Et moi qui ne voulait pas sortir aujourd'hui.
Je jette un regard Ă ma tenue. T-shirt, jogging claquette. Mouais, mĂȘme si je m'en moque un peu de ce que les gens peuvent dire, je vais quand mĂȘme mettre une paire de baskets
-Tu es sérieuse, tu changes seulement tes chaussures ?
-Quoi, ça va puis je suis Ă l'aise dans mes vĂȘtements !
Le regard noir qu'elle me lance qui veut clairement dire " je ne marche pas avec toi dans Brazza si tu restes habillée comme ça", me pousse à entrer dans ma chambre et troquer ma tenue sport-wear, pour une tenue de ville composée d'un top gris, un slim noir et une paire de ballerines
-Donc, tu reviens encore avec les bĂȘtises? Tu ne sais pas que tu peux passer Ă cĂŽtĂ© de l'homme de ta vie Ă cause d'une paire de ballerines ?
Et c'est reparti, mais lĂ je ne vais pas encore aller me changer.
C'est donc en l'écoutant dénigrer chaque piÚce composant ma tenue - avec une attention particuliÚre pour mes ballerines - que l'on se rend à Park and shop.
-En plus c'est les chinoiseries, ça ne va pas durer. D'ailleurs ça me rappelle une histoire. Ricane-t-elle. Tu connais l'histoire de ya Massamba, une de mes cousines du cÎté de mon pÚre ?
-Non. Ai-je répondu distraitement en déambulant dans un rayon.
-Ya Massamba a rencontré un chinois et s'est mariée avec lui. Ensemble, ils ont eu un enfant, une petite fille mais 8ans plus tard l'enfant est mort. Tu sais pourquoi ?
-Au mon dieu, non. Ai-je répondu attristé, la main sur le coeur. Pourquoi ?
-Mais parce qu'elle l'a fait avec un chinois, c'Ă©tait une chinoiserie, ce qui est fait par un chinois ne dur jamais. Clame-t-elle avant d'Ă©clater de rire.
Mais qu'est-ce qu'elle est nulle ! Je suppose que son histoire n'est que pure invention.
Kala et ses blagues lourdes. Il n'y a que moi pour constamment y croire.
Je reporte mon attention sur le rayon et me concentre sur les articles qui défilent devant moi.
-Mayé, regarde le bébé qui arrive en face. Quand je te dis de bouger, tu bouges sur ta droite
-Kala...
- Ahhh, peut-ĂȘtre c'est l'homme de ma vie, toi aussi
oh Kala, Kala, Kala... Elle ne s'arrĂȘte jamais. Je me demande comment il se fait qu'elle soit la cousine que je cĂŽtoie le plus. Elle a toujours des idĂ©es, des pensĂ©es, des actions et mĂȘme des propos farfelus. A chaque fois que je la suis dans un de ses "bons plans" je finis toujours par ĂȘtre la grande perdante, mais va savoir pourquoi, je continue de rester avec elle.
-Mayé ?
Je soupire profondément puis lorsqu'elle me donne son signal, je fais un pas sur ma droite et rentre dans le torse du éniÚme "homme de sa vie", comme le voulait son plan.
En tout ça, il a les muscles thoracique bien bandĂ©s, et... le mĂȘme parfum que celui qui hante mes nuits de cĂ©libataire depuis deux semaines.
-Oh attention Mayé. Je vous prie d'excuser ma cousine, elle est un peu maladroite
-Y'a pas de mal
Cette voix m'est familiĂšre...
Je lĂšve les yeux pour tomber dans ceux de...
-Shomari
-Hey Mayéla !
Il y a des jours oĂč tu as le pressentiment qu'il est prĂ©fĂ©rable pour toi de rester Ă la maison, et de ne surtout pas sortir parce que dehors, le destin est en train de te prĂ©parer un tour qui va inĂ©luctablement faire prendre Ă ta vie un virage Ă 190 degrĂ© que tu auras bien du mal Ă gĂ©rer. Ce pressentiment, je l'ai eu ce matin, et malgrĂ© cela, je suis sortie... Et Ă cet instant, les yeux noyĂ©s dans les profondeurs de ses iris d'un marron foncĂ© oĂč une lueur malicieuse pĂ©tille, je me dis que je n'aurais vraiment pas du sortir.
Ne pouvant pas soutenir son regard, je baisse le mien et fait l'erreur de le poser sur sa bouche. Charnue, et légÚrement rosée, elle est - il faut le reconnaßtre - une invitation gourmande à de doux baisers !
Et quel sourire. Mon dieu, mes nuits vont ĂȘtre agitĂ©es pour les quatre prochaines semaines Ă venir - oui , il vaut mieux tabler large.
