Je reviens au salon, je prends une chaise que je vais placer juste devant la maison. Je pose mon bodj aussi ngioooo. Je tente de phoner un peu mes éléments, histoire de se rassurer si je ne dois pas commencer à faire le tour des hôpitaux. Ça sonne, mais pas de réponse. Je suppose qu'ils dorment. Mais si à 19h je n'ai toujours pas de réponse, j'irai chez chacun d'eux.
-moi: alors madame Dodo, c'est l'arrivée?
-Mamie: myè winô wehhh (c'est moi)
-moi: intchango (les nouvelles)?
-Mamie: ka vôvô. Ranga ma piarana owendja doudou réré Cathy (ça va. N'est-ce pas j'ai passé la journée chez Catho)?
-moi: elle va mieux?
-Mamie: é ré dioro nkani ya ntountou. Olôrô nyé mpanga yeno (elle ne souffre pas d'une maladie précise. C'est olôrô qui fait ça).
-moi: c'est vous non? Médecin sans frontières! Chez vous les gens ne sont jamais malade. Même la fièvre a une signification. Krkrkrkr
-Mamie: a wé diona ndé? Vona antcho r'ezoma zinô zéré têto (de quoi ris tu? Regardes les yeux comme la chose qu'on ne cite pas)
-moi: ah pardon oh, passes ton chemin oh, il faut m'excuser. Je disais seulement.
-Mamie: hann, ripya ré ni nyo (occupes-toi de tes choses).
-moi: Krkrkrkr docteur Edowiza.
La femme-là va me tuer un jour ici. Vous même vous voyez ça comment?
Quelqu'un qui est malade, ou bien tu as déjà le sida qui te ronge, ou bien c'est le diabète, on va d'abord te dire que ce sont les choses des noirs, le temps qu'on te ramène dans un hôpital, tu vas mourir. Il faut aimer la tradition, oui, mais n'abusons pas même pour des choses simples.
-Mamie: myènè, à wé ré n'orenda (je dis, tu as un invité)?
-moi: qui? Non oh, j'ai un invité et puis moi-même je suis dehors?
-Mamie: oh? À wé tirina myè owana anka n'oma, a wé pa mya yè, vô ra té anara ro pavo (tu me laisses l'enfant seul avec un inconnu, en ce moment où on dépèce les gens)?
-moi: docteur, chef de la sécurité pénitencière, vas sauver ton petit-fils krkrkrkrkrkrkrkr
-Mamie: sambo venguina (alors attends),
Je vous dis que cette vieille-là me dépasse dans le rire. Je vais un peu écouter ce qu'elle va dire à l'autre maboul.
=========Éric==========
Putin, cette Maëva est une petite à suivre de près.
Vous avez vu son postérieur? Non, il y a du répondant.
Je vais laisser ma console ici, ça me fera un motif pour souvent venir.
Il faut que je sache d'abord si le terrain est occupé, au moins je saurai si je dois continuer mon attaque en force où bien la perturber en sous-marin. Ce qui est sûre, elle finira assise sur mon petit banc, sinon je ne m'appelle plus Mboumba.
- : eh monsieur, vous c'est qui?
Merde!
J'avais oublié un petit détail. Si il y a le frère, c'est que les parents ne sont pas loin.
-moi: euh, bonsoir madame.
-la vieille: wé ré ti ti, ta ta, ra nga, na ........
Je n'entends que des syllabes de ce genre. La bonne vieille a déjà commencé son rap en langue comme si je comprenais ça.
-moi: euhhhh, pardons? Vous dites?
-la vieille: je dis vous c'est qui? Vous faites quoi ici?
Ehhhhhhh Éric, les grosses fesses des filles vont t'emmener loinnnnnnnnn.
-moi: euh, je suis venu voir Maëva
-la vieille: quelle Maëva? Elle a dit qu'elle ne vous connaît pas.
Ah beau jeu petite, je ne t'avais pas vu venir.
-moi: mais pourtant je suis ici pour elle,
-la vielle: Igondjoooooo!
-Maëva: ohhhhh?
-la veille: wé ré, te ti, ra ré,
Et c'est reparti pour la même game que je ne pige pas. Pauvre Maëva, je comprends déjà pourquoi elle fait les choses comme une vieille.
-Maëva: pardon, je n'ai jamais dis que je ne le connaissais pas , j'ai juste dit que je n'ai invité personne
-la vieille: vous voyez? Ré ta ta, ré ti ti ....................
Un enchaînement de la langue encore où je ne distingue que des "ré" en désordre. Si elle est entrain d'insulter tous mes parents, il n'y a qu'elle même qui sait.
