Diana avait eu beaucoup de mal à s'endormir, elle n'avait d'ailleurs pratiquement pas dormi de la nuit. La veille après être rentré avec ses parents, elle avait eu l'impression de régresser. Elle était de retour dans la maison qui l'avait vu grandir, cette maison qui avait bercer son enfance et son adolescence. Elle avait pénétré lentement dans sa chambre d'antan, d'un pas hésitant elle s'approcha du mur surplombant sa tête de lit. Des tas de photos y étaient accrochées, elle eut l'impression de n'être jamais partie. Ses yeux fixèrent les divers clichés de ses ami(e)s, de sa famille et de lui. Elle resta immobile en fixant tous ses souvenirs. Diana posa sa main sur les photos de Giovanni et finit par les décrocher. Elle s'allongea sur son lit, les clichés en main et le coeur en miette. Elle regardait ce visage qu'elle adorait admirer, caresser les traits qu'elle ne caressera plus jamais. Elle se mit à parler, seule, dans le noir complet.
« Je me souviens du premier jour où mon regard a croisé tes yeux saphir, j'ai cru que mon coeur sortirait de ma poitrine pour rejoindre le tien. Je croyais voir un ange descendu du ciel, tes cheveux chocolaté, ta peau crème, tes lèvres fines, tes long cils, tes fossettes, ton sourire dévoilant ta dentition neige, ta voix grave. Du haut de tes 1m80, je pensais ne jamais pouvoir exister à tes yeux, je pensais bêtement être si petite que tu ne me verrai pas mais tu m'as prouvé le contraire. Je me souviens de notre premier contact, juste avant les vacances d'hiver. Je fumais ma cigarette tranquillement, comme à mon habitude à cette époque, et tu es arrivé sans prévenir. Tu t'étais posé à ma droite, je n'osais pas prononcer un seul mot, j'avais le coeur qui aurait prit une amende s'il avait pu être flâché. Je me demandais ce que tu faisais, tu as brisé le silence en me demandant une cigarette. Je me souviens avoir tourné la tête, levé les yeux et croisé les tiens, nous nous étions regardé dans le blanc des yeux pendant de longues minutes avant que je ne me décide à répondre. Plus tard, tu m'as révélé que tu ne fumais pas mais que c'était le seul moyen que tu avais trouvé pour m'aborder, je me souviens en avoir ris mais m'être dit j'aime cet homme, je l'aimerai toute ma vie. C'était toi et personne d'autre, alors dis moi, comment vais-je faire maintenant sans toi?... »
Elle serra les photos contre sa poitrine aussi fort qu'elle put, et finit par s'endormir mais n'arrêta pas de se réveiller, oubliant la dure réalité quelques secondes avant de se reprendre la claque de plein fouet. Ce qui expliquait sa mauvaise nuit, il faut dire que c'était son quotidien ces derniers jours. Diana se réveilla avec les photos de Giovanni près d'elle, des larmes tombèrent pour s'échouer sur son oreiller. Elle avait l'impression que la douleur s'intensifiait au fil des jours, elle se demandait quand est-ce que cette douleur partirait. Perdue dans ses pensées, elle en fut extirpée par la voix de Marianna.
« Diana, j'ai préparé le petit déjeuné, tu descends?
- J'arrive Maman! »
Elle se leva difficilement de son lit, laissant les photos étalé sur ce dernier et sorti de sa chambre. Elle descendit les escaliers doucement avant de marquer un arrêt. Elle pouvait entendre ses parents converser.
« Lucien ça suffit! Elle n'a pas besoin de ça.
- Marianna, il a fait souffrir notre fille!
- Tu crois que je ne le sais pas? Tu crois que je n'ai pas mal de la voir ainsi? Que je ne suis pas malade rien qu'à l'entente du prénom de ce petit salaud?
- Comment a-t'il pu lui faire ça?! Il est venu chez nous et nous a jeté de la poudre aux yeux! Je l'ai laissé emmener notre fille, je lui ai ouvert la porte pour la faire souffrir! Cet homme ne posera plus les pieds chez moi, il en est hors de question, il ne s'approchera plus d'elle, il devra me passer sur le corps.
- Lucien calme toi!
- Je l'ai entendu pleurer toute la nuit, à chaque sanglot j'ai senti mon coeur se briser. Pourquoi a-t'il fait ça à ma fille Marianna? Pourquoi? Aucun homme n'aurait dû la mettre dans cet état... »
Lucien aimait ces filles de tout son coeur, il en était "gaga". Il n'a, lui aussi, pas très bien dormi cette nuit. Il s'était rendu à la porte de la chambre de Diana mais avait entendu ce qu'elle disait, alors il n'était pas rentré et était resté devant, se laissant glisser dos au mur. Il écoutait sa fille, se sentant impuissant et déchiré de la voir dans cet état pour un homme. Il avait enfoui sa tête dans ses mains et s'était maudit de ne pas avoir bien protéger son enfant. Diana a réalisé à quel point sa situation affectait ses parents, elle ne voulait pas qu'ils portent la croix de ses choix alors elle s'arma de sa bonne humeur, du moins de ce qu'il lui restait et fit son entrée dans la cuisine. « Bonjour! » Ses parents la regardèrent les yeux rempli de pitié, du moins c'est ce qu'elle a cru percevoir dans leur regard.
