Chapitre 5 Chapitre 5

Allant dans la grande place du marché du Yémen, Omar alla d'un pas précipité vers la boutique de son vieil ami Yacine, c'était un homme avec qui il avait passé les merveilleux moments de sa vie et il savait très bien qu'il l'aiderait s'il avait la possibilité.

L'apercevant, il sourit joyeusement et alla lui serrer la main comme d'habitude.

-Mon frère.

-Comment vas-tu Omar ?

-La santé est là mais rien ne va Yacine, tu connais la situation actuelle du pays, je n'arrive pas à faire entendre raison au sultan, il est si tenace tu sais. J'ai peur de la tournure des choses mon frère. Rachid à déjà trente ans et il n'a plus beaucoup de temps pour trouver une femme. Je suis son conseiller le plus proche et je me dois de l'aider car les autres attendent tout juste le l'expulser du sultanat et je dois faire ce qui est nécessaire pour apaiser cette tension mais toi et moi savons que la seule solution c'est une femme et un héritier.

Yacine sourit honnêtement car Omar avait parfaitement raison, Rachid était tenace et c'était un homme très sûr de lui. Il ne faisait qu'à sa tête et assumait toujours les conséquences de ses actes peu importaient lesquelles mais là, il ne s'agissait pas seulement de lui mais d'une loi qui ne pouvait point être changée et le peuple veillait beaucoup à ça car elle avait été établie depuis des décennies pour éviter des intrus de s'accaparer du trône; une femme ne pouvait donner naissance à un héritier au trône que dans le palais et vivre sa grossesse dans le pays aux du peuple.

- Oui, il est temps pour lui de donner un héritier au trône et comme depuis la nuit des temps, il n'est pas prêt à sacrifier sa solitude qu'il a récupéré après le départ de Selma.

- Si seulement c'était juste ça mon cher ami. Les femmes le craignent, aucune n'accepterait de l'épouser crois-moi. Malgré ses preuves faites à la population, ils ne cessent de le comparer à Malik l'ancien sultan. Rachid a su développer sa dominance afin de ne point se faire marcher dessus et aujourd'hui je pense que cela a eu un effet négatif sur lui.

-Tu abandonnes très vite mon cher Omar. Il réagit ainsi parce qu'il n'a pas encore une femme chez lui. Aucun homme ne pourrait nier la présence d'une femme présente sous son toit pour toujours sauf si elle ne l'aime pas du tout car avec toute la belle vie qu'elle avait, je ne comprends pas pourquoi Selma a décidé de partir. Fais ce qu'il y à faire.

Il avait cette pensé et ce depuis la revendication mais où pouvait-il trouver une femme prête à assumer le rôle de Sultane sans que ce ne soit le titre et la richesse qui l'inspirent ?

Les femmes étaient certes naïves mais le confort était ce que recherchait bon nombre d'entre elles.

- ça ne va pas mon cher ami?

- non Yacine, je ne connais aucune femme que je pourrais présenter au Sultan. Sa tante a dû voyager uniquement dans le seul but de lui trouver des mannequins mais l'effort de son travail a été vain.

Pendant un instant, Yacine réfléchissait. Il avait bien quelqu'un à lui proposer mais doutait encore de ses capacités pour le statut de sultane. Cette demande de mariage serait une occasion pour sortir sa famille de la pauvreté si jamais la jeune fille acceptait mais elle avait tellement de valeurs qu'il en doutait qu'elle soit d'accord.

- tu ne connais personne ? Questionna Omar en espérant que sa réponse ne soit point négative.

- si, ma nièce, tu sais la fille de ma cousine Karima mais je ne crois pas qu'elle soit d'accord avec ce mariage arrangé.

- Omar, cette fille serait plutôt heureuse voyons, qui refuserait une proposition pareille ? Elle aura tout à sa disposition, elle n'aura qu'à faire une seule chose, donner un héritier au trône et accepter d'être la femme du Sultan.

Comprenant que son ami avait raison, il décida de ne plus en discuter car sa cousine Karima était souffrante depuis longtemps et Djamila était son seul enfant. Elle ne devrait pas se marier à n'importe qui et les soins de sa mère coûtaient tellement chers. En épousant le sultan, elle pouvait avoir la chance d'offrir de meilleurs soins à sa mère.

Il abdiqua et promit à son ami d'en discuter plus tard avec sa cousine, car il suffisait qu'elle donne son accord pour que tout soit scellé. Ils étaient en pays arabe et l'avis de Djamila ne comptait pas.

Souriant pour cette proposition, il décida de fermer sa boutique plus tôt que prévu et se rendit chez sa cousine Karima. Elle était malade depuis des années et heureusement qu'elle avait une fille qui lui était dévouée et fidèle. Il espérait qu'elle soit toujours ainsi afin d'assurer leur honneur auprès du Sultan car il n'avait pas eu la possibilité d'avoir une famille et il considérait Djamila comme la fille qu'il n'avait pas.

Une fois arrivé chez sa cousine, il marcha jusqu'au perron et frappa à la porte. Deux minutes plus tard, Djamila vint lui ouvrir la porte et il ne put s'empêcher de sourire en contemplant sa nièce. Elle grandissait si vite et devenait de plus en plus belle. Il n'arrivait toujours pas à croire qu'il était en train d'arranger un mariage pour elle alors que hier encore, elle n'était qu'une petite fille.

- tonton Yacine.

- ma petite chérie, comment vas-tu ?

Elle répondit joyeusement et le laissa entrer. Il alla dans le salon et prit place près du canapé où était allongée sa cousine.

- Karima.

- mon frère.

- comment te sens-tu aujourd'hui ?

- la situation reste la même, je tiens le coup. Sinon tu as fermé tôt aujourd'hui est-ce que tout va bien?

Il lança des coup d'œil dans la pièce et à ce moment, Djamila fit apparition et son oncle la congédia dans sa chambre, chose qu'elle ne comprit point et ne chercha point à comprendre car dans l'éducation qu'elle avait reçu, on obéissait aux aînés sans poser de question.

- je dois te parler ma sœur.

- j'ai déjà compris cela Yacine mais ton attitude me laisse croire que je ne vais pas aimer ce que tu t'apprêtes à me dire. Est-ce que tout va bien, est-ce à propos de ma fille ?

- bien, je ne vais pas te faire patienter plus longtemps. J'ai trouvé un homme idéal pour notre fille Djamila. Je sais que c'est difficile pour toi mais c'est la meilleure chose à faire Karima.

Auteure : Fayole Goumgang Wamba