Depuis que j'ai l'âge de comprendre les choses, je ne crois pas être tombée sur un couple plus amoureux que mes parents. Ils sont comme super man et Loïs Lane. C'est surement puéril de les qualifier ainsi. Je sais. C'est juste que mon papa, depuis toute petite, a toujours été mon super héros. Pourtant, jamais je ne l'ai vu se battre. Mon père dégage ce petit quelques chose tout naturellement qui me fait me sentir en sécurité. Maman aussi le ressent. Si un jour j'ai quelqu'un dans ma vie, je voudrais être traitée comme mon père s'en occupe avec maman. Comme une reine. Et pas moins que ça.
Bien que, je dois dire que je n'ai pas eu grand monde comme repère non plus. Je suis née ici sur l'île et mes parents m'ont toujours tenu à l'écart de tout. Mon père fait partie de la poignée de personnes avec une bonne situation sur l'île. Le reste est complété par les parents de mes amis, Régina (Gigi), Ashley, Vanessa, Steven et Joffrey. Mes parents et les leurs font des affaires ensemble.
Sans pour autant faire de distinction entre les gens que je fréquente. Quand on nait avec une cuillère en or dans la bouche, forcément cela fait des envieux. Bien évidemment j'ai d'autres gens à qui je me suis liée d'amitié qui ne sont pas forcément de la haute. Il y a Reina et Nicolas deux expatriés Guatemaltèque. Mais en matière d'amis, je suis très sélective à qui rentre chez moi sans pour autant être méchante. Ils sont les seuls.
Il est 10 heures. Je rentre à peine chez moi. Ma mère a fini son jardinage il y a un instant et elle est sortie. Enfin seule, j'explose presque de joie. J'adore ma mère. Mais quand même. J'ai besoin de ces genres de moments avec des gens de mon âge. Et comme mes parents ne sont pas arrivés à se mettre d'accord sur le fait que je pouvais me prendre un appartement. Alors, les jours comme aujourd'hui où je sais qu'elle et papa ne rentreront que le soir et que j'ai la maison pour moi toute seule, j'en profite pleinement.
C'est ma dernière semaine de congé, j'ai prévu de profiter à fond comme je sais si bien le faire. On ne sera pas jeune toute sa vie. Avec maman j'ai l'exemple parfait sous les yeux tous les jours. Quand je regarde les photos de jeunesses de maman, je me dis que je dois vivre pleinement pour ne rien avoir à regretter quand j'aurai son âge. Parce que, qu'on se le dise franchement, on aura beau se répéter que l'âge n'est qu'un chiffre, à 54 ans on n'est plus toute jeune. Encore que dans le cas de maman, je trouve qu'elle est bien conservée. Elle tout comme papa, sont des adeptes de la gym. Bon, bref !
En prevision de la rentrée, avec Gigi, on passe la journée auprès de la piscine histoire de se détendre un peu. Elle devrait arriver dans pas longtemps. C'est d'ailleurs à cause d'elle que je suis rentrée de si tôt. La piscine est déjà nettoyée.
Entre temps je prépare l'espace pour poser nos transat et l'alcool. J'effectue le travail en chantonnant.
- Mademoiselle, je me souviens que votre père vous a défendu de consommer de l'alcool auprès de la piscine.
- Rhôooo Bérénice ! Est ce que je suis une enfant ? Non, pas vrai ? Alors, il ne va rien m'arriver. Du calme. Je compte sur toi pour garder mon secret.
- Je suis une tombe mademoiselle, elle fit un mouvement comme pour se zipper la bouche. Toutefois, ce n'est vraiment pas prudent de votre part.
Je lui envoie un bisou de loin.
- Je ne vais pas boire beaucoup. T'inquiète. Si tu veux tu peux rentrer chez toi. Comme ça, tu n'aurais pas besoin de mentir à mes parents quand ils rentreront. Tu n'étais pas là. On ne peut te reprocher d'avoir été absente une journée.
- Mais non. Je vais rester au cas où. On ne sait jamais avec vous les jeunes. Tu pourrais avoir besoin de moi.
- Tu es beaucoup trop gentille. Tu le sais ça Bérénice ?
- Voilà pourquoi tu m'aimes autant.
- C'est ça ouais. Tu rêves.
Je lui donne une petite tape et elle sourit. Bérénice a juste quelques années de plus que moi. On n'est pas super pote, mais on se respecte mutuellement. De plus, elle garde tous mes petits secrets.
Gigi se pointe une heure plus tard et il a ramené du monde avec elle. Parmis eux, Steven et d'autres gens que je ne connais pas. Je snobe Steven tout comme lui avec moi hier soir et tire Gigi jusqu'à à la véranda.
- Tu m'expliques Gigi. On était censé n'être que toutes les deux. Pourquoi ramener toute cette foule avec toi ? Qu'est ce qui a changé ?
- Tout le monde a eu envie de participer. Je n'ai pas pu dire non. Ça te dérange ?
Elle me fait les gros yeux.
- Non. Bien sur que non. Mais... Entre temps je fais quoi pour trouver à boire pour tout le monde ?
- Tu trouveras, j'en suis sûre. Tu n'es pas la fille de n'importe qui.
- Anh !
Je la toise et on part rejoindre les autres. Elle sait parfaitement ce qu'elle a fait. Tout le monde était bien installé. Cela aurait été mal vu de les congédier. Ce n'est pas le pactole que cela va coûter qui me dérange. J'estime qu'elle aurait du demander d'abord. Je parie que Gigi n'a même pas tenté de leur dire non. Surtout je n'avais pas envie de croiser le visage de cet imbécile de Steven qui s'est permis de me faire languir hier soir. Encore moins après lui avoir raccroché au nez. Mais bon, c'est déjà passé.
- Je... A priori il devait y avoir que moi et Gigi pour la piscine day, je commence plutôt gênée. Je n'avais donc pas prévu le nécessaire pour... pour tout le monde. On... on sera très vite à cours de boissons. Je propose que l'on aille d'abord en acheter.
- Oh ! Pour ça, ne t'en fais pas, se permet de dire Ashley. On est passé en acheter en prévision avant d'atterrir chez toi. On a tout ce qu'il faut. Quand je dis touuuuuut... C'est vraiment tout, elle s'y accentue.
- Ah ! Okay. Et... Où ils sont ?
En vrai, je n'ai pas tout compris de son touuuut. Qu'importe ! Ashley est folle. Tout le groupe sera d'accord avec moi.
- Et bien, dans la voiture. On attendait d'abord ton feu vert pour savoir si on reste... Ou pas. Je savais que tu allais dire oui ma grande, elle danse alors qu'il n'y a pas de musique.
- Bien sûr. Vous pouvez rester.
Évidemment qu'ils peuvent rester. Celui dont je n'ai pas envie d'avoir dans mes pattes, c'est l'autre con. A part ça, plus on est de fous, mieux on rit comme on dit.
- Tu sembles mécontente, me glisse à l'oreille Steven alors que l'on repartait chercher les boissons.
- Tu as une idée du pourquoi ? Je le fustige du regard.
- Je m'exc...
- Ah ! Bas les pattes Steven. Qu'est ce que j'en ai à foutre de tes excuses à la con ? Je ne peux pas te chasser. Mais, contente toi de rester loin de moi de la journée mec. Ne gâche pas le plaisir des autres s'il te plaît. Tchuips ! Conneries.
Les boissons mises au frais dans le frigo, tout le monde troque ses habits pour des tenues plus adaptées. Moi, j'en choisis un des plus osés de ma garde robe. Maintenant que Steven est là, il faut qu'il regrette son comportement d'hier soir.
Je laisse des consignes à Bérénice pour la suite. Et on débute dans une ambiance bon enfant en se contentant tout juste de nager, faire la planche, s'éclabousser un bon moment avant qu'Ashley, la plus déjantée de nous tous nous propose un jeu plus entraînant. "Qui perd, boit". C'est un jeu s'effectuant par paire. Les participant sont amenés à raconter une anecdote de leur vie, celui avec l'anecdote la plus insolite a gagné. Alors l'autre est obligé de boire.
On commence avec Joffrey et Ashley. Sans surprise, mademoiselle a été la gagnante. Puis, avec Steven, on a été choisi. Le clin d'œil de Gigi en ma direction me pousse à penser qu'elle est derrière tout ça. Toujours à vouloir jouer les raccoleuse. Je la fusille du regard avant de me placer au centre avec Steven.
Les autres autour de nous sont déjà assez éméchés.
- Qui veut participer à la chicha après tout ça ? Demande Ashley.
- Pas de chicha dans la maison de mes parents, tonnais-je.
C'est donc de cela qu'elle parlait ?
- Ah ! Fit elle. Je pensais qu'on était parti pour s'amuser. Chasse cette version coincée de toi Viki. Tu n'es pas dans un couvent.
- Exactement. Et c'est ce qu'on fait en ce moment même. Et non Ash, il ne s'agit pas d'être coincée ou non. Mais de respecter la demeure de mes parents. Ce n'est pas un couvent, certes. Il n'en demeure pas moins respectueux.
Ce n'est pas pour jouer les prudes. J'ai déjà essayé la chicha. Et pas qu'une fois d'ailleurs. Mais je refuse de ramener cela chez moi... chez mes parents. Ma mère ferait un syncope si elle savait. Et mon père... Je risque de perdre sa confiance, son respect...
