Les portes du destin
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Chapitre 5 Les portes du destin

Chapitre 5 : les règles

« J'en ai marre de toi. Tu ne fais absolument rien de ta vie »

« Ta petite soeur au moins rapporte de l'argent. Toi tu ne sers à rien »

« Tu es un homme »

Je rentre à la maison et j'entends ma mère gronder mon frère.

Je dois avouer que je suis assez surprise. Ma mère ne le gronde quasiment pas. C'est son enfant préféré et elle ne s'en cache pas. Ça ne me dérange pas et pour dire vrai c'est son choix.

J'hésite à rester à la terrasse car je n'ai pas envie de passe au salon pendant qu'elle crie sur lui.

Mais quand j'entends Léon crier sur elle je décide de rentrer.

Moi : Léon ne fait pas ça, c'est ta mère.

Lui : une mère qui passe son temps à me dire que je ne sers à rien ?

Moi : je ne veux pas rentrer dans votre dispute mais ne crie pas sur elle s'il te plaît.

Je le regarde dans les yeux avant de dire bonsoir à ma mère et rentrer dans ma chambre.

Je ne suis pas d'humeur.

Patrick a été très bizarre avec moi tout le long du trajet. Il m'a pourtant assuré que je n'étais pas la raison de sa colère alors je n'ai pas compris pourquoi il a été aussi silencieux.

Il m'a déposé devant le portail et m'a souhaité une bonne soirée et il est parti.

Je n'ai pas souhaité insister car je ne l'ai jamais vu dans cet état.

Je me débarrasse de cette perruque rose, je vais prendre ma douche et quand je reviens dans la chambre je compte l'argent qu'il me reste : 250.000 fcfa en espèce.

J'ai ouvert un compte le mois dernier. J'y ai déposé de l'argent afin de faire des économies.

Il est vrai qu'en ce moment j'ai de l'argent assez souvent mais je ne suis pas certaine d'en avoir toute ma vie. Après tout, je n'avais rien avant donc autant me protéger.

Ting *bruit message*

« Une partenaire doit être capable de détecter ce qui ne va pas chez la personne qui partage sa vie. Je m'attendais à plus d'intérêt de ta part. Comme moi lorsque je ne te sens pas dans ton élément. »

Je lis son message et je ne sais pas pourquoi mais il me fait sortir hors de moi.

A quoi est-ce qu'il joue ? J'étais près de lui quelques minutes plus tôt et je lui demandais ce qui n'allait pas. Monsieur ne m'a absolument rien dit et c'est pour le faire ce genre de message ? Il a quel âge ?

Franchement sa réaction m'énerve vraiment.

Ting

Je regarde mon téléphone et je vois qu'il s'agit d'Olive.

« Bonsoir Ada Léa est-ce que tu peux m'appeler stp ? »

Je lance automatiquement l'appel et après deux sonneries elle décroche.

Elle : allô ? Bonsoir Ada Léa, merci pour ta réactivité.

Moi : bonsoir Olive, qu'est-ce qu'il y a ? Ta voix m'a l'air bizarre. Tout va bien ?

Elle : ah oui, désolée si je t'ai fait peur. En fait il y a un événement important demain et on recherche absolument une serveuse. Je sais que ces derniers temps tu n'es pas intéressée à l'idée de faire ce travail mais j'ai quand même pensé à toi.

Moi : hum je ne sais pas si je suis intéressée.

Elle : du coup ?

Moi : pour 20.000 fcfa ?

Elle : oui.

J'ai envie de dire non mais je lui dis oui.

Pourquoi ? J'aime travailler. Ça fait un moment que je ne travaille plus parce que Patrick me donne des enveloppes mais je refuse d'être esclave de cet argent.

Je me rappelle des jours où je cherchais ne serait-ce que 5000 fcfa en vain.

Après tout je n'ai rien à faire demain.

Elle : ok d'accord, on ira ensemble si tu le souhaites. J'ai également été prise pour cet événement.

Moi : quelle heure ?

Elle : c'est pour un brunch professionnel donc on doit être sur place à 9h et je pense qu'on finira vers 16h.

