« Diana calme toi ma fille, respire!
- Ça fait mal Papa, j'ai l'impression de mourir sur place..!
- Qu'est-ce qu'il y a eu? Diana, on ne divorce pas sur un coup de tête...
- Papa il m'a trompé.. Je suis rentrée du boulot Jeudi et je l'ai vu à l'appartement avec une autre femme. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça Papa? Qu'est-ce que j'ai manqué?! Aide-moi Papa, j'en peux plus.. »
À chacun de ses mots, le coeur de son père se brisait un peu plus. Il ressentait plusieurs émotions en même temps, il ressentait la souffrance de sa fille comme si c'était lui qui l'avait vécu. Il était sans mots, il sentit les larmes lui monter. Il n'était du genre à pleurer mais son point faible était ses deux magnifiques filles. Sa femme entra dans le salon et le vit, les yeux rempli de larmes. Elle pensa instinctivement à ses filles. « Lucien, qu'est-ce qu'il y a?! Pourquoi tu pleures?! Diana et Lucia vont bien?!! » Le père ne répondit pas n'écoutant que les confidences et les sanglots de sa fille. « Lucien! Dis moi ce qui se passe! » Il enleva le portable à son oreille et le tendit à Marianna. Dans la foulé, il sortit sur la terrasse pour prendre l'air, il n'en pouvait plus d'entendre Diana pleurer, c'était insupportable pour lui. Il savait à quel point elle était folle de son homme, à quel point elle l'aimait, il ne pouvait accepter qu'un homme ait pu lui faire du mal. Il ne pouvait accepter que Giovanni ait brisé le coeur de sa fille, ce jeune homme qu'il avait vu grandir avec elle, ce jeune homme qu'il avait accueilli chez lui à bras ouvert, cet homme à qui il avait confié son plus grand trésor : sa fille. Comment avait-il pu lui faire ça? Il sentit la colère l'envahir. Pendant ce temps, Marianna écoutait sa fille attentivement. Elle ne supportait pas non plus de l'entendre pleurer, mais contrairement à Lucien, elle ne versa aucunes larmes. Marianna était une femme d'antan, les épaules large et le coeur en acier pouvant supporter des montagnes. Elle avait connu ça, elle était déjà passer par le même chemin que sa fille. Bien sûr que son coeur se brisait en entendant le récit de Diana, bien sûr qu'elle ressentait sa douleur et sa colère mais elle resta aussi calme que l'eau au petit matin. Sa fille ne pouvait plus s'arrêter de pleurer, après tout Diana restait le bébé de ses parents. C'était son point d'encrage, son meilleur réconfort, ses parents étaient toute sa vie. Contrairement à d'autres, ils étaient rempli d'amour pour leurs enfants et elles le leurs avaient toujours rendu en centuple. Marianna prit la parole.
« Diana, ma fille, calme toi. Reprends ton souffle, ça va aller, Maman et Papa sont là. Où es-tu? Dis le moi, nous viendrons te chercher. »
Diana indiqua l'endroit où elle se trouvait et précisa qu'elle avait sa voiture.
« Ne t'en fais pas, je viens avec ton père, on conduira chacun une voiture. Ne bouge pas, on arrive.
- D'accord Maman... »
Elles raccrochèrent aussitôt. Ni une, ni deux, Marianna prit son sac et les clés de la voiture.
« Lucien! On y va.
- Où tu veux aller?!
- On va la récupérer, je ne veux pas qu'elle prenne le volant dans cet état.
- J'arrive. »
Son père se précipita dans la voiture. Ils prirent la route à toute vitesse. Leur fille n'était pas morte mais à travers ses sanglots, ils savaient qu'elle ne devait pas prendre la voiture. De son côté Diana défilait les photos de son mari et d'elle sur son portable. Elle les contempla pendant de longues minutes mais ne put s'empêcher de le revoir avec une autre qu'elle. Elle décida de tout supprimer, elle savait que si elle ne le faisait pas, elle n'avancerai jamais. Cependant, à chaque photo supprimé, un bout de son âme partait en lambeaux. Ça allait être dure et elle le savait. Les minutes passèrent, elle était là sur le sable, attendant ses parents. L'eau brillait dû aux rayons de soleil, le bruit des vagues était relaxant, l'air marin lui faisait du bien. Elle contemplait l'horizon se demandant ce qui allait lui arriver maintenant qu'elle n'avait plus son mari à ses côtés. Elle repensait à leurs débuts, les premiers regards, les premiers mots, les premiers sourires, les premiers rires, les premiers conflits ainsi que les premières réconciliations. Elle se souvint de son premier bouquet de fleur, de leur premier baiser, de leur première fois ensemble, de leurs promesses. Pour la première fois depuis deux jours, elle sourit discrètement, puis ferma les yeux laissant le vent caresser son doux visage et sécher ses larmes. La douleur était toujours là, aussi intense qu'au départ, mais elle se calma au rythme des vagues. Son portable se mit à vibrer. Elle le sortit de sa poche en poussant un soupir pensant que c'était Giovanni. Elle vit que c'était Justin. Elle déverrouilla son portable et ouvrit son message.
« Bonjour Diana, comment tu vas aujourd'hui? »
Elle sourit de nouveau.
« Bonjour Justin. Ça va et vous?
- Ne me vouvoie pas voyons! Ça va, merci. Qu'est-ce que tu fais de beau? »
Diana ria brièvement.
« Je me sens minable » se dit-elle.
« Je regarde l'océan et toi? »
« Je suis en pause, les clients ne cessent de croître, nous ne sommes qu'à la moitié de la journée et je suis déjà épuisé. »
« Pas évident, si les clients sont aussi compliqué que moi, je te souhaite bien du courage. »
Justin de son côté avait le sourire jusqu'aux oreilles. Il avait hésité à lui envoyer un message mais ne put résister à faire le premier pas, autant dire qu'il était heureux qu'elