- Tu as une sale tête me dit Luna.
Je pousse un soupir avant d'enfiler mes tennis, nous sommes les dernières à encore être dans les vestiaires, tous les autres sont déjà partis.
- J'ai passé une nuit affreuse.
- Encore des visions de ta mère ?
- Non, c'était encore plus horrible que ça, il y'avait des corps partout, des gens brûlés vifs, c'était horrible dis-je en fermant mon casier.
- Y'a pas à dire tu fais de drôle de rêves. Je lui souris et nous nous dirigeons dans le gymnase. Nous trouvons notre professeur de sport au centre et tous les élèves autour de lui. - Aujourd'hui je vais vous faire retomber en enfance, nous allons jouer à la balle aux prisonniers. Luna et moi poussons un soupir de dépit. Nous sommes toutes les deux nulles à ce jeu.
- Vous allez former deux équipes et la dernière équipe encore debout gagne.
Bien entendu Luna et moi nous retrouvons dans l'équipe la plus nulle parce que le capitaine de l'autre équipe c'est Nancy et que bien sûr Nancy nous déteste. Le jeu commence, j'essaye d'éviter les balles tant bien que mal en me cachant derrière les autres. Je ne sais pas jouer à ce jeu, je déteste tout ce qui est violent. Je vois tous mes coéquipiers tomber les uns après les autres, mais ceux de l'équipe adverse sont toujours pour la plupart debout. Mon regard dérive immédiatement sur lui, il ne participe pas, il reste à l'écart. Je repense à la soirée d'hier, à son cadeau que je n'ai pas encore porté.
- Elektra attention !
Je tourne la tête vers elle sans comprendre, elle me fait signe de me pousser, mais le temps pour moi de comprendre, je reçois une balle en pleine tête et mon tout devient noir autour de moi. Je me réveille dans une sorte de forêt, une forêt en ruine, celle qui a été brûlée dans mon rêve. Les flammes se sont éteintes, mais il reste toujours de la fumée, j'arrive à sentir l'odeur de viande grillée qui flotte dans les airs. Je choisis de me convaincre que c'est de la viande, plutôt que de penser que c'est de la chair humaine. J'avance dans la forêt, toujours vêtue de ma tenue de sport, je marche sur les cendres de la forêt sombre.
- Il y'a quelqu'un ? Demandais-je.
Aucune réponse. Je continue de marcher sans savoir où je vais, me laissant uniquement guidée par le vent. Soudain j'arrive à une sorte de fontaine, elle est en ruine, je touche à ces pierres qui ne ressemblent plus vraiment à des pierres mais de la cendre. - C'était autrefois une magnifique fontaine, la fontaine de la vie, la source de nos pouvoirs. Je me tournais vers la voix et la regardais, c'était une magnifique femme. Elle était toute vêtue de blanc et une étrange lumière m'empêchait de voir son visage. Elle s'approcha de moi et je pu enfin distinguer qui j'avais en face de moi. Une femme aux traits délicats et fins, des cheveux rouges flamboyants et des yeux aussi bleus que les miens, il s'agit de ma mère. - Elektra murmura-t-elle. Tu as tellement grandi. Je la regarde sans vraiment savoir comment réagir. La repousser parce qu'elle m'a abandonné ? Ou alors courir dans ses bras et lui dire combien je me suis sentie seule sans elle. Je choisis de ne rien faire et de la regarder.
- Je vois que tu as mis le collier. Écoute ma chérie je n'ai pas beaucoup de temps avec moi et mes pouvoirs sont encore faibles. Tu dois raviver la fontaine de la vie, tu dois rendre aux sorciers leurs pouvoirs, tu dois...
- Elektra ? Elektra réveille toi.
J'ouvre les yeux et je rencontre le regard inquiet de mon professeur et de Luna.
- Tu vas bien ? J'essayais de me lever et ma tête se mit à tourner.
- J'ai mal à la tête dis-je faiblement.
- C'est normal après le coup que tu as pris à la tête, et tout ça c'est de ta faute Nancy, mais qu'est-ce qui t'a pris de lui lancer une balle en pleine tête ? Demande Luna.
- Elle n'avait qu'à faire plus attention ! Dit celle-ci pour toute forme d'excuse.
- Tu l'as fait exprès hurle mon amie.
- Lu ça va, je vais bien.
- Non ça ne va pas, non tu ne vas pas bien. Cette fille te fait toujours les pires crasses et s'en tire sans jamais être inquiétée et moi j'en ai plus que marre.
- Lu, laisse tomber, aide moi plutôt à aller à l'infirmerie.
