Chapitre 5 Rupert ne te mérite pas

Ils sont tous les deux entrés dans le Groupe Benton. Et le tournage s'est déroulé sans encombre.

Certains vêtements n'étaient pas du goût de Marcel. Il s'en plaignait. Mais il a immédiatement changé d'avis lorsqu'Annabel lui a dit qu'ils lui allaient très bien.

Il a mis son attitude pointilleuse de côté juste pour elle. À chaque fois qu'il s'énervait, le regard d'Annabel le ramenait à l'ordre.

Marcel avait un peu peur d'elle. Outre le fait qu'il la respectait pour lui avoir sauvé la vie, il craignait qu'elle ne lui donne une raclée s'il l'agaçait.

On a estimé que le tournage allait durer cinq heures vu les comportments antérieurs de Marcel, mais il n'a pris que deux heures.

Une fois le tournage terminé, Marcel a tiré Annabel vers lui en lui disant : « Allons-y. Nous avons beaucoup de choses à rattraper. Je t'invite à dîner. »

« Non, je ne peux pas. J'ai du travail ! » Annabel lui a opposé un refus glacial.

Certains employés étaient encore sur le plateau. Ils faisaient semblant d'être occupés, mais ils racontaient des ragots au sujet des deux personnes en question.

« Quoi ? Marcel a proposé à Annabel d'aller dîner ensemble, mais elle a refusé. »

« La vache ! Qu'est-ce qui lui prend ? Elle ne sait pas qui il est ? Beaucoup de filles auraient sauté sur l'occasion. Comment peut-elle être aussi arrogante ? »

« J'aimerais qu'il me prenne à sa place. Je pourrais quitter mon travail pour passer du temps avec lui. Oh, Annabel est vraiment stupide. »

Devant ce rejet, Marcel avait envie de pleurer. Après avoir réfléchi un moment, il a demandé : « Au fait, pourquoi as-tu commencé à travailler ici ? Laisse-moi deviner ! Ta famille a-t-elle fait faillite ? Si c'est le cas, je peux te soutenir. Tu n'es pas obligée de travailler comme une esclave ici, d'accord ? »

Annabel a roulé des yeux et a dit : « Tu ne sais rien, Marcel. »

Et elle s'est remise au travail.

Tous ceux qui ont assisté à la scène pensaient que Marcel allait sortir en colère. À leur grande surprise, il a souri d'un air impuissant et s'est rendu au salon pour attendre Annabel jusqu'à ce qu'elle sorte du boulot.

À l'heure de la fermeture, Rupert est sorti de son bureau et a dit à Annabel : « Grand-père a fait une réservation dans un restaurant. Nous irons dîner là-bas. »

Rupert ne voulait pas, mais Bruce l'a menacé. Le vieil homme avait été hospitalisé un peu plus tôt après une crise cardiaque. Lors d'un appel vidéo, il a dit : « Tu dois y aller. Si tu ne le fais pas, je débrancherai le respirateur. Souhaites-tu que je meure ? »

Rupert avait les mains liées, il a donc été obligé d'accepter.

Annabel s'apprêtait à répondre lorsque Marcel est entré.

« Annabel, tu peux sortir maintenant, n'est-ce pas ? Est-ce qu'on peut aller dîner maintenant ? »

Ce n'est que lorsque Rupert a légèrement toussé que Marcel a remarqué sa présence.

« Tu es là, Rupert ! », s'est-il exclamé.

Annabel et Marcel se connaissaient-ils ? Rupert les a regardés tous les deux, confus.

Annabel, qui était restée silencieuse, a finalement pris la parole : « Et si on dînait tous ensemble ? »

Finalement, ils se sont rendus tous les trois au restaurant que Bruce avait réservé plus tôt.

Pendant le trajet, Marcel n'arrêtait pas de parler à Annabel, qui lui répondait de temps en temps de façon amicale.

Lorsqu'ils sont arrivés, Marcel s'est comporté en parfait gentleman. Il a ouvert la porte à Annabel et lui a tiré une chaise. Il lui a même servi un verre de vin rouge.

Rupert a été relégué à l'arrière-plan. C'était à croire que ces deux-là étaient dans leur propre monde, et qu'il n'était là que pour les observer.

« Au fait, tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu as décidé de travailler pour le Groupe Benton. Y a-t-il quelque chose entre Rupert et toi ? »

Marcel soupçonnait qu'ils étaient en relation.

En jetant un coup d'œil à Rupert, Annabel a répondu : « C'est mon grand-père qui m'a demandé de travailler ici. Quant à ce qu'il y a entre nous... Nous sommes fiancés. »

Marcel a recraché une gorgée d'eau.

« Vous êtes quoi tous les deux ? Quel petit monde vivons-nous ! Tu es donc la paysanne avec qui Rupert s'est fiancé ? »

Annabel a hoché la tête avec désinvolture.

La rumeur des fiançailles courait à Douburgh, Marcel était donc au courant. Puisqu'il connaissait la réelle situation d'Annabel, il ne pouvait pas s'empêcher de soupirer en pensant à l'ignorance des médias.

Certes, elle venait de la campagne, mais elle était loin d'être pauvre. La famille Hewitt était richissime et possédait des dizaines de villas disséminées dans le monde entier.

« Vous êtes amoureux ? » Marcel les a regardés, incrédule.

« Ne te fais pas d'idées. Nous ne sommes pas amoureux. Les fiançailles seront annulées trois mois plus tard », a dit Annabel calmement.

Marcel a poussé un soupir de soulagement et a hoché la tête. Sans mâcher ses mots, il a dit : « C'est très bien. Rupert ne te mérite pas. Je suis encore mieux que lui. Vous n'avez rien en commun. Il est froid et ennuyeux. Un mariage entre vous deux serait un désastre. »

Rupert a tranché le steak dans son assiette et l'a mâché avec acharnement, tandis que la fureur montait en lui.

Il ne méritait pas Annabel ? Quelle absurdité !

« Marcel, ça me rappelle quelque chose. Ton frère m'a demandé d'acheter la voiture que tu as toujours voulue. Il a l'intention de te l'offrir. Je crois que... »

« Cher Rupert ! Ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu ne supportes plus les plaisanteries ? » Marcel a souri bizarrement.

Ils ont passé un bon moment ensemble. En sortant du restaurant, Annabel et Rupert ont fait leurs adieux à Marcel.

« Salut, Annabel ! Je viendrai te voir chaque fois que je serai libre. »

Annabel lui a encore caressé la tête pendant qu'ils s'étreignaient. Elle lui a fait un signe de la main. « Salut ! Prends soin de toi ! »

Elle le caressait comme s'il était Teddy, son Malamute d'Alaska.

Mais aux yeux de Rupert, elle flirtait avec lui. Il a grogné et est monté dans la voiture. Sur le trajet du retour, il a fini par se plaindre : « Je comprends pourquoi tu as osé dire que tu ne tomberais jamais amoureuse de moi. C'est parce que tu es amoureuse de quelqu'un d'autre, c'est ça ? »