De toutes les façons, ma vengeance passait avant toute chose. De plus, ce sentiment que j'éprouvais devait être passager.
Maintenant que je savais qu'elle gardera le silence, je pouvais continuer mes affaires.
En chemin pour le travail, je lançais le numéro de Serena pour discuter avec elle.
Serena : Allô ?
--- C'est Ryan. S'il te plaît, ne raccroche pas!
Serena : Qu'est-ce que tu veux ?
--- Il faut qu'on parle toi et moi.
Serena : On n'a plus rien à se dire, depuis cinq années déjà Ryan.
--- Je sais que tu es remontée contre moi. Mais crois-moi je peux t'expliquer.
Serena : Laisse-moi rire.
--- Je te demande juste d'accepter me voir. Où tu veux, quand tu veux! S'il te plaît. Serena, tu n'imagines pas combien j'ai pensé à toi toutes ces années. Et je sais que tu as dû refaire ta vie. Mais je me dis qu'il n'est jamais trop tard pour repartir sur de bonnes bases.
Serena : Ryan!
--- Ne me dit pas non s'il te plaît. Je prendrai volontiers une deuxième gifle mais ne me dis pas non. S'il te plaît.
Je l'entendais soupirer derrière le téléphone.
Serena : Okay. Quand ?
--- Selon ta convenance. Je connais un très bon restaurant du côté de...
Serena : Je n'ai aucune envie de m'afficher en ta compagnie.
Elle était dure avec moi...
Mais ça n'était que partie remise
--- D'accord chez moi ?
Serena : Chez moi, samedi après-midi. Et prie que je ne te tue pas! (En raccrochant)
Une fois la ligne coupée, je pris une profonde inspiration pour revenir à moi. Ça demandait trop d'énergie de jouer les hypocrites.
Beaucoup trop d'énergie.
Je repensais à ce jour il y a cinq ans et je me rappelais du coffret rouge que j'avais jeté en route. A l'intérieur se trouvait une bague sertie de diamants.
--- Et dire que je voulais t'épouser. J'étais un vrai connard! (Maugréais-je)
*** Du côté de Serena ***
Félix : Tu étais au téléphone avec qui ? (Dit-il en entrant dans son bureau)
Serena : Oh bof, un client trop têtu. Il voulait qu'on se rencontre samedi.
Félix : Ça ira ou tu auras besoin que je sois là ? Je peux repousser mon vol.
Serena : Non, ne t'en fait pas. Je peux gérer.
Félix : D'accord madame la cheffe !
Il prit place sur le siège en face de son bureau et ajoutait dans son costume sur-mesure.
Félix : Et quand est-ce que tu comptes dire à Ryan pour nous deux ?
Serena : Quoi nous deux ?
Félix : Eh bien qu'on est ensemble et qu'on s'aime.
Elle rapprocha sa main près de sa bouche pour caché un rire narquois puis renchérit.
Serena : Toi et moi on ne fait que baiser. Rien de plus! Et notre liaison est purement et simplement intéressée. A moins que tu veux que je te la rappelle !?
Félix : Ce n'est pas l'impression que j'ai quand je suis au-dessus de toi. Jusqu'à quand tu vas faire semblant d'être ce que tu n'es pas Serena !? Personne d'autres que moi n'est en mesure de te comprendre et tu le sais. Même Ryan était aveugle pendant sept années.
Serena : Tu es un bon coup c'est vrai. Mais ça ne sera jamais plus que ça entre nous. Et ne te compare pas à Ryan. Il vaut mieux que toi c'est tout.
Félix : Si je ne peux pas t'avoir, ni Ryan ni personne d'autre ne le pourra.
Serena : Tu délires. Et qui t'a dit que Ryan voulait encore de moi !? D'ailleurs je suis libre de faire ce que je veux que je sache.
Félix : On n'est jamais trop prudent. J'irai lui dire toute la vérité.
Serena : Mais vas-y je t'en prie ! A ton avis, lequel de nous deux aura le plus à perdre ? Tu es son meilleur ami.
Félix : ...
Serena : Ne fais pas cette tête. Au début toi et moi nous étions mis d'accord que c'était juste pour du sexe.
Félix : Mais je t'aime!
Serena : Moi non. Alors s'il te plaît n'en reparlons plus. Et crois moi si Ryan venait à être courant pour nous deux, tu le perdras et nos petits jeux aussi par la même occasion.
