Elektra
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Chapitre 2 Chapitre 1

Elektra

Dix-huit ans plus tard.

- Aïe ! Dis-je en laissant tomber mon plateau.

Encore une fois Nancy Russo vient me chercher des noises, sauf que cette fois ci elle a renversé tout mon plateau. Je regarde par terre et je vois tout le repas qui m'était destiné, je ne peux plus rien récupérer et le pire, elle le sait que si je ne mange pas maintenant, je ne pourrais plus rien manger le soir.

- Tu pourrais au moins faire semblant d'être désolée.

- Oups dit-elle avec un regard faussement compatissant. Je ne t'avais pas vu, en même temps tu es tellement invisible.

- Bien sûr. Je suppose que tu ne l'as pas fait exprès, dis-je sarcastique.

- Je t'ai déjà dis non, peut-être si tu diminuais la masse de cheveux sur ta tête tu entendrais beaucoup mieux.

Elle me balance ça et s'en va d'une démarche nonchalante, je la regarde partir sans rien dire. Depuis que je suis petite, la couleur de mes yeux et de mes cheveux ont toujours été sujet à moquerie.

Je suis rousse aux yeux bleus. Mes cheveux sont assez longs et foncés ce qui fait ressortir le bleu de mes yeux. J'ai eu droit à toutes les moqueries du monde, mais j'en suis venue à bien apprécier une Raiponce. C'est vrai qu'en y réfléchissant bien le sous-attendu c'est que je suis une princesse prisonnière, mais Raiponce était aussi une princesse courageuse, rebelle.

- Espèce de sale garce murmurais je.

Je me baisse pour ramasser le plateau, quel gâchis. Je déteste devoir jeter toute cette nourriture.

Je me tourne en direction de la poubelle et je me heurte à lui. Je lève mes yeux dans sa direction et je suis comme hypnotisée. Ses cheveux bruns en bataille lui donne l'air d'une canaille, ses yeux couleur noisettes me transportent, il tient solidement mon bras pour m'empêcher de tomber, c'est la première fois que je regarde aussi longtemps quelqu'un dans les yeux. Je finis par baisser les yeux et je m'excuse.

- Je suis désolée.

Il ne dit rien et se contente de passer pour aller s'asseoir à la table de Nancy. Je le regarde partir, il s'agit Alphonse Collins l'un des garçons les plus beaux du lycée, sur qui je craque en secret depuis que j'ai rejoins cette foutue école. Mais lui ne me remarque même pas, même Nancy essaye d'attirer son attention sans trop grande réussite, alors moi ? Je jette mon plateau dans la poubelle et je vais m'asseoir près de mes deux meilleurs amis, Luna et Caleb. Je m'assoie d'un air dépité.

- Laisse-moi deviner commence Luna, Nancy t'a encore bousculé accidentellement dit-elle en mimant les guillemets.

Je regarde mon amie et je secoue la tête pour lui dire oui.

- À ce rythme ça devient du harcèlement et tu ne fais rien contre.

- Mais que veux-tu que je fasse ?

- Tu pourrais te défendre, je ne sais pas moi.

- Ou tout simplement aller en parler au proviseur conclut Caleb.

- Je sais pas, je vais y réfléchir.

- Ouais c'est ça et en attendant tu meurs de faim à l'école tu commences vraiment à me soûler.

Je regarde la brune incendiaire assise en face de moi et qui est ma meilleure amie, elle a des airs de fille gothique, rouge à lèvre noir, cheveux noirs, vernis noir. Mais c'est la fille la plus douce et plus belle que je connaisse. J'admire sa confiance en elle et son courage. Elle est courageuse pour tout mais elle n'arrive pas à dire à Caleb qu'elle est amoureuse de lui. Caleb lui est un geek à la fois beau et sportif, il est sorti avec bon nombre de filles dans le lycée et Luna ne dit qu'il craque pour moi. On est bien d'accord que c'est du n'importe quoi. C'est juste un prétexte pour ne pas lui déclarer sa flamme.

Je les regarde tous les deux pourtant ils formeraient un si joli couple. Puis je lève la tête vers le garçon qui hante mes rêves, il a mis des lunettes de soleil et regarde dans notre direction, je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que c'est moi qu'il regarde. Je baisse à nouveau la tête gênée.

- Bon et si on parlait de quelque chose de plus gaie, dit Luna tapant dans ses mains.

- Comme quoi ?

- C'est ton anniversaire idiote.

J'avais complètement zappé, j'ai dix-huit ans aujourd'hui.

- J'avais oublié murmurais je.

