Entre deux feux I
img img Entre deux feux I img Chapitre 2 Ironie du sort !
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Chapitre 6 Rebelote img
Chapitre 7 Porte Ouverte....... img
Chapitre 8 Bac : Ultime espoir ! img
Chapitre 9 Nouveau Départ...... img
Chapitre 10 Dire Oui à la vie ! img
Chapitre 11 Le sang appelle le sang ! img
Chapitre 12 Retrouvailles img
Chapitre 13 Carte sur table ! img
Chapitre 14 Au prix de la vérité ! img
Chapitre 15 Eaux troubles....... img
Chapitre 16 Il sait me donner le sourire! img
Chapitre 17 Mauvais surprise img
Chapitre 18 Souffrir pour sourire img
Chapitre 19 Quand l'amour toque à ma porte img
Chapitre 20 Oui je le veux! img
Chapitre 21 La machine est lancée img
Chapitre 22 Vive les mariés !!! img
Chapitre 23 Madame Sow ! img
Chapitre 24 Ménage à plusieurs img
Chapitre 25 Problèmes à l'horizon. . img
Chapitre 26 Fatiguée. . img
Chapitre 27 Recoller les morceaux img
Chapitre 28 Tous à Ndar! img
Chapitre 29 Ce baptême img
Chapitre 30 Bébé à risque! img
Chapitre 31 Enfin ....maman img
Chapitre 32 À chacun ses soucis ... img
Chapitre 33 À nous deux! img
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Chapitre 2 Ironie du sort !

Depuis des jours, elle se sentait affaiblie. Jamais au plus grand jamais cette idée ne lui avait traversé l'esprit ! La voilà perdue, la tête entre ses mains, elle venait de recevoir la plus grande surprise de sa vie. Depuis qu'elle fut transportée à l'infirmerie du camp, sa vie bascula !

Comment avait-elle pu ne pas s'en rendre compte ? Dire qu'elle a dû s'évanouir en faisant le ménage pour enfin savoir. Le choc passé, elle n'eut autre choix que de faire face à la réalité.

Sa patronne Colette, depuis qu'elle apprit la nouvelle ne cessait de la dévisager. Elle se sentit idiote de n'avoir pas cru à ses compatriotes lors des leurs séances de cartes qu'elles organisaient au sein du camp.

_ Cette nègre qui te sert de femme de ménage, tu devrais l'avoir à l'œil Colette. Ce genre de femme avec leur airs de sainte ni touche s'amourache vite de ton mari et se retrouve enceinte de lui du jour au lendemain pour l'avoir à sa merci.

En repensant à ce commentaire, Colette vu rouge. Ayant peur que son mari ne soit l'auteur de cette grossesse, elle préféra licencier Soda le même jour.

Anéantie, était Soda au plus haut point. Elle qui était l'ainée de sa famille, elle qui était l'unique soutien de ses parents, elle qui était une référence pour ses sœurs, la fierté de ses parents : était enceinte de 2 mois. Se retrouver enceinte hors mariage était déjà très mal perçu alors être enceinte d'un blanc serait tout simplement une calamité.

Ramassant son sac, elle resta longuement assise devant le camp à attendre l'auteur de sa grossesse qui ne venait toujours pas. N'ayant pas le courage de rentrer à la médina, elle prit la direction de chez sa meilleure amie qui habitait aussi Ouakam.

C'est en plein repas qu'elle arriva chez sa copine. A voir son mine défait, cette dernière su que quelque chose n'allait pas. Sans mot, Soda trouva refuge dans la chambre pour éclater en sanglot.

_ Soda que se passe-t-il ? Tu me fais peur est-il arrivé malheur ? Demanda son amie troublée

_ Aita, je suis foutue. Ma vie est gâchée..........

_ Quoi ? Ne me dis pas que ton père t'a donné en mariage à ce vieux

_ Non .... Mais je suis enceinte.......

