Le lendemain, je me réveillai vers 9h faisant face à un miroir après avoir pris mon bain, je constatais d'énormes cernes sur mon visage. On aurait dit que je descendais directement d'un ring de boxe. Une preuve que j'avais peu et mal dormie. J'eu même pas le temps de déjeuner que je vu Jessica apparaitre. On se fit la bise avant de s'assoir. Sur le visage de mon amie, je pouvais lire une sorte d'interrogation après lui avoir présenté ma mère mais je ne m'y attardai pas. Ma mère se débrouillant pas mal en français, arrivait à communiquer avec Jessica. Elle lui remercia des cadeaux qu'elle m'avait ramenés. Quelques minutes plus tard Jessica demanda la permission à la mère afin de passer la journée avec elle. Puis nous partîmes.
J'ignorais ce qu'avait Jessica en tête mais la voiture prit la route du centre-ville pour s'arrêter devant un institut de beauté très réputé. C'était la première fois que je m'y rendais une dame nous installa avant de nous remettre des magazines. Puis elle nous demanda ce que nous voulions Jessica lui répondit :
_ Un soin complet.
Faisant face au miroir la femme qui s'occupait de moi détachait mes cheveux que j'avais attachés en bataille. Comme c'était à la mode les bouclettes : Jessica optait pour un broching. Quand à moi pour diminuer la masse de ma chevelure je sommai à la coiffeuse de les lisser ce qui les rendit que plus long encore. Après la coiffure nous passions au soin de visage à la manucure et à la pédicure. Je me sentais légère comme une plume, ma nouvelle coiffure affinissait encore plus mon visage. Je ne prenais pas tellement soin de mes cheveux j'y mettais que du beurre de Karité la plupart du temps avant de les attacher. De là nous repartîmes directement chez Jessica. Après le repas on s'installa devant la télé pour regarder les hits sur trace TV.
_ Aita est-ce la femme dont tu m'as présenté ta vraie mère ? Me demanda telle brusquement.
_ Oui pourquoi ?
_ C'est vrai qu'il ya une certaine ressemblance entre vous mais je croyais que ta mère était en faite euh ... excuse-moi mais...
_ Parce qu'elle est noire c'est ça et moi blanche ?
_ Non ne te méprends pas, je ne savais pas c'est tout je suis désolée si je t'ai offensé c'est juste que ça ma traversait l'esprit.
_ Ne t'inquiète pas je comprends. Oui c'est elle ma mère biologique je suis métisse et je n'en donne pas l'air car j'ai plutôt la peau claire les yeux verts les cheveux bruns et long et les traits de mon visage sont blanc. (Nez fin lèvres fines). C'est mon père qui est blanc c'est tout à fait logique vue ma couleur de peau en fait je pense.
_ Oui tu as raison mais ton père il est de quelle nationalité ?
_ Je ne sais pas je ne vais rien te cacher car tu as me démontrer ton amitié à plusieurs reprises, comme beaucoup j'ai grandi sans père je ne sais rien de lui, j'ai su cultivé ma colère en avançant l'air de rien.
A ces mots mes larmes tombèrent et elle me réconforta du mieux qu'elle pouvait en me disant :
_ Je sais que ce n'est pas facile mais arrête de pleurer ma chérie, moi aussi j'ai perdu ma mère lorsque j'étais un enfant, je n'ai aucune souvenir d'elle.
_ Je suis vraiment désolée......
C'était comme si le destin nous reliait. Mais chacune avait sa propre vie, son propre histoire. Elle n'avait pas connu sa mère mais savait qui elle était alors que moi je ne savais même pas si mon père était toujours en vie ou mort.
Le lundi en prenant ma douche mes cheveux reprirent leurs boucles au contact de l'eau ce qui eut don de m'agacer. Pour aller en classe, j'optai pour le chemisier blanc que Jessica m'avait apporté. Le premier semestre s'écoula très vite. Jessica avait un peu de mal en maths alors je l'aidais souvent en révisant les samedis chez elle. C'est là que je connu son père, monsieur Moreau qui nous encourageait tout le temps à persévérer dans les études : un homme bon. Cette année-là nous passâmes en classe supérieur avec une forte moyenne et ce fut la terminale l'année suivante. Jessica comme à son habitude allait repartir en France avec son père alors pour se dire au revoir elle m'invita pour le weekend. C'était la première fois que j'allais dormir ailleurs que chez tante Aita ou ma mère. Même si tout au début cette dernière fut un peu réticente à cette proposition. Je partis le vendredi soir vers 17h, pour une première j'avais pris le bus pour me rendre chez mon amie. Après avoir sonner oh my God ce fut Alex qui m'avait ouvert la porte en me disant :
_ Euh salut Aita je ne savais pas que tu venais laisse-moi prendre ton sac.