Je crois que j'en ai assez fait pour aujourd'hui ici, il est temps que j'aille jeter mon filet de pêche ailleurs. Je ne vais pas dormir quand même seul ce soir.
Je regarde la vieille dans ses lunettes et sa robe en pagne continuer speech. Et puis quelqu'un te dira qu'elle souffre de la tension. Mais comment la tension ne va pas monter chez une personne qui peur parler pendant 10 ans pour un simple petit problème? Et Maëva qui ne fait rien d'autre que rire.
J'attends encore 5 bonnes minutes avant qu'elle ne se décide à rentrer dans sa chambre et Maëva retourne à l'extérieur.
-moi: bon le jeune, je vais y aller han?
-Christopher: oh déjà? Viens on termine la partie là?
-moi: non non, j'ai un truc à faire. Tu peux garder le jeu avec toi ici. Moi je n'ai plus trop le temps de jouer avec le boulot (et les femmes comme ta soeur que je passe mon temps à poursuivre lol) ce n'est pas souvent évident. Mais dans ce cas, il faut me promettre de bien prendre soin de ça
-Christophe: ohhhhh merci Éric. Je te jure que tu ne seras pas déçu
-moi: bon on se voit han?
-Christopher: oui le grand Éric, sans pb.
Je récupère donc mes portables et je prends la porte.
La bonne dame est assise avec son phone entre les mains.
-moi: euh Maëva? Je vais y aller.
-Maëva: donc il fallait que ma grand-mère se pointe pour que tu te décides enfin à rentrer chez toi? Ok, bon débarras.
-moi: n'importe quoi, j'ai une chose importante à faire. Et puis n'oublies pas de laver mes chaussettes.
-Maëva: bien, sans problème. Va-t'en maintenant
-moi: tu me chasse déjà comme si j'étais un chien? Bien han,
-Maëva: le chien encore est bien, toi c'est le muréri (chien maigre, sale et errant) une bonne fois.
-moi: wowww, ok. Bon, on se voit.
Je prends mes pieds et je rejoins la route. Vraiment je me surprends souvent moi-même. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour une belle paire de fesses?
==========Maëva=======
Quand je serai riche, je vais ouvrir un hôpital psychiatrique à Port-Gentil. Il y a beaucoup de fous qui ignorent leur condition. Tchuipppppppp.
Je prends ma chaise et je vais dans la maison. Quand j'arrive au salon, je trouve Christopher toujours à ce jeu.
-moi: je dis han, celui-là n'est pas reparti avec ses affaires?
-Christopher: il a dit qu'il me laisse d'abord avec.
-moi: hummmm j'espère que ce n'est pas toi qui lui a demandé ça han?
-Christopher: non oh, il a dit qu'il n'a plus le temps pour jouer avec, donc il laisse ça d'abord ici. Je dois juste bien garder ça.
-moi: ok.
Je regarde sur la tablette pour prendre le fameux sachet de chaussettes pour aller le brûler derrière la maison. Mais quand je le soulève, je remarque qu'il pèse quand même. Dès que je l'ouvre, je tombe sur pleins de chocolats et une carte où il est écrit: «je sais que je suis un peu chiant avec toi, juste pour me faire pardonner je t'offre ce chocolat que tu aimes tant. Mais comme je ne connais pas tes goûts, j'ai pris tout ce qui me tombait sur la main en espérant que tu trouves ton compte parmi.
Ps: même si j'ai tort, fais quand même semblant de me dire merci pour le geste. 0432.........».
Vraiment je suis servie. Dans ce sachet il y a au moins chaque sorte de chocolat qu'on peut trouver à score ou au géant ckdo. Chocolat au lait, aux noisettes, aux éclats de caramel ou à l'orange, au kirsh, au riz, chocolat blanc, si possible chocolat kaki, il y en a. Je dépose la carte sur la table et je vais ranger mon petit butin dans le frigo.
-Mamie: Igondjo?
-moi: mon nom est vraiment sucré dans ta bouche han
-Mamie: kion kion kion kion vona yè ngori lah-lah ra réri yè ( regardez son long cou on dirait son père)
-moi: hummmmmm pardon, madame Edowiza née Aviriè Colette, ce n'est pas moi qui ai tué ton père, il faut laisser le mien tranquille là où il se trouve. Parles, tu veux?
-Mamie: ih ranga awè no chef mpolo? myènè, à wa namba ndé(n'est-ce pas c'est toi le grand chef? Je disais, qu'est-ce que tu as préparé)?