Moi : ok, à demain, bonne nuit.

Elle : à demain bisous.

Je raccroche et je laisse mon téléphone en charge sur le chevet de lit pour aller me faire à manger à la cuisine.

Léon (entrant à la cuisine) : parfois j'ai envie de me casser de cette maison.

Lui et moi savons qu'il est impossible qu'il parte de cette maison sans travail.

Mais je ne veux pas casser l'ambiance alors je ne dis rien de méchant.

Moi : ça va aller.

Lui : non mais elle me prend trop pour un vaut rien, ça m'énerve vraiment Ada Léa.

Moi : il faut juste que tu lui montres de quoi tu es capable. Tu sais, je suis dans une agence d'hôtesse où il y a aussi des hommes. Si tu veux je peux demander à Olive de t'aider à rejoindre l'équipe de base. Moi je viens aider quand il manque des gens mais de base il y a une équipe faite.

Lui : je vais y réfléchir.

J'ai envie de lui dire : « a quoi veux-tu réfléchir ? Tu n'as pas de boulot bon sang » mais je ne dis rien. Personne ne va détruite mon humeur du soir.

Je fais une tasse de lait avec des céréales puis je vais me coucher.

le lendemain -

Il est 13h et le brunch a commencé depuis deux heures avec du retard.

Alors que je me dirige vers la responsable je l'écoute parler de l'arrivée de Patrick Jacobin.

À ce moment précis les yeux s'ouvrent grands.

Qu'est-ce qu'il fait ici ? Pourquoi est-ce qu'il est à tous les événements importants du pays ?

Je ne pensais absolument pas le voir ici.

J'aurais peut-être dû m'en douter en voyant les hommes influents qui sont présents à cet événement.

La responsable (au téléphone) : j'ai limite envie d'aller le servir moi-même. Tu sais la dernière fois on a échangé quelques mots. Oh il est trop beau c'est pas possible.

La responsable (après la réponse de la personne) : non il ne faut pas croire ceux qui se demandent s'il est gay. J'ai vu dans son regard qu'il aime les femmes. En fait je pense juste qu'il est très discret. Mais tu sais je comprends totalement. J'imagine bien que les femmes veulent être avec lui pour sa beauté et son carnet d'adresse. Il doit en avoir conscience et c'est pour cela qu'il est sur ses gardes.

Olive revient vers nous avec un plateau et :

Elle : qu'est-ce que tu fais ? Il y a des gens qui viennent d'arriver. J'ai besoin d'un coup de main.

Je l'accompagne récupérer les nouveaux plateaux et lorsqu'on revient j'entends encore la responsable parler.

La responsable : je vais essayer d'échanger avec lui. Il est assez ouvert je pense.

Bref je me déconnecte complètement de ce qu'elle dit car je suis ici pour travailler.

Je dois avouer que ça m'a fait quelque chose au cœur.

Serait-ce de la jalousie ? Possessivité ? Je ne sais pas exactement mais sans doute un des deux.

Olive : il est là.

Moi : qui ?

Olive : Patrick Jacobin. C'est mon crush du moment.

Un crush = une personne pour qui on a le béguin.

Moi : tu n'abuses pas un peu ?

Elle : shut il ne faut pas qu'on écoute notre conversation.

Je rigole et malgré moi je sors avec les plateaux.

Tout se passe bien.

Je suppose qu'il ne m'a pas vu, tant mieux.

Je fais tout pour ne pas sortir par la suite, je rempli les plateaux et je les remets aux autres.

Aux environs de 15h je cherche la responsable car quelqu'un demande après elle.

Alors que je vais à l'extérieur pour la chercher je la trouve entrain de sourire bêtement devant Patrick.

Mon cœur se serre mais je me rapproche d'eux.

Moi : excusez-moi madame le responsable du lieu demande à échanger avec vous.

Patrick me cherche du regard mais je l'évite complètement.

Je retrouve vite avec les autres et je travaillé jusqu'à la fin de mon service.

Lorsque je perçois mon salaire je décide de partir seule étant donné qu'Olive veut faire une virgule ailleurs.

En passant par le parking je tombe sur les derniers invités.

