Ma mère, Amanda, 1m78 est actuellement entrain de marcher à vive allure en direction de Jaegger. Le paradis des chemisiers youhou.
-J'ai pas envie de faire les magasins maman.
Tout à coup, des yeux bleus me foudroient sur place. Super madame parfaite est en colère.
-Nous devons y aller Élisabeth. Il te faut de nouveaux habits. Déjà que cette robe est à la limite de l'indécence.
C'est une blague ? Cette robe blanche de none qui m'arrive au genoux ? Argh je n'en peux plus de cette femme. Je lève les yeux au ciel avant de la suivre à l'intérieur de l'établissement.
Comme je le redoutais, cette boutique est l'endroit rêver des snobs, un sol beige parfaitement propre, des carrelages beiges également en guise de murs, des lampes, des bureaux et des canapés pourpre, rouge, lavande situés en face des vêtements.
Je sens que je vais bien m'emerder. Mon téléphone vibre et les battements de mon coeur s'accélèrent. C'est probablement H. Je fais un signe de tête à ma mère pour lui dire qu'elle peut continuer à faire ses achats puisque bien évidemment elle ne tiendra pas compte de mon avis.
Je sors mon smartphone et ouvre précipitement mon message.
Hugo : Salut Lizz'
Moi : Hey H.
Hugo : Tu continue de m'appeler H ? Comment vas-tu ?
Moi : Ouais, je pourrais me résoudre à t'appeler Hugo si tu le veux. Je vais bien, enfin on peut dire ça et toi ?
Hugo : J'aime bien H. Qu'est ce qui ne va pas ? Moi ça va.
Nos discussions au fil des jours se sont détendues, cela fait maintenant deux semaines que je lui parle, au lycée je tente de repérer la moindre personnes qui m'observe mais jusqu'à présent, je n'ai aucune piste sur ce mystérieux Hugo présent dans mon lycée.
Il n'a plus mentionné son foutu jeu depuis, mais je sais que ce n'est qu'une question de temps.
Moi : Je suis obligé de faire les boutiques.
Hugo : Ahah, les filles n'aiment pas ce genre de choses habituellement ?
Je me demande si il rigole vraiment, je veux dire que je n'imagine pas une seconde cet être sombre, capable de demander à une inconnue de tuer des gens rigoler.
Moi : Je ne suis pas comme les autres.
Hugo : Je le sais.
Moi : Pourquoi tu veux que je fasse ce jeu? Tu sais que tuer des gens est un acte horrible et illégal.
Je lève mes yeux de mon écran de portable et vois ma mère passer les bras chargés de chemisiers et de jupes. Super !
Une vibration au creux de ma main me tire de ma contemplation. Mon coeur bats plus vite à nouveau.
Hugo : Lizz, un jour tu sauras mes raisons mais ce que je te demande de faire n'est pas si illégal que ça.
Pas si illégal ? Depuis quand assasiner des gens n'est plus illégal ? Mais il se fou vraiment de moi.
Moi : Je ne suis pas la personne qu'il te faut.
Hugo : Ne dis pas ça Élisabeth !
Moi : Et pourquoi pas Hugo? Je ne veux pas tuer des gens !
Il me met hors de moi, je realise que nous sommes entrain de nous disputer, tel un couple sauf que notre débat n'est pas pour décider qui va sortir les poubelles mais sur les futures personnes a qui j'oterai la vie.
Je passe ma main sur mon front, mais qu'est-ce qu'il m'a pris de continuer à lui parler ?
Mais c'est vrai que discuter avec lui est distrayant, ça me sort de ma vie monotone.
Hugo : Parce que lorsque tu dis ce genre de conneries tu m'énerve et crois moi Élisabeth. Ce n'est pas une bonne chose.
Moi : Oh arrête ! Cesse de parler comme un mec de quarante ans pour essayer de me faire peur, après tout tu en as dix-huit.
Et tu sais quoi Hugo ? Va te faire foutre avec ton putain de jeu morbide !
J'appuie sur envoyer et fourre mon téléphone dans ma poche, il se croit tout permis, essayant de me faire commettre des atrocités. Cet espèce de taré s'introduit dans mes pensées, personne ne m'approche de trop près, et pourtant je ne l'ai jamais vu et il entre dans ma tête. Autant couper court tout de suite.
Ma mère arrive, la mine souriante, les mains remplies de sacs, je la suit trainant les pieds et je monte dans notre 4x4 gris métallisé sans dire un mot.
Mon téléphone vibre, mais je ne prend la peine de regarder ni de répondre. Je sais que c'est lui et je ne veux pas lui parler.
Pendant que je fixe le paysage défiler devant mes yeux, je ressent un étrange vide se propager en moi.
Plus tard, lorsque je suis enfin dans ma chambre, je m'applique à faire mes exos de mathématiques. Je ne veux pas penser à H. Je ne vais pas me prendre la tête pour un inconnu.
Je n'ai pas consulter mon téléphone depuis une heure et je sais que je vais devoir le faire.
Je me munis de ce dernier, le coeur battant et la respiration courte.
Hugo : Arrête tes conneries Élisabeth.
Hugo : Lizzie ?
Hugo : Tu m'énerves ! Réponds putain.
Je ferme mon téléphone et le repose, je ne veux pas lui parler.
*******
Comme à mon habitude, après avoir griller ma cigarette je descend du muret et me dirige vers l'établissement scolaire.
Je ne me sens pas très bien depuis hier, depuis que j'ai envoyé Hugo se faire voir. J'ai pris la bonne décision, j'aurais été incapable de faire ce qu'il voulait. Je ne l'ai jamais vu, pour moi il n'est pas réel.
Je m'avance vers mon casier, une boule à l'estomac, j'espère que je ne vais pas encore réitérer cette espèce de nausée comme la dernière fois.
-Lizzie ?
Une voix rauque retentit juste derrière moi et mon dos est parcouru de frissons. Une seule et unique personne m'appelle comme ça. Une boule se forme à présent dans ma gorge et mon coeur tambourine tellement fort que j'ai l'impression que les percussions raisonnent dans tout mon organisme.
-H...