Chapitre 6 Chapitre 6

POV Cole.

Je sors de cette chambre comme si j'avais le diable à mes trousses. Il faut que je respire, il faut que je respire autre chose que son odeur. Je me dirige dans le bureau de Derek, je prends une bouteille d'eau que je bois. J'entends les pas de Stan et de Derek derrière moi, il va falloir que je leur donne des explications.

" Putain mais qu'est-ce que tu fous ? "

Oui Stan, qu'est-ce que je fous ? Pose la question à Altar, c'est lui, ce fichu loup n'a de cesse de réagir comme un gamin à la vue de ce jeune homme.

" Il est blessé dis-je, je ne vais pas le mettre dans une cellule et risquer que sa blessure ne s'infecte. "

" Mais on a aucune information sur lui, qui te dit que ce n'est pas un chasseur et qu'en le gardant chez toi, tu ne te mets pas en danger ? "

" Nous ne sommes pas des animaux Stan, je ne vais pas laisser un mec crever juste à cause de ta méfiance, s'il n'avait pas été là, je me serais vidé de mon sang et nous n'aurions jamais eu cette discussion. "

" Ne te sers pas de cette excuse pour justifier ton attitude. Ce mec ne peut pas rester chez toi, tu as pensé à la sécurité d'Isaac ? "

" Ne mêle pas mon fils à tout ça. Tu insinues quoi ? Que je suis un mauvais père ? Ou que je mettrais volontairement la vie de mon fils en danger ? Cet endroit est une vraie forteresse, tu penses réellement que ce gars peut commettre un crime ici et s'en sortir indemne ? Tu as peur d'un humain Stan ? "

Je savais qu'en disant ça, je le provoquais, pour un loup, admettre qu'il avait peur était un signe de faiblesse et encore plus quand il s'agit d'un humain. Surtout quand il s'agit d'un guerrier comme Stan. Il retrousse ses narines, signe que j'étais allé beaucoup trop loin. Et c'était peut-être ça mon problème depuis plus de quatre ans. Je ne connaissais plus mes limites, je poussais les autres à bout et je ne connaissais plus où m'arrêter, maintenant j'étais encore plus perturbé par l'arrivée de cet homme. Stan avait peut-être raison, ce n'était pas à moi d'accueillir ce type. L'atmosphère était assez lourde, j'étais quasiment certain que si on craquait une bûchette d'allumette, ça allait prendre feu et Derek le compris tout de suite. Il se racla la gorge et vint se placer près de moi.

" Stan, je suis désolé de devoir te dire ça, mais Cole a raison, nous ne pouvons pas mettre ce type en cellule, sa plaie risque de s'infecter, il doit rester dans un endroit où il pourra recevoir des soins. Et il ne peut tout bonnement pas rester chez moi, s'il s'avère que c'est un humain, et qu'il découvre que je soigne des loups, ça pourrait être catastrophique. Tu peux le prendre avec toi si tu veux. " Dit-il à Stan.

Nous savons parfaitement tous les trois que Stan n'accepterait jamais que cet humain aille vivre avec lui, ce gars est un maniaque de la sécurité et encore plus quand il s'agit de sa femme, alors laisser un étranger seul avec elle, c'était tout bonnement impossible. Il baissa les bras vaincu.

" Si ce gars nous apporte le moindre problème, je le tue ! Est-ce que nous sommes d'accord ? "

Je lève les mains en l'air de toute façon s'il essaye de faire quoi que ce soit, je le tuerais moi-même. Altar grogne en entendant cela et moi je m'en moque royalement. Ce n'est pas à lui de décider de de que je vais faire de ma queue.

" Très bien, dit Derek, maintenant que nous sommes tous les trois d'accord, Cold tu vas devoir t'en occuper, j'irais en ville lui chercher des antibiotiques et des antidouleurs. Quand même, me demande comment il a reçu cette balle ! "

" Moi aussi dit Stan et le seul à pouvoir nous répondre a perdu la mémoire comme c'est pratique. Tu penses qu'il simule ? "

" Le corps humain a des moyens d'autodéfense hors du commun, si le traumatisme qu'il a subi l'a profon heurté, alors c'est certain que son cerveau a préféré enfouir ça et oublier. Surtout après le coup qu'il a reçu derrière la tête. "

" Et tu crois que sa perte de mémoire est permanente ou alors temporaire ? " Demandais-je.