« Bonjour Princesse!
- Vous avez bien dormi?
- Personnellement ça va et toi Lucien? »
Marianna regardait son mari avec insistance.
« Oui, ça va et toi ma chérie?
- Oui, aussi. Quoi de prévu aujourd'hui? »
Bien évidemment tous avaient menti pour ne pas causer plus de peine à l'un et à l'autre. Le déjeuné se poursuivit avec bonne humeur, Diana appréciait ce moment avec énormément de nostalgie. Il était maintenant 11h00, Lucien et Marianna étaient invités à manger, Diana se retrouvait donc seule chez eux. Elle tournait en rond comme si elle redécouvrait la demeure de ses parents. Elle se rendit sur la terrasse et profita de la vue qu'elle offrait. Apaisée, elle sentit son portable vibrer entre ses mains, elle regarda qui c'était et vit que c'était sa soeur.
« Coucou Nana, comment tu vas ce matin? J'ai appris pour Giovanni, je suis désolée... Je sais à quel point tu l'aimais... Je m'en veux de ne pas pouvoir être à tes côtés, sache que la distance n'empêche rien, je serai toujours là si tu as besoin de moi. Il ne te méritait pas et il ne mérite pas tes larmes non plus. Ma grande soeur d'amour, fou est l'homme qui te laisse t'en aller. Je t'appellerai dans la journée, je t'aime fort ne l'oublie jamais! »
Diana a souri, le message de Lucia lui avait réchauffé le coeur. Elle a toujours été proche de sa soeur, étant une fratrie de deux, elles étaient soudés comme les deux doigts de la main. Lucia avait déménagé aux États-Unis, elle voulait vivre le rêve américain, elle s'en est allé dès la fin de ses études contrairement à Diana qui avait choisi de rester près de ses parents et de Giovanni. Mais à l'instant présent, Diana regrettait elle se disait qu'elle aurait peut-être dû y aller avec Lucia. Elle se décida à lui répondre.
« Coucou Lulu, j'ai connu mieux et toi comment tu vas? Merci pour ton message, il m'a fait plaisir et m'a redonné le sourire. J'aurai tant aimé que tu sois près de moi, si tu savais... J'attendrai ton appel, je t'aime fort aussi! »
Juste en dessous de la conversation de Lucia, elle vit le prénom de Justin et se souvint qu'elle n'avait pas répondu à sa proposition. Elle l'ouvrit et relu le message qui l'invitait à sortir. Elle hésitait mais après tout, pourquoi pas? Cela la ferait sortir et voir de nouvelles têtes.
« Bonjour Justin, désolée pour hier j'étais occupée et j'ai complètement oublier de te répondre. J'espère que tu vas bien? Ton invitation tient toujours? »
Elle envoya le message et se dirigea vers la salle de bain afin de se prendre une bonne douche et réfléchir à comment elle comptait récupérer ses affaires. Justin de son côté était sur son canapé, attendant désespérément la réponse de Diana, se torturant l'esprit, se demandant s'il avait mal fait de l'inviter aussi vite, s'il n'aurait pas dû attendre un peu. Il n'avait pas cessé de se repasser la scène du bar dans la tête, il ne put s'empêcher de penser à l'expression qu'elle avait lorsqu'elle est entrée. Peut-être venait-elle être de rompre? Ou avait-elle perdu quelqu'un? Avait-elle perdu son travail? Pendant qu'il pensait, son portable vibra sur la table basse. Sans attendre, il se jeta sur ce dernier en croisant les doigts pour que ce soit Diana. Lorsqu'il a vu son prénom s'afficher, il a senti son coeur faire un bond, il s'est empressé de le lire. Un sourire s'est dessiné sur son visage, elle avait répondu en s'excusant et en acceptant son invitation. Il sentit une sensation d'explosion en lui, il ne saurait pas décrire exactement mais pour lui, c'était merveilleux. Il le savait, il le sentait, il avait eu un coup de foudre pour Diana. Il répondit immédiatement.
« Hey Diana! Ne t'en fais pas, je m'en suis douté. Je vais bien merci, et toi alors? Bien sûr qu'elle tient toujours! Rejoignons-nous au kiosque sur la grande place des orchidées! »