Moi (en marchant vers le portail) : je te conseille de fermer ta bouche. C'est parce qu'on a le même sang qui coule dans nos veines que je prends la peine de te le dire.
Je sors de son portail en essayant de me calmer.
Moi (montant dans la voiture) : je vais faire un petit détour.
Le chauffeur : ok madame.
Je prends mon téléphone dans le sac et je lance l'appel. Après 2 sonneries :
Moi : allô ?
Felix : oui ?
Moi : quelqu'un est derrière elle.
Lui : je me disais bien.
Moi : mais elle n'a aucun venin.
Lui : je me demande ce qui lui passe pas la tête.
Moi : elle veut l'argent, c'est une pauvre femme !
Je raccroche et je vais récupérer certains gadgets.
-2jours plus tard-
Il sort tout juste de son débat.
Lorsqu'il revient vers nous l'équipe l'applaudit.
Lui (me cherchant du regard) : Pat ?
Je vais vers lui et :
Moi (contente) : bravo !
Lui : y en a un qui était tout aussi prêt !
Moi : oui mais tu étais largement au-dessus !
Lui : j'ai eu un bon temps de parole, ça va.
Moi : il faut que tu sois plus perspicace au second tour. Les deux autres seront prêts !
Il me prend dans ses bras avant de faire le signe de sa campagne aux membres de son équipe.
Moi : ça va aller.
Lui : croisons les doigts.
Moi : on rentre !
Il fait un petit discours et on s'en va.
30 minutes plus tard nous sommes à la maison.
Lui : il va falloir renforcer la sécurité.
Moi : je me faisais la même réflexion cet après-midi.
Lui : je vais demander à Tiss de s'en charger. (Son bras droit)
Moi : ok.
Lui (enlevant ses chaussures) : tu sais, je pense que le second tour sera intéressant.
Moi : je pense aussi.
On discute pendant une bonne vingtaine de minutes avant d'aller individuellement se doucher. À table à 20h comme d'habitude. 21h nous sommes au lit histoire d'être en forme demain.
-Deux jours plus tard, 17h -
Je suis au siège avec Felix et toute l'équipe de campagne.
Nous sommes tous devant la télévision attendant qu'on affiche les trois candidats du second tour.
Après quelques minutes, les trois photos et les pourcentages s'affichent !
Felix (tapant dans ses mains) : nous y sommes!
Je suis toute l'équipe en applaudissant.
Je le prends dans mes bras en lui rappelant à quel point je suis contente pour lui.
Lui : on y est !
Moi : tu es en deuxième position, bravo.
Devant lui, l'actuel président et derrière lui un homme d'affaires qui s'est également présenté.
Au lieu de rester avec l'équipe il décide de rentrer à la maison. On sort du salon détente et quitte les lieux.
Lorsqu'on arrive à la maison il se met à la cour et regarde le ciel.
Lui : papa c'est pour toi !
Je regarde cet homme de 50 ans qui réalise le rêve de sa vie.
Le père de Felix était lui aussi un grand homme politique. Il est mort alors qu'il avait pour ambition de se présenter.
Felix n'est pas très différent de son père. Il est tout aussi acharné.
Je suis là, à la terrasse et je le regarde.
Lorsqu'il se tourne vers moi il me fait un sourire et vient vers en dansant.
Lui (ta ta ta) : il faut tenir jusqu'au bout.
Moi : on va y arriver.
Lui : le meeting de demain va être intense.
Moi : ça, tu l'as dit !
Je prends sa main et en ensemble on entre dans la maison.
-Quelques jours plus tard, la veille des élections-
Je suis dans la chambre et je m'apprête à dormir sauf que Felix n'est toujours pas là. Je mets mes pantoufles et je vais dans son secteur (oui, il a un secteur, un long couloir qui mène à son bureau et salon privé).
Si je ne vais pas le chercher il dormir là-bas.
En me rapprochant de son bureau j'entends qu'il crie sur quelqu'un.
J'ouvre la porte et :
Lui (au téléphone): Ce n'est vraiment pas le moment !
Il se tourne et lève sa main afin que je ne m'approche pas de lui.
Lui (après la réponse de la personne) : je te laisse gérer ça dans l'immédiat ! Je ne veux aucune fuite. Aucune !
Il raccroche et se tourne complètement vers moi. Je peux voir sur son visage qu'il n'est pas content.
Moi : qu'est-ce qu'il y a ?
Lui : ce n'est rien.
Moi : comment ça ce n'est rien ?
Lui (sourire forcé) : non ce n'est rien de grave.
Moi (me rapprochant de lui) : huuum
Lui : qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'aimes pas venir ici et pourtant.
Moi : j'y vais. Tu dois te coucher, demain est un autre jour.
Alors que je m'apprête à fermer la porte, il me rappelle.
Moi (bloquant la porte de son bureau) : oui ?
Lui : je t'aime.
Je vais près de lui et je le prends dans mes bras.
Moi : bientôt 22h.
Lui : je te rejoins.
Moi (allant vers la porte) : ok.
Je ferme la porte et au lieu de partir je reste là.
