Chapitre 4 Chapitre 4

Lui, Rachid Al-Alimi, un homme grand comme un Dieu, l'incarnation parfaite de la beauté masculine de son pays avait pris le trône depuis l'âge de vingt-cinq ans après la mort de son père, une mort tragique qui avait fait mal à Peu de personnes pour ne pas que dire tout le peuple du Yémen s'en réjouissait et il les comprenait parfaitement vu le genre de dirigeant qu'était Malik Al-Alimi.

De son jeune âge, Rachid avait connu son père comme un model mais au fur et mesure qu'il grandissait, il condamnait le comportement de ce dernier vis-à-vis de son peuple. Il était si dur au point où cela s'appelait de la méchanceté. Tout le monde le craignait car sa présence ressentie à des milliers de kilomètres créait des terreurs effroyables et pour cela, il était un dictateur incontestable.

Il avait établi une constitution vraiment dangereuse qui prônait la dominance masculine sur les femmes, ce qui donnait aux hommes le pouvoir et le privilège de traiter les femmes comme ils voulaient. Une haine incomparable envers la gente féminine animait son paternel, une haine qu'il lui avait inculqué et qu'il avait grandi avec sans le vouloir. Pour Rachid, la femme n'était pas un être à prendre au sérieux ni à respecter car il trouvait qu'elles étaient juste monstrueuses comme le lui avait appris son père.

Quand il était plus jeune, Rachid utilisait sa beauté pour mettre à ses pieds toutes les femmes qui posaient les yeux sur lui. Jamais il n'avait eu de relation sérieuse, jamais il n'avait pris le numéro d'une femme, il ne repassait jamais sur la même femme deux fois car pour lui, toutes les femmes étaient des actrices comme le disait son père, << Rachid mon garçon, ne te laisse jamais avoir par une femme car ton titre et ta richesse les attire à toi comme des aimants mais utilise toujours ces atouts pour avoir ce que tu souhaites dans cette vie, car le pouvoir et la gloire sont les seules choses qui te donneront le titre d'homme peu importe combien tu réagis avec animosité mais ne crois jamais que tu seras un homme pour vraie femme parce qu'une vraie femme n'existe pas et surtout celles qui sont belles>>, tels étaient les propos de son père.

Il avait arrêté de sauter tout ce qui bougeait à la mort de son père, lorsqu'il eut pris conscience qu'un peuple attendait d'être gouverné par lui. Aux premiers regards lorsque le peuple s'était rassemblé devant la grande grille du Sultanat afin d'acclamer le nouveau Sultan, il ne se sentait point à la hauteur. Les regards de ces femmes qui le suppliaient d'agir en leur faveur en changeant cette loi qui prônait la dominance masculine sur les femmes, les regards des enfants suppliaient d'intervenir pour leur éducation car les écoles étaient peu présentes dans les localités, les regards des hommes étaient d'une lueur certaine, ce qui prouvait leur dominance sur ces femmes et ces enfants qui représentaient la majorité du peuple.

Intimidé par le regard de ces guerriers, il tenta de baisser la tête lorsque les paroles de son père lui revinrent en tête : << un dirigeant ne baisse jamais la tête devant son peuple tout comme un homme ne baisse jamais la tête devant une femme, ne l'oublie jamais>>. Rassuré du fait qu'aucun homme ne pourrait s'attaquer à lui, il leva la tête et affronta chaque visage, c'etait tellement dur mais heureusement, sa tante était avec lui pour le rassurer.

Si la tristesse qu'il lisait sur le visage de chaque femme était celle qui avait fait fuir sa mère, il s'était résolu à cet instant d'intervenir pour la cause de ces femmes, bannir les mariages forcés, bannir les maltraitances juvéniles et surtout la dominance absolue des hommes sur les femmes.

À ce jour, Rachid ne se sentait toujours pas comblé malgré la gratitude de son peuple. Il avait parfois envie de fuir pour avoir une autre vie mais son devoir n'était pas à prendre à légère. Être Sultan était pire que ne rien foutre de sa vie mais n'en déplaise, il ne s'ennuyait pas car après un dossier bouclé, un autre à traiter était déjà là comme le justificatif de sa stérilité.

Il avait toujours satisfait son peuple mais cette fois, leur demande l'effrayait. Il avait beau jouer le Sultan le plus intimidant, le plus rude et le plus effrayant de la terre, il ne savait pas ce qu'était une relation sérieuse entre un homme et une femme et pour cela, il ne savait pas comment faire un bébé puisque c'était ce que son peuple lui demandait, une femme et un héritier.

Quelques jours avant, Rachid avait songé à laisser son sperme dans un hôpital pour pouvoir assurer sa lignée si jamais il lui arrivait malheur mais jamais le peuple ne pourrait admettre cette pratique car ils étaient encore très traditionnels et il restait même à savoir s'il était fertile car la supposition de sa femme avait créé des doutes en lui et cela le torturait beaucoup.

Arpentant son bureau comme un homme pris au dépourvu, Rachid détestait cette situation plus que tout. Il fallait bien qu'il trouve une solution avant qu'il ne soit trop tard.

Quittant le château insatisfaite de la réponse de son neveu, Asama était déterminée à intervenir par n'importe quel moyen. Elle avait vu ce jeune homme relever le pays qui était si méconnaissable, il avait réussi à établir la paix et l'harmonie et jamais elle ne pouvait permettre qu'il finisse seul comme son père, elle ne pouvait pas croire que ce que Malik avait vécu était devenu une malédiction pour sa descendance. Elle avait fait appel à Omar de façon discrète afin qu'il l'aide. Elle se devait de lui trouver une épouse dans de brefs délais avant que le peuple ne se révolte. Omar lui avait promis d'essayer même s'il savait que ça allait être difficile car même s'il trouvait la femme, il restait à savoir si Rachid allait être d'accord mais vu l'ampleur de la situation, son avis ne comptait plus désormais même si c'était lui le Sultan. Un trône se devait d'être préservé par n'importe quel moyen.

Auteure : Fayole Goumgang Wamba