- Tu es la personne la plus bizarre que je connaisse. Qui donc oubli son anniversaire ?

- Moi dis je en levant le bras.

- Bon on pourrait aller au bowling, ou au cinéma !

- Ou même les deux dit Caleb.

- Exactement et avant que tu ne dises non, j'ai déjà demandé la permission à tes parents.

- Et si moi je ne voulais rien faire de tout ça ? Et que je préférerais rester dormir à la maison ?

- Qui t'a dit qu'on te laissait le choix ?

- Luna...

- Non, c'est décidé ce soir pour ton anniversaire on se fera une sortie entre amis.

Je regarde mes amis et je souris, j'ai vraiment les meilleurs amis du monde, toujours là pour me remonter le moral et être là pour moi quand suis au plus bas. La journée de cours s'achève, je rentre chez moi, comme àeir habitude, mes parents ont envoyé le chauffeur Patrick de venir me chercher.

C'est un homme d'un certain âge que j'adore, il est comme un grand-père pour moi. D'autant plus que mon propre grand-père est un homme excecrable que je ne supporte pas. Patrick m'ouvre la portière de la voiture, bien que je lui ai demandé de ne plus le faire.

- Bonsoir mademoiselle Hamilton.

- Bonsoir Patrick comment vas-tu ?

- C'est à vous que je devrais poser cette question. C'est votre anniversaire aujourd'hui paraît-il.

- C'est ce qu'il parait oui.

Il contourne la voiture et monte s'assoir derrière le volant.

- Tenez mademoiselle dit-il en tendant un paquet cadeau.

- Tu n'aurais vraiment pas dû te déranger pour ça Patrick.

- Bien sûr que si.

J'ouvre le paquet et j'y découvre une magnifique boîte à musique, cette boîte à musique je l'avais remarqué le week-end dernier lorsque j'avais accompagné maman à la brocante, j'avais aimé les détails incrustés dans le bois, et la danseuse semblait danser sans se soucier le moins du monde de ce qui se trouvait autour d'elle dans son tutu blanc, j'avais complètement craqué.

- C'est celle que nous avons vu ce week-end à la brocante.

- Oui j'ai remarqué comment vous la regardiez.

- Oh merci Patrick dis-je en me tournant pour le prendre dans mes bras.

- C'est le moins que je pouvais faire pour vous.

Je souris et je garde précieusement la boîte à musique dans mon sac à dos. Une fois à la maison, un manoir du style victorien, ma mère et mon père m'attendaient dehors avec un énorme gâteau. Je descendis de voiture et je courais vers eux.

- Ma chérie, me dit mon père. Joyeux anniversaire.

- Merci papa.

Ensuite ma mère passa le gâteau à mon père et me prit dans ses bras.

- Ma petite princesse grandit de jour en jour. Joyeux anniversaire ma chérie.

- Merci maman.

- Allez viens on t'a préparé une surprise à l'intérieur.

- Encore ?

Sérieusement, moi j'aurais préféré rester à la maison et dormir, toutes ces surprises me mettent mal à l'aise.

- Tu mérites tout ce qu'il y'a de meilleur ma chérie.

Je regarde ma mère en souriant si seulement tout le monde pensait comme elle, mon père me tient par la main et nous entrons dans la maison.

Je pousse un petit cri de surprise, la maison a été joliment décorée pour l'occasion. Tous nos domestiques sont là pour me souhaiter mon anniversaire, je souris c'est vraiment tout ce dont j'avais besoin. De voir tous ces gens qui m'ont vu grandir être là pour moi.

- Bon anniversaire mademoiselle Elektra.

J'essuie la larme qui s'échappe de mon œil. Je suis beaucoup trop émotive.

- Merci beaucoup les amis dis-je en allant les prendre dans mes bras pour un câlin collectif.

Mon père ramasse prend une petite boîte sur la table et me la remet, je le regarde intriguée puis j'ouvre la boîte. Il y'a à l'intérieur des clés.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Les clés de ta voiture.

Je jette mon sac par terre et je le regarde ahurie.

- Vous m'avez acheté une voiture ? Criais je.

- Bon moi je n'étais pas trop d'accord. Mais ton père a insisté.

- Tu nous a prouvé que tu étais plus responsable pour ton âge alors je me suis dit pourquoi pas.

- Oh papa ! Est-ce que je t'ai déjà dis à quel point je t'aime ?

- Non pas depuis trente minutes.

Je saute dans ses bras et je suspend à son cou, je lui dépose une pluie de baiser sur la joue.

- Je t'aime, je t'aime, je t'aime...

