Chapitre 5 Chapitre 05

Il est 15h quand je repars en réunion dans le centre-ville. Ensuite, je rentre à la maison, manger puis me reposer. Angela, l'une des sœurs de Pauline du côté paternel, est payée pour me faire à manger tous les jours. La dame de ménage demande à partir sitôt que je suis là. Je mange puis vais piquer un som qui dure finalement 2heures.

Je me lève, vais prendre un douche et m'habille fraichement d'un ensemble en lin gris pour me rendre à l'aéroport. Quand j'y arrive, je remarque une certaine agitation. La foule semble fébrile a lors même que le vol de la SAA vient à peine d'être annoncer à l'atterrissage. Je me tiens debout devant les portes d'où doivent sortir les passagers et suis tirer de ma rêverie par Yvette, l'une des nièces de Flavie.

« Bonsoir Mathurin. Comment vas-tu ? »

« Bonsoir Yvette. Tu es venu attendre Flavie ? »

« Oui, oui. Elle nous a envoyé un message avant d'embarquer à Johannesburg, nous demandant d'être là. Livia, Natasha et Mariah arrivent. Je ne sais pas quelle surprise nous réserve maman Flavie mais au moins nous sommes là. Elle se sentira bien mieux, je pense, en voyant des membres de la famille. Surtout après ce qu'elle a vécu. »

« Tu as raison, je pense. »

Mes autres belles-sœurs arrivent. Mariah est accroché aux bras de son époux et les autres suivent derrière en papotant ; elles me font la bise en arrivant à mon niveau.

« Wèèè ! A la façon dont Maman Flavie nous a demandé de venir, on dirait qu'il y a du bon ! Elle-même elle connaît mon tarif ! Je veux seulement un resto ! », lance Livia, qui est la plus jeune.

Les autres se moquent d'elle en lui rappelant que ma belle-mère n'a sûrement pas un sou en poche vu qu'elle sort de prison.

« Dans ce cas, le beau-frère va nous offrir un restaurant ; Alors, Mathurin, on dit quoi ? On a faim. », me lance Livia.

Je comprends alors que je vais devoir allonger du fric pour leur payer le restaurant ce soir. Et comme cela ne leur arrive pas tous les jours de pouvoir me coincer, je m'y pâlirai sans discuter.

Quand s'ouvrent les portes laissant échapper les premiers passagers descendus du vol SAA, nous remarquons l'agitation de personnes portant des caméras et des micros. Je me demande ce qui se passe. Je remarque un reporter avec un micro estampillé RTN, un autre avec un polo estampillé « Jésus Christ en marche. » Il y' en a qui apprête leur Smartphone en mode caméra, alors que je remarque Flavie qui arrive, en tirant un trolley de couleur bleu et en brandissant haut la main la Sainte Bible. Là, le brouhaha se fait car chacun veut l'approché. Certains entonnent des louanges sous le regard atterré des personnes venues attendre leurs parents ou amis. Je remarque alors deux jeunes hommes déroulant un tapis rouge devant ma belle-mère qui avance, épaules droites, tête haute et fière, sourire fin au visage. Elle entonne la louange repris en chœur par ceux qui semblent être des membres d'une église. Puis, dès ce moment, je ne comprends plus rien au reste. Voilà le hall de l'aéroport qui se transforme en lieu de culte. Et ma belle-mère est sollicitée par les mains qui se tendent vers elles. Nous l'entendons alors crier : « Bénédictions, cher frères, chers sœurs. La parole de Dieu est en marche dans cette nation. La puissance divine se révèle. Le Christ vit en nous. Recevez la bénédiction divine par ma voix. Le St Esprit est en action, très chers frères, très chères sœurs. BENEDICTIONS : »

Mes belles-sœurs et moi nous regardons sans trop comprendre. Les fidèles venus accueillir Flavie, déploie des mouchoirs tout blancs qu'ils agitent dans les airs alors que la voix de la belle-mère s'élève et proclame :

« Il est dit dans Matthieu 11-28 -Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos-. Mes très chers frères et sœurs, arrêtez de souffrir. Jésus Christ est la Solution. »

La voilà qui danse, Bible au-dessus de la tête pour célébrer son entrée dans ce qui semble sa nouvelle vie. Je ne sais pas ce qui m'a pris de tout filmer. Peut-être veux-je me souvenir pendant longtemps de ce moment. Je remarque que Livia à tout filmer elle aussi. Elle me regarde et sourit en disant :

« On a une star dans la famille ; quand je pense que je me fatigue à aller à droite à gauche dans les casting pour poser ma voix sur les disques des autres, voilà que maman Flavie a trouvé le moyen d'entrer dans la lumière. »

Nous ayant entendu, un des frères en Christ présent, nous dit :

« C'est retransmis en direct sur Jésus-Christ is life TV. Si vous avez le câble ou même Internet, vous pourrez revoir tout ça. »

Nous restons là béats alors que le cortège accompagne la star du jour vers la sortie. Elle nous lance un bonjour à volée et là, elle fait signe à l'un des reporter, de zoomer sur nous, les membres de sa famille, venus l'acclamer et être témoins du changement opérer par La Bible dans sa vie ! Je me tourne vers maître Biton Ebang qui se contente de me sourire alors que Mariah à mes côtés s'empêche d'éclater de rire. Seule Yvette semble la prendre au sérieux et accepte la bénédiction de sa tante, qui lui pose les mains sur la tête et se met à prier pour elle pendant une minute. »

Le cinéma se termine par l'arrivée deux quatre flics qui demandent à la troupe de circuler. Alors, ma belle-mère me salue et suit le cortège qui l'entraîne plus loin vers le parking. J'ai envie de lui demander où elle va mais je m'abstiens. Un jeune homme viens vers moi et m'annonce que la sœur Flavie Obone va prêcher à l'église de la semence providentiel, du côté d'Okala. Je ne sais même pas où se trouve cette église aussi je m'abstiens de tout commentaire. Quand le type nous annonce à tous que nous y sommes invités, je décline l'invitation, préférant allée passer la soirée chez mon frère René. Là, Livia lance alors :

« Moi j'y vais. Je vais faire un live en direct sur Facebook. Il faut que les filles voient ce que leur mère est devenue. Hey, on a une star dans la famille ! »

« Je pensais que tu voulais un resto ! », lui dit Mariah.

« Ah, le resto peut attendre. N'est ce pas beau-frère. On est ensemble. »

Elle s'en va. Je convie alors les autres à un dîner dans un restaurant à la montée de Louis

Je reste là à me demander combien de temps il a fallu à ma belle-mère et à ses gens pour ficeler ce programme. Je suis secoué par maître Bitone Ebang qui me sourit et me dit :

« Je me joins à vous pour ce dîner au restaurant. Nous pourrons discuter de ce dossier. »