Ashley et d'autres du groupe boudent mais gardent leur reflexion pour eux même. De nous tous, mon père est le plus riche, ils ne prendront pas le risque de foutre n'importe quoi dans sa maison sans mon accord. Ni d'aller à l'encontre de mes décisions. Leurs parents ne le permettront pas. Il y a gros à perdre.
Avec Steven, on se reconcentre sur le jeu. Il entame son anecdote qui est à dormir debout. Je n'écoute que d'un oreille. Les autres aussi ont l'air de s'ennuyer.
- Il n'y a presque plus d'alcool. Je vais en chercher, nous informe Gigi avant de se lever d'un bond.
Elle n'est pas arrivée bien loin avant qu'elle ne revienne sur ses pas horifiée. Son visage pouvait se liquéfier sur place tellement elle était paralysée par la peur. Je me mis débout aux aguets.
- Gigi ! Mais qu'est ce que tu as ? Je m'inquiète. Pourquoi tu es revenue si vite ? Où sont les boissons ?
Elle sécoue légèrement la tête et des larmes se mettent à couler sur ses joues comme une tornade de pluie. Mon inquiétude grimpe crescendo. Les autres suivent la scène et ne comprennent rien eux non plus. Ils pensent tous qu'elle simule. Mais moi, je connais que trop bien mon amie. Je doute fort que ce soit des larmes de crocodile. La peur dans ses yeux encore moins. Quelques chose cloche. Elle n'avance qu'à petit pas. Alors je décide d'aller voir ce qui se passe. Joffrey aussi me suit.
C'est alors que je remarque les deux jeunes cagoulés derrière elle. Je sursaute avant de pousser un cri strident. L'un d'entre eux, je suppose sous le coup de la panique tire en l'air. Ou peut être que c'était dans le but de me faire taire. Tous, autant qu'ils sont cours à la recherche d'un endroit où s'abriter. Ma famille vit dans un coin isolé de l'île. Mes parents ne rentrent que tard le soir. Personne ne viendra pour nous. Sauf miracle.
Mes jambes déjà toutes frêles tremblent avec la force d'un tremblement de terre magnitude 7. Rien de ce que m'a appris mon père en matière de self defense ne me vient en tête. Je n'ai jamais rien pris au sérieux car je n'en voyais pas l'utilité. Depuis toujours, il n'y a jamais eu de situation où j'en aurais eu besoin. Sur cet île rien ne se passe si bien que papa n'a pas jugé utile de faire garder la maison. Je n'allais pas m'embrouiller l'esprit de chose inutile.
En plus, qu'aurais je pu réussir à faire avec tout ce monde qui s'agitent face aux deux hommes armés ? Au moindre mouvement de ma part, je suis sûre que ces hommes n'hésiteront pas à tirer à bout portant.
- Qui est Viktoria Mikhova ici ? Demande celui que je suppose est le meneur d'une voix grave et d'un accent étrange.
Personne ne bronche. Moi moins que les autres. Le fait qu'ils connaissent parfaitement le nom mais ne savent pas vraiment de qui il en est question me laisse perplexe quoique j'étais déjà tétanisée. Ils ne doivent pas vraiment être d'ici. Qui ne connait pas l'unique enfant d'Arturo Mikhova ? Ou peut être qu'ils font semblant. Déjà je peux dire qu'ils sont jeunes, 1m65 ou les environs, les iris noirs pour l'un et bleus pour l'autre... Je ne saurais dire s'ils vivent ici assez longtemps. L'île regorgent d'étranger. Que ce soit des expatriés ou juste des vacanciers.
- Comme ça mes paroles vont à l'oreille d'un sourd ?
L'homme commence par s'énerver. Je balaie l'espace du regard. Mes amis grelottent chacun dans son coin. Ils sont si terrifiés qu'il y a peut être un qui a déjà fait dans son froc. Je joue la dure en restant sur mes deux pieds alors qu'il y a des gens armés chez moi. Mais moi aussi je suis terrorisée.
L'homme vient tirer Gigi par les cheveux et la jetter à mes pieds. Il tire un autre cartouche pendant que l'autre retourne se positionner à la porte menant à la piscine.
- Je vais commencer à compter. Vous avez jusqu'à 3 pour m'indiquer qui est Viktoria Mikhova ici. Sinon, je vais finir par m'énerver. Et si je me mets en colère...
Il glisse son arme sur ma tempe.
- ...il se pourrait que j'arrose tout le monde un par un. Alors le compte à rebours est lancé. Un, deux, t...
Son regard, d'un bleu hypnotisant est froid.
- Elle... elle est devant toi. Vous avez demandé Viktoria Mikhova ? Et bien c'est elle. Celle qui se trouve devant toi, hurle Steven le regard larmoyant et du liquide dégoulinant sa cuisse gauche.
Ce n'est pas vrai ! Il s'est fait pipi dessus le balance ! Si la situation n'était pas tel qu'il est, j'aurais peut être rigoler.
