Illusion
img img Illusion img Chapitre 4 Illusion
4
Chapitre 6 Illusion img
Chapitre 7 Illusion img
Chapitre 8 Illusion img
Chapitre 9 Illusion img
Chapitre 10 Illusion img
Chapitre 11 Illusion img
Chapitre 12 Illusion img
Chapitre 13 Illusion img
Chapitre 14 Illusion img
Chapitre 15 Illusion img
img
  /  1
img

Chapitre 4 Illusion

Chapitre 4 : retour à l'envoyeur.

-Deux semaines plus tard-

Le scandal avec l'entreprise de mon mari ne s'est pas amélioré au contraire il y a des fuites.

De mon côté je ne cesse de faire des cauchemars étranges au sujet de cette même entreprise.

Ayant été confronté à Mélanie la première fois, j'ai décidé de ne plus me mêler de cette histoire.

Je donne à peine mes suggestions car je ne veux plus être responsable d'une quelconque embrouille.

Mamie coco est venue me voir au bureau et elle n'arrête pas de me regarder.

Elle : Eliane tu n'as pas enceinte ?

Moi : je ne pense pas.

Elle : tu as vu ton cycle ce mois ?

Moi : mamie je suis au travail là.

Elle : et ? C'est toi la chef non ?

C'est vrai que cet argument ne passe pas avec elle.

Je n'ai pas encore fait de test de grossesse quand bien même je me sens un peu ballonnée.

À vrai dire je n'y pense pas beaucoup.

Elle : Martin est de retour ?

Moi : il est revenu hier soir.

Elle : et du coup il sera chez qui aujourd'hui ? Elle ? Toi ?

Elle éclate de rire et honnêtement je ne peux m'empêcher de rire avec elle.

Je ne rigole pas parce que je suis contente. Chaque fois qu'elle me met face à ma réalité je rigole de moi, mes folles décisions...

Tzs Tzs

En parlant du loup !

Moi : allô ?

Martin : allô mon amour, bonjour.

Moi : bonjour.

Lui : je sors d'une réunion avec le palais. Est-ce que tu peux me faire un bouillon de crabes ce soir ?

Moi : euh je n'en ai plus à la maison.

Lui : tu n'en as pas pris récemment ? Tu m'as dit qu'on t'en avait livré non ?

Moi : tu ne parles certainement pas de moi.

Lui : euuuh

Il réalise qu'il s'agit d'une conversation avec Mélanie.

Moi (un peu vexée) : je vais faire un tour au port mais je ne te promets rien, il est déjà 14h.

Lui : ok merci, prends soin de toi et à ce soir.

Il coupe et je regarde ma grand-mère dans les yeux.

Moi : il veut un bouillon de crabes.

Elle : ah il dormira chez toi.

Elle rigole et :

Moi : je termine ce que je fais et je vais au port.

Elle : ah ça tombe bien je veux des crabes. Je t'attends.

Moi : non tu vas me déconcentrer.

Elle me regarde de travers, récupère sa clé de voiture et :

Elle : je vais faire une course.

Je la regarde se lever et une fois qu'elle sort de la pièce j'expire un gros bol d'air.

Je travaille jusqu'à 16h30 avant de me rendre au port.

Alors que je veux descendre de mol véhicule je vois une voiture qui se gare juste à côté de moi.

Je prends peur et je regarde si la personne n'a pas graté ma voiture.

La personne descend et je vois un monsieur grand de taille qui porte des lunettes.

Moi (agacée) : la moindre des choses est de faire attention aux véhicules qui sont déjà garés.

Tzs Tzs

Je regarde mon téléphone et je réponds :

Moi : allô ?

Un de mes représentant de Minvoul : allô ? Madame Tsuna ?

Moi : oui ? Qu'est qu'il y a ?

Lui : il y a un problème avec la cargaison de piment. On a perdu plus de la moitié.

Moi (criant) : pardon ? Comment ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Lui : un accident, plus de la moitié est irrécupérable.