- Et moi ? Je descends des bras de mon père et je vais aussi faire des bisous à ma mère.

- Ne soit pas jalouse, je t'adore toi.

Elle me sourit et me sert dans ses bras.

- Moi aussi j'ai quelque chose pour toi. Elle nous fait assoir sur le canapé et ouvre une boîte à bijoux, elle en fait sortir un magnifique collier qu'elle me présente.

Je saisis le collier d'une main tremblante et je le regarde de plus prêt. Au centre, il y'a un énorme diamant bleu, sur une chaîne en argent. Il est délicat et magnifique.

- Maman c'est magnifique.

- Il était à ta mère.

Mes parents ne m'ont jamais caché que j'avais été adoptée, au contraire ma mère adoptive éprouvait une énorme fierté à me parler de ma mère biologique qui était sa meilleure amie au lycée. Par contre ils ne m'ont jamais dit pourquoi si elle m'aimait autant qu'ils le disent, elle m'avait abandonné.

- Elle voulait qu'on te le remette à ton dix-huitième anniversaire. Elle t'aimait plus que tout et la dernière chose qu'elle voulait était de te quitter.

Mon père se saisit du collier et me le passe autour du cou.

- Il est enfin là où il doit être, dit-il en souriant.

Je caresse le collier autour de mon cou et je monte dans ma chambre.

J'envoie un sms à mes amis pour les prévenir de ne pas se déranger je passerais les chercher. J'enfile une robe verte décolleté, je nous mes longs cheveux dans une queue de cheval et je mets des sandales, je prends ensuite les clés de ma nouvelle voiture et je descends au garage. Une magnifique Volkswagen rouge m'attend garée bien au chaud dans le garage, je tourne autour de la voiture avec des petits extatiques. Je suis tellement contente. Patrick vient m'ouvrir la portière de la voiture et je monte à l'intérieur en lui disant merci.

- Ce ne sera plus la même chose sans vous dans la voiture.

- Tu pourras toujours me conduire tu sais.

- Je l'espère bien.

Je démarre la voiture tout en musique Say it Right de Nelly furtado. Je mets le volume à fond et je roule en direction de la maison de Luna. Quinze minutes plus tard, je les vois placer sous le porche à m'attendre, je klaxonne, ils regardent autour et s'avance vers moi.

- Nom de Dieu Elektra ! Crie Luna. Waouh. Elle est à toi ?

- Cadeau de mes parents.

- Elle est superbe, dit Luna en ouvrant la portière pour monter.

- Je peux conduire me demande Cal.

- Bien sûr, mais il faudra y faire attention.

Je passe les clés de la voiture à Caleb et je monte m'asseoir derrière avec Luna. Caleb démarre la voiture et nous conduit dans le pub un peu plus loin. Nous prenons une table pour trois et nous asseyons près de la fenêtre. Caleb va passer commande et Luna et moi allons nous asseoir.

- Tu as vraiment les meilleurs parents du monde.

- Je sais oui dis-je en souriant. D'autant plus que j'aurais pu tomber dans une famille d'accueil totalement cinglée.

- Ma mère m'a remis ça dis en lui montrant le collier.

- Il est magnifique, c'est des vrais diamants là ?

- Oui. C'est un cadeau de ma mère biologique. - Elle t'a enfin dit qui elle est ?

- Non toujours pas et je me demande bien pourquoi, je remets le collier sous ma robe lorsque Caleb revient.

- C'est vraiment cool de la part de tes parents de t'avoir offert cette voiture.

- C'était une idée de mon père. - Bon qu'est-ce qu'on fait après ?

- On va aller au cinéma. Hurle Luna.

- Film d'horreur ?

- Bien sûr ! Tu t'attendais à quoi ? Je souris et ne répond rien, je regarde mes amis manger.

- J'en connais une qui va crever de jalousie. - S'il te plaît, j'imagine déjà ce qu'elle va me faire endurer au lycée.

- Ma chérie, il va falloir que tu apprennes à te défendre face à elle.

- Je ne sais pas face à elle, j'ai comme la nette impression de perdre tous mes moyens. - Tu fais chier Elektra !

- Je sais oui.

Nous continuons à manger, puis nous allons au cinéma. Une fois là-bas, je m'assoie à côté de Luna et Cal vient s'asseoir à côté de moi. Ce film qui passe est vraiment effrayant, je me lève et je vais aux toilettes, dans le couloir, je me heurte à quelqu'un.

- Désolée... Murmurais je.

- Ça fait deux fois aujourd'hui me dit une voix grave.