- Donc c'est toi, il me scrute. Interressant. Tu es bien jolie, il me contourne. Dommage que tu sois... Bref ! Vous voyez que c'était facile, dit l'homme dans un rire machiavélique. Que tout le monde rentre chez eux. C'est entre la demoiselle et moi. Et si quelqu'un ose appeler la police en chemin, sachez le tous, je sais où vous et votre famille habitez. La police ne pourra rien pour vous. Alors ne faites pas le malin pour quelques chose qui ne vous concerne pas, il leur avertit.
Je ne dis rien. Je suis trop apeurée pour sortir le moindre mot. Chacun cherche maladroitement ses vêtements pour foutre le camp. Sauf Gigi qui ne bouge pas. Je rassemble le peu de courage qu'il me reste et lui ordonne de partir elle aussi. Mais elle n'en fait qu'à sa tête.
- Mais va t'en idiote. Qu'est que tu fous ?
- Non, dit Gigi tremblante. Je ne te laisse pas.
- Donc le sort de ton amie t'importe vraiment ? Il me questionne surpris.
- Qu'allez vous lui faire ? Elle leur supplie d'une petite voix.
- Quelle partie dans on ne pose pas de questions et on dégage tu n'as pas compris jolie demoiselle ? Tu veux vraiment que je te l'explose ta petite gueule de Barbie ? Dégage, il hurle.
Il fit un tour et pointe son arme sur Gigi. Je cours me placer entre eux deux. Il est inadmissible qu'une innocente paie pour un je ne sais quoi qui, apparament me concerne... ou du moins ma famille. Quoique je ne sais pas encore ce qu'on leur reproche.
- Elle s'en va... Elle s'en va, je déclare la voix tremblante. C'est moi que vous voulez. Alors laissez la partir... Va t'en Gigi, je lui ordonne.
- Aussi brave que son père.
Il s'approche dangereusement de moi.
- Il faut croire que les chiens ne font pas des chats. Dommage qu'à la fin de tout ça il n'existerait personne pour témoigner de votre bravoure.
Sa phrase me glace le sang. Qu'a t'il voulu dire par là ? C'est quoi son histoire avec mon père. Cela m'a tout l'air d'une vendetta.
Avec papa, on a une sorte de numéro d'urgence en cas de problème. Comme j'aurais aimé avoir mon téléphone avec moi en ce moment. Je n'ai jamais vu mon père combattre. Mais à mes yeux, il est resté mon héros. Il serait peut être venu à mon secours.
Gigi s'en va. Le rustre de tout à l'heure me traîne jusqu'à l'intérieur alors que j'étais encore en bikinis. Il me pousse sur le sofa et me place un téléphone sous les yeux.
- Vous avez mentionné mon père. Ce qui laisserait penser que vous saviez qui il est. Tout comme vous devez savoir qu'il mobilisera toutes les forces de l'ordre d'ici pour vous traquer s'il devait m'arriver quelques choses.
- Tu crois ?
Un type, je lui donnerai entre 22 et 25 ans, ou peut être moins, quoiqu'il était lui aussi cagoulé commence à parler. On est en video-call.
- Viktoria Mikhova, enfin je te rencontre. J'espère qu'ils ne t'ont pas fait de mal. Si oui, tu me le dis et je m'en occupe.
- Qu'est ce que vous me voulez ?
- A toi ? Rien ma belle. Je ne te veux aucun mal. Tu es juste un dommage collatéral que je tiens tout de même à épargner dans la mesure du possible. Mais à ton père, beaucoup. J'ai d'ailleurs un petit message pour lui. Dis lui que je viens solder mes dettes. Je suis beaucoup plus près qu'il ne le pense. Aussi près que son ombre. La récréation est terminée.
- Tes dettes ? Mais qui es tu ?
- Ghost. Tu lui diras que le message, il vient de Ghost.
- Pa... pardon ! C'est qui ce Ghost ?
- C'est dans tes cordes ou pas ?
- C'est qui ce Ghost putain ? Qu'est-ce qu'il nous veut à ma famille et à moi ?
Puis l'appel est terminé. Les deux autres s'échappent automatiquement que c'est fini. Quoique toujours un peu secoué par ce qu'il vient de se passer, je repense à Bérénice. Elle doit être cachée quelques part dans la maison. Depuis que cela a commencé, je ne l'ai plus revue.
Je pars à sa recherche partout dans la maison. Elle n'est nulle part. Même pas dans le garage. Puis, je me souviens avoir zappé l'entrée. Je ressors par devant. Effectivement, elle se retrouvait à quelques pas du portail. Sauf quelle n'était pas cachée comme je l'aurais souhaité. Au lieu de cela, elle était là, baignant dans son sang.
- Mon Dieu ! Je porte une main à ma bouche sous le choc. Ils ont tué Bérénice.