À ce moment j'ai l'impression que le ciel s'acharne sur moi. J'ai des problèmes depuis plusieurs mois.

J'ai bien conscience des coups bas de mes concurrents et même de l'état mais je n'arrive toujours pas à mettre la main sur les responsables.

Mon entreprise : HotGab a réussi en quelques années à se faire une place dans le secteur alimentaire au Gabon. Petit à petit j'ai essayé de l'implanter dans différentes provinces afin de rentabiliser un maximum.

Lui (criant) faites le venir !

Moi : qui ?

Lui : mes hommes ont attrapé le conducteur du véhicule qui nous a percuté. Je vous rappelle pour vous en dire plus dans quelques minutes.

Moi : je te laisse t'en charger. Pas de décision stupide avant de m'en parler.

Lui : ok madame.

Je raccroche et à ce moment précis je prends quelques secondes pour respirer.

*Dans la tête de Melanie*

Moi (à Martin) : il faut sortir l'argent Martin ! On ne peut plus se permettre de perdre du temps. Ça fuite de partout. Tu es dans le gouvernement et ça va te faire une mauvaise presse. Tu sais très bien ce qui se dit sur la morgue. Tu seras tenu responsable de bien de choses.

Lui : Mélanie ce n'est pas si simple !

Moi : je vais donner 5.000.000 mais tu devras le décaisser. J'ai besoin de ton accord.

Lui : c'est énorme ! Je ne suis pas d'accord !

Moi : tu penses vraiment qu'on a le choix ? Je te rappelle qu'on a attraper un employé entrain de vendre l'eau des morts. Un employé de notre entreprise. Si tu as une autre solution je veux bien l'écouter mais si non fais ce que je te suggère de faire.

Lui : je ne suis pas d'accord pour décaisser cinq millions. Laisse moi réfléchir.

Moi : tu vas réfléchir jusqu'à quand ? Je te dis qu'on a la presse sur le dos. Les rumeurs sont déjà dans les bars de la capitale.

Il me regarde et :

Lui : je vais m'en charger autrement. A plus j'ai une réunion dans 10 minutes.

Moi : Martin je veux savoir quel est ton plan ?

Lui : je n'ai rien en tête là mais je t'en dirais plus après.

Moi : ok.

Je le laisse partir et je reste au parking pendant quelques minutes.

Martin ne semble pas aussi inquiet que moi. J'ai conscience de toutes les personnes qui veulent s'en prendre à lui de par le succès de cette entreprise.

*Dans la tête d'Eliane*

Une fois devant le vendeur de crabes, je tombe sur le monsieur qui s'est garé près de moi.

Lui (au téléphone) : je prends combien de kilos ?

Moi (au vendeur) : je peux avoir deux kilos s'il vous plaît ?

Le vendeur : ok madame.

Moi : merci.

Il se rapproche du vendeur et :

Lui : je vais vous prendre trois kilos.

Le vendeur : ah monsieur il ne reste que ça. Vu l'heure ce n'est plus possible. Regardez vous même autour, je suis le seul.

Lui : j'étais là avant la dame.

Moi : mais vous avez passé votre commande après.

Le vendeur lui explique en effet qu'il était indécis pendant plusieurs minutes.

Moi : je peux payer ?

Le vendeur : oui.

Je règle et je récupère mon sachet.

Je suis assez agacé car je suis sortie sans une glacière mais je trouve une solution pour ne pas que le liquide tache le tapis dans le véhicule.

Une heure plus tard je me gare enfin dans mon parking. Les embouteillages dans cette capitale peuvent rendre dingue.

Je descends du véhicule avec les crabes et sans perdre de temps je fonce en cuisine. Je fais à Martin un bouillon tandis que je me fais un hachi Parmentier.

Une fois que tout est au feu, je laisse la gouvernante surveiller et je vais me rafraîchir.

