Chapitre 8 Une odeur agréable

Immobile, Rebecca s'est mordu les lèvres.

Elle n'aurait jamais imaginé que Martin voudrait vraiment s'occuper d'elle. Tout ce qu'elle voulait, c'était pouvoir résoudre ses problèmes présents : sauver le groupe Dixon et racheter leur maison.

Personne ne l'avait jamais autant aimée que son père.

Leur maison et le groupe Dixon regorgeaient de bons moments qu'ils avaient passés à deux et elle était prête à tout, pour les préserver.

Personne d'autre ne pouvait le faire à sa place. Il fallait qu'elle devienne une personne plus forte.

Rebecca s'est installée dans la voiture de Martin.

« C'est bon ? », a demandé Martin qui lisait un livre écrit en braille. « Il est assez tard, où veux-tu aller ? Chez ta mère ou chez moi ? »

La mâchoire de Rebecca s'est contractée. Martin et elle n'étaient pas encore mariés, comment pouvait-il lui faire une telle proposition ?

D'ailleurs, l'homme la mettait mal à l'aise, sans qu'elle ne sache pourquoi.

« Euh... Je pense que ce serait mieux que j'aille chez ma mère. »

« Très bien », a consenti Martin. De façon nonchalante, il s'est rapproché de Rebecca.

La femme se méfiait de lui, à cause des événements de la veille. En remarquant que Martin se rapprochait, elle s'est rapidement collée à la portière, effrayée.

« Mais... Qu'est-ce qu'il y a ? », a demandé Martin avant d'enchaîner, sans attendre de réponse : « C'est la première fois que je hume une odeur aussi agréable que la tienne. Ça m'intrigue juste. Je te fais peur ? Tu penses que je pourrais essayer me jeter sur toi ? »

« Pas du tout, non », a répondu Rebecca. « En fait, c'est mon parfum que tu sens, je l'ai fait moi-même. Le groupe Dixon se concentre principalement dans la création de parfums et je sais en faire depuis que je suis toute petite. Tu veux que je te procure un flacon ? »

« Non merci, ça me plaît juste parce que c'est toi qui le mets. »

Sur ce, Martin s'est reculé.

Les paroles de l'homme ont tourné un moment dans l'esprit de Rebecca, avant qu'elle n'en saisisse leur sens. Martin était-il vraiment en train d'essayer de flirter avec elle ?

Ce n'est qu'à la tombée de nuit, que la voiture s'est arrêtée devant la maison de la famille Lynch. Rebecca a pénétré dans la maison et à sa grande surprise, n'y a trouvé qu'Howard.

Soudain, elle se sentait nerveuse. « Bonsoir, M. Lynch, ma mère n'est pas là ? »

Howard a posé la tasse qu'il tenait avant de se lever. « Elle est allée jouer aux cartes et Rosina est sortie avec des amis. Ne te sens pas gênée, tu peux faire comme chez toi ici. Ta chambre est en haut, suis-moi, je vais te la montrer. »

« D'accord », a accepté Rebecca, bien que légèrement surprise. Ensuite, elle a emboîté le pas à Howard, silencieusement.

L'homme s'est arrêté devant une porte au deuxième étage. « Voilà, si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, dis-le-moi. »

Rebecca est entrée dans la chambre et a marché vers le lit tout en regardant autour d'elle. Les placards étaient ouverts et elle pouvait y voir plusieurs vêtements, vraisemblablement neufs à l'intérieur.

« C'est déjà parfait. »

Howard a également pénétré dans la pièce. « Tu sais, ta mère a emménagé cette chambre pour toi il y a des années, quand tu n'étais encore qu'une enfant, mais tu n'y es malheureusement jamais venue. Tu as grandi tellement vite et tu es même plus belle que ta mère à ton âge. »

Ses mots ont mis Rebecca mal à l'aise.

« Avant que je n'oublie, nous voulions te demander quelque chose, ta mère et moi. »

« Quoi donc ? »

Howard a avancé et s'est arrêté derrière elle avant de dire : « Martin t'a demandé si tu étais encore vierge et tu as répondu non, n'est-ce pas ? Ta mère assure pourtant que tu lui as confié ne jamais avoir couché avec Yosef. Avant la nuit dernière, tu ne savais même pas qu'il avait recouvert l'usage de ses jambes. Donc, si tu n'as pas couché avec lui, avec qui l'as-tu donc fait ? »

Tout en parlant, Howard a posé sa main sur la taille de Rebecca.