Mi-Ange Mi-Démon
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Chapitre 4 Chapitre 04

Avant que la gazelle ne comprenne quoi que ce soit, la sage femme sortait un petit pot en plastique qu'elle avait renfermé dans glacière remplie de glaçons. Ce petit pot en question claustrait un produit en forme de boule ressemblant à du chewing-gum dans l'intimité de Saly. Interdite de bouger, des larmes coulaient de ses beaux yeux ressentant une forte brulure.

Mais ses supplices étaient loin d'être terminer car à peine avait-elle introduit ce suppositoire vaginal qu'elle prit une sorte de fine bouchon à base de purée de tubercule d'algues et d'herbes médicinales qu'elle plaçait à l'entrée de son intimité pour y verser quelques gouttes d'eau froides des glaçons qui avaient fondus :une sorte d'anesthésie locale. Saly resta ainsi à peu près un quart d'heure avant qu'on ne lui permette enfin de bouger. Elle se rhabillait avant qu'Absa ne lui remette une tasse de tisane chaude qu'elle buvait d'un trait bien qu'elle la trouva très amère. Comment cette tisane ne pouvait-elle pas l'être étant donné qu'en vérité cette tisane n'était qu'un mélange d'écorces d'arbres, de plantain, de safran mais aussi de morceaux de ruches.

Une fois chez elle il fallait qu'elle attende deux heures avant d'aller faire ses besoins..................

Chapitre III :

Deux semaines s'écoulèrent depuis son avortement, deux semaines difficiles ou Saly cru qu'elle allait mourir. Durant la nuit ou elle revenu de chez Absa, Saly eut une très grosse fièvre avant de ressentir de violentes contractions en plus des saignements. Ne parvenant plus à supporter la douleur, elle se mit à crier réveillant au passage ses parents. A l'aide d'une lampe torche, son père parvenu à l'éclairer, manquant de perdre l'équilibre en voyant l'état de sa fille.

_ Salimata que se passe t-il ? Qu'est ce que tu as ? Dit-il calmement la voix enrouée par la panique

_ Kader tu devrais sortir, je pense que ta fille est simplement devenue une femme. Va te recoucher je vais rester avec qu'elle. Menti Kiné avant de raccompagner son mari à la porte comme pour s'assurer qu'il exécutait.

Après ses cris, Saly se mettait à vomir de tel sorte qu'elle ne pu même pas prendre l'antalgique que lui remis sa mère : Elle vomissait tout même l'eau que celle-ci lui fit boire.

Emotionnellement, Kiné n'était pas bien, secrètement elle demandait pardon à Dieu croyant que Saly ne passerait la nuit. Cette nuit leur parut très longue.....

Au petit matin, Kiné tout aussi fatiguée que Saly qui souffrait le martyr l'aida à prendre son bain. Désemparée elle ne comprenait rien, après chaque heure, elle aidait sa fille à changer ses vêtements tachés de sang. Les saignements de Saly étaient devenus plus abondantes que la veille, après avoir crié de toutes ses forces en un moment donné, Saly s'évanouit....

Paniquée, Kiné la laissa ainsi pour sortir de la maison à la hâte. Aveuglé par la peur, elle heurtait son mari qui revenait de la mosquée :

_ Mais Kiné ou pars tu comme ça ?

_ Kader je ne t'avais pas vu .....

_ Tout va bien ? Et Saly ? Demanda t-il inquiet avec l'état de sa femme

_ Oui tu sais c'est la première fois qu'elle voit ses règles. Je partais appeler Absa pour qu'elle puisse l'ausculter et lui donner des calmants ....

_ C'est une bonne idée. Je vais voir comment elle va.....

_ Non surtout pas Kader. Elle a souffert la nuit dernière là elle dort. Saly est gênée que tu aies pu la voir de la sorte. C'est une fille c'est normal qu'elle soit timide en ces circonstances. Je pense que tu devrais passer la journée chez un de tes amis le temps que je puisse discuter avec elle.

_ Tu as raison ....

Elle s'assura que son mari parte pour envoyer un gamin appeler Absa à l'hôpital....