Tzs Tzs

Moi (devant le miroir de la salle de bain) : allô ?

Mon représentant : madame ? Il m'a tout raconté. Il vient de la part de Giles Ekekang.

Moi : pardon ? C'est qui Giles Ekekang ?

Lui : le nouveau directeur de saveurs gabonaises.

Moi (les yeux grands ouverts) : c'est pas possible.

Lui : si ça l'est madame. Elle a été racheté et le nouveau directeur veut s'imposer en détruisant la marchandise de tous ses concurrents. HotGab était dans la liste bien évidemment.

Moi : mais quel manque d'éthique !

Lui : madame est-ce que je peux m'occuper de lui à ma manière ?

Moi : euuh

Je réfléchis quelques secondes et :

Moi : une menace de mort suffira. J'aurais besoin de lui pour savoir ce que le fameux Giles prépare.

Lui : ok madame, bonne soirée.

Moi : merci, pareillement.

Je coupe et je fonce prendre une douche brûlante.

Giles Ekekang ? Ce nom ne me dit absolument rien.

Pour une entrée dans le business il a fait fort !

Alors que je sors de la cabine j'entends quelqu'un entrer dans la chambre.

Moi : Martin ?

Lui : oui ?

Moi : ah ok, j'ai eu peur.

Je mets une serviette autour de la poitrine et je vais le voir.

Lui (enlevant sa cravate) : bonsoir.

Je lui fais un sourire et je fonce dans ses bras.

Moi : bonsoir.

J'inspire bien son parfum, comme chaque fois que je lui fais un câlin.

Lui : tu vas bien ?

Moi : oui et toi ?

Lui : le boulot me prend la tête.

Moi : je te comprends. C'est aussi le cas pour moi. Au fait tu connais un Giles Ekekang ?

Lui : non pourquoi ?

Moi : il a orchestré la destruction de ma cargaison de piment.

Lui (choqué) : comment est-ce possible ?

Je lui raconte ce qui s'est passé et il donne des solutions.

Moi : ah mais c'est certain qu'il va le payer.

Il regarde l'heure sur sa montre et :

Lui : tu veux que je m'en charge ? On parle quand même d'une cargaison là.

Moi : laisse tomber. Tu es déjà préoccupé par autre chose. Je sais quoi faire.

À vrai dire je ne sais pas exactement quoi faire mais je vais m'en charger toute seule.

Je l'invite à prendre sa douche et me rejoindre en bas pour dîner.

*Dans la tête de Melanie*

Je prends la température de Keyna et je vois qu'elle fait de la fièvre.

Je prends mon téléphone et j'appelle Martin. C'est mon premier réflexe car je sais qu'il ne va pas dormir ici.

Tzs Tzs

Il ne décroche pas, une chose qui m'énerve.

Alors que je tourne la tête pour prendre une serviette, la petite dame se met à convulser.

Oh non pas ça !

Je la soulève et je crie tellement fort que sa grande sœur sort de sa chambre pour m'aider.

Ensemble on descend les escaliers jusqu'à ma voiture.

Je démarre et je fonce aux urgences.

Je m'assure qu'on la prenne vite en charge et une fois que la situation se stabilise on m'explique que ce n'est rien de grave.

Le médecin de garde m'explique que plusieurs enfants convulsent.

*Dans la tête d'Eliane*

Je suis à table avec Martin lorsque son téléphone sonne.

Lui : allô ?

Lui (après la réponse de la personne) : pardon ? Je ne t'entends pas bien.

Il ouvre grand ses yeux et :

Lui : je démarre !

Je le regarde, confuse.

Il raccroche et :

Lui : Kenya convulse.

À ce moment mon cœur se pince. Une partie égoïste de moi veut qu'il reste ici car la petite est déjà avec sa mère. Mais je ne dis rien.

Il se lève et dépose une bise sur la joue droite avant de monter chercher sa clé.

Je le revois quelques minutes plus tard, vêtu d'un ensemble jogging et pull.