-Ăa me fait plaisir de te voir. Comment vas-tu ?
-....
-Ah, vous, vous connaissez ? Intervient Kala. Mayé ?
-Hein ?Oh, euh oui. Fais-je en m'Ă©loignant de lui.
Oh pourquoi il faut toujours que j'agisse de cette façon. Mes mots se brouillent dÚs qu'ils se trouvent au bord de mes lÚvres !
-Tu me présentes ? Mayé ? Lance Kala devant mon mutisme
-oui, oui, Shomari, je te pré-présente Mayé, enfin Kala ma cousine, et Kala je te présente Shomari
-Mais tu peux m'appeler Ari. ComplĂšte Shomari en lui tendant sa main. Ravi de faire ta connaissance
-Moi de mĂȘme. J'espĂšre que ma cousine ne t'a pas fait mal en te rentrant dedans, elle est un tantinet maladroite ! Minaude-t-elle
-Non, je n'ai rien eu.
-Tant mieux, ce serait dommage. On va te laisser continuer faire tes courses, il ne faut pas que tes invités se plaignent
-Mes invités ?
-Toutes ces boissons. Fait-elle en dĂ©signant d'un signe de tĂȘte son sac de course. Ce n'est pas pour recevoir ?
-Non, pas du tout. Je n'aime pas manqué de boissons et encore moins faire les courses, Alors quand je les fais, j'achÚte en gros.
-Il faut gentiment demander à ta copine de le faire, je suis sûre qu'elle ne refusera pas
-... Je suis célibataire. Lance-t-il un sourire en coin
-Oh....
J'hallucine oĂč ils sont en train de flirter ?
Kala, tu peux prendre tous les hommes que tu veux mais pas lui !
-On faisait des courses pour prĂ©parer un repas, tout simple. Reprend-elle. Ăa te dirait de te joindre Ă nous ? Si tu n'as rien de prĂ©vu bien Ă©videmment
-Euh... ouais... Pourquoi pas !
-Bien,tu as un téléphone pour noter mon numéro et l'adresse
Quoi, quoi, quoi ? Non mais ça va trop vite. Bon sang Kala est une rapide c'est pas possible. Tout à l'air de filer à la vitesse de la lumiÚre...
-Alors Ă toute Ă l'heure!
-Okay, Ă toute Ari
Incrédule, je le regarde s'éloigner de nous puis me tourne vers Kala qui affiche son sourire des beaux jours.
-Il vient de se passer quoi lĂ ? Tu aurais pu me demander la permission ?
-Te demander la permission pour quoi ? Et depuis quand tu connais des vrais bizz comme ça et tu ne me dis rien ?
-Pour l'inviter ! C'est quand mĂȘme mon adresse que tu lui as donnĂ© !
-Oh respire, ce ne sera qu'une seule fois, je peux te garantir que les prochaines fois, on restera chez moi. Dans ma chambre. Rajoute-t-elle avec un petit air mutin
Je suis bien trop estomaquĂ©e pour rĂ©pondre. Elle est capable, c'est mĂȘme probablement ce qui va se passer. Je viens de laisser l'homme de mes rĂȘves se faire prendre par les filets de ma cousine croqueuse d'hommes, et leur premier rendez-vous aura lieu chez moi. Ils flirteront ensemble pendant que moi, je prĂ©parerai le repas. Repas dont ils se souviendront dans trente ans lorsqu'ils cĂ©lĂ©breront leur noce de perle, en me remerciant de les avoir mis en contact.... Bref, je peux mettre une croix sur Shomari
De retour chez moi, je revĂȘts ma tenue de combat comme dirait ya Lydie et je me mets aux fourneaux.
Quand je suis énervée ou que j'ai besoin d'évacuer, je m'enferme dans la cuisine et je me mets à préparer. Sans idée de recettes précises, je fais en fonction de ce que j'ai sous la main. Je ne rate jamais mes plats, parait que je suis un cordon bleu. Et plus je suis énervée, angoissée, stressée et plus je cuisine bien. Je suis comme ça.
-Oh je vois que tu es déjà en cuisine. Et on dirait que tu es fùchée.
-...
-C'est parce que je ne t'ai pas demandĂ© la permission ? Bon utilise d'abord ta colĂšre lĂ pour concocter un bon plat Ă mon futur mari et quand il aura bien mangĂ©, je te prĂ©senterai des excuses. Il faut qu'il sente qu'il va ĂȘtre bien traitĂ© !