Félix quitta son siège et marchait vers la sortie, tout souriant.
Serena : Qu'est-ce qui t'amuse ?
Félix : Tu es une femme fatale Serena. C'est dommage que mon ami ne s'en est jamais aperçu. Mais un jour tu finiras à moi. Tu le sais!
Serena : Félix sors je t'en prie. J'ai du travail.
Il s'en alla et referma derrière lui.
Quelques minutes après s'être calmée, elle repensait à sa conversation téléphonique.
--- Pourquoi est-ce que tu étais parti sans me dire Ryan ?!
***
Les jours se succédaient comme des heures, et vendredi soir, avant que je ne sorte du travail, mon père fit irruption dans mon bureau pour me parler.
Papa : Comment vont les affaires mon garçon ?
--- Bien papa. On a pu combler le trou financier de ce mois. Je t'expliquerai tout dans les détails dimanche en famille. Nous avons même trouver de nouveaux partenaires.
Papa : Bravo. Tu es le digne fils de ton père.
--- Merci papa.
Papa : Et maintenant que tu es devenu un homme, je pense qu'il serait grand temps que tu envisages te marier
--- Je ne suis pas sûr que je sois fait pour ce genre de chose papa.
Papa : Puis-je savoir pourquoi ?
--- Je crains de ne pas être en mesure de trouver une femme comme maman. J'ai été trop souvent déçu.
Papa : Oh mais tu sais, j'ai moi-même été déçu par ta mère. Ta mère aussi a souvent été blessée. Mais ce n'est pas le nombre de fois qu'on te blesse qui compte.
--- C'est difficile de supporter une blessure.
Papa : Pas tant que ça. Le secret c'est de toujours garder à l'esprit que ce qui vous unit est plus fort que ce qui veut vous séparer. Et je parle par expérience. Je suis certain que tu trouveras une femme encore meilleure que ta mère et je te le souhaite d'ailleurs.
--- Merci papa. Mais il n'y a pas meilleure femme que maman.
Je le raccompagnai chez lui et regagnait le chez moi plus tard en soirée. J'allais avoir un lendemain très agité donc je devais me préparer en conséquences.
***
Je me levais très tôt ce jour et après avoir pris mon bain je pris mon portable pour appeler Serena et confirmer notre rendez-vous.
Alors que j'ouvrais mon WhatsApp, je tombais sur la conversation de Rebecca et je revoyais les photos qu'on s'était échangés.
Quel était ce sentiment de vide que j'avais à chaque fois que je pensais à elle ?
Cela me déplaisait.
Je lui fit un message qu'elle laissa en vue.
C'était clair qu'elle ne voulait plus rien savoir de moi.
Bon, ce n'était pas tout mais j'avais une ex à briser.
Je m'habillais très décontracté, une chemise légèrement ouverte pour avoir un aperçu de ma poitrine saillante. Les manches repliées et une montre sur le poignet.
Miroir mon beau miroir... Est-ce que ce soir j'allais me taper Serena ?
Après m'être fait beau, je sortis de chez moi et pris la direction de son appartement situé dans le quartier de Bonanjo.
Je m'attendais bien à ce qu'elle veuille m'impressionner en m'invitant chez elle. C'est de nature chez elles de toujours vouloir montrer à quel point elles sont heureuses sans nous.
A quel point elles ont réussi.
Mais je suis de ceux qui pensent, quoi qu'on dise, qu'une femme aura toujours besoin de chaleur masculine.
A ce propos j'étais convaincu qu'elle se tapait toujours Félix.
DIIINNNG !!
Je sonnais à sa porte et quelques secondes plus tard, elle venait m'ouvrir. Le visage froid, dans une chemise ample et son jean près du corps.
Ses cheveux attachés en boucles laissaient son cou à découvert et je ne désirais qu'une chose à ce moment.
Même après tant d'années elle me faisait le même effet.
Elle sentait toujours aussi bon. Sa manucure pédicure était irréprochable.
Je longeais le couloir derrière elle en la scrutant de haut en bas.
Sexy... Il n'y avait pas à dire, Serena pouvait faire tomber n'importe quel homme sous son charme.
Je te sers quelque chose à boire ?
(Demandait-elle en rejoignant le mini bar)
--- Tu as quoi ?