Moi : fais moi signe.

Lui : ok.

Je le regarde sortir de la maison et je laisse ma tête tomber vers l'arrière.

Que dire ? Je suis fatiguée ? La journée a été difficile à gérer ?

Je perds l'appétit alors je me lève à mon tour et je me rends dans la chambre laissant la gouvernante s'occuper de débarrasser la table.

*Dans la tête de Melanie*

Je suis de retour à la maison avec la petite et derrière moi Martin se gare.

Il vient vers nous et il soulève la petite jusqu'à sa chambre.

Je les rejoins dans cette pièce et je le regarde contempler cette dernière.

Lui : qu'est-ce qu'il a dit ?

Je lui explique ce que le médecin m'a dit et il acquiesce.

Lorsqu'elle se tourne on décide de la laisse dormir.

Lui (devant la porte) : ça va ?

Je le regarde et je le prends dans mes bras.

Moi : j'ai eu peur.

Lui (me serrant dans ses bras) : tout va bien.

Moi : tu peux rester ici ? S'il te plaît ? Je ne peux pas rester seule avec les enfants ce soir.

Il me regarde dans les yeux et il accepte.

Je suis contente.

Je sais que Martin aime beaucoup ses enfants et personne ne passe avant ses filles.

De plus je trouve que sa place c'est ici et nulle part ailleurs.

Je dépose ma main sur son dos et ensemble on se rend dans notre chambre conjugale.

*Dans la tête d'Eliane*

Tzs Tzs

J'entends le bruit de ma sonnerie mais je suis trop fatiguée pour répondre.

Je reste sous la couette et je continue de dormir.

Bip Bip Bip

J'ouvre les yeux et je vois qu'il est 6h00.

J'arrête l'alarme et je touche le côté gauche du lit. Il n'y a personne.

Je me redresse et :

Moi : chéri ?

Personne ne répond alors je prends mon téléphone avant d'aller me soulager.

3 appels manqués de Martin.

À ce moment je comprends qu'il n'est pas rentré.

Je vais m'asseoir sur les toilettes le temps de méditer et quand je trouve la force en moi, je me lève et je vais en cabine prendre ma douche.

Mon cœur est serré. Impossible de nier les faits. Je réalise que sa première famille passe avant tout. J'en avais bien conscience mais la réalité est un rappel qui blesse.

Aujourd'hui j'opte pour une robe rouge Mango, des escarpins noirs de 15 cm et un sac à main LV.

Maquillée, parfumée, je quitte mon domicile en direction de mon bureau. Ce matin je vais attaquer les choses différemment.

Je commence par faire des recherches sur Giles Ekekang et j'ouvre grand les yeux lorsque je découvre le visage de ce monsieur.

Je l'ai vu hier au port.

C'est donc lui ?

Je me documente sur sa vie et j'apprends qu'il était major de promo à l'université. Il a également tout plaqué pour récupérer cette entreprise.

Enfin bref, je décide de trouver une stratégie pour taper fort, comme il l'a fait.

A travers mes gars j'envoie un de renseigner sur les jours de livraison. Puisqu'il pense qu'il est possible de s'en prendre à une femme et bien je vais lui montrer ce dont je suis capable.

Après ce coup de fil je décide d'aller sur whatsapp et en allant voir les statuts je vois celui de Martin.

Il s'agit d'une vidéo de Mélanie et les petites entrain de prendre le petit déjeuner chez Paul en ville.

Cette vidéo me fait de la peine pourtant je clique sur la suivante. On y voit Mélanie sourire et on l'entend lui dire : « mon cœur attention à ton café. Tu vas le verser » et lui qui lui dit qu'il a vu.

Puis il y a une photo des quatre. Je suppose qu'elle a été prise par un serveur de l'enseigne.

Je sors de l'application, je dépose mon téléphone et je plonge ma tête dans mes dossiers.

J'ai à peine le temps de réaliser ce qui se passe que je vois Martin dans mon bureau.