_ Quoi ? Comment est-ce qu'une telle chose peut t'arriver ?

_ Je sais que je mérite tous les blâmes mais pas toi Aita. Il n'y a que toi qui puisses me comprendre. Et tu me connais mieux que personne donc je ne suis pas mauvaise

_ Soda je ne vais pas te juger. C'est juste que ça me surprenne. Et qui est l'auteur de ta grossesse ?

_ C'est un blanc qui est au camp.......

_ Un blanc ? Hum Soda tu n'as jamais eu la vie facile et avec ta nouvelle situation je n'ai peur que ça s'empire surtout avec ta famille.

_ Je sais qu'ils me haïront.............

_ Et que comptes tu faire maintenant ?

_ Je ne sais pas. Ma patronne m'a licencié et personne ne voudra d'une femme enceinte comme travailleuse. Tout le monde m'abandonnera ........

_ Soda, tu sais qu'entre nous c'est plus de l'amitié. On est sœur de cœur. Tu as toujours été présente pour mes enfants et moi. Sache que je serai à tes cotés dans ces moments durs et que tu auras tout mon soutien. Jamais je ne tournerai le dos.

Aita sa meilleure amie passa la nuit à la rassurer en lui réaffirmant son amitié.

Ayant de l'argent de côté, Soda rentra chez ses parents. Prétextant un congé, elle put y rester trois mois. Nauséeuse à chaque fois, pour ne pas éveiller les soupçons, elle disait avoir la malaria. Soda avait la chance de ne pas avoir un gros ventre. Jusqu'à ces 4 mois de grossesse, elle réussit bien à camoufler la petite bosse que formait son ventre dans des habits amples.

Un beau jour, ils furent tous réveiller par les chants d'une griotte avec une grande bassine au-dessus de la tête qu'elle déposa au beau milieu de la cour.

Dans cette bassine : du riz, du sucre, du lait, de l'huile, de la tomate : des denrées de première nécessité dont ils avaient besoin en ces temps durs.

_ Veuillez bien prendre ceci mère Amy, tendit la griotte une enveloppe de billets de banque à la mère de Soda. Cet argent est à vous ainsi que tout ce que contient cette bassine. Un cadeau du noble du quartier Habib qui souhaite faire de Soda sa troisième épouse.

_ Vous direz à votre expéditeur que nous n'avons rien besoin venant de lui. Alors rendez lui ses présents et dite lui de chercher une troisième femme ailleurs. Répondit Soda

Habitant dans une grande maison familiale, tous étaient présents de la scène. Tous s'étonnèrent de sa décision ses parents les premiers qui l'entrainèrent presque de force dans leur chambre.

_ As-tu perdu la tête Soda ? Pourquoi lui avoir rendu tout ceci ?

_ Mère je ne vais pas rien accepter venant d'Habib car jamais je ne deviendrai sa femme.

_ Et pourquoi ? Il est bon musulman, il pourra subvenir à tes besoins et les nôtres aussi. Epouse Habib et tu ne seras plus obliger de travailler pour nous aider.

_ Père, j'aurais aimé faire tout ce que tu me demandes mais épouser Habib est au-delà de mes forces. Il a ton âge, il pourrait être mon père. ...........

_ Ay Soda ne veux-tu pas mettre fin à notre misère et améliorer notre condition de vie ?

_ Si maman mais pas en épousant ce vieux Habib

Pour tenter de détendre l'atmosphère et apaiser la colère de ses parents, Soda leur remit tout le restant de ces épargnes.

A cinq mois de grossesse, son ventre commençait à bien s'arrondir à travers ses habits. Habits qui ne parvenaient plus à cacher sa grossesse, Soda repartit chez son amie prétextant la fin de son congé pour ne pas éveiller les soupçons.

Soda était vraiment malheureuse : de devoir vivre tout cela, de devoir mentir à sa famille. Le seul point positif dans tout ça était uniquement le soutien de son amie. Son amie Aita, elle qui était veuve !