_ Salut, elle est là Jessica
_ Non elle sortit il ya fait un moment mais vas-y rentre, fais comme chez toi.
Je me sentais bizarre, essoufflée par ce bus bondé, je montai directement dans la chambre de Jess m'affalai sur son lit avant de l'appeler :
_ Allo t'es ou ma belle je suis arrivée chez toi.
_ Je suis allée faire quelques courses
_ Tu risques de durer, je me sens très seule ici
_ Non mais y'a Alex à la maison t'inquiète pas j'ai bientôt fini, j'arrive
_ Ok à tout à l'heure
Après avoir raccroché j'entendis quelqu'un toquer à la porte.
_ Oui entrez. Disais-je
_ excuse moi je te dérange pas.
_ Euh non, non
_ C'est vrai qu'on se connait pas trop, mais j'ai l'impression que je te fais peur je ne sais pas moi je sais que tu es vraiment peureuse mais bon je suis loin d'être un monstre quand même
_ Mdrr non c'est comme tu l'as dit on ne se connait pas trop mais arrête de dire que suis une peureuse car ce n'est pas le cas.
_ Et l'autre soir, t'as déjà oublié ou tu veux que je te fasse un dessin
_ Non lol ok alors t'as raison
_ Sinon pour les vacances tu vas quelques part t'as quelque chose de prévu ?
_ Non je ne vais nulle part et je n'ai rien de prévu ?
_ De même que moi alors
_ Ah oui tu ne retournes pas avec ta sœur en France?
_ Non je reste ici cette année, je leur servirais de gardien. J'espère que tu ne te feras pas rare ici quand ma sœur partira, je compte sur toi pendant les vacances pour me faire visiter et me tenir compagnie, marché conclut ?
_ Oui marché conclut compte sur moi Alex.
Discuter avec lui m'avait du bien, Alex était quelqu'un de très ouvert. Soudain la sonnerie retentit il partit ouvrir c'était sa sœur qui se mit à me raconter sa journée avant de me demandait :
_ Tu ne t'es pas trop ennuyée j'espère
_ Non en plus y'a ton frère qui m'a tenue compagnie
_ Qui Alex, c'est bizarre mon grognon de frère ?
_ Non il est vraiment gentil pourtant
_ C'est vrai mais bon je vais prendre une douche et je reviens
Nous descendîmes à la cuisine prendre seules notre diner. Alex lui était sorti et son père était de garde. Après cela on partit se coucher. Son lit était tellement douillé que je m'endormis dès que ma tête reposa sur l'oreiller.
Le samedi ce fut vers midi que je me réveillais : une première. Chez elle c'était le calme plat, chez elle il n'y avait pas de cris d'enfants, ni d'insultes ou tout autres formes de pollution sonore. Après mon bain, je m'habillai d'une petite robe blanche légère en cette période d'été. J'eus tellement honte de mettre réveiller la dernière en retrouvant Jessica, son père et son frère que je rougissais comme une tomate. Comme pour me mettre à l'aise Alex m'accueillit :
_ Tu dois avoir une faim de loup, suis moi pour qu'on prenne le petit déj je viens juste de me lever aussi.
_ Oh Alex depuis quand te préoccupes- tu de mes invités ? Ricanait sa sœur
_ Comme tu nous l'as laissé voir Aita n'est pas un invité mais ta meilleure amie non.
_ Oui t'as raison.
_ Ne la faites pas fuir de si tôt, Sava Aita bien dormis ? Ajoutait le père de Jessica
_ Oui monsieur bien merci.
Je ne pus manger correctement avec Alex qui ne faisait que me regarder. Après cela on partit à l'institut de beauté pour se remettre en forme puisque Jessica partait le dimanche. On n'en profitait au maximum. Le soir au lit on discutait :
_ Dis-moi Jessica pourquoi pars-tu chaque vacance en France est-ce à cause de ton copain ?
