Entendant cela, Inivah se met à rire comme une grande personne.
« Cette petite à des réaction surprenantes. Il ne faudra pas t'étonner quand elle commencera à parler, qu'elle te répète tout ce que nous disons maintenant. »
« Maman Sosso, arrête avec tes scénarios de film. Elle sourit instinctivement parce que c'est un bébé. »
« Je te dis qu'elle a une mémoire. Tu verras ! »
« Avec toi, il faut s'attendre à tout, vraiment ! »
Elle s'arrête un instant puis me regarde.
« Avec qui étais-tu au téléphone ? »
« Avec Pupuce. Elle me donnait des nouvelles ! »
« Huim ! Je vois. »
« Tu vois quoi, Maman Sosso ! »
« Ce n'est pas possible, la fille d'Ontala ! Je n'ai plus le droit de m'exclamer tranquillement. »
« Ok. D'accord. »
Je la regarde un instant puis lui raconte tout ce que vient de me confier Pupuce.
« Tu n'as pas choisi le chemin de vie le plus facile, ma fille ! », me lance t-elle. « Mais ça ira. J'ai eu le temps de réfléchir à tout cela depuis le jour où tu m'as dit que tu vas au Canada. Ta mère et moi en avons longtemps discuté : tu n'iras pas là-bas toute seule. »
« Qu'est ce que tu veux dire par là, ma tante. »
« Je veux dire que tu y vas avec deux de tes frères. Ainsi, vu comment nous sommes loin et que le Canada ce n'est pas la porte à côté, nous nous ferons moins de souci de te savoir là-bas. »
« Mais qui vais-je embarquer avec moi ? Je déteste l'idée de partir avec des gens. Si c'était toi, d'accord. Mais là, des frères ? Non, je n'aime pas l'idée. »
« Tu n'as pas le choix, ma fille. Tu n'imagines pas ce que sera ta vie là-bas. Tu n'auras pas tes copines à tes côtés. Valentin ne sera plus là. »
« Au début, si. »
« Oui, mais il ne restera que 6 mois avec toi. Ensuite, il rentrera en France. Et puis, ce n'est pas une affaire à discuter. Dès que tu auras Jean-Paul au téléphone, fais-lui bien comprendre que c'est la condition que nous posons pour te laisser partir si loin. »
« Et s'il refuse. »
« Oh, dans ce cas, tu ne me reconnaîtras pas car je lui rappellerai que tu es avant tout notre enfant. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ? »
Je la regarde sans répondre puis lui dis :
« Qui comptes-tu me coller sur le dos ? »
« Rassure-toi, nous avons bien choisi. Romuald et Sabrina sont tranquilles. »
« Zut alors ! Maman Sosso, tu sais très bien que Sabrina et moi, nous ne nous entendons pas du tout. On n'a rien en commun. »
« Raison de plus pour que vous soyez amies. Elle ne risque pas de lorgner sur ton homme vu que vous n'avez pas les mêmes goûts. Elle est tranquille, sérieuse, travailleuse. Et par-dessus tout, elle sait se taire. C'est la personne qu'il te faut. Il faut juste lui trouvé une formation qui l'aidera pour l'avenir, vu qu'elle n'a qu'un niveau 4ème. Quand à Romuald, vous vous entendez bien, donc tout devrait rouler. »
C'est plié. On dirait que je n'ai pas mon mot à dire. Je me contente de la regarder alors qu'elle est en grande conversation avec Inivah comme s'il s'agit d'une adulte.
« Qu'est ce que tu lui raconte tout le temps, comme ça ? Je comprends pas. »
« Oh ! Je lui raconte plein de choses. Je lui ai appris à compter en omiènè. N'est-ce pas ma chérie ! », fait-elle en s'adressant à Inivah.
La petite se met à sourire. Je reste là à les regarder comme s'il s'agissait d'un spectacle du Muppets show. Je prends mon téléphone et pianote sur Google pour prendre les infos sur mon école à Montpellier car je pressens que c'est là que je vais atterrir. Puis, je me lève et me sers à manger. J'avale bouchée après bouchée en m'imaginant ce que la vie me réserve d'autre comme surprise...
~~~ La destinée prophétique de Flavie Obone.~~~
« Mme Obone, avez-vous compris ce que nous venons de vous dire ? »
Je regarde les avocats qui s'adressent à moi et leur dit :
« On vous a payé pour rien. Mes gendres ont dépensé leur argent cadeau. Quand je pense que vous êtes tout contents là. Vous pensez avoir gagné parce qu'on me donne l'opportunité de vider les lieux ! Mes costauds, je vous signale que je ne suis pas une criminelle. De quel droit ce tribunal se permet-il de m'expulser de ce pays avec une interdiction de séjour de 5 ans ! Où est-il écrit que Flavie Obone est coupable d'escroquerie ! », leur dis-je en tentant de garder mon calme.