Son mari ancien chauffeur de bus mourut dans un terrible accident. Avec l'argent que sa famille reçu comme indemnisation, Aita bâti sa maison en y tenant une gargote. Elle fut la seule à aider Soda. L'achat des médicaments prescrits à chacune de ses visites prénatales était à ses frais bien qu'elle avait en charge ses trois enfants sans aucune aide de sa famille ou de sa belle-famille.

A son huitième mois de grossesse, le médecin conseilla à Soda de faire des exercices et de se détendre afin de préparer l'accouchement. Ainsi elle débuta ses promenades nocturnes, chaque soir en allant se promener au bord de la montagne. Il lui arrivait d'y rester un long moment, ressasser sa vie, ses peines et surtout le peur de l'inconnu.

Un jour sur le chemin de retour, elle eut un terrible choc en faisant face à son blanc. Ce blanc qu'elle avait perdu de vu depuis ce jour où elle apprit porter son enfant. Elle avait beau vouloir le détester comme elle se l'était promise mais n'y arrivait pas.

Aucun d'eux n'en croyait leurs yeux. Arnauld fut le plus surpris de la voir dans cet état. Il n'était pas au courant de sa grossesse.

_ Soda.... Qu'est-ce que c'est ? Dit-il en indexant son ventre. Je t'ai cherché partout. Je venais chaque jour ici dans l'espoir de te revoir.

_ Comme tu le vois je suis enceinte Arnauld. J'ai été licencié à cause de ma grossesse. Je porte ton enfant je suis à huit mois ....

_ Je n'en doute pas une seule seconde, j'ai été le premier homme dans ta vie.........

_ Je m'en vais Arnauld j'espère que j'aurais l'occasion de te revoir et avoir réponse à mes questions.

Comme il se faisait tard, son blanc se proposa de la ramener chez son amie en lui promettant de revenir le lendemain.

Soda fut vraiment soulagée de savoir qu'il la recherchait et qu'il l'aimait toujours autant.

Sourire était chose qu'elle n'avait pas faite depuis longtemps. Mais cette nuit-là, elle s'endormit toute souriante.

Le lendemain, c'est aux environs de 10h du matin qu'elle vu Arnauld franchir le seuil de la maison. Depuis son réveil, elle n'avait cessé de poiroter, le guettant tout le temps. Après les présentations faites avec Aita, ils prirent place à une table libre de la gargote pour discuter.

_ Arnauld va tu me dire ou tu étais ?

_ Soda j'étais en mission et à mon retour je ne t'ai plus trouvé au camp. Et je n'avais nul autre lieu ou je chercher que la montagne.....

Savoir que tu attends un enfant de moi est la plus merveilleuse des nouvelles. Comment se passe ta grossesse ?

_ Physiquement je vais bien mais psychiquement je suis anéantie. Ma famille n'est pas au courant de mon état. Ils croient toujours que je travaille au camp. Le jour où ils sauront, mes parents me renieront.....

_ Soda je t'aime, je serais toujours là pour toi. Tout finira par s'arranger crois-moi ...........

En partant il remit une enveloppe remplie d'argent à Soda pour ses consultations et autres frais. Et en fit de même, les jours suivants à chacune de ses visites jusqu'au jour ou Soda n'eut plus jamais de ses nouvelles.

L

a souffrance de Soda augmenta ! Souffrance qui commençait à se répercuter à travers des douleurs sur sa grossesse dès le début de son neuvième mois.

Une semaine plus tard, tard dans la nuit Soda fut réveillée par de douloureuses contractions qui s'enchainaient de plus bel. Ses cris furent sursauter Aita avec qui elle partageait le même lit.

Eveillée, cette dernière partie appelé un de ses voisins véhiculé à défaut de trouver un taxi à ces heures de crimes. Le voisin aidé par Aita, portèrent Soda qui se tordait de douleur à l'arrière de la voiture.

