Il a été sincère avec moi tout le long de cette année de lycée, me prouvant que le fait que je sois en surpoids n'est pas une raison pour ne pas me faire des amis, ou encore mieux, ne pas tomber amoureuse. Mais là dans cette chambre, alors que la musique bat son plein dans le jardin, je m'apprête vraiment à franchir cette étape avec lui.
_ Je te promets que je ne te ferai pas mal. Me souffle-t-il en embrassant mes lèvres, et je détends un peu mes jambes pour le laisser se glisser entre mes cuisses. Je sens son membre me frôler, et je me raidis directement.
_ N'aie pas peur. Me murmure-t-il en passant la paume de ses doigts sur ma joue, tout en plongeant à nouveau son merveilleux regard dans le mien.
_ Je n'ai pas peur, puisque c'est toi. Lui affirmé-je, essayant de me focaliser dans l'émeraude de ses yeux. Il esquisse un sourire, embrassant mes lèvres tendrement, et je sens son membre pénétrer à l'intérieur de moi doucement. Un son étranglé sort de ma gorge, alors qu'il s'enfonce plus profondément.
_ Je vais y aller doucement. M'assure-t-il une nouvelle fois, me laissant le temps de me remettre du fait qu'il soit vraiment en moi. Mes mains, le long de mon corps, il vient en chercher une pour glisser ses doigts dans les miens, et son bassin commence à bouger doucement sur moi. Chaque mouvement de son membre en moi est étrange, et me fait un peu mal au début. Je dois me mordre la lèvre pour ne pas crier, mais ces cris étouffés en moi changent d'intonation, alors que la douleur commence à s'estomper.
_Han... Han...
Ces sons qui sortent de ma bouche ne veulent pas arrêter, alors qu'il accélère ses va-et-vient et je finis par resserrer mes cuisses contre son bassin, cherchant un plaisir encore plus intense que ce qu'il me donne.
Mon dieu, moi ; Anastasia la grosse avec ses quatre-vingt cinq kilos, j'ai mon premier rapport sexuel avec un des plus beaux mecs du lycée. Je ne rêve vraiment pas, et ses doigts qui serrent plus forts les miens me prouvent que je n'avais pas besoin d'avoir aussi peur.
Chaque goute de sueur qui font des bruits étranges sur nos corps à leur contact est bien réelle. Chaque baiser de sa part, réchauffe mon cœur et mon corps d'un désir encore plus intense que je ne connaissais pas.
Mais voilà, tout ceci était trop beau pour être vrai, car le réveil brutal se fera à peine trente minutes après. La vidéo de ma première fois sur les réseaux sociaux me brisera pour toujours, et me forcera à devenir une femme qui n'a plus aucun respect pour son corps, ni pour ses hommes qui le convoitent.
*************Dix ans plus tard************
Quand nous sortons de l'appartement, je suis surprise par le froid de la nuit. Pourtant, ce genre de chose ne devrait pas me faire un effet pareil, puisque je fais cela depuis plus de cinq ans maintenant. Toutes les nuits, je me balade le long des trottoirs qui longe les endroits les plus chauds de Las Vegas. Bien entendu, je ne parle pas des casinos, mais des endroits où ses hommes sortant avec leur richesse, viennent assouvir leur euphorie les plus coquines avec nous qui ne sommes que des prostituées. Je ne m'en cache absolument pas, et j'assume absolument mon emploi auprès de quiconque viendrait me le demander. Comme ses agents de police qui sont postés au coin de la rue, nous jugeant ou se tapant littéralement une touche quand nous leur faisons notre numéro de charme.
Mais ce genre de choses ne m'atteint pas, contrairement à certaines. Ils sont là, nous reluquant derrière leur portière, la vitre ouverte. Mais aucun d'eux n'aura le courage de venir nous dire en face de dégager de la chaussée.
Mon amie Chanel a du mal ce soir avec ses talons, et je souris en voyant qu'elle s'appuie sur un panneau qui dirige les gens vers le casino le plus proche ; le Nevada. Un endroit propice pour se faire arnaquer en ce qui me concerne, mais qui semble plaire à tous les pigeons qui en sortent et qui nous rejoignent. Je m'allume une de ces longues cigarettes fines et je remonte un peu ma robe pailletée, histoire de montrer mes jambes un peu plus, et attirer un peu les hommes en rut.
_ Tu n'as pas besoin de faire des choses pareilles. Me fait remarquer Chanel, limite levant les yeux au ciel.
_ Je pense que ton bouffon de service ne va pas tarder à apparaitre. Me fait-elle remarquer, tandis que je vois, effectivement la grosse Mercedes noire arriver au coin de la rue.
_ Je pensais qu'il ne viendrait pas ce soir. Lui fais-je remarquer en écrasant ma cigarette, sachant qu'il n'aime pas les femmes qui fument. Je prends le spray dans mon sac au goût framboise, et j'asperge convenablement mon palet, scrutant la voiture se rapprocher.