_ Oui en quelques sortes, il s'appelle Kévin on est ensemble depuis 4ans avant cela on était bon amis. C'est le meilleur ami de mon frère. Mais si je pars ce n'est pas seulement à cause de Kévin. Ça me fait du bien de retrouver ma vie là-bas même si je ressens ta nostalgie toute fois.
_ Ah je comprends mieux tu dois vraiment l'aimer Kévin. Mais moi aussi je me sens seule sans toi ici. Tu es ma meilleure amie ou la seule devrais-je dire.
_ Mais tu vas chez ta tante non ? En plus à chaque fois tu me parles de ce Ibou j'espère le rencontrer un jour c'est sure qu'il n y'a rien entre vous ?
_ Mais non que vas-tu croire ? Non il a toujours été comme un frère pour moi.
Le dimanche nous nous réveillâmes tôt pour prendre tous ensemble le petit déjeuner. J'aidais Jessica à emballer ses dernières affaires. Le temps passa très vite après le dîner vers 20H, ils descendirent toutes leurs affaires. Puis nous prenions le chemin de l'aéroport. Assise à l'arrière avec Jessica, Alex qui conduisait tout en discutant avec son père à ses côtés. Comme il n'y avait pas eu d'embouteillage, nous arrivions avec quelques minutes d'avances. N'ayant pas accès à l'intérieur de l'aéroport, Alex et moi attendions dehors pendant que Jessica et son père rentrèrent peser leurs bagages et ressortirent quelques instants après nous dire au revoir. Ce qui nous fît pleurer Jess et moi.
Sur le chemin de retour, il commençait à pleuvoir comme il en était fréquent au mois de juillet. Dès qu'on arriva, je montais prendre mes affaires afin de rentrer. Je retrouvais Alex qui était en train de regarder un film.
_ S'il te plait Alex peux-tu me raccompagner, je dois rentrer là disais-je en serrant plus fort les bretelles de mon sac.
_ Rentrer à cette heure avec cette pluie reste dormir jusqu'à demain.
_ Ok tu as raison demain alors tu me déposeras le matin.
_ Sans soucis.
En voulant monter il me retenu le bras.
_ Tu as sommeil ? M'avait-il demandé tendrement
_ Non
_ Alors reste regarder le film avec moi, je vais aller chercher de quoi grignoter dans la cuisine installe-toi
Je m'affaissai sur le canapé. Il revenu avec des chips et de la boisson qu'il déposa sur la table basse en s'asseyant à l'autre bout du canapé.
Le film relatait une histoire d'amour entre une humaine et un vampire qui pour ne plus la jeune femme voir en danger préféra la quitter à jamais. Venu un moment où je ne pus retenir mes larmes, c'était vraiment triste de voir l'héroïne aussi dépressive et prête à tout pour revoir son vampire bien aimé. En plus j'admets avoir vraiment un cœur d'artichaut. Alex s'en aperçu ....
_ Ça ne va pas il ya un problème ? S'enquérait-il inquiet
_ Non c'est juste triste de voir une personne souffrir autant à cause de l'amour.
_ Oh c'est les filles tout crachée, vous pleurez pour un rien allez viens là. Et ce n'est pas réel en plus c'est juste un film.
Me prenant dans ses bras, il inclinait sa tête légèrement pour me regarder, je voyais ses sourcils s'agitaient avec un petit sourire qui me faisait un tel effet. Brusquement je sursautai à cause du tonnerre qui grondait je m'agrippais fortement à son cou..........
Le film était un long métrage. Commençant à ressentir des courbatures je me couchai sur le canapé. Alex partit chercher une couverture avant de s'allonger derrière moi en cuillère. Personne ne parlait un moment vraiment magique que l'on s'endormit ainsi.
Je fus réveillée par la sonnette qui retentissait alors je partis ouvrir : c'était leur femme de ménage qui me regardait d'un tel air qu'on aurait dit que je la dégoutais. Alex se réveillait à son tour surement à cause des rayons du soleil qui pénétraient par la porte. Il me fit signe de le suivre.
_ Monte te recoucher en haut, je n'ai pas voulu te réveiller hier en te voyant dormir paisiblement. Me disait-il en s'étirant
_ Non c'est bon en plus je dois partir il est déjà 11h, et merci pour hier je suis désolée de t'avoir déranger
_ Mais non c'est rien. Bon je vais me laver et après je te ramène d'accord.