Je les regarde avec dédain. Ils sont trop payés pour rien. Il n'y a qu'à voir leurs ventres grassouillets qu'ils cachent dans leurs beaux costumes.
« Vous auriez dû vous battre jusqu'au bout et ne rien céder. »
« Nous vous rappelons les terme de l'accord. C'était soit resté ici pour 6 mois de prison ferme soit partir d'ici libre et dans ce cas, avec une interdiction de séjour. Vous ne vouliez quand même pas que nous allions décrocher la lune ! N'est ce pas un accord acceptable. »
« A vos yeux, oui. De toute façon, que je sois satisfaite ou pas, vos comptes en banque sont déjà garnis. Donc, arrêtez avec tout votre bruit et votre charabia d'avocat qui ne m'intéresse pas et permettez-moi d'aller méditer quelques instants avant le culte de midi. », leur dis-je en les congédiant de la main.
« Le culte de midi ? Nous ne sommes pas à l'église ici ? Depuis quand êtes-vous prêtresse !? », me lance l'avocat envoyé de Libreville par l'époux de Pauline.
« Gros rosicrucien que vous êtes ! Cela ne m'étonne pas que vous riez quand il est question de l'œuvre de Dieu ! Allez oust ! Allez forniquer avec le Diable comme vous en avez l'habitude au lieu de rester là à rire devant moi comme un idiot. La prochaine fois que vous vous présenté devant une envoyée de Dieu, ôté donc cette bague qui vous asservi aux forces du mal ! »
Le type me regarde comme s'il voyait une apparition puis dit à l'avocat envoyé par Amani :
« Du jour où j'ai rencontré cette dame la première fois, à aujourd'hui, il s'est opéré en elle une métamorphose incroyable. Le vocabulaire, le registre de langue et même la verve avec laquelle elle s'exprime, tout à évoluer. Cette femme est une intelligence en mouvement. »
« Allez parler de vos œuvres sataniques plus loin. Vu comment vous en êtes à parler de mon intelligence, ne venez surtout pas m'essayer car je n'hésiterai pas à fondre sur vous avec une épée divine. Le St Esprit est là autour de moi comme rempart. Vous ne m'aurez pas. Disparaissez ! »
« Et c'est ainsi qu'une créature divine congédie les hommes de loi qui ont travaillé pour la libérer ? », me lance en anglais, l'avocat sud-africain.
Je me contente de le regarder et d'énoncer quelque versets biblique tellement leur présence dans la même pièce que moi devient insupportable.
« je ressens des ondes négatives du seul fait de votre présence. Vous êtes des suppôts de Satan. »
« Arrêtez votre char, madame Obone. C'est l'enfermement qui fait que vous vous sentez à l'étroit dans cette pièce avec nous. Une semaine de plus dans cette prison et vous finissez complètement schizophrène ! », me lance l'avocat qui vient de Libreville.
Je n'aime pas leurs têtes et leur répète qu'ils se sont trop facilement rempli les poches car, je me retrouve dès demain expulsée d'Afrique du Sud avec interdiction d'y revenir durant les 5 prochaines années. Mon ministère ayant commencé ici, comment fais-je avec toutes ses brebis que j'ai emmené au Seigneur et qui ont besoin d'être guidée dans leur quête de Dieu ?
J'ai le courage de le leur cracher à la figure et là, l'un d'eux me lance :
« Voulez-vous que nous allions voir le juge pour lui dire que vous préférez rester en prison pour terminer l'œuvre de Dieu que vous avez commencée ? »
Je le regarde et lui dis :
« Vous avez été trop grassement payés. Et vous n'en valez même pas la peine ! Allez, disparaissez. Et pensez à me rapporter une jolie robe pour ma sortie demain. Et aussi de beaux escarpins. Il faut que je sois dans mon 31. La télévision sera là à mon arrivée à l'aéroport international Léon Mba de Libreville. Le ministère 'appelle ailleurs. Autant faire les choses en grand. J'ai un coup de fil à passer. Ne soyez pas en retard en venant me chercher demain. Bye bye. Allez dans la paix.
Je les plante là et demande à être ramenée en cellule. Puis, je demande l'autorisation de passer un coup de fil. J'appelle alors mon futur époux et lui annonce la bonne nouvelle.
« Ma bien-aimée ! Le Seigneur est aux commandes de ta destinée ! Libreville t'attend. Laisse-moi régler tous les détails et demain, tu feras une entrée magistrale dans le ministère. Tu es une bénédiction pour notre église et pour mon cœur. Le St nom de Jésus soit loué. »
« Fini de jouer dans la cours des petits. Je passe au niveau supérieur. Je marche vers ma destinée. », dis-je avec force et conviction.
« Amen, Alléluia. », me répond mon bien-aimé.
Je leur ai dit qu'il fallait que je sois dehors à Pentecôte. Pentecôte ne se fera pas s ans moi cette année. Flavie Obone rentre dans sa destinée prophétique.