Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas le moins du monde à ce qu'il me dise cela. Je suis sur le cul.
Je devrais... Je devrais être horrifiée, dégoûtée de ces paroles salaces, mais en fait, je suis... Excitée ?
J'ai soudain chaud, et mon cerveau commence déjà à imaginer la scène. Je le sens qui observe ma réaction, il semble surpris lui aussi par ma réaction. Bordel, je devrais lui foutre une baffe pour ce qu'il vient de me dire, au lieu de quoi je reste sans rien dire.
Je le regarde du coin de l'œil, je le vois mordre sa lèvre inférieure, puis quelques secondes, plus tard, sa main se pose sur mon genou. Je sursaute et me fige incapable de savoir quoi faire. Il ne va quand même pas... Et si.
Sa main remonte lentement sur ma cuisse, se glissant sous ma jupe. Mon rythme cardiaque accélère et je sens mon cou et mon visage viré au rouge. Avant que sa main n'atteigne ma culotte, je me lève de ma chaise si vite que je la fais tomber au sol.
- Un problème Mademoiselle Colt ? Me demande le prof de science.
J'entends Carter rire et ça me met hors de moi. Sale putain d'enfoiré !
- Non, je m'excuse monsieur.
Je ramasse ma chaise et me rassois, fusillant Carter du regard alors que le prof retourne à son cours.
- Tu es un grand malade ma parole ! Retouche-moi encore une fois et je te pète la main espèce de sale pervers. Chuchotais-je.
Il me sourit. Encore ! Et mon cœur rate un battement. Encore !
- Il m'a semblé que tu appréciais mon toucher délicat. Tu serais resté en place, j'aurai pu te donner un orgasme. J'ai eu le temps de constater que tu étais toute mouillée ma puce, avant que tu ne te lèves. Me susurre-t-il à l'oreille.
Je frissonne, son souffle me chatouille mon oreille et brouille mes sens.
Moi ? Mouillée ? Mais il hallucine.
Je me replace sur ma chaise et comble de l'horreur, je sens que ma culotte me colle au niveau du vagin.
Bordel de merde ! Il a raison, je mouille pour cet enfoiré ! Dites-moi que c'est une blague !
Carter doit avoir compris que je viens de réaliser que c'était effectivement le cas, car je l'entends rire doucement à côté de moi.
- Tu rêves si tu crois que je mouillerai pour toi un jour Carter ! Lui crachais-je.
Il se colle un peu plus à moi, si cela est encore possible, je veux dire, la prochaine étape, il se retrouverait sur mes genoux tellement il est prés de moi.
- Est-ce que tu veux que je mette ma main, là, maintenant, afin de confirmer mes dires ? Me demande-t-il extrêmement sérieux.
Bordel de merde ! Il ne va pas oser ! Si ? À son regard, je comprends que si, il en serait capable.
J'essaie de rester aussi neutre que possible, alors que mon cerveau me joue en boucle l'image de Carter me mettant une main dans la culotte.
- Non, ce n'est pas la peine de faire ça. Je ne mouille pas ! Surtout pas pour toi. Répliquais-je aussi amer que j'essaie de l'être.
Il caresse mon oreille de son bout du nez.
- Tu sais ce que je crois ? Je crois que tu es toute excitée et que tu aimerais vraiment que je le fasse.
- Je ne suis pas excitée du tout sifflais-je.
- Hum, moi, je pense que si, continue-t-il toujours en caressant mon oreille de son nez. Sinon, pourquoi tu serrerais tes cuisses l'une contre l'autre comme tu le fais ? Pourquoi tu serais en train de rougir comme tu le fais ? Et pourquoi tu mordilles cette jolie lèvre si ce n'est parce que tu es excitée ma puce ?
Il dit cette dernière phrase en passant son pouce sur ma lèvre inférieure pour la libérer d'entre mes dents.
- Je me mords la lèvre pour éviter de hurler. Cinglais-je aussi méchamment que possible .
- Oh, tu veux déjà crier ma puce ? Pourtant, je n'ai fait que dire des mots.