Si je pouvais avoir une pincée d'audace et un soupçon de témérité, je lui dirais de fermer son clapet, que son soi-disant futur mari est d'abord l'objet de mes fantasmes dont je lui parle depuis quelques mois, et que selon ses rÚgles, elle ne peut pas passer aprÚs moi, mais surtout qu'il n'est pas acquis qu'il deviendra son futur mari ! Mais ça c'est seulement si je pouvais avoir une pincée d'audace et un soupçon de témérité. Ce que je n'ai pas.
Je viens de terminer ma tarte aux pommes qui clĂŽturera le repas, et m'attaque aux cookies et fondant au chocolat. Je ne vais pas les proposer, c'est pour m'aider Ă tenir le coup.
Je devrais quand mĂȘme y aller doucement avec les pĂątisseries si je veux encore rentrer dans mon jean...
-Il est là , viens ! M'informe Kala toute excitée
Oh, je n'ai mĂȘme pas entendu la sonnette retentir... Bon bah.... Que la torture commence.... Non mais pas de façon aussi intense me suis-je dit en sortant de la cuisine. J'ai Ă peine effectuĂ© trois pas que l'odeur de son parfum me parvient avec force. Elle embaume littĂ©ralement toute la piĂšce, c'est fou.
Les prochaines semaines vont ĂȘtre dures, trĂšs dures...
*****
Moi qui pensais que j'allais passer une aprÚs midi de merde à réapprovisionner mes placards et me poser devant un match de basket avec un plat réchauffé, je m'en tire pas trop mal. Je ne pensais pas que revoir Mayéla, me permettrait de rencontrer mon prochain plan cul. Et sans que je n'ai eue besoin de faire quoi que ce soit.
-Tu veux encore un peu de tarte ?
-Non Kala, je te remercie, j'ai assez mangé comme ça.
-Vraiment, tu n'as plus ... faim ?
Je souris.
Des sous entendus de ce genre, elle m'en fait depuis mon arrivĂ©e et j'y rĂ©ponds avec le mĂȘme entrain qu'elle. Je vais pas me fouler pour l'avoir dans mon lit, j'en suis convaincu, mais il va peut-ĂȘtre falloir que je tourne un peu autour du pot. Histoire de dire que je ne l'ai pas eu facilement non plus.
-Disons que pour le moment j'ai mangé assez de tarte mais je pourrai avoir un petit creux dans la soirée
-Dans ce cas, je vais t'emballer une part pour que tu puisses la déguster chez toi
-Tu es adorable
-Et pas que... Murmure-t-elle sur un ton espiĂšgle en se levant pour aller dans ce qui semble ĂȘtre la cuisine
Okay, ça ne sert Ă rien de tourner autour du pot allons y franco elle est chaude, et Ă l'air d'ĂȘtre sans tracasserie.
J'ai bien envie de la rejoindre pour la voir en pleine "tùche ménagÚre" mais, il y a Mayéla, assise juste à cÎté de moi. Ce ne serait pas trÚs poli d'autant plus que nous sommes chez elle. La pauvre et muette depuis mon arrivée et garde le nez rivé sur son assiette. Je suis chez elle, je devrais faire un effort.
Bien malgrĂ© moi, je tourne mon regard vers elle et entame un sujet de discussion tout ce qu'il y a de plus banale pour combler le silence mĂȘme si je sais que cela ne va servir Ă rien.
-C'Ă©tait un super bon repas
-Merci
-Et la tarte aux pommes était un délice. C'est mon dessert préféré
-Oh...Merci
-Tu l'as achetée ou préparée ?
-Je l'ai préparée
RĂ©ponse monosyllabique, tĂȘte baissĂ©e, regard fuyant. Rien d'Ă©tonnant, elle s'Ă©tait comportĂ©e de la mĂȘme façon lors du dĂźner chez Louis et Taliane.
Merde mais on ne peut pas ĂȘtre aussi timide c'est pas possible. Elle fait comment dans sa vie de tous les jours?
Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions, Kala vient de revenir pour mon plus grand plaisir. Ăa ne servirait Ă rien de rester pour prendre un verre avec la timide. Je prĂ©fĂšre annoncer mon dĂ©part
-DĂ©jĂ ? S'Ă©tonne Kala
-Oui, je vais probablement rejoindre des amis
-Okay et bien dans ce cas, je t'accompagne jusqu'Ă la porte
-D'accord, Mayéla, ça m'a fait plaisir de te revoir, encore une fois le repas était excellent. Dis-je en me penchant pour lui faire la bise
C'est moi oĂč elle se crispe ? MĂȘme pour une bise ? Anyway, ce n'est pas mon souci. Je me fĂ©licite de ne pas avoir cĂ©dĂ© Ă mes intentions premiĂšres avec elle, j'aurais Ă©tĂ© dans de beaux draps.