_ Je ne comprends pas dit cette dernière après avoir ausculté Saly le fœtus devait être expulsé depuis la veille. Ramène-moi de la poudre bleue ....

_ Quelle poudre bleue ? Demanda Kiné complètement affoler

_ La poudre bleue qu'on utilise pour le linge

Une fois cette poudre entre les mains, la doctoresse la mit dans une bouteille en plastique vide qu'elle somma à Saly d'inspirer profondément sans expirer. Répétant cette acte à peu près 10 minutes, Saly dit à sa mère de l'aider à aller aux toilettes mais n'ayant plus la force de tenir debout, sa mère ramenait un sceau pour qu'elle y fasse ses besoins. Et c'est là en urinant que Saly sentit le fœtus sortir......

Kiné et son amie en furent très soulagées...... Si sur une échelle de 10 la douleur de Saly était de 15, après que le fœtus soit expulsé la douleur atteignait 9/10. Les jours qui suivirent, ses saignements continuaient, les caillots de sang qu'elle expulsait, témoignait de l'hémorragie dont elle était victime. Saly souffrait énormément, se plaignant de douleur dorsal et abdominal...... Ses douleurs ne s'atténuèrent que deux semaines après l'avortement......

Ass depuis la visite de Kiné, passait souvent verser de l'argent à celle-ci pour les soins de Saly. A lui aussi Kiné continua de mentir sur la santé de Saly. Après avoir passé un an à mettre la main à la poche pour les achats d'ordonnances imaginaires qu'il ne voyait jamais, Ass voulu se désistait .....

L'épreuve de son avortement ne suffit guère à Saly pour laisser Demba dont elle n'avoua jamais sa grossesse. Pour une enfant de treize ans, Saly devenue très mature, sa mère avait réussi à l'amadouer concernant Ass dont elle ne voulait plus revoir le visage......

1984.............

A ses 14 ans, Saly n'était point une adolescente mais plutôt une femme. Sa beauté avait comme augmenté au fil du temps. C'est comme ci les souffrances qu'elle avait enduré l'embellissait. Avec ses nombreux prétendants qui venaient de jour en jour voir Kiné pour l'épouser, Saly devenue très provocatrice. Provocation qui n'échappa pas à sa tante paternelle..............

Avec l'arrivée de sa belle sœur Ndack du Walo, les lamentations de Kiné augmentèrent. Joindre les deux bouts étant difficile pour eux, s'en rajouter aussi sa belle sœur : une femme à forte carrure qui ne mâchait jamais ses mots. Elle était venue sans avertir, amenant avec elle deux de ses petits enfants. Saly tout comme Kiné détestait les avoir chez eux. Toutes les économies de Kiné rentrant dans la dépense de la maison, Saly en subissait les conséquences : elle n'eut plus droit à de sous venant de sa mère......

Accompagnant sa mère faire les courses au quai de pèche, un marin tombant sous le charme de Saly, leur offrit leurs achats.....

_ Yaye soupira Saly sur le chemin de retour. Comme à cause de moi, tu as eu des poissons gratuitement, l'argent m'est du.

_ Ah Saly tu as raison, je te l'aurais offert si ta sangsue de tante n'avait pas accaparé la maison avec ses petits enfants....

_ Je ne comprends pas ce qu'elle fait là jusqu'à présent ?

_ Elle se repose bien sure, vue qu'elle n'a pas la paix dans son foyer à Walo, elle vient nous emmerder .....

_ Moi je ne supporte plus de partager ma chambre avec eux.....

_ Et moi donc j'en ai marre de les avoir à la maison. A croire que c'est son frère qui prend en charge toutes les dépenses. Je suis très fatiguée et j'ai toutes ses bouches à nourrir....

_ Yaye j'aimerai bien t'aider plus que je ne le fais .....

_ Ce que je veux c'est que tu laisses Demba

_ Demba s'offusqua Saly d'entendre sa mère parlait ainsi du fils de sa meilleure amie...

_ Je suis au courant de votre relation, ses visites fréquentes mais Demba n'est pas ton égal, il n'a rien à t'offrir ....