Il fait glisser ses doigts le long de mon dos et cela me déclenche une nuée de papillons dans le ventre.
- Si tu veux déjà crier rien que pour des petits mots cochon, je n'imagine même pas ce que cela sera lorsque je te ferai jouir sur mes doigts, poursuit-il.
Sera ? Parce qu'il compte essayer de le faire ? Quand ?
Bordel, faut que je sorte de cette classe avant de faire une connerie monumentale, comme de l'embrasser ou de le laisser me faire toute ces choses salaces.
- Va crever en enfer Carter !
Avant qu'il ne puisse me répondre, je lève la main et appel notre professeur.
- Monsieur Davis.
Il se tourne face à moi, sa craie dans une main, l'air déjà soûler de nous faire classe.
- Oui mademoiselle Colt ?
- Est-ce que je peux aller à l'infirmerie ? Je ne me sens pas bien.
J'essaie de paraître mal en point, toute manière vu mon niveau d'embarras, avec mes joues rouges cramoisi, je pense être convaincante.
- Bien sûr, allez-y.
Et il reprend son cours comme s'il n'en avait rien à secouer.
Je me penche pour récupérer mon sac.
- Tu peux me fuir maintenant, mais tu ne pourras pas m'éviter éternellement, me glisse Carter avant que je ne prenne mes affaires et m'enfuis à toutes jambes.
Je pars comme si j'allais réellement à l'infirmerie, au cas où Monsieur Davis regarderait pour vérifier mes dires. Une fois au bout du couloir, au lieu d'aller à gauche en direction de l'infirmerie, je vais à droite. Je me pose dans les escaliers qui mènent à l'étage au-dessus et reprends ma respiration.
C'était quoi ça ?! Qu'est-ce qui lui arrive aujourd'hui ? Putain, c'est la rentrée et je n'ai même pas réussi à tenir une heure avec lui à côté de moi, comment je pourrais tenir toute l'année scolaire ?!
Je ne le comprends pas, ça fait deux ans qu'il m'ignore à part pour me faire des sales coups avec sa bande de trous duc et aujourd'hui, il agit comme si... Comme s'il flirtait avec moi ? Non ! Non, non, non, tu divagues ma vieille. Carter Bennet ? Flirter avec toi ? Tu rêves meuf !
Je souffle et pose ma tête entre mes mains. Des fois, j'aimerais avoir une figure paternelle pour pouvoir lui demander des conseils. Malheureusement, je ne vis qu'avec ma mère, et même si elle est très ouverte d'esprit, elle est une fille et ne connaît pas le fonctionnement des mecs, enfin, pas vraiment, elle ne peut pas m'expliquer leur façon de penser et d'agir comme si c'était un homme qui me l'expliquerait. Pff. J'en ai déjà marre de cette année scolaire.
Mon téléphone vibre dans ma poche, je le prends et regarde le message qui s'affiche.
[ Mon Stalker : je t'ai vu partir en direction de l'infirmerie. Est-ce que ça va ? ]
Il m'a vu ? Comment a-t-il pu me voir ?
[ Moi : comment tu as pu me voir ? Tout le monde est en cours en ce moment. Ça va ne t'inquiète pas. ]
[ Mon Stalker : j'étais parti pisser et je t'ai vu. Tu es sûr que ça va ? Tu peux tout me dire, tu sais. ]
[ Moi : ce n'est rien. Juste le même garçon qui me fait chier. ]
Je lui ai parlé de Carter et de toute sa clique, pas beaucoup de fois, car dès que j'aborde le sujet, on dirait qu'il essaie de trouver des excuses au comportement de Carter et ça m'énerve. Sûrement la solidarité masculine, mais moi, je l'emmerde leur solidarité de mes deux.
[ Mon Stalker : je te l'ai déjà dit, s'il fait cela, c'est sûrement parce que tu lui plais. ]
Et voilà ! Qu'est-ce que je disais !
Je décide de ne pas répondre, sinon je vais être encore plus de mauvais poil.
Au lieu de cela, je décide d'aller finir l'heure de cours dans un endroit où je pourrais profiter du soleil.