-moi: le bouillon pour toi, je te fais la table?
-Mamie: Ehhh. Ezangomo zinon za mendè (la lettre là est à qui)?
Je me retourne pour voir qu'elle se dirige pour soulever ma carte.
moi: pardon, si ton mari t'a laissé avec le diable de la lecture, ce n'est pas sur mes choses. Voici comment tu seras même aveugle à cause de lire ce qu'il ne faut pas.
Je prends ma carte et je vais dans vers la cuisine sous le rire moqueur de cette vieille.
Vous n'avez pas connu mon papi Dodo. Je vous dis que à chaque fois qu'on arrivait ici pour le voir avec maman, il était toujours assis sur son vieux fauteuil avec ses loupes (oui parce que le verre de ses lunettes avait au moins 1,5cm d'épaisseur Krkrkrkr) entrain de lire un livre dont la couverture ancienne, genre faite avec des fibres ou du tissus, je ne sais pas, était déjà noirci. Je me demande bien si il ne s'agissait pas de son livre de lecture de depuis chez les prêtres, à l'époque 1900 kala kala. bref....
Quand je ressors de la cuisine, je me souviens des affaires du fou d'Éric qui se trouvent encore installés. Je fais vite la table à Mamie et je reviens enlevé les affaires de la corde. Je vais avec dans la chambre. Je ne sais même pas ce qui me prend mais, je repasse son tee-shirt, son jean et son caleçon. Je repense juste à la scène du matin et je me mets à rire. Il est vraiment fou ce Éric. Je récupère son numéro sur la carte que j'enregistre dans mon portable avant de lui faire un sms: «merci quand même pour les chocolats. Tu as oublié tes chiffons ici, il faut passer les récupérer avant que je ne les brûle»
3 minutes plus tard, mon phone sonne.
«Ih ih ih ih.je viendrai chanter à ta fenêtre pour que tu penses à moi quand tu dors, te plumerai comme une alouette, pour distinguer les courbes de ton corps......»
-moi: allô?
-Éric: si tu disais merci tout court ça devait te tuer?
-moi: oui, j'allais mourir sur le champ.
-Éric: petite impolie va. Donc comme ça tu veux brûler mes fringues?
-moi: si tu ne viens pas les récupérer avant demain, oui.
-Éric: Hummm au lieu de me dire seulement que tu veux me voir avant demain....
-moi: tu es très maboul, j'ai juré.
-Éric: ou alors c'est ton nganga qui t'a dit de brûler mes affaire pour me féticher? Vous les filles myènè avec votre djembet là, on vous sait déjà .
-moi: pardon, on fétiche les vrais gens, pas les à peu près comme toi. Tchhrrrrrrr
-Éric: tu sais, on disait souvent quand on n'était plus jeune que l'amour commence toujours par la haine..
-moi: malheureusement chez moi, cette règle ne s'applique pas.
-Éric: on verra bien... Pour le moment je vais passer récupérer mes affaires.
-moi: passes vers 19h comme ça tu vas me déposer quelque part
-Éric: quand je dis que ton but est de monter dans ma voiture depuis....
-moi: il faut bien que tu me payes pour avoir laver ton caleçon....
-Éric: que tu as mouillé je te rappelle,
-moi: ce n'est pas une raison.
-Éric: bien, on se dit donc à tout-à l'heure, je te bip quand je suis en route. Bisou
Et je raccroche.
Il me fait trop rire ce gar. Je range ses affaires dans un sachet, et je retourne parler un peu avec Mamie au salon.
Vers 18h30 j'entame mon petit combat sous la douche avec mon seau d'eau froide. Vous connaissez la botte? Je prends mon gant de toilette, je le mouille et j'y mets du savon. Je me frotte le corps ngio ngio ngio ngio , et la je me rince vite vite, sans trop avoir froid.
Je vais dans la chambre pour m'habiller d'un jean et un débardeur. Je brosse vite mes cheveux que j'attache en chignon et Je mets mes ballerines noir. Je prends mon phone dans ma poche et un billet de 5000fcfa. Je soulève le sachet d'affaires et je vais attendre au salon.
Comme la pointue là ne peut jamais regarder un truc sans commenter , elle me dit:
-Mamie: oghendo no winô (c'est le départ)?
-moi: quel oghendo?
-Mamie: ahhh mi dyena a wa feli nkembo mpolo (je vois que tu as mis la grande sape)
-moi: depuis quand le jean c'est un nkembo mpolo? Toi tu me cherches juste les histoires,
-Mamie: han fo ro nyeza myè madame n' intchalé sè s'owanto tangani (il faut m'excuser oh madame avec ses manières de femme blanche)
Quand je vous dis que la femme-là me cherche les problèmes.