Mon amie secoue la tête et m'aide à me relever, on va ensuite jusqu'à l'infirmerie où l'infirmière me passe un bon savon et m'applique ensuite une pommade. Je passe toute la journée avec un violent mal de tête. Alphonse lui aussi vient à l'infirmerie pour un mal de tête. Il n'arrête pas de me regarder, comme s'il voulait me dire quelque chose, mais il se retient. Lorsqu'on sonne la fin des cours, je sors avec mes deux meilleurs amis et nous allons à ma voiture.
- Oh mais c'est une vilaine bosse que tu as là. Me dit la voix acerbe de Nancy. Encore une fois je suis vraiment désolée me dit-elle.
Je pousse un soupir et je passe devant elle pour mettre mes affaires dans ma voiture.
- Arrête Nancy, il n'y a personne ici, tu peux cracher ton venin.
Elle hausse un sourcil et regarde la voiture derrière moi.
- Elle est à toi ?
- Quoi tu ne savais pas qu'Elektra avait eu une voiture comme cadeau ? Quoi tu ne dis plus rien ? Elle est plus belle que ta vieille boîte à sardines, lui dit Luna.
Nancy semble un instant décontenancée, je me dit que pour une fois on a réussit à lui coudre le bec, mais c'est sans compter sur le mauvais caractère de Nancy.
- C'est tout à fait normal que ses parents lui achètent son amour après tout, qui aimerait une fille comme elle ?
Et là, ce fût trop. Personne ne parle de mes parents. Non personne.
- Écoute moi bien espèce de sale pétasse mal élevé. Le jour où tu parles encore de mes parents, je te fais bouffer tes extensions. Pour qui tu te prends pour mal parler des gens ? Alors oui ces gens ne sont peut-être pas mes parents biologiques, mais eux au moins, ils m'adorent, ils m'aiment pas comme tes vrais parents à toi qui au lieu de rester avec toi, préfèrent voyager plus tôt que de voir ta sale tronche !
Sur ce, je lui fais un doigt d'honneur et je monte dans la voiture Luna et Caleb à mes trousses. Puis je démarre.
- Wow me dit Luna. C'était qui cette fille que je viens de voir ? Ce n'était sûrement pas ma meilleure amie...
- Si c'était bien moi. C'est juste que je déteste lorsque l'on parle à mal de mes parents. Ce sont des personnes biens et que j'adore, tu vois.
- Bien sûr, je comprends tout à fait. Cette fille est une garce.
- Ouais.
Je démarre la voiture et nous y allons. Je dépose mes amis chez eux et je rentre chez moi. Je trouve ma mère dans le jardin, elle va s'inquièter pour moi c'est sûr. Lorsque je descends de la voiture, j'essaye tant bien que mal de cacher ma bosse avec mes cheveux, mais c'est mal connaître ma mère.
- Bonsoir maman.
- Bonsoir ma chérie dit-elle en déposant ses gants de jardinage.
Je dépose un baiser sur sa joue et lorsque j'essaye de passer, elle me retient par le bras.
- Une minute jeune fille, qu'est-ce que c'est que ça ?
- Quoi ? Demandais-je comme si je ne connaissais pas qu'elle parle de l'énorme bosse sur mon front.
- Elektra ne joue pas à ce jeu avec moi, tu t'es battue à l'école ?
- Maman dis-je dans un soupir, comment ça avec qui je me suis battue ? Personne voyons, nous avons joué à la balle au prisonnier.
- Balle aux prisonniers ?
- Oui et j'ai reçu une balle en pleine tête. Elle pousse un soupir.
- D'accord, va prendre une douche et je te rejoins pour t'appliquer une pommade.
- D'accord maman.
Ma mère me sourit et je monte dans ma chambre pour prendre une douche. Je me déshabille et je vais dans al salle de bain, j'ouvre l'eau de la baignoire, je la regarde couler dans celle-ci. Je suis comme hypnotisée par cette eau qui coule du robinet et mon étrange rêve me revient en mémoire.
- Tu dois trouver la source, tu dois rendre aux sorciers leurs pouvoirs, tu dois sauver notre espèce.
Je m'approche de l'eau qui s'écoule du robinet et je passe ma main dessus, je puise un peu d'eau entre mes mains pour me rincer le visage, lorsque je rapproche l'eau de ma face, un visage apparaît à l'intérieur.
- Tu dois trouver la source Elektra, la source de nos pouvoirs. Tu es la seule capable de la trouver, sauve ton peuple Elektra. Sauve les. Prise de panique, je verse l'eau dans la baignoire et je me recule jusqu'à sur le mur.
- Elektra ?
Je me tourne vers ma mère qui me regarde d'une drôle de manière.
- Tout va bien ?
Je regarde ma mère et je regarde l'eau couler sans savoir quoi lui répondre, parce que moi même je ne sais pas si je vais bien ou pas, je crois que je suis sur le point de devenir folle.