Pourquoi les riches aiment autant discuter ? C'est pas croyable !

Je prends un taxi et je rentre chez moi.

Étonnamment, je vois la voiture de l'aide de camp de Patrick devant le portail.

Je me rapproche de lui et :

Lui : faites un message à monsieur Jacobin.

Je le regarde sans trop comprendre la raison pour laquelle il est chez moi.

Moi : tu es ici pour quelle raison exactement ?

Lui : vous devez faire un message à monsieur Jacobin.

Moi : pour lui dire quoi ?

Lui : que vous êtes à la maison.

Moi : ok.

Il démarre son véhicule et il s'en va.

Euuuuuuuuuuuuuuuuuuuh

Enfin bref je rentre dans la concession et je vais prendre ma douche avant de me poser au salon devant la télé.

Une heure plus tard je décide de faire ce que son aide de camp m'a demandé de faire.

« bonsoir, je suis bien arrivée à la maison. »

Je vois qu'il a lu le message aussitôt mais je n'ai aucune réponse.

20 minutes plus tard je reçois un appel de sa part et je décroche :

Lui : allô ?

Moi : bonsoir.

Lui : qui ?

Moi : bonsoir mon tout.

Lui : tu peux me dire ce que tu faisais à cet événement ?

Moi : je travaillais.

Lui : tu es sérieuse ? Je ne te donne pas suffisamment d'argent ? Tu en veux plus ? Dis-moi ce que tu gagnes en travaillant un jour ? Allez vas-y dis-moi que je te donne cette somme immédiatement.

Moi : mais pourquoi tu prends les choses ainsi ?

Lui : je ne suis pas d'accord avec toi.

Je regarde autour de moi car je ne comprends pas sa réaction.

Lui : je ne veux plus que tu travailles dans ce genre d'endroit.

Moi : je l'ai fait pour une raison.

Lui : tu vaux mieux que ça.

Moi : je ne sais pas ce qui se passe de ton côté ces derniers jours mais tes réactions sont excessives et elles me dérangent beaucoup.

Lui : tu m'aimes ?

Moi : mais il n'y a aucun rapport.

Lui : parce que moi je t'aime.

Mon cœur bat.

C'est la première fois qu'un homme me le dit et quel homme ?

QUEL HOMME ? PATRICK JACOBIN !!!

À ce moment je baisse mes armes et je ne sais pas pourquoi mais je m'excuse de l'avoir offensé en agissant à sans lui en parler en amont.

Lui : je veux juste que tu me dises certaines choses. Nous sommes une équipe bébé. J'ai besoin de savoir ce que tu fais et quand tu le fais. Ce n'est pas une manière de te contrôler. C'est une manière de te protéger. Quand je sais ce que tu fais je sais comment aménager mon emploi du temps au cas où quelque chose t'arrive. C'est pour toi que je te demande de m'informer. Aide-moi à t'aider. C'est tout ce que j'attends de toi. Je veux que tu sois une partenaire parfaite pour moi.

Moi : aucun humain est parfait pourtant.

Lui : je sais, mais je veux que tu sois parfaite pour moi. Tu n'es pas loin de l'être. Il faut juste que tu apprennes à me faire confiance. Il faut que tu suives ce que je te dis car je le dis pour toi. Tu es jeune et tu ne comprends pas certaines choses. Prends-moi comme un homme qui veut te montrer la vie.

Moi : ok.

Lui : qui ?

Moi : on mon tout.

Lui : voilà, c'est mieux.

Tout d'un coup je me sens mieux. Je n'osais pas me l'avouer mais je n'étais pas dans mon état ce matin car je n'étais pas en contact avec lui. Je ne sais trop à quel moment je suis devenue aussi sensible à ce genre de chose mais waouh l'amour c'est quelque chose d'incroyable.

Lui : tu te rappelles de ce dont je t'ai parlé le mois dernier ? La possibilité de découvrir de nouvelles choses en couple ?

Moi : oui.

Lui : tu es prête pour vivre cela ?

Moi : je ne sais pas.

Lui : j'ai besoin d'une réponse.

Moi : oui pourquoi pas.