Lui (se retenant de faire du bruit) : merde !
J'ai envie d'ouvrir à nouveau la porte mais je ne le fais pas.
Lui (au téléphone) : je ne veux voir ça nulle part.
Lui (après la réponse de la personne) : tu as une idée de la source ?
Lui (après la réponse de la personne) : ce n'est pas le moment de parler de mes galipettes ! Cette histoire ne date pas de maintenant.
Lui (après la réponse de la personne) : je suppose qu'il y a quelqu'un derrière tout ça.
Lui (après la réponse de la personne) : je n'ai rien à cirer que les autres écoutent cette histoire. Je ne veux pas que ma femme se fasse des idées. Je répète que je ne connais pas cette femme.
Lui (après la réponse de la personne) : ce n'est pas la première, Monique, la sœur de Patricia est de la partie. Je sais qu'il y a des gens derrière elles.
Après 8 minutes derrière la porte je décide de retourner dans la chambre.
Après une trentaine de minutes il vient me rejoindre dans la chambre. Je suis tellement fatigué que je ne tiens pas plus de 5 minutes de plus.
Aux alentours de 3h30 du matin je me réveille pour aller me soulager. En revenant dans la chambre je constate que Felix fait de l'apnée du sommeil (pauses respiratoires).
Je m'inquiète parce que c'est la première fois qu'il le fait en 15 ans de vie commune.
Je vais près de lui et il retrouve sa respiration.
Après quelques minutes je décide de me rendormir.
Alors que je ferme mes yeux un oiseau vient cogner à la fenêtre. Je me lève brusquement et je vais voir l'état de la fenêtre.
Malgré tout ce bruit Felix dort.
Je vérifie bien si l'oiseau n'est plus là et je retourne me coucher. Une fois de plus alors que je m'apprête à dormir un bruit me pousse à ouvrir mes yeux. Cette fois il s'agit du téléphone de Felix.
Lui (se levant après trois sonneries) : ...
Je ne le lâche pas du regard et j'attends qu'il réponde.
Lui : allô ?
Lui (après la réponse de la personne) : ok ! Je te rappelle dans 15 minutes.
Il raccroche et se lève.
Moi : qu'est-ce qu'il y a ?
Lui : il y a négociation.
Moi (laissant tomber mon corps sur le lit) : ...
Lui : il fallait s'y attendre.
Moi (tirant mon ordi) : cette négociation ne va pas aboutir.
Lui : s'il cède plus de marchés si.
Moi : non.
Je lui montre quelque chose sur mon ordi et :
Lui (surpris) : comment est-ce possible ?
Moi : quand je te dis que tu vas passer, tu vas passer !
Seul le vote du peuple peut faire en sorte qu'il ne gagne pas. Tout a été anticipé. Felix est un bon politicien je dois l'avouer mais je suis la tête pensante derrière.
J'anticipe ce qu'il pense pouvoir déjouer. Felix pense pouvoir affronter ses adversaires en étant honnête. Moi je veux qu'il joue au même jeu.
Je sais bien que son vrai adversaire est celui qui est actuellement au poste.
Lui (sortant de la douche) : il va vouloir bourrer les urnes.
Moi : tu as des urnes prêtes chéri !
Il me regarde surpris par ce que je viens de dire.
Moi : on va jouer au même jeu seulement et si seulement il veut se taper notre tête.
Il me regarde, me fait un sourire et sort de la chambre.
Je reprends mon ordi je rédige une lettre quand je vois Felix revenir en marchant rapidement.
Lui (grimpant sur le lit) : je ne peux pas bloquer toutes les infos Pat ce que tu vas voir ne doit pas te faire du mal.
Moi : de quoi tu parles ?
Lui : ...
Moi : je ne te suis pas de quoi tu parles ?
Son regard devient intense. Il prend mes mains avant de les relâcher et :
Lui : Monique !
Moi : qu'est-ce qu'il y a avec elle ?
Il me demande d'aller sur un site et il me montre la vidéo.
Monique « Je suis sa sœur, sa grande sœur de sang. Patricia BIAM n'est pas capable d'enfanter. Ne vous étonnez pas si son époux devient président. Le sacrifie a été fait depuis le début. Elle m'a elle-même dit qu'elle était capable de tout. N'allez pas voter pour un monsieur qui est capable de sacrifier ses enfants. Que fera-t-il des vôtres ? Ne prenez pas pour exemple une femme qui est prête à vendre ses trompes à un homme riche. Quel conseil va-t-elle vous donner ? Si je fais cette vidéo c'est pour vous éviter de faire le mauvais choix. Mr BIAM ne mérite pas de gagner cette élection. »
Moi (à Felix) : c'est tout ?
Lui : ...
Moi : elle débite, on le sait tous les deux. Il n'y a pas de quoi se prendre la tête.
Je vois qu'il est surpris par ma réaction.
Moi : si tu dois régler un problème vas-y.
Lorsqu'il sort je ferme mon ordi et je m'allonge.
Mon regard se perd entre les rideaux à la recherche de certaines explications.