Durant tout le trajet, Aita ne cessait de formuler des prières pour son amie. Ils arrivèrent à temps à l'hôpital bien que le travail eut déjà commencé en route. L'accouchement se passa très vite quand soudain une sage-femme sortit demander l'accompagnante de la patiente Soda Gueye.

_ C'est moi se présenta Aita ! Comment va-t-elle ?

_ Elles vont bien toutes les deux

_ Elles ?

_ Oui elle a eu une magnifique petite fille en bonne santé félicitation.

Soda ne passa que deux jours à l'hôpital principal qu'elle avait pu payer grâce à l'argent restant que lui avait offert Arnauld. Elle était aux anges d'avoir sa fille malgré toutes ses peines et souffrances. Quant à son amie qui n'eut jamais de fille, gardait tout le temps le bébé dans ses bras.

Comme Soda n'avait pas assez d'argent pour faire un baptême, le septième jour après la naissance de sa fille, elle l'a baptisa simplement en allant voir l'imam du quartier qui prononça un appel à la prière à l'oreille du bébé et lui donna le nom de sa meilleure amie Aita pour lui rendre hommage en guise de tout ce avait fait pour elle. Elle, la seule qui l'avait tant soutenu durant toute cette épreuve.....

Soda ne passa que deux jours à l'hôpital principal qu'elle parvenu à payer grâce à l'argent que lui avait offert Arnauld. Elle était aux anges d'avoir sa fille malgré toutes ses peines. Quant à son amie qui n'eut jamais de fille, gardait tout le temps le bébé dans ses bras.

N'ayant plus assez d'argent pour faire un baptême, le septième jour après la naissance de sa fille, elle alla la baptiser simplement chez l'imam du quartier qui prononça un appel à la prière à l'oreille du bébé. Elle lui donna le nom de sa meilleure amie Aita pour lui rendre hommage en guise de tout ce qu'elle fit pour elle : celle qui l'avait tant soutenu durant toute cette épreuve.

A l'état civil, Soda déclara difficilement son enfant. Arrivée sur les lieux, l'agent lui avait demandé la pièce d'identité du père qu'elle n'avait pas. Elle faillit rebrousser chemin pour condamner sa fille à l'apatridie comme ses millions d'enfants qui peine à aller à l'école à cause de cela. Si ce n'était pas Aita qui expliqua la situation à l'agent alors sa fille ne serait jamais déclarée. Ainsi des documents nécessaires lui furent demandés comme : le certificat d'accouchement, les références de témoins. Il fallait deux témoins mais Soda n'en avait qu'un : Aita. Compatissant, l'agent s'octroya le statut de second témoin en lui demandant le prénom et nom de l'enfant.

_ Aita Gueye répondit fièrement Soda de donner son nom à sa fille.

Quinze jours après avoir déclaré sa fille, Soda partit rendre visite à ses parents. Cela faisait 4 mois qu'elle ne les avait pas vu. Seule Aita allait les voir en les remettants un peu d'argent qu'elle disait de la part de leur fille. Comme leurs avait dit Aita, les parents de Soda crurent leur enfant en voyage dans la sous-région avec ses patrons.

Elle arriva chez eux un soir aux environs de 17h, toute sa famille accourut la voir pour discuter avec qu'elle mais elle n'y resta pas très longtemps. Comment pouvait-elle rester longtemps ayant laissé un nourrisson à sa meilleure amie. On dit qu'une mère est capable de s'apercevoir de n'importe quel changement chez sa fille mais ce n'était point le cas de mère Amy la mère de Soda. Cette vielle à vrai dire n'avait que faire de Soda. Celles qu'elle sur couvrait d'amour était Maty et Oulèye ses deux autres filles. Soda n'était bon qu'à travailler et les nourrir.