Lui : mais avant je veux savoir c'est quoi ton fantasme ?

Moi : je ne sais pas si j'en ai un.

Lui : comment ça ?

Moi : je ne sais pas. Je ne me pose jamais la question. J'ai tout commencé avec toi. Tout ce que je sais faire c'est grâce à toi. Et toi ? C'est quoi ton fantasme ?

Lui : il faut que je te le montre. Je ne peux pas te le dire au téléphone. D'ailleurs si tu veux je vais te le montrer la prochaine fois.

Moi : ah oui ? Ok.

Lui : j'ai hâte ! Tu vas aimer je pense.

Moi : je te fais confiance mon tout.

Lui : tu m'as arraché un sourire.

Moi : c'était le but.

Je te laisse je dois continuer de bosser.

Moi : à cette heure ?

Lui : oui.

Moi : ok à plus.

Lui : je vais te faire un message avant de dormir. Prends soin de toi bébé.

Moi : ok.

Je coupe l'appel et je reste comme ça pendant quelques secondes.

Juste le temps de reprendre le contrôle de mes émotions après cette journée.

-Quelques jours plus tard-

Je viens de vivre une scène embarrassante.

Waouh je me rends compte jour après jour du succès de Patrick Jacobin auprès des femmes.

Elle faisait tout pour attirer son attention tandis que lui il ne voulait absolument pas échanger avec elle.

J'étais dans la voiture et je regardais la scène sans trop savoir quoi faire.

J'avoue qu'au départ j'ai eu un petit pincement au cœur car la femme est très jolie. Elle a des formes généreuses en plus d'avoir un certain charisme. Elle me rappelle d'ailleurs la responsable de l'agence d'hôtesses. Celle qui a également un béguin pour mon tout.

Alors qu'il se tourne, elle lui fait un grand sourire.

La scène est gênante.

Peut-être parce que je sais qu'il n'est pas intéressé.

Ça se voit sur son visage. Il est gêné.

Le chauffeur déverrouille les portières quand Patrick revient vers nous et :

Lui (montant) : coucou bébé.

Moi : l'expression de ton visage me fait rire. Tu as du succès.

Il tire ma bouche vers lui et :

Lui : mais je veux avoir du succès auprès de toi.

Je lui fais un bisou mais il n'est pas de cet avis.

Il m'embrasse pendant 10 secondes avant de se détacher de moi.

Lui : ça va mieux ?

Moi : bof je tiens le coup.

Lui : moi je suis là pour toi bébé.

Il dépose ses mains sur ma cuisse droite et me regarde dans les yeux.

Lui : tant que je suis là pour toi le reste n'a pas tant d'importance.

Je me suis pris la tête avec ma mère.

Je la trouve très injuste parfois. J'ai beau faire certaines choses pour la maison et pourtant elle n'est pas reconnaissante.

Elle ne se demande même pas où je trouve soudainement tout cet argent, comme une mère normale.

Elle m'a demandé de lui prêter de l'argent pour la troisième fois et je lui ai dit que je n'avais pas car je sais qu'elle utilise cet argent pour son nouveau copain.

Je refuse d'aider cet homme qui me paraît aussi inutile que mon frère.

Je n'ai pas trop de choix quand il s'agit de mon frère car il partage le même sang que moi et j'ai de l'amour pour lui.

Mais cet homme je le connais à peine depuis quelques mois.

Elle me ment en me disant que c'est pour régler ses dettes mais je sais que c'est faux !

J'ai réglé ses dettes la dernière fois lors de mon premier prêt.

À la base je ne voulais pas expliquer le problème à Patrick sauf qu'elle m'a mise à la porte tout à l'heure parce que je lui ai dit en face que si c'était pour cet homme alors NON.

Lui : chez moi c'est chez toi.

Moi : merci.

Lui : en plus tu es habitué à la maison maintenant donc ça va.

Je regarde à la fenêtre et j'essuie la petite larme qui s'échappe de mes yeux.

Je suis reconnaissante car s'il n'était pas là je ne sais pas où j'aurais été. Je ne fréquente pas ma famille élargie. Je n'ai que ma mère et mon frère.

