j'ai rencontré sa jumelle. Le contraire ! Douce comme un agneau, j'aurais tellement voulu que ce soit elle la victime dans l'histoire. Plus facile à défendre devant les jurys.
Les mentalités d'ici ne sont pas les memes qu'en France et c'est ce que Awa doit comprendre. Les filles comme elles sont très mal vue, le jury ne la verra d'office pas comme une victime. Les faits seront jugés de manière subjectifs. Un juge rendrait la tache plus facile, il ne s'intéresse qu'au fait objectivement. Awa aurait pu se présenter nue devant cet homme, s'il y'a viol ça sera reconnu comme viol.
Papa - Tu ne chercheras pas à convaincre le jury, mais à le persuader que ta cliente est une victime. Il faut faire appel aux sentiments, et s'il le faut dresse un portrait plus triste de ta cliente. Tiens que fait-elle dans sa vie ?
- Je n'ai pas bien compris...elle doit être lycéenne je crois.
Papa - Il faut que tu en saches davantage ! Tiens, fait venir sa jumelle à la barre s'il faut ! Elle saura mieux défendre sa soeur !
Effectivement, Aya peut mieux défendre Awa qu'elle ne ferait elle même.
- C'est noté, je m'y mets dès demain.
Je continue la discussion avec papa mais sur un tout autre sujet, il faut savoir mettre le travail de coté certains moment.
Papa - Au niveau des relations, comment ça se passe ? Je ne t'ai pas connu aussi longtemps célibataire !
Comme par un pur hasard ma mère surgit dans la pièce pile à ce moment et ne peut s'empêcher de s'incruster dans la discussion.
Maman - Issac Aliou, célibataire ? Je doute très fortement ! Il nous a jamais présenté une fille digne de son nom ici !
Papa - Je ne te précipite pas, chacun son temps. Mais, il n'est pas coutume chez nous de trainer dehors avec les femmes. Tiens, cette Lanisha était bien. Tu es encore avec elle ?
- On se voit.
Papa et maman - Hmmm.
Ils me reluquent de haut en bas. Une meilleure réponse de ma part était plus adéquate.
Maman - Notre nom ne doit-être porté par n'importe qui. Lanisha, selon moi fera l'affaire. Nous ne partageons pas la même culture et religion mais je reste pour ma part très ouverte d'esprit.
Papa - Elle est certes plus âgée, mais bon sang ! Cassons les codes, ne rentrons pas dans des cases ! C'est ça qui fait notre force à nous les Mendes. Mon grand père était un cap-verdien de nationalité sénégalaise et sa femme portugaise. Papa a épousé une métisse française comme ta mère.
Heureux de savoir leur considération pour Lanisha, je ne pensais pas qu'elle allait les plaire autant. C'est une femme indépendante, mature et qui sait soigner son image.Jamais tu n'entendras de mal d'elle, mais de toutes les manières qui oserait critiquer Lanisha Parker, l'Américaine ? Ses parents sont des natives américains venus s'installer il y'a une vingtaine d'années au Sénégal pour renouer avec la terre de leurs ancêtres. Ils restent néanmoins très attachés aux Etats-Unis. Ils ont fait fortune dans les galeries d'art et le tourisme. Lanisha est avocate internationale.
En prenant du recul sur notre relation, je me rends compte que c'est vraiment sérieux entre nous. Je n'ai jamais ressenti autant d'attache envers une femme. Elle me convient et mes parents. Que demander de plus ? Il faut que je lui parle de notre avenir.
Il est temps.