" Je ne pense pas que ce soit aussi grave dit-il après un moment, mais seul le temps nous le dira. "

Je secoue la tête et je ne rajoute plus rien, tout ce que j'espère c'est qu'il retrouve vite la mémoire, qu'il s'en aille d'ici et comme ça, j'aurais rembourser ma dette envers lui.

" Je l'enverrais chez toi demain, je vais encore le garder ici. "

Je salue Derek et Stan et moi sortons de sa maison, je me demande comment ça va se passer lui et moi dans la même maison. Mais ça c'est le cadet de mes soucis, parce que j'ai en tête une toute autre chose. Le piège que l'on m'a tendu. Un piège parfaitement ficelé et qui aurait pu me tuer s'il n'avait pas eu cette étrange situation. Stan et moi retournons dans ma maison, j'entre dans le bureau et je m'assois, Stan s'assoit juste en face de moi.

" Le conseil va vouloir une réunion. " Dit-il.

Le conseil est une sorte de cours, au sein de laquelle nous statuons sur toutes les choses importantes qui arrivent au sein de la meute. Je suis peut-être l'alpha, mais je préfère agir ainsi pour le bien de la meute que de leur imposer mes choix. Toutefois, c'est clair que je détiens tous les droits, la décision finalement me revient toujours.

" Je sais, mais je voulais d'abord te parler avant. Déjà si ce type est un humain, on va devoir arrêter certaines pratiques. Comme celles-ci. " Dis-je en entendant un loup hurler dans la forêt.

" Oui tu as raison. "

" Et enfin, je veux que tu enquêtes, que tu m'aides à savoir ce qui m'est arrivé. Ceux qui ont fait ça étaient extrêmement bien informé, le piège était parfait. Je ne sais même pas comment, ni pourquoi j'ai survécu. "

" Que veux-tu que je fasse ? "

" Une chose est certaine, tu n'iras nulle part tout seul, tu iras avec Stephen et Rick, à la clairière où j'ai senti l'odeur étrangère et ensuite tu iras à cette association. "

" D'accord."

Je secoue la tête et il comprend que je n'ai plus rien à dire. Je rassemble ensuite le conseil et je leur fais part de ce qui m'est arrivé. Au bout de la journée, je suis exténué et ma blessure s'est rouverte. Putain ! Je retourne chez moi en trainant les pieds, j'ai hâte que ce poison finisse de quitter mon corps pour que je puisse enfin guérir. Je monte dans la chambre d'Isaac voir s'il est endormi, lorsque je le vois emmitouflé dans sa couverture, je souris. Je repense à ce matin lorsque j'ai surpris Isaac dans la chambre de cet homme, c'était la première fois qu'il le voyait aussi proche d'un adulte depuis plus de quatre ans, il doit reconnaître avoir ressenti un petit pincement au cœur ça ce n'est pas de lui dont son fils s'est rapproché, mais d'un autre homme. Il referme sa porte et va se coucher.

Le lendemain matin, il se sent beaucoup mieux. Sa blessure est en train de se refermer ce qu'il veut dire qu'il est sur la voie de la guérison. Un peu plus tard, des hommes viennent laisser l'humain chez lui ce qui fait renaître son malaise de la veille. Il le voit debout au pied des escaliers, avec une grimace de douleur et il transpire beaucoup. Sa blessure doit horriblement le faire souffrir, Cole a tendance à oublié que tous les hommes n'ont pas de pouvoir surnaturel.

" Appuyez-vous à moi dit-il en descendant, je vais vous aider à monter. "

Il prit un des bras de l'humain et le passa au-dessus de ses épaules et ils montèrent ensemble les marches en bois jusqu'à la chambre qu'il lui avait réservé.

" Vous dormirez ici dit-il. "

L'humain ne dit rien et se contenta de secouer la tête, mais Cole avait déjà eu le temps de respirer son odeur tellement envoûtante. Quelqu'un poussa la porte et les deux hommes se tournèrent en même temps. C'était Isaac.

" Salut champion dit Cole à son fils, ce monsieur va vivre avec pendant un moment tu veux bien être gentil avec lui s'il te plaît ? "

Isaac ne repondit pas et se contenta de fixer Jaxon de manière indescriptible, comme s'il essayait de déterminer si celui-ci était digne de confiance ou pas. Après des minutes à l'observer, il se contenta juste de refermer la porte derrière lui et de les laisser. Cole poussa un soupir, se demandant comment il allait gérer son fils et cette chose qui l'attirait chez cet homme, une chose est sûre, ça n'allait pas être de tout repos.