Le reste du trajet se passe dans le silence de mon côté car Patrick passe un appel important.

Après 18 minutes de trajet je découvre sa résidence.

L'architecture est très particulière.

Le mur est grand. Je n'ai jamais vu un mur aussi grand de ma vie.

De l'extérieur on ne voit absolument rien.

Il vit seul à cet endroit. Ses voisins sont assez loin.

Ça change de sa maison de repos où on se voit habituellement.

Je suis assez flattée qu'il m'emmène ici. Je vais en savoir plus sur lui.

Le portail s'ouvre et je vois un un monsieur vêtu de noir rapprocher sa tête de fenêtre. Sur le coup je trouve cela bizarre.

Il a une tablette dans les mains.

Patrick dépose sa main sur moi et :

Lui : tu vas devoir enregistrer toutes tes informations.

Moi : pardon ?

Lui (me regardant droit dans les yeux) : ici c'est pas comme l'autre côté. Je veille davantage à ma sécurité. C'est le même protocole pour tout le monde.

Moi : pourquoi ?

Lui : je suis dans le top 10 des jeunes les plus riches d'Afrique. J'occupe exactement la sixième place. J'ai des entreprises qui rapportent beaucoup d'argent au Gabon et dans différents pays de la sous région. Je peux t'en dire plus mais c'est pour te dire à quel point la sécurité est importante.

Je savais qu'il était riche. À vrai dire ça se voit.

Mais je ne savais pas à quel point.

Je comprends mieux son importance à tous les événements officiels à Libreville.

Pourtant il est simple sur lui. Il est presqu'impossible de lui attribuer autant de titre lorsqu'on le connaît personnellement.

Lui : ne t'en fais pas.

Je descends et je suis le protocole.

Pendant ce temps, il s'en va avec le chauffeur.

Je me sens un peu abandonné et livré à moi-même.

Je suis le monsieur et je prends place dans la salle qui suit la guérite.

Lui : vous êtes bien Mlle Ada Léa ?

Moi : oui.

Lui : vous avez 19 ans ?

Moi : oui.

Il me regarde dans les yeux et :

Lui : sûre ?

Moi : puisque je vous le dis.

Il me regarde de travers et continue de me poser un tas de questions.

Quand je pense que tout est terminé, il me sort un document et :

Lui : je vous laisse lire ce document. Vous devez me le rendre d'ici le

Couché du soleil.

Je prends le document et je sors de la pièce.

Le chauffeur m'attend et me conduit jusqu'à la maison.

Je n'y crois pas !

C'était quoi tout ça ? Je veux juste échanger avec Patrick ! Cet homme était odieux.

Une fois devant l'entrée, je vois une dame qui m'attend avec un sourire.

Elle : bonsoir Mlle Ada Léa, bienvenue.

Moi : bonsoir.

Je suis incapable de lui rendre son beau sourire. Je suis agacée par ce qui s'est passé tout à l'heure.

Elle me conduit jusqu'au escaliers et :

Elle : attendez ici.

Je reste comme ça, en bas des escaliers. Je ne sais pas ce que j'attends mais j'attends.

J'aperçois Patrick et lorsqu'il me voit il descend les marches.

Il s'est changé, je suppose qu'il a pris sa douche.

Lui : bienvenue.

Moi : je t'avoue que je suis assez énervée contre le monsieur qui s'est chargé de récupérer mes informations.

Lui (calme) : je suis désolé.

Moi : il était odieux.

Lui : il est comme ça. Mais il n'est pas méchant. C'est son travail.

Moi : c'est son travail d'être odieux ?

Lui : il le fait pour déstabiliser. Il m'a sauvé de beaucoup de choses.

Je le regarde sans rien lui répondre.

Il dépose ses mains sur mes épaules et il me demande de me calmer.

J'essaie de suivre ce qu'il me dit car dans tous les cas ce qui est fait est fait.

Moi : par contre il m'a posé des questions bizarres.

Lui : lesquels ?

Moi : il m'a demandé si je fréquentais un autre homme. Il m'a demandé ma relation avec ma famille. Il m'a demandé à quel point je tiens à nous. Que des questions personnelles.