_ Yaye j'aime Demba ....

_ Comment peux tu aimer si tu ignores ce que c'est l'amour ? Crois-moi tu sauras ce que c'est l'amour d'ici quelques années... Hier Ass est venu...

_ Je ne veux rien entendre de lui...

_ Ma fille, Ass s'en veut pour ce qu'il t'a fait, il essaye de se racheter alors pardonne le.

_ Mais.....

_ Sans son aide, je n'aurais pas pu te soigner l'année dernière, Ass est un homme bien et il t'aime ...

_ Moi c'est Demba que j'aime

_ Que trouves tu à ce vaut rien de Demba ? Il ne fait qu'arnaquer sa mère et collectionner des filles à qui il soutire de l'argent. Sur ce fait tu devrais prendre exemple sur lui, il sait ce qu'il a, il sait ce qu'il vaut, il sait ce qu'il veut et surtout il sait comment faire pour l'obtenir si lui qui est un homme fait cela pour subvenir à ses besoins. Alors toi qu'est ce qui t'en empêche? Imagines ce que tu pourrais avoir, rien qu'en allant au quai on nous a offert tous ses poissons car ce monsieur dit t'aimer. Ass est venu me dire qu'il était fatigué de payer les ordonnances d'une maladie qui ne guérissait jamais. Et qu'il en avait marre d'investir son argent sur une fille qui ne lui adresse même pas un regard. Saly tu es vraiment belle, profite de ta beauté avant qu'il ne soit trop tard avant que la vieillesse ne vienne, avant le mariage. Si tu te marie tu auras tout le temps d'aimer ton mari en plus une femme n'aime jamais elle ne fait que s'habituer à un homme. Tout comme tu t'es habituée à Demba, essaye de le faire avec les autres. Je ne peux subvenir à tous tes besoins surtout avec ta tante à la maison. Toi seul peux nous aider, ton père est à la retraite depuis longtemps, il passe son temps à la mosquée et moi je suis fatiguée, usée par le travail. Salimata regarde moi, vois tu les habits que je porte. On n'est jamais invité aux cérémonies familiales à cause de notre pauvreté....

_ Ne t'en fais pas Yaye, si ça ne dépend que de moi alors tes souffrances prendront bientôt fin. Je te le promets Yaye, plus personne ne te traitera de la sorte, je te rendrai fière. Les sacrifices que tu as faits pour moi ne seront jamais dérisoires. On deviendra riche je te promets Yaye qu'importe ce que ça impliquera et demandera ....

Et depuis lors elle se métamorphosa. Tentant de tenir sa promesse coute que coute, elle commença à collectionner les hommes, allant de tonton Ass, du marin, des maçons, et autres commerçants : Tout homme était le bienvenue à condition, qu'il soit bien généreux.....

Leur vie changea de telle sorte que Kiné n'allait plus vendre des légumes au marché. Malgré l'argent que lui remettaient sa fille et ses prétendants, Kiné continua toujours avec sa gargote. En vérité la gargote n'était qu'une couverture afin attirer plus de prétendants à sa fille et de ne pas attiser les soupçons de son mari.

Ndack la sœur de Pa Kader, résidant depuis trois mois chez son frère remarqua le défilé incessant des hommes qui venaient voir ou raccompagner Saly le soir. Autour d'un repas, elle en faisait part à son frère profitant de l'absence de Kiné et de sa fille.

_ Que veux-tu insinuer Ndack ? Lui demanda Kader très vexé par ses remarques

_ Rien juste qu'une fille ne devrait fréquenté d'homme si ce n'est son mari. Ne vois tu pas tous ces hommes qui viennent la nuit ici....

_ Non Ndack, ces hommes dont tu parles viennent ici que pour manger

_ Mon frère tu n'as jamais accepté qu'on puisse parler en mal de ta fille. Quoi qu'il en soit ta fille est grande maintenant, elle devrait être mariée depuis longtemps....

_ Non il est tôt en plus elle va à l'école ....

_ L'école ne sert à rien pour une fille, son devoir c'est le mariage et fonder une famille voilà ce qui est bien pour elle. Et il y'a Ousseynou qui depuis toujours souhaite l'épouser ...