Je le regarde sans rien exprimer.

À vrai dire je ne sais même pas quoi penser de sa venue dans mon bureau. Il a un bouquet de fleurs dans sa main droite et un téléphone dans la main gauche.

Lui : bonjour.

Il se rapproche de moi et avant qu'il ne me touche je le bloque.

Moi : je travaille.

Lui : je t'ai appelé trois fois la nuit dernière pour t'informer.

Moi : j'ai beaucoup de boulot aujourd'hui.

Lui : je suis désolé.

Moi : comme toujours.

Lui : ma fille ne se sentait pas bien. Tu aurais souhaité que je reste avec toi ?

Je le regarde et je n'ai tellement pas la force me prendre la tête que je ne dis rien.

Lui : il fallait que je reste là-bas. Elle aurait pu rechuter dans la nuit. Eliane il s'agissait de la santé de la petite. Je ne suis pas partie pour le plaisir.

Je repense aux statuts que j'ai regardé et un son m'échappe de la bouche « huuummmm »

Lui : je suis désolé si cela t'a fait du mal.

Moi : je dois travailler.

Il me regarde et :

Lui : tu souhaites que je te laisse ?

Je le connais. Il joue avec les mots en espérant que je lâche prise.

Moi : oui.

Lui : tu es sûre ? Je suis venue ici pour te voir. J'ai annulé un rendez-vous important pour venir ici.

Moi : tu aurais dû te rendre à ce rendez-vous.

Lui (agacé par ma réponse) : ok.

Je peux le laisser partir comme ça mais je ne vais pas pouvoir travailler comme il se doit.

Moi : sachant que je n'ai pas répondu parce que je dormais tu aurais pu venir tôt à la maison. Je ne sais pas, aller prendre le petit déjeuner avec moi. Tu aurais pu venir au petit matin. Tu aurais pu faire tellement de choses pour couvrir la plaie mais tu n'as rien fait. Je vais sur whatsapp et je vois quoi ? Des vidéos de ta petite famille et toi.

Lui : je ne dois plus prendre le petit déjeuner avec Mélanie et les enfants ? Sachant que la petite a fait une crise la veille ? Tu penses que c'est mal agir en tant que père et époux ?

Moi (très calme) : tu sais quoi ? Sors de mon bureau.

Il me regarde dans les yeux et :

Lui : il va falloir que tu comprennes que je ne t'ai pas mis la corde au cou. Je fais ce que je peux pour maintenir ma vie stable. Si c'est trop te demander et bien je ne sais pas quoi te dire.

Il jette le bouquet de fleurs à la poubelle et sort du bureau.

Quel culot !

Je bouillonne tellement que je n'arrive pas à travailler. Soit c'est moi qui suis dingue soit je ne sais pas.

Mais je n'ai pas d'autre choix, je dois prendre quelques appels pour m'assurer de la fluidité de mes transactions.

*Dans la tête de Martin*

Il est 17h et je respire enfin !

Je viens de finir avec le journaliste qui nous faisait du chantage.

Je ne pouvais pas attendre Martin pour agir. Je lui ai remis 5.000.000 fcfa pour qu'il bouche toutes les histoires de ce genre cette fois et à l'avenir dans sa rédaction.

« notre problème est réglé » j'envoie ce message à mon mari avant d'aller faire quelques courses rapide pour la maison.

Ting

« tu gères chérie. Je serais à la maison ce soir. »

Je lis ce message et je me pose des questions.

Normalement il devait dormir là-bas aujourd'hui mais bon tant mieux.

Je prends ainsi des crevettes pour lui avant de passer en caisse.

Une fois que tout est chargé dans le véhicule, je démarre en direction de la maison musique forte pour profiter de chaque parole.

Moi (chantant) : tu pensais que tu pouvais mais une autre était là avant toi...oui une était là avant toi...

Après 27 minutes de trajet le gardien du soir m'ouvre le portail.