A Ouakam, Soda ne voulut plus devenir une charge supplémentaire pour son amie alors elle se mit à chercher un emploi en vain. C'est ainsi qu'elle se décida d'aller de nouveau au camp français tenter sa chance. Comme si son destin s'y trouvait, elle fut prise par une nouvelle famille installée depuis peu qui cherchait une nounou pour leur fils de 3ans. C'était difficile pour elle de s'occuper d'un autre enfant alors que son esprit se préoccupait tout le temps pour le sien. Elle eut la chance que George le fils des patrons soit un enfant calme qui adorait les promenades. Souvent elle l'amenait au bord de la montagne ou à l'aire de jeu à l'intérieur du camp. C'est à ce parc de jeu qu'elle son revu le père de sa fille. Pour ne pas que son blanc ne la voie elle s'enfouit. Mais c'était trop tard, depuis qu'elle était arrivée Arnauld ne cessait de la garder se demandant s'il ne rêvait pas. Discrètement, il l'a suivi pour la voir rentrer chez Jeanne.

Leur rencontre inévitable eut lieu au sein du camp. Arnauld faisait son footing et Soda venait juste d'arriver.

_ Soda l'appela-t-il avant que cette dernière ne presse le pas ne voulant carrément pas lui parler. Par maintes ruses, il essaya d'entrer en contact avec elle. Fatigué de jouer au chat et à la souris, il se rendit chez Jeanne. Ce fut Soda en personne qui lui ouvrit la porte.

_ Toi fut la seule chose capable de sortir de sa bouche prise de panique

_ Qu'importe ce que ça te couteras aujourd'hui tu vas me parler

_ Arnauld c'est mon lieu de travail je t'en prie

_ Non Soda j'ai assez attendu. Tu me fais entrer ou je le fais sans invitation ?

_ Va m'attendre à la montagne et je te dirai tout ce que tu veux savoir

_ Si tu me poses un lapin je reviendrai te voir ici

Elle ne s'y rendu au rendez-vous qu'une heure après sa descente en y trouvant Arnauld qui y était déjà. Dès qu'il la vue, il lui posa cette question qui lui brulait tant les lèvres:

_ Ou est notre enfant ? Les yeux pleins d'espoir.

Soda ne descellant point ses lèvres alors il enchaina :

_ J'ai tant de projets pour notre enfant avant tout je voudrais lui donner mon nom, le reconnaitre ainsi je pourrais lui avoir un extrait français en conséquence l'amener en France pour lui donner un avenir radieux, dis-moi s'il te plait est-ce un garçon ou une fille Soda ?

_ Comment as-tu pus ? Ou étais-tu durant tout ce temps ? Je n'aurais jamais cru cela venant de toi, m'abandonner ainsi presqu'à terme sans nouvelle et tu oses revenir revendiquer des droits !

Non elle ne pouvait plus regarder cet homme qui l'avait abandonné misérablement sur le point d'accoucher. Elle partit les larmes aux yeux laissant Arnauld sans réponse. La nuit tombante elle relata sa mésaventure à sa meilleure amie. C'était une sorte de rituel pour elles, chaque soir quand les enfants s'endormaient, elles se racontaient mutuellement leur journée.

_ Que dois-je faire Aita ? Demanda-t-elle conseille à son amie

_ C'est à toi seule de décider même après tout ce qu'il t'a fait il mérite de savoir la vérité, de connaitre sa fille. En plus il veut offrir un meilleur avenir à son enfant. Alors réfléchit bien à ce que tu vas faire, toi seule peut décider de ce qui est bien ou mal pour ton enfant.

Soda ne pipa mot pour se coucher auprès de sa fille pensive. Dans sa tête, plusieurs questions lui torturaient l'esprit :

« Pourquoi lui parlerais-je de ma fille ? Qu'est ce qui me garantit qu'il ne me l'enlèvera pas ou que je la reverrais un jour ? S'il a pu m'abandonner de la sorte que l'empêchera-t-il de le faire à nouveau ? S'il l'amène lui parlera-t-il de moi ? »..........