J'en faisais de même avant de l'attendre au jardin. Alex me rejoignit habiller en Tee shirt stretch Calvin Klein blanc avec un bermuda coton stretch de même couleur. Il prit mes affaires en les mettant à l'arrière de la voiture. En voulant monter à l'arrière il m'ouvrit la portière à l'avant. Comme il ne prenait pas le chemin de la médina je lui en faisais part:
_ Je pense que pour aller chez moi c'est mieux de prendre l'autre voie
_ Je sais mais on ne va pas chez toi
_ Ou va-t-on alors ? Ramène-moi chez moi s'il te plait. Lui suppliais-je stressée.
_ Bien sûr que je vais te ramener mais pas avant de prendre le petit déjeuner.
Cela tombe bien, puisque j'avais trop faim on dirait qu'il lit dans mes pensées. On s'arrêta devant un restaurant très huppé qui n'était pas loin de chez eux. C'était la première fois que je mettais les pieds dans un restaurant et pas n'importe lequel. Ce restaurant avait littéralement les pieds dans l'eau. Plus exactement, il est perché sur un ponton surplombant une eau bleue. Alex choisit une table et on s'installa, le serveur nous donna les cartes je n'avais jamais su qu'il existait des cartes petit déjeuner, déjeuner, dîner et franchement je ne savais pas quoi choisir vraiment. Des mots compliqués y étaient inscrits :
_ Le Continental : (Boisson chaude : thés, cafés, chocolat, cappuccino, tisanes ; 2mini viennoiseries, ¼ de baguette de pain frais ; 1verre de jus de fruits, assortiment de confitures locales et beurre, 1yaourt)
_ Le Buffet du Gauguin( boissons chaudes, jus de fruit, variété de pains, confitures, pâte à tartiner, choix fromage, tartes gâteaux maison , yaourt maison, crudités, œufs, charcuterie, mini saucisse, lard grillé, crèmes, mousses, verrines, fruits frais, pancakes, crêpes)
_ Le Brunch :( tisane, le buffet de Gauguin, salade composée, quiches, choix de dessert, bougna traditionnel)
_ Options choix : (tisane, 3oeufs, 3pancakes, orange pressée, 3 viennoiseries, salade de fruit)
_ Le Junior :( tisane, chocolat, jus de fruit, bol de céréale et lait)...........
Alex me regarda un long moment avant de dire au serveur :
_ Nous prenons le Brunch Lagon, merci
_ Merci mais je ne pense pas pouvoir tout manger, c'est beaucoup trop. Lui avouai-je
_ Comme tu ne te décidais pas à choisir je me suis dit que le brunch était plus complet et qu'il y aurait forcément quelque chose qui te plaira.
Deux serveurs revinrent et déposèrent les plateaux qui envahirent la table. C'était le paradis de manger face à la mer, le chant des moineaux, la brise qui me chatouillait les narines.
_ Ne serait-ce pas mieux de déjeuner chez toi ? Lui demandais-je soudainement
_ Oui mais comme je suis seul là-bas, je préfère venir ici ça ne fait que dix minutes en voiture.
_ Je vois mais y'a votre chauffeur et votre personnel non ?
_ Non je n'ai pas besoin de chauffeur il est congédié, pour la cuisine on fait que commander des fois ou c'est restaurant, il n'ya que la femme de ménage qui vient chaque matin.
_ Je vois mais c'est mieux de manger chez soi
_ Toi tu n'aimes pas le restaurant, je me trompe ?
_ Non j'adore c'est juste que je n'ai pas l'habitude d'aller au resto. Mais manger chez soi nous permet de passer un moment avec les gens qu'on aime et nous permet également d'entretenir des liens favorables. Pour moi manger chez soi n'a que des avantages.
_ OK je suis d'accord mais à condition que t'accepte de manger avec moi à la maison.
_ Tu n'es pas sérieux pas ?
_ Très sérieux, alors qu'est-ce que tu en dis ?
_D'accord mais que de temps en temps.
_ Ok si tu veux que je mange que de temps en temps alors je le ferais (
_ Mais tu es un vrai gamin toi, je ne pourrais pas venir tous les jours car c'est un peu éloigné tu vois.
