Je porte le bout de ma clope à mes lèvres et l'allume avec mon briquet rouge que j'ai depuis plusieurs mois maintenant.
Je tire une grande taffe et laisse la nicotine s'infiltrer dans mes poumons. Je recrache la fumée et elle s'envole dans le ciel dans un nuage bleu.
Fumer me calme, c'est la seule raison que j'ai pour justifier que "Je me détruise la santé" comme le dises mes amies.
Plus qu'un an a tiré et je m'en vais d'ici, je prend le premier avion venu et je m'envole vers l'Australie rejoindre mon père.
Les relations entre ma mère et moi sont plutôt tendues, elle veut que je sois parfaite,irréprochable, elle veut que je sois l'enfant modèle.
Et elle n'a pas à se plaindre, mes notes sont excellentes.
C'est simplement que mon caractère ne colle pas avec l'image que je me donne. Je ne suis pas une petite fille sage.
Ma vie est simplement monotone, ennuyeuse, sans aucun intérêt.
Je reste là, contre le muret, terminant ma cigarette et profitant des rayons du soleil qui réchauffent ma peau.
J'observe les gens banals arriver en masse devant la grille blanche de mon établissement dont les bâtiments sont tous blancs, on pourrait presque se croire dans un hôpital psychiatrique.
Je passe ma main dans ma chevelure blonde indomptable avant de sauter du muret et de mettre mon sac sur mon épaule.
L'odeur de tabac est présente dans l'air, je ne suis pas la seule fumeuse ici.
Mes docs Martens claquent sur le sol et je me contente de suivre le petit attroupement de moutons pour entrer dans l'école.
Quelques choses vibre soudain au creux de ma poche, je crois que c'est mon téléphone.
Je le sors et le déverrouille avant de voir qu'une enveloppe c'est affichée sur mon écran.
Je clique dessus et un message d'un numéro que je ne reconnaît pas s'affiche.
Numéro inconnu : Bonjour Élisabeth.
Moi : Salut, je peux savoir qui tu es ?
Quelques secondes plus tard, j'obtiens déjà une réponse.
Numéro Inconnu : Tu le sauras bien assez tôt ma belle, en attendant appelle moi H.
Ma belle? Ce type pourrait être un détraqué sexuel et il m'appelle ma belle ? Et c'est quoi cette histoire de "Tu le sauras bien assez tôt"?
Moi : C'est très amusant, vraiment je suis morte de rire, maintenant dis moi qui tu es.
Ou alors passe ton chemin merci.
Je suis fière de la façon dont je tiens tête à cette espèce d'abruti.
Mon coeur cogne contre ma poitrine et une certaine excitation coule dans mes veines.
Je rejoins rapidement le couloir et me rend à mon casier.
H : Tu as un fort caractère Lizz' tu permets que je t'appelle Lizz?
Cependant ne t'amuses pas à essayer de me mettre en colère. Nous devons discuter tout les deux.
Je soupire, bon je suppose que je peux lui accorder cinq minutes avant de me rendre en cours de mathématiques.
Je m'adosse contre la porte de mon casier. Dans un sens, c'est excitant de parler avec quelqu'un dont vous ignorez tout, même son apparence.
Moi: Si tu veux..
Bon OK, de quoi devons discuter monsieur l'inconnu ?
H : Je te propose quelque chose ma chère Élisabeth, une sorte de contrat
Mais ça devra rester entre nous bien entendu.
Ma respiration se coupe, mais qui est ce type?
Moi : Quel genre de "contrat" ?
H : Je suis certain que tu veux protéger ta famille. Tu ne voudrais pas qu'il leur arrive malheur. Je veux que tu deviennes une traqueurs.
Quoi ? Mais qu'est-ce que c'est cette connerie ? Une traqueuse, comme traquer quelques choses? Ou quelqu'un me murmure ma conscience mais je l'ignore. Autour de moi, les gens commencent à s'activer pour rentrer en classe.
Moi : En quoi ça consiste ?
H : Tu devras faire exactement ce que je te dis, faire tout ce que je veux.
Mais il est malade ? Je ne veux pas devenir l'esclave de je ne sais quel taré.
Moi : Pourquoi ferais-je ça ?
H : Parce que plus nous discuteront ensemble ma belle Lizz', plus tu tomberas amoureuse de moi. Et la seule chose qui t'importera ce sera de me satisfaire.
Alors Élisabeth vas-tu jouer ?