_ Tu vas encore passer une bonne soirée. Me fait remarquer Chanel, tandis que je range mon spray dans mon sac.
_ Honnêtement, je préfèrerais une bonne partie de jambes en l'air. Lui rétorqué-je avec un sourire salace.
_ Mais la paie est intéressante, alors pourquoi se priver ?! Lancé-je alors que la Mercedes klaxonne arrivant à notre hauteur.
Je lance un clin d'œil à Chanel, et de façon la plus innocente possible, mais ajoutant un air surpris, je me dirige vers la Mercedes aux vitre teintés. Une vitre de l'avant se baisse, et je me penche sur la portière, affichant mon sourire le plus sensuel dans celui du chauffeur.
- Monsieur vous attend. Me lance-t-il sans me regarder, et je souris, en me redressant pour rejoindre la portière arrière.
Comme toujours, il ne se trouve pas sur la banquette arrière, et je m'assois tout en cherchant le chauffeur du regard dans le rétroviseur. Il démarre, évitant tout contact visuel et je m'en amuse en mettant ma ceinture. Mon métier est déjà assez dangereux pour que je meurs bêtement par manque de sécurité. Je décide comme à mon habitude, de me remaquiller. Je sors mon miroir portable de mon sac, et mon rouge à lèvre rouge vif qui me donne des lèvres plus qu'appétissantes d'après mes clients. Il faut dire qu'une métisse comme moi, avec des lèvres charnues comme les miennes ; je me dois de les mettre en valeur.
Tout en passant le rouge à lèvre sur mes lèvres, les écartant un peu faisant apparaitre mes dents blanches ; mon regard se porte vers le rétroviseur et croise le regard du chauffeur.
- Tu sais, on peut prendre quelques minutes. Lui fais-je en passant mon rouge à lèvre sur ma lèvre inférieure avant de faire prendre la forme d'un baiser dans sa direction.
Celui-ci racle bruyamment sa gorge, et j'éclate de rire en comprenant qu'il doit en avoir marre de moi à force. Mais j'ai envie de m'amuser ce soir, de plus son patron n'est pas marrant du tout et j'ai le ventre en feu ce soir. Je tire donc sur ma ceinture pour atteindre son siège, et je place ma main sur le haut de son épaule, la laissant parcourir ce que je peux de son torse avec appétit.
_ Mademoiselle, vous devriez arrêter. Me fait-il la voix me suppliant pourtant de continuer, et je ne suis pas prête de m'arrêter. Je m'avance encore, tirant sur ma ceinture, et je ramène mon autre main la passant de l'autre côté pour caresser sa nuque, glissant dans son cou. Sa glotte me fait comprendre qu'il est déjà totalement à ma merci. Je décide d'enlever ma ceinture, et je me penche le plus possible pour passer doucement ma langue sur son lobe d'oreille.
_ Mademoiselle Ania ! S'exclame-t-il, et je me mets à rire tandis qu'il pile sur les freins derrière une grosse berline qui se trouve devant nous.
_ Vous devriez faire attention à la route ?! Lancé-je amusée en me remettant dans le fond de mon siège, avant de passer ma langue sensuellement sur mes lèvres, alors qu'il me regarde le visage rougit de honte dans le rétroviseur.
Je ne devrais pas faire ce genre de choses, mais je ne peux pas m'en empêcher. J'aime le fait de jouer avec mes atouts auprès des hommes, depuis cette année au lycée qui a ruiné ma vie. Je remets le bustier de ma robe un peu mieux, faisant ressortir ma poitrine tandis que nous arrivons devant Le Hilton ; un hôtel de luxe comme tous les clients qui y séjournent. Dans le cas de mon client semainier, c'est plutôt une garçonnière en ce qui le concerne, puisque ce n'est autre que son hôtel. Je retire ma ceinture, alors que le chauffeur sort de la Mercedes pour venir m'ouvrir la porte. Sans lâcher son regard, je souris en sortant de la voiture pour me frotter contre lui, insérant ma main entre nous, pressant son membre qui comme je le pensais est bien au garde à vous.
_ On pourra peut-être réglé ton soucis quand tu me ramèneras. Lui fais-je en léchant son lobe d'oreilles, et il recule expressément d'un pas, honteux que je fasse cela devant tout le monde.
Je me mets à rire à pleine dents, montrant à toutes ces personnes aisées que leurs regards hautains ne m'atteignent pas. Je ne suis pas là pour me faire aimer, mais bien pour m'amuser en amassant un petit pactole sur mon compte en banque.
En tout cas, c'est comme ça que je me venge de la grosse Anastasia que j'étais il y a dix ans. Car tous les jours en me regardant nue devant mon miroir ; j'insulte celle que j'étais au lycée.
Un jour, j'espère qu'elle disparaitra enfin pour toujours de ma mémoire, laissant simplement Ania prendre sa place.