_ Si ce n'est que ça je viendrais te chercher tous les jours. Tu as ton nouveau ton chauffeur devant toi.
_ Mdrr ok dans ce cas sa marche.
Après avoir fini, il me ramena chez moi. En sortant de sa voiture je le remerciai avant que l'on s'échange nos coordonnées.
Chez ma mère, c'était le retour à la réalité : toujours des problèmes. Jessica m'appelait souvent pour prendre de mes nouvelles. Cette année je n'étais pas partie chez tante Aita pour les vacances : j'y allais que les weekends. Avec Alexandre je m'entendais à merveille, nous passions presque toutes les journées ensemble. Avec lui c'était autre chose, avec lui c'était différent. Il devenait de plus en plus présent dans ma vie. Il me contactait régulièrement, se souciait de mon bien être. Les nombres de message que l'on s'envoyait ne m'importaient pas mais leur intensité oui. Il participait à tout ce qui m'occupait, ma santé, mes projets, ma vie. A ses cotés je me sentais valoriser, à ses côtés ma vie prenait du sens.
Durant un mois, ce ne fut que cette routine qui m'occupait mais une routine heureuse.
Un weekend chez tante Aita j'eu le choc de ma vie en prenant le portable d'Ibou pour envoyer des photos de moi qu'il avait prise. Parcourant sa galerie je crus m'évanouir en voyant une photo d'eux. Ibou sur ses genoux une fille que j'en eus des sueurs froides en ce moment de canicule. Je ne savais guère ce que faisait cette photo-là ni comment d'ailleurs. Cette fille je la reconnaissais mais je ne savais plus ou, je n'arrivais plus à me souvenir. Sous les tremblements de mes mains, le portable s'échappait pour se retrouver par terre. Ce fut certainement ce bruit qui alerta tante Aita.
_ Que se passe-t-il ma fille ? Me disait-elle en rentrant dans la chambre
_ Rien tante Aita j'ai fait tomber le portable d'Ibrahima.
_ Ah d'accord, ça tombe bien que les garçons soient sortis car je dois te parler en prenant un air sérieux.
_ Ah oui, rien de grave j'espère ....
_ A toi de me dire Aita qu'est ce qui t'arrive ces temps -ci ?
_ Rien ma tante pourquoi me demandes tu cela ?
_ C'est vrai qu'une fille en grandissant s'éloigne mais toi tu es comme ma propre fille depuis toute petite tu viens ici à chaque vacance et dès que tu as du temps libre. Mais .......
_ Non ma tante ne dit pas cela jamais je m'éloignerai de toi tu es comme ma plus que mère tu le sais bien.
_ C'est vrai qu'en te voyant plus je pensais que tu étais en train de te rapprocher de Soda mais ce n'est pas le cas je me trompe ?
_ Tu sais comment est ma mère, elle ne m'en donne pas l'occasion.
_ Et résultat tu n'es jamais chez toi, tu y rentres tardivement la nuit, que fais tu de tes journées ? Ou est ce que tu vas ?
_ Ma tante je ne fais rien de mauvais, je t'assure. C'est vrai qu'en allant chez Jessica je m'amuse tellement que j'en oublie l'heure mais je rentre que vers 20h au maximum. C'est ce vieux Habib qui envenime les choses avec ma mère en me dénigrant à chaque fois.
_ Chez Jessica tu dis je croyais qu'elle était partie en vacance ? Hein Aita tu me mens maintenant ?
C'est avec les larmes aux yeux que je lui disais :
_ Jamais je te mentirais, c'est vrai que Jessica est toujours en France mais si je vais chez elle c'est pour voir euh....son frère Alexandre.
_ Son frère tu dis ? Ça ne me plait pas du tout. Et que vas-tu faire là-bas tous les jours?
_ (Toujours en pleurs) Mais ma tante pourquoi ne me crois tu pas ? Alexandre est un très bon ami et comme il est nouveau ici je ne fais que lui tenir compagnie. On ne fait rien de mal juste aller visiter la ville c'est tout mais rien d'autre. Je t'assure. C'est quelqu'un de bien tu dois me croire.
_ Ne pleure pas, tu sais que seul ton bonheur m'importe. Fais quand même attention et j'aimerai bien le connaitre le frère de ton amie. Te questionner ne signifie pas que je ne te crois pas. Au contraire, je te fais confiance quoique comme le dit l'adage: la confiance n'exclut pas le contrôle. Soda était soucieux et elle m'en a fait part pour te parler.