-Mamie: vô wé kenda rwé (là tu t'en vas où)?
-moi: je vais retrouver ma bande d'Enyonga.
-Mamie: ri buvette si mandji (dans les buvettes de Port-Gentil)
-moi: donc tu connais....
-Mamie: ouhhhhhh omwanto. Il faut ro kalwa (ouhhhh une femme. Il faut changer)
-moi: ehhhhh pardon oh, il faut me laisser aller destresser avec mes amis.
«je viendrai chanter à ta fenêtre pour que tu penses à moi quand tu dors......»
Sauvé par le gong.
-moi: bon, nkolo mbia (bonne soirée)
Je soulève mon sachet et je sors de la maison. Direction la route où je trouve Éric déjà garé.
-moi: bonsoir
-Éric:je dois t'offrir des chocolats plus souvent pour te rendre aimable. Bonsoir.
-moi: toi vraiment tu n'es pas la peine. Voici tes affaires, libres de tous fétiches ou sortilèges qui visent à ta nuisance.
-Éric: merci bien madame. Alors je vous dépose où?
-moi: au champ
-Éric: euh je ne maîtrise pas trop certain quartier han, il va falloir m'indiquer.
-moi: ce n'est pas compliqué, dès qu'on passe les discothèques juste au château, tu prends la première route à ta droite toujours.
-Éric: euh la route qui sort au Moyo?
-moi: donc depuis le jardin tu n'as pas maîtriser la gauche et la droite? J'ai dit la première route à droite. Le Moyo c'est par la route de gauche, quand tu vas au tournant de Sindara.
-Éric: ce n'est pas de ma faute si je ne maîtrise pas la ville.
-moi: tchuippp une petite ville comme ca? Tu sors d'où?
-Éric: je suis originaire des Bahamas, et j'ai grandi à LBV
-moi: krkrkrkrkrkr pardon, c'est Bahamas où bien tu voulais dire Badamas, le pays où les badâmes sont en flop?
-Éric: si je te dis encore que tu es maboul, tu vas te fâcher alors que je n'ai pas tort. Je viens de Mayumba ma chère. Tu ne vois pas que nos plages sont comme celles des Bahamas?
-moi: ah ah ah ah il faut m'excuser. Je ne savais pas oh krkrkrkrkr. Donc tu es Vili je suppose?
- Éric: Lumbu de père, et Vili de mère.
-moi: ahhhhh ok.
-Éric: je mets un peu de musique?
-moi: oui si ce n'est pas ton cd préféré de Lapapa.
-Éric: non, ce soir c'est Ety Voilà. Tu connais?
-moi: oui oui, c'est celui qui chante diambou hé eh
-Éric: Moussienguili, c'est le titre de la chanson ma chère.
-moi: ah mets seulement la musique.
Je le regarde chanter pendant qu'il conduit et je lui dis,
-moi: là tu veux me mentir que tu maitrises la langue?
-Éric: pas besoin de mentir, je maîtrise. Que ce soit le Vili, le Lumbu, le Punu, même le Varama ou Sangho, je parle et je comprends.
-moi: mais tout ça c'est pareil.
-Éric: au contraire, chacune de ses langues est différente de l'autre.
-moi: bon si tu le dis,
-Éric: je ne dis pas seulement, j'affirme.
-moi: oui, chef linguiste. Lol. Gares-toi juste devant, je vais voir un
truc et je reviens.
-Éric: ok madame.
Je vais cogner chez Tita, cogner cogner, personne ne répond. Je reviens donc dans la voiture.
-moi: on continue seulement jusqu'à Ngadi
-Éric: je ne suis pas ton chauffeur sinon,
-moi: bon, s'il te plaît
-Éric: c'est mieux. Tu cherches qui comme ça?
-moi: mes frangins, je n'ai pas de leur nouvelles depuis hier.
-Éric: qui? Ceux du bar?
-moi: oui,
-Éric: donc c'est pour ça que tu veux me finir le carburant ce soir?
-moi: oui,
-Éric: pourquoi tu traînes avec eux?
-moi: parce que ce sont mes amis.
-Éric: tes amis ne savent pas qu'une femme ne traîne pas dans les bars?
-moi: je ne traîne pas, je les accompagne juste. Et puis ce n'est pas tous les jours qu'on se trouve dans les bars, la plus part du temps, on se retrouve dans la maison de l'un d'entre nous