Je lui fais signe de me suivre une fois le portail fermé car il doit descendre les courses et les déposer à la cuisine.

Je demande à la gouvernante de nous faire un bon repas tandis que je vais prendre un bon bain pour me détendre de cette longue semaine.

*Dans la tête d'Eliane*

Tzs Tzs

Moi : allô ?

La personne : oui madame j'ai une bonne piste pour vous. Une cargaison sera en route pour la capitale ce soir.

Moi : occupe toi de cette dernière.

Je raccroche en ayant au moins cette satisfaction de la journée.

Je range ma tablette dans le sac, je prends mes clés et je rentre chez moi.

Alors que je suis en chemin je reçois un appel sur whatsapp.

Tzs Tzs

Moi (connecté à la voiture) : oui ?

La personne : hellooooo.

J'ouvre grand les yeux et un sourire s'affiche sur mon visage.

Moi : Edna !

Je suis trop contente d'entendre sa voix.

Elle : je suis à Libreville là.

Moi : ah mais oui tu devais arriver cette semaine c'est vraie.

Elle : je t'épargne ma colère.

Je m'excuse de ne pas avoir rappelé toutes les fois où elle m'a demandé de le faire. J'étais tellement à l'ouest ces derniers temps.

Edna c'est une très bonne amie à moi. C'est la seule avec qui j'ai gardé le contact après le lycée. Nous sommes certes par les meilleures amies du monde mais je l'aime beaucoup.

Elle a toujours été là pour moi quand il fallait, enfin quand je faisais appel à elle bien évidemment.

Ça fait quasiment 1 an qu'on ne s'est pas vraiment vu car je sais qu'elle faisait une cure loin des réseaux sociaux.

Moi : alors tu es venue quand ?

Elle : ce matin.

Sa voix apaise soudain mon cœur.

Moi : j'ai beaucoup de questions mais je conduis donc ça ne va pas le faire.

Elle : bah qu'est-ce que tu fais ce soir ?

Je ne sais pas si Martin va passer la nuit à la maison comme il devrait alors je lui propose plutôt demain.

Elle : parfait ! Bon je te laisse je vais manger une vosgienne.

-Vosgienne : pizza populaire au Gabon-

Moi (rigolant) : ça se voit que tu viens d'arriver !

Elle : fais moi signe demain. Je n'ai rien à faire alors ça ne me dérange pas.

Moi : ok.

Je coupe l'appel et ça tombe bien parce que je suis déjà à la maison.

Je descends de mon véhicule et je vois que j'ai reçu un message de Martin.

« Je ne vais pas rentrer cette nuit. »

Je retourne sur whatsapp et je rappelle Edna.

Elle : allô ?

Moi : on sort prendre un verre ?

Elle : euuuh mais ?

Moi : j'ai changé d'avis. Ça te dit toujours ou pas ?

Elle : oui, je mange et je me prépare. Tu sais où on ira ? Je mets des talons ou une basket ?

Moi : ce qui te fait plaisir.

Je coupe l'appel et je vais prendre ma douche.

Je suis très frustrée depuis un moment. J'ai envie de crier pour sortir ce que j'ai à l'intérieur de moi mais je n'y arrive pas non plus.

Alors que je garde tout dans mon ventre et je dois avouer que je ne peux pas continuer comme ça.

Enfin bref après ma douche j'opte pour une tenue que ma mamie m'a acheté au marché récemment.

Une robe que j'ai négligé au début car je l'a trouvait ringarde.

Mais je décide de la mettre car je suis d'humeur à oser ce soir !

Je l'enfile, je me parfume, je texte Edna pour lui dire que j'arrive et je prends de l'argent dans une enveloppe.

25 minutes plus tard je suis devant son portail et j'attends. C'est bien ça le problème de cette femme. Elle n'est jamais prête à l'heure indiquée.

Tzs Tzs

Moi : allô ?