Je vais pouvoir me concentrer sur celle qui m'intéresse.
Je suis Kala jusqu'au portail en parlant bien évidemment de tout ce qui ne m'intéresse pas
-Tiens, je t'ai mis une part de tarte et quelques pĂątisseries prĂ©parĂ©es par MayĂ©la. Elle est extrĂȘmement timide mais est plutĂŽt bonne cuisiniĂšre. En mĂȘme temps, il ne lui reste que ça. Il fallait bien qu'elle excelle quelque part pour combler sa timiditĂ©
-Tu ne l'es pas ?
-Quoi? Bonne cuisiniÚre? Bien sûr que si. Je sais satisfaire l'estomac d'un homme. Minaude-t-elle en entortillant une mÚche de son tissage autour de son doigt
-humm
-En tout cas, j'ai été ravie de faire ta connaissance. Tu m'as permis de passer une agréable soirée
-Et on pourrait la continuer. Comme tu le sais, j'ai réapprovisionné mes placards et mon bar personnel, je pourrais te montrer mes talents de barman
-Ok ça peut se faire, je te laisse mon numéro de téléphone ?
-Et pourquoi pas ce soir ?
-Ma cousine n'aura sûrement pas envie de venir. Soupire-t-elle en levant les yeux au ciel
-Cette invitation Ă©tait pour une personne
Elle arque un sourcil en me regard avec un léger sourire en coin.
Une pétasse comme je les aime, j'en suis certain, tout comme je sais qu'elle va me sortir la réplique de la cousine qui se sentira mal vis-à -vis de "sa soeur" avant de me suivre.
-Non, je ne peux pas, je ne vais pas laisser ma cousine, ce serait méchant
Qu'est-ce que je disais
-Je te comprends. C'est dommage. Dis-je en faisant deux pas vers ma voiture
-....Mais en mĂȘme temps, elle n'a pas besoin de le savoir, si je lui dis que je rentre chez moi.
Et voilà , le tour est joué.
Je patiente dans ma voiture le temps qu'elle invente une histoire Ă sa cousine puis lorsqu'elle me rejoint, je roule vers la maison en prenant quelques raccourcis.
Elle se montre tellement chaude durant le trajet que lorsqu'on arrive chez moi, je zappe l'étape discussion sur le fauteuil pour arriver à celle de préliminaire dans l'entrée !
Son corps est aussi chaud que de la braise et je n'ose mĂȘme pas imaginer le degrĂ© de chaleur de sa cave.
Avoir cette pense ne fait qu'intensifier mon Ă©rection qu'elle accentue Ă l'aide de ses doigts plutĂŽt agiles. Elle me plaĂźt cette petite et si elle se montre intĂ©ressante, je pourrais peut-ĂȘtre en faire mon NPCR (nouveau plan cul rĂ©gulier). J'aime les femmes entreprenantes, et qui ne perdent pas leur temps en futilitĂ©s.
Je lui retire son dĂ©bardeur et son short pour la dĂ©couvrir dans un magnifique ensemble lingerie rose. MĂȘme si je n'affectionne pas spĂ©cialement cette couleur, je dois reconnaĂźtre qu'elle met parfaitement en valeur ses formes gĂ©nĂ©reuses et dĂ©sirables, version petit modĂšle - facile Ă garer.
AprĂšs lui avoir ĂŽtĂ© son soutien gorge pour titiller les pointes de ses seins tendues Ă l'extrĂȘme, je laisse ma main s'aventurer vers son entre jambe pour permettre Ă mes doigts de prendre la tempĂ©rature, mais arrivĂ© vers son bas ventre, elle me stoppe, le visage crispĂ©, et s'Ă©loigne de moi
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je,... tu peux m'indiquer oĂč se trouve la salle de bain ?
Oh, ok, elle veut se nettoyer avant que les choses sérieuses commencent, c'est un point en plus pour elle.
-Le couloir au fond, c'est la premiĂšre porte Ă ta droite
-Ok, merci
Je profite de son absence pour créer une petite ambiance tamisée pour la faire revenir assez rapidement dans le rythme, puis je mets à porté de main quelques capotes pour optimiser le temps.
Putain mais elle fout quoi?
Je suis tendu comme un cheval mais prends sur moi pour ne pas péter un cùble lorsqu'elle apparaßt. Je déteste qu'on me fasse attendre de cette façon
-Hey...ça va ? Ai- réussi à articuler en la voyant
-Oui, sauf que je ne suis pas en bonne période.... Désolée
-Comment ça ?
-Je suis dans ma période .... Enfin tu vois. Dit-elle en gesticulant sur place
Non, Non, Non, elle n'est pas sérieuse ? C'est quoi cette poisse !
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