Je lève la tête et je croise encore une fois son regard.

- Je suis désolée...

- Arrête de t'excuser tu veux ? Sois juste plus vigilante.

- Tiens c'est pour toi dit-il en me lançant une boîte .

Aussi étrangement qu'il est apparu devant moi, il disparaît de la même manière. Je regarde la boîte, c'est une boîte cadeau, je l'ouvre et je découvre un bracelet en argent, incrusté de pierres précieuses, il est magnifique. Mais comment il a su que c'était mon anniversaire ? Je referme la boîte et je cours vers la sortie.

- Comment as- tu su que c'était mon anniversaire ? Hurlais-je dans le couloir.

Mais personne ne me répond. Il a encore disparu, je regarde la boîte et je la met dans mon sac. Je retourne ensuite dans la salle de cinéma avec les autres. Une fois le film terminé, nous retournons à la voiture pour rentrer. C'est à moi de conduire cette fois. Je prends le volant et je mets la musique et je roule.

Nous chantons à tue-tête, c'est grisant. Soudain, j'ai une sorte de vision. Je vois une femme qui me ressemble comme deux gouttes d'eau se battre contre une armée, ils ont réussi à la capturer et lui enfonce un couteau dans le ventre, je ferme les yeux et je commence à trembler.

- Elektra crie Luna.

Je l'entends mais je ne parviens pas à réagir, je suis comme plongée dans une sorte de transe, je vois du sang, des corps, j'assiste à une guerre.

- Elektra hurle Cal, en me frappant l'épaule.

J'ouvre soudain les yeux, et je freine brusquement, ma respiration s'accélère. - Elektra m'appelle Luna. Mon corps est toujours parcouru de soubresauts, je ne parviens plus à respirer.

- Luna, elle a du mal à respirer, on fait quoi ? Ma meilleure amie descend de la voiture et ouvre la portière, puis elle me prend le visage et me dit.

- Elektra fait comme moi d'accord ? Respire doucement, inspire, expire doucement. Je commençais à pratiquer l'exercice de respiration que m'a montré mon amie et à 'un moment donné ma respiration finit par se calmer.

- Ça va ? Me demande t'elle. Je lui dis oui de la tête.

- Et si tu allais derrière plutôt et me laissais conduire ?

Je descends simplement de la voiture pour laisser la place à Luna. Une fois assise, Luna démarre la voiture et nous repartons. Je crois que ma crise d'angoisse vient définitivement de plomber l'ambiance.

- Qu'est-ce qui s'est passé Elektra ? Me demande Caleb.

- Vous me croirez si je vous disais que je venais d'avoir une vision ?

- Une vision ? Me demande Luna de quoi ? J'hésite un instant avant de le leur dire, mais si je ne leur en parle pas à eux à qui vais-je pouvoir me confier ?

- Je crois bien que c'était ma mère.

- Ta mère Elektra, tu ne la connais même pas.

- Je sais, je sais que ça peut paraître dingue, mais je viens de voir ma mère se faire tuer. Avec une épée.

- Tu sais quoi ? On dira que c'est le film qui te monte à la tête.

- Je sais dis-je en soupirant, ça a l'air complètement idiot.

- Non, moi je me dis que c'est peut-être le fait que tu portes ce collier, tu te sens beaucoup plus proche d'elle dit Luna.

Je pose ma main sur le collier et je le caresse. - - Tu as sans doute raison, ce doit être ça.

Mes amis me déposent à la maison et stoppe un taxi pour rentrer, je m'excuse auprès d'eux parce que c'était moi qui était censé les déposer. Mais maintenant avec toute cette histoire, je me sens vraiment fatiguée et je ne peux pas conduire dans cet état. Je monte dans ma chambre me coucher, je me déshabille, brosse mes cheveux et mes dents, j'enfile ma robe de chambre et je me couche sur mon lit. Je me retrouve soudain dans une forêt, en plein milieu d'une guerre, des centaines de personnes sont tuées, des hommes, des femmes, des enfants. C'est horrible.

Je suis entourée de flammes, des flammes partout, j'ai chaud, je suffoque, j'ai du mal à respirer, j'ai chaud, j'ai soif, je m'étouffe, une femme est dans un bûcher, ils veulent la brûler vive, cette femme c'est moi. Non... Hurlais je en me réveillant en sursaut là main sur ma gorge. Mon lit est trempé de sueur, ma respiration est haletante. Je regarde autour de moi, déconcertée, ce n'était qu'un cauchemar, qu'un horrible cauchemar, je suis dans la chambre, dans ma chambre et je vais bien.

            
            

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