La personne : oui madame je vous appelle pour vous dire que c'est bon.

Moi : parfait !

Je raccroche et je me mets davantage en condition pour profiter de cette soirée.

10 minutes plus tard Edna sort de chez avec le plus grand des sourires et elle se rapproche de mon véhicule.

Je déverrouille les portières afin qu'elle monte et je fais mine de ne pas être contente.

Manque de bol, sa joie est contagieuse.

Elle : je suis désolée, je cherchais un talon confortable.

Moi (pas du tout convaincu) : ouais c'est ça !

Je mets ma ceinture, je démarre et je conduis en direction d'un endroit qui vient d'ouvrir et dont on parle beaucoup.

Elle : alors qu'est-ce que tu deviens ?

Moi : je suis là. J'apprends à embrasser le pays bien que cela ne soit pas du tout facile.

Elle : belle voiture, je vois que tu gères.

Je rigole et :

Moi : merci.

Elle : je vais faire descendre ma voiture ici. Je n'ai pas la force de dépenser pour une voiture.

Moi : bonne idée.

Étant donné qu'elle n'habite pas loin du lieu je me gare à après 10 minutes de trajet.

Elle : il y a du monde hein.

Moi : j'entends les gens parler de cet endroit mais c'est la première fois que je viens. Je sais juste que c'est sélectif.

Elle : eh bah dis donc !

Les marques de véhicules que je vois en disent long sur les personnes qui s'y trouvent à l'intérieur.

Moi : j'espère qu'il ne fallait pas réserver.

Le portier nous fait entrer et une fois à l'intérieur une jolie jeune demoiselle s'occupe de nous.

Nous : bonsoir.

Elle : bienvenue ! Alors vous avez une réservation ?

Moi : non.

Elle : alors ça va être un peu compliqué car le vendredi nous prenons principalement les réservations.

Au moment où elle parle un monsieur se rapproche de nous et touche l'épaule d'Edna.

Elle se tourne et elle lui fait un grand sourire.

Ils se font deux bises et :

Lui : mais tu es venue quand ? C'est un plaisir de te savoir au Gabon.

Elle (souriante) : ce matin et je suis déjà dehors.

Lui (me regardant) : bonsoir.

Moi : bonsoir.

Lui : vous avez une réservation ?

Edna : non c'est la première fois qu'on vient.

Lui : euh

Il regarde la dame qui s'occupait de nous renseigner et il lui dit de s'occuper de ceux qui viennent de rentrer.

Lui : suivez-moi.

On le suit et il nous installe sur sa table VIP.

Edna : j'espère qu'on ne te dérange pas hein ? On peut aller ailleurs.

Lui : non ça va.

Moi : merci.

Il nous fait un sourire et se déplace.

Moi : il est sympathique.

Edna : c'est un ancien dragueur.

Moi (rigolant) : pas très ancien apparemment. Je suppose que nous sommes ici parce qu'il veut encore quelque chose ?

Elle : on va boire gratuitement et c'est tout.

Moi : tu n'as donc pas changé.

Quelques minutes plus tard une serveuse vient vers nous avec une bouteille de champagne : Veuve Clicquot.

Je la surveille pendant qu'elle nous sert et lorsqu'elle s'en va je regarde Edna.

Elle : merci.

Moi : alors qu'est-ce que tu deviens ?

Elle me montre sa main et :

Moi : euuuh

Elle : célibataire !

Moi : comment ça ?

Je sais qu'elle s'était fiancé. Elle m'avait personnellement appelé pour me le dire.

Elle : les foyers où c'est toi qu'on veut épouser mais tu vis une polygamie sous marraine ce n'est pas mon fort. J'étais celle que les gens connaissaient mais il fréquentait d'autres femmes Eliane. Les maladies, tout ça, non non je ne suis pas désespéré.

Moi : du coup tout a été annulé ?

Elle : oui je t'avais dit que je devais me marier l'année prochaine n'est-ce pas ? J'ai tout annulé.