Lui : tu tiens à moi à quel point ?

Moi : tu t'y mets aussi ?

Lui : j'ai besoin d'une réponse.

Moi : je tiens à toi et c'est tout ce que tu dois savoir.

Lui : ok.

Il me demande si je souhaite manger et je lui dis oui mais pas tout de suite. J'ai besoin de me rafraîchir avant.

Lui : je t'accompagne dans ta chambre.

Moi : ma chambre ? Je ne vais pas dormir avec toi ?

Lui : non.

Moi : pour quelle raison ?

Lui : je préfère qu'on fonctionne ainsi pour un début.

Moi : tu fonctionnes comme ça avec toutes les femmes qui viennent dans ta vie ou c'est juste moi ?

Lui : je n'ai pas envie d'en parler.

Moi : ok.

Lui : cela te dérange ?

Moi : finalement pas tant que ça.

En y pensant j'ai besoin d'intimité. C'est tout nouveau pour moi.

On marche vers ma chambre et j'écoute la gouvernante échanger avec une personne. Je ne sais pas qui de façon exacte alors je lui demande s'il y a quelqu'un d'autre dans la maison.

Lui : je vais te présenter quelqu'un au dîner.

Moi : ok.

Lui : ton sac est déjà dans ta chambre. Je suis descendu avec quand tu étais à la guérite.

Moi : merci.

Je découvre la fameuse chambre et franchement j'aime beaucoup.

Lui : à tout à l'heure. Je viendrais te chercher.

Moi : euuuh ok.

J'ai l'impression qu'on est pas très libre de circuler comme on le souhaite ici.

Je fais un tour de la chambre puis je vais dans la salle de bain pour prendre ma douche.

Ça change d'avoir de l'eau chaude !

Je suis habitué à l'eau froide car chez ma mère il n'y a pas de chauffe-eau.

Lorsque je termine de prendre ma douche je me rends dans la chambre et je m'enfile un pyjama : ensemble pantalon et chemise de couleur rouge.

Je prends ensuite place sur le lit en attendant qu'il vienne me chercher comme il m'a dit.

15 minutes passent et toujours rien alors je me rapproche de la porte pour l'ouvrir.

Alors que ma porte est entre ouverte, je vois qu'il est pas loin, devant une porte et qu'il échange avec une personne.

Lui : tu dois faire bonne impression on a une invitée ce soir.

Je rentre vite ma tête quand il se tourne.

J'espère qu'il ne m'a pas vu.

Pour le coup je m'en veux d'être aussi curieuse.

5 minutes plus tard, il cogne à ma porte et je ne perds pas de temps avant d'ouvrir.

Moi : enfin ! Je t'attendais.

Lui : on y va.

Moi (me rassurant) : j'ai le droit de sortir de ma chambre comme je le souhaite n'est-ce pas ?

Lui : tu as pris connaissance du document qu'il t'a remis ?

Moi : non il est dans la chambre.

Lui : tu dois le signer il sera là dans quelques minutes pour le récupérer.

Je fais demi tour dans la chambre et je le signe sur le chevet de lit avant de revenir avec.

Moi : c'est bon.

Patrick me demande le document et je le lui remets.

Lui : tu n'as pas le droit de te déplacer comme tu le souhaites. Avant de te déplacer tu dois expliquer pourquoi.

Je le regarde et :

Moi : mais pour quelle raison ? Je suis une adulte.

Lui : c'est pour ton bien. Je n'ai pas envie que quelque chose puisse t'arriver ici sans que je ne sache.

J'ai déjà signé...

Lui : je vais garder ce document quelques temps et si par hasard tu veux partir tu me dis et à ce moment je vais le déchirer ok ?

Moi : pourquoi j'ai l'impression de soudain être sous ton emprise.

Lui : ne vois pas les choses ainsi.

On s'approche de la salle à manger et au bout de la table je vois une jeune femme, très belle.

Elle se lève et nous fait un grand sourire.

Moi : bonsoir.

Elle le regarde et dans ses yeux je perçois un besoin d'approbation avant de me répondre.

Je me demande bien qui ça peut être.

                         

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