Le lendemain terminant son travail, sortant pour rentrer, Arnauld qui la guettait, accouru la voir les yeux pleins d'espoir. Avec une voix pleine d'émotion il la supplia :

_ Soda amène moi voir mon enfant je t'en prie.........

_ Ton enfant ?

_ Notre enfant Soda s'il te plait je ne peux plus attendre. Je ne rêve d'une chose tenir mon enfant dans mes bras alors amène-moi je t'en supplie

_ Non je ne peux pas même si je voulais.

_ Soda laisse-moi t'expliquer au moins je sais que tu m'en veux mais tu me comprendras ..........

_ Ce n'est plus la peine Arnauld, notre enfant est mort.....

_ Mort ? Quoi ? Comment ça mort Soda ? Mon enfant ne peut pas mourir Soda........

_ Malheureusement si. A vrai dire notre enfant n'a jamais vu le jour

_ Mais tu étais presqu'à terme la dernière fois que je t'ai vu

_ Oui mais j'ai eu des complications ce qui a fait que j'ai accouché d'un bébé mort-né.

A ces mots, on aurait dit que la terre venait de se dérober sous les pieds d'Arnauld. Brisé, sur le coup ses larmes jaillirent puis il partit. Depuis ce jour Soda n'eut plus jamais de ses nouvelles ni ne le revu.

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La vie reprit son cours. Bien que difficile lentement Soda parvenait à trouver l'équilibre. En allant travaillée, elle laissait sa fille à Aita et mettait son lait dans un biberon qu'elle avait pu prendre des affaires que sa patronne voulait mettre à la poubelle. Chaque matin elle quittait sa fille pour ne la revoir que le soir.

Quand sa fille eut deux mois, elle se décida de l'amener un dimanche soir chez ses parents. Angoissée, dès qu'elle franchit le portail, les membres de sa famille accoururent voir le bébé « toubab ».

_ Wa Soda tes patrons te laissent amener leur enfant ici s'enquit l'un d'entre eux.

Alors elle ne dit rien pour démentir et en fut au contraire soulagée. C'était une porte qui venait de souffrir à elle alors ce fut de même pour tous les dimanches qui suivirent.

En rentrant un jour, ces parents lui firent part du baptême d'une de ses cousines qui allait se faire le mardi.

_ Mardi je ne pourrai venir je travaille se justifia-t-elle devant une mère insensible.

_ Ay Soda repose toi un peu. Regarde comment tu es ? Tu n'as plus de temps pour tes parents ni même pour ta famille. Mardi ta présence sera obligatoire alors fais tout pour venir....

Devant une telle mère qui ne lui laissait jamais le choix elle ne pouvait faire que ce qu'elle faisait toujours se plier à ses exigences. Dès qu'elle reprit le boulot, elle en fit part à sa patronne Jeanne qui lui donna la permission à condition de l'accompagner n'ayant jamais assisté à une cérémonie sénégalaise. Comme jeanne ignorait qu'elle était mère, le jour du baptême Aita du partir avec son homonyme la première à la médina avant que Soda n'aille récupérer Jeanne et son fils pour les rejoindre. Dès leur arrivée, elles furent accueillies par les battements de tam-tam, le chant des griottes. Le petit George essayant de suivre le rythme péniblement faisait rire sa mère qui ne perdait rien de l'ambiance en filmant avec la caméra qu'elle apporta.

Attirée par la mignonne petite fille en face d'elle, elle partit vers elle :

_ Puis-je prendre votre fille, elle est si jolie ? Demanda-t-elle à Aita qui joua le jeu.

Comme il se faisait tard Jeanne prit congé sous l'escorte de Soda pour lui trouver un taxi. Entre temps Aita aussi rentra chez elle faisant coucher sa filleule dans la chambre de ses grands-parents à l'insu de sa mère.

            
            

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