Moi : tu tiens le coup ?

Elle : je n'ai pas d'autre choix. Je préfère être seule plutôt que savoir que si monsieur n'est pas avec moi il est avec Victoria, Amélie ou Marie. C'est trop pour moi.

Je la regarde et je lui fais un sourire parce que c'est ce que moi je vis avec Martin.

Elle : je me suis préparée à le voir à Libreville mais c'est terminé donc rien ne se passera.

Edna vivait une relation à distance. Elle à Paris et son ex fiancé à Libreville.

Moi : du coup tu es là de manière définitive ?

Elle : oui.

Moi : ok.

Elle : et toi ? Il n'y a pas un bel homme qui te fait la court ?

Comment lui dire ?

Moi : je suis marié.

Elle ouvre grand ses yeux et :

Elle : pardon ? Et je n'étais pas invitée ? Mais elle est où ta bague ?

À mon mariage coutumier il y avait très peu de personnes. Je n'ai pas osé invité les amies car je ne voulais pas être mal à l'aise. Il n'y avait que ma famille et même à ce niveau j'ai fait un tri.

Je lui raconte brièvement la situation et :

Elle : mais non Eliane tu n'as pas accepté ça ?

Moi : je l'aimais déjà contrairement à ce qui se dit sur moi.

Elle : mais Eliane l'amour ne suffit pas et je suppose que maintenant tu l'as compris.

Je la regarde et :

Elle : quand je pense que j'ai quitté ce toto pour ne pas avoir une rivale à temps plein.

Moi : c'est la vie.

Elle : ohlala Eliane ! Je n'imagine pas ton quotidien mais bon assez parler de nos vies. Buvons ce champagne.

On trinque à la vie et chacune à son tour sirote sa coupe.

« mais non Eliane tu n'as pas accepté ça »

Cette phrase me revient et je la regarde.

Moi : tu me juges ?

Elle : pardon ?

Moi : non rien.

Elle dépose sa main sur ma cuisse droite et :

Elle : je ne suis pas pour ce genre de chose mais si ça te convient qui suis-je pour te juger ?

Moi : ok.

Je sirote à nouveau ma coupe et lorsque je tourne ma tête je vois sa connaissance prendre une femme dans ses bras.

Il me semble être un chaud lapin celui-ci.

Je profite de cette soirée, la bonne musique.

Alors que je cherche mon paquet de chewing-gum je réalise qu'il n'est pas dans mon petit sac.

Moi (à Edna) : j'arrive je vais prendre quelque chose dans la voiture.

Elle : tu veux que je vienne avec toi ?

Moi : non ça va en plus il y a sans doute du monde dehors donc je vais gérer.

Je me lève et je sors du pub.

*Dans la tête de Melanie*

Un vendredi comme je les aime.

Mon époux est près de moi sur le lit. On regarde un film sur Netflix avant de s'en dormir.

Je dis qu'on regarde un film mais c'est surtout lui qui le regarde.

Moi je n'arrête pas de le contempler.

Lui (levant sa tête) : tu vas bien ?

Moi : oui oui.

Je lui présente mes lèvres afin qu'il me fasse un baiser mais il fait mine de ne pas me calculer.

Je tire son visage en rigolant et :

Moi : tu perds tes bonnes habitudes Mr Onanga.

Il me fait un sourire et dépose un bisou sur mon bras.

*Dans la tête d'Eliane*

Alors que je descends de la voiture, j'entends un monsieur crier au téléphone.

Lui : mais comment c'est possible ? Vous vous débrouillez à faire acheminer le tout à Libreville je ne veux rien entendre !

Il raccroche et :

Lui : putain !

Quand je prête attention, je réalise que c'est lui, le tintin qui s'en est pris à mon piment.

Quelle satisfaction waouh !

Je ferme ma voiture et je retourne profiter de ma soirée.

J'ai de quoi passer un bon

            
            

COPYRIGHT(©) 2022