_ Ousseynou ton fils

_ Oui ton neveu. Quand dis-tu ?

_ Parles-en à Salimata car après tout c'est elle la principale concernée

_ Kader l'avis d'une jeune fille importe peu quand il s'agit de lui trouver un bon époux. Tu es son père, tu as tous les droits lui concernant. Ousseynou a maintenant un champ rien qu'à lui il pourrait bien prendre soin de Saly.......

_ Je sais mais pour l'instant je veux que ma fille fasse des études ...

_ Mon frère crois moi tu devrais trouver un mari pour ta fille. Elle est belle très belle que tu refuses de le croire, les hommes qui viennent ici lui tournent autour et ceci n'est pas sure. Mari ta fille pour son bien ....

Sous le regard sévère de son frère, Ndack préféra se taire pour ne pas blesser son frère. Dans son mutisme, elle se remémorait du jour elle surprit Ass entrain d'embrasser Saly.

_ Soyez maudits avait-elle crié en les découvrant dans l'obscurité près du portail

_ Badiène (tante) ce n'est pas ce que tu crois...... Essaya de se défendre Saly

_ Cet homme avait sa bouche collé à la sienne ......

_ Non madame intervenu Ass comment pouvez vous affirmer voir dans tel obscurité. Je ne faisais que l'aider à se relever et lui masser le front, elle vient de se cogner la tête...

_ Aie Dit Saly en se tenant le front tu vois Badiène

Sceptique, elle ne trouva plus rien à dire face à ces deux qui niaient en bloc. Mais depuis ce jour elle commença à regarder sa nièce d'un œil plus vigilant.....

La liberté de Saly ne commença à faillir qu'au soir du 4 Avril 1984..... Comme à chaque fête d'indépendance, un défilé était organisé à la grande place de la ville et une prise d'arme au camp militaire de Santiaba non loin de chez eux. Habillée d'une petite robe évasée en velours grise, elle se hâtait d'aller au camp pour avoir la meilleure des places et c'est là qu'elle que son regard fut capturé par un très jeune officier dans son uniforme kaki, ses gants blancs dont le visage était camouflé par son béret qu'elle trouva un peu grande sur lui. Durant toute la cérémonie, elle espéra voir le visage de cet inconnu qui l'attirait. Son vœu ne fut exaucé qu'au dernier sifflet qui décrétait la fin de la cérémonie. Au même moment, l'officier retira son béret pour laisser son visage baigner au soleil. Sans s'en rendre compte, Saly se mit à sourire en découvrant son visage. Cet homme était tout à son gout, beau, clair élancé et par-dessus tout était dans l'armée. Depuis ce jour elle se promit de faire plus ample connaissance à ce dernier. .....

De toute la journée, Saly n'était pas rentrée chez elle, après le défilé elle était allée voir Demba qui la trainer au parc. Ils y restèrent jusqu'au crépuscule, Saly assise sur les genoux de copain, en voyant son père prit la fuite pour rentrer chez elle. Kader en apercevant sa fille sur les genoux du jeune homme qu'il ne reconnu pas tomba des nus. Bien qu'il aperçu sa fille, il refusa d'y croire et préférant parler à sa fille. Dès qu'il arriva chez lui, il fit appeler sa fille dans sa chambre :

_ Salimata est ce toi que j'ai aperçu au parc assis sur un homme ?

_ Non Baye s'offusqua Saly j'étais entrain d'aider maman à la cuisine

_ Saly je suis ton père et je sais ce que j'ai vu.....

_ Ce n'est pas moi tu as du me confondre avec quelqu'un d'autre

_ Si je t'ai appelé là c'est pour que les autres ne nous entendent pas, ceci pour te démontrer le respect que j'ai pour toi. Mais comme tu dis que ce n'est pas toi, je prends acte la prochaine fois que je te verrai je me comporter autrement tu peux disposer.

Sortant de la chambre elle prenait les menaces de son père à la légère continuant de plus belles. Malgré ses nombreux copains, une chose continuait de la hanter : l'image du jeune officier. A chaque fois qu'elle entendait la sirène du camp retentir, elle se faisait plus belle pour aller défiler dans ce secteur dans l'espoir de revoir son fameux officier......