Serena : Du whisky, de la vodka, de l'eau... (Répondit-elle avec désinvolture)
--- Whisky.
Elle servait deux verres et lancait de la musique pour prendre ses aises.
--- Très bel appart! (Fis-je remarquer)
Serena : Merci. Alors je t'écoute Ryan. De quoi tu voulais me parler ?
--- De nous deux.
Elle sourit ironiquement et ses cheveux se défirent.
Serena : Tu plaisantes j'espère !? (Rangeant ses cheveux derrière son oreille)
--- Non. Je suis d'ailleurs revenu au pays pour ça. Serena je veux qu'on se remette ensemble. Je suis désolé d'être parti comme ça sans prévenir. Je n'ai pas d'excuse. Je ne me suis juste pas senti capable de te le dire.
Serena : Du coup tu es parti.
--- Je suis désolé.
Serena : Tu n'as pas à l'être. Tu ne m'as jamais aimé c'est tout!
--- C'est faux! (Dis-je en me rapprochant d'elle)
Je ne l'intriguait pas le moins du monde. Au contraire, elle me regardait venir à elle, le visage sans expression.
--- Tu ne peux pas le nier. Tu m'aimes encore Serena!
Serena : Mais quel culot! Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?
--- L'amour et la haine vont de paire. Ta gifle de l'autre jour le démontre. Et si je ne t'intéressais plus tu ne m'aurais pas laissé l'occasion de m'expliquer, encore moins ici, chez toi!
Elle ballada ses yeux ailleurs et prit une gorgée de son whisky.
Je posais la main sur la sienne et immédiatement elle réagit en me giflant.
Une deuxième fois.
Serena : Tu m'as abandonnée Ryan. Tu t'es seulement demandé ce que j'ai enduré toute ces années ?
(Très belle comédie...)
Serena : Pendant toute une année j'ai tenté de te joindre en vain. Tu m'avais bloquée sur tous les réseaux. Mais tu discutais tranquillement avec ton imbécile de meilleur ami.
(Ferme là, salope! Je sais que tu fais semblant.)
Je tentais de nouveau de la toucher et elle se leva en me repoussant.
Serena : Ne me touche pas!
--- Laisse moi te présenter mes excuses mon amour.
Serena : Qui est ton amour ?
Je voulus poser mes mains sur son visage et elle recula d'un pas.
Je ne la lachais pas. Elle voulait que je la supplie. J'allais le faire.
J'allais être à ses pieds.
La faire croire que c'est elle qui résiste.
Elles ont toutes besoin de se sentir dans cette position pour ne pas culpabiliser et mieux nous manipuler.
Je connaissais déjà cette méthode.
Je voulus la ramener vers moi et la troisième gifle ne tarda pas.
Serena : Je t'ai dit de ne pas me toucher! Je ne te pardonnerai jamais
D'un geste robuste je la poussais contre le mur et je collais mes lèvres aux siennes.
Elle résistait, elle tentait de me repousser.
Serena : Non je t'ai dit de ...
Sa défense devenait de moins en moins dense.
Elle commençait à se laisser faire.
Je retirai brutalement mes lèvres des siennes et la regardais avec détermination.
--- Je suis revenu pour te récupérer Serena. Et je me fiche que tu sois avec quelqu'un d'autre. Je sais que tu m'aimes encore.
Je l'embrassais de nouveau et je sentis sa bouche laisser une ouverture pour que ma langue s'y faufile.
Je savais qu'elle aimerait ça. J'avais compris son langage
Tu n'es pas du tout prête Serena.
Ce soir tu découvriras un tout autre Ryan.
Je la pris par les hanches pour qu'elle s'accroche à moi tandis qu'on s'embrassait et j'allais l'allonger sur le tapis du salon.
Avec une main, j'agrippais ses deux mains au-dessus de sa tête et je commençais à l'embrasser avec rigueur.
Je n'étais plus le même homme qu'avant et elle allait très vite le comprendre.
La nuit sera longue. Du sexe comme elle l'a toujours aimé.
Tu vas tomber éperdument folle de moi.
Mais lequel de nous deux se jouait de l'autre ?
Montre moi ton vrai visage Serena.
Ce même visage que tu avais cette nuit il y a cinq ans et que tu m'as toujours caché.
Le prochain épisode sera très chaud! Ne lisez pas si vous n'êtes pas prêts.
A Suivre....