_ D'accord ma tante quand il viendra me chercher je lui dirais de passer te voir.
_ Te chercher ?
_ Oui c'est lui qui me ramène à chaque fois que je viens ici, il me sert de chauffeur lorsqu'il en a le temps.
_ Eh ma fille pourquoi ne me l'as-tu jamais dit ? Plus que jamais, je tiens à le connaitre.
_ C'est parce que je n'en voyais pas l'importance en plus Ibou il me dit souvent de ne pas trainer avec n'importe qui......
_ Eh Allah tu en prends en compte l'avis d'Ibrahima et non du mien : c'est du jamais vu. Dis-moi comment est-il cet alessandar ? (elle ne pouvait pas bien prononcer ce nom)
_ Euh....il....est gentil
_ Arrête de faire la folle, comment est-il physiquement ?
_ Il est brun.... euh il est.... euh beau
Si tu le voyais on dirait un apollon : ses yeux, sa voix... Avais-je envie de lui crier.
_ Humm de toute façon je le verrais demain.
La nuit était déjà tombée......................
J'avais le cœur gros pas pour ce que m'avait dit ma tante. Mais à cause de cette photo que j'avais vue. Et comment est-ce que ma mère pouvait croire aux histoires que lui racontait son mari. J'avais tellement le blues que je partis me coucher tôt. Le lendemain tout se passa bien sauf que j'étais un peu distante avec Ibou et lui aussi pour une raison que j'ignore. Le soir c'est au environ de 18h que je reçu un message d'Alex qui disait :
« Tu sors prête je suis déjà arrivé à l'angle de la gargote je t'attends »
« Oui je suis prête mais viens à la maison je dois te présenter à quelqu'un » Lui répondis-je
Quelques minutes après j'entendis quelqu'un dire bonsoir : c'était lui
_ Sava tu as fait vite
_ Oui tranquille, alors à qui veux-tu me présenter.
: Moi
C'était tante Aita qui sortait juste de sa chambre
_ Bonsoir madame vous devez être sa Tante, je m'appelle Alexandre Moreau. En lui tendant la main
_ Enchantée Alessandar oui je suis tante, asseyez vous
On s'assit dans la cour sur les chaises qui l'ornaient. Ils furent connaissance. C'était la première fois que je voyais tante Aita s'intéressait autant à un inconnu. Une heure après en partant, elle me prit en aparté dans sa chambre pour me parler.
_ Il est vraiment discipliné ton ami mais je doute qu'il n'ait que de l'amitié envers toi. Me disait-elle dans un premier temps
_ Mais tata tu te fais de films, c'est rien qu'un ami c'est tout
_ Un ami tu n'as pas vu comment il te regarde ? On dirait qu'il est prêt à surgir pour te protéger, on dirait des aimants quand tu bouges, il bouge, il t'aime ça saute aux yeux mais attention quand même. Vas y ouste il commence à se faire tard et il ne faut pas faire attendre ton alessandar là(.
_ Pas Alessandar mais Alexandre. Tu peux l'appeler Alex c'est plus facile. Bisous je t'aime
Dans la voiture Alex ne cessait de me charrier, imitant tante Aita mais je n'avais guère la tête à cela.
J'étais triste. L'image de cette photo me hantait en défilant dans ma tête. Pourquoi me sentais-je ainsi ? Après tout Ibou avait sa vie. C'est vrai qu'on avait grandi mais cette réalité me faisait peur hélas : On s'éloignait mutuellement. Devrait il forcément en être ainsi, faisais je fausse route à son égard ou était-ce la peur de ce que je m'obstinais à ne pas croire ? Que ressentais-je vraiment pour lui ? Quelle définition donner à notre relation ? Notre complice n'était plus à prouver et certains gestes dés fois étranges de sa part me perturbaient. Je pensais qu'il y avait autre chose mais c'était faux. Je ne voyais pas de raison pour me sentir mieux, il fallait que je passe à autre chose. Je ne m'aperçue même pas qu'on était arrivé. Je partis directement me coucher sans lancer un seul regard à ma mère. Je lui en voulais vraiment d'être partie racontait des choses sur moi, je lui en voulais de toujours croire à son mari, je lui en voulais toujours de plus en plus.