Un soir alors qu'elle vendait pour sa mère, elle le vu venir à elle en compagnie de deux autres hommes.

_ Bonsoir saluèrent-ils en chœurs avant de demander si c'était là qu'on vendait des plats chauds la nuit.

_ Oui c'est ici leur répondit-elle d'une voix très mielleuse et suave prenez place. Que voulez vous ?

_ Qu'avez-vous belle demoiselle ? Requit l'un d'entre eux

_ Mon nom est Salimata mais vous pouvez m'appeler Saly. Il ya de la soupe, de la bouillie, des brochettes, des haricots .....

_ Dieu merci on en avait marre de la bouffe du camp.

_ Vous êtes nouveaux au camp ?

_ Oui Saly. On nous a affectés ici y'a pas longtemps.

_ Jeune fille servez moi des haricots et quatre brochettes dit celui qui hantait les pensées de Saly. Il avait parlé d'une manière si brève et autoritaire à la fois que la gazelle resta une seconde déconnecté....

_ Bachir sois respectueux, n'interrompt pas ma discussion ....

_ Ousmane tu pourras continuer ta discussion une fois qu'elle m'aura servi. On est là pour manger pas pour discuter répliqua t-il en prenant l'assiette que Saly lui tendait un peu timide.

_ Désolé Saly j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Ousmane, voici Khadim et ce grognon impatient c'est Bachir. Tu vois bien qu'on soit ses ainés il ne nous respecte pas.

_ Que voulez vous que je vous serve ?

_ Je vais prendre de la soupe répondit Khadim

_ Et moi de la bouillie. Dit moi Saly ça te dirait de nous faire visiter la ville

_ Moi ?

_ Oui ma belle, nous sommes nouveaux ici et durant nos jours de repos nous ne faisons que poiroter au camp

_ Arrête d'embêter cette fille intervenu Bachir sans lever les yeux de son assiette comme s'il était dépité par la discussion de son ami.

Pendant tout le temps ou ses deux autres amis discutaient, Bachir lui ne pipait mot que pour demander de l'eau ou l'heure.

Les jours suivants ils devinrent des habitués des lieux. A chaque fois que la gazelle essayait d'entamer la discussion avec Bachir, elle se heurtait à un mur de glace qui la remettait souvent à sa place......

Pa. Kader revenant de la mosquée aux environs de 20h fut attiré par les rires stridents de sa fille. Cette fois-ci sans dire un mot, il se rapprocha d'elle pour la frapper avec son chapelet. Apeurée, elle bondissait sur ses deux jambes pour laisser un Demba désarçonné.

_ Avance lui dit son père en l'assénant de claques. Tu veux devenir une dévergondée ça jamais de mon vivant ....

Honteuse devant certains de ses voisins qui prenaient l'air, Saly préféra garder le silence mais une fois chez elle sa honte monta à son comble quand elle vu Bachir tout seul entrain de diner.

_ Kiné, Kiné cria Pa. Kader

_ Que se passe t-il Kader ? Pourquoi Saly pleure t-elle de la sorte ?

_ Ndack avait raison, Saly est entrain de devenir mauvaise, je l'ai trouvé dans la rue avec un homme ....

_ Mais je ne faisais rien de mal que parler se défendu Saly

_ Tu ne sortiras plus de la maison. Tu ne fous rien à l'école et en plus tu te dévergonde mais c'est fini car je te donnerai en mariage à ton cousin Ousseynou

_ Non Baye je préfère mourir que de me marier à lui cria Saly avant d'aller s'enfermer dans sa chambre .........

Bachir qui avait assisté à toute la scène s'éclipsa après avoir payer sa note pour rallier le camp. Cette nuit de garde sur la tour, toutes ses pensées s'envolèrent vers Saly. Lui qui n'aimait pas l'attitude de Saly envers ses amis et d'autres clients qu'il trouvait dès fois à la gargote, eut ce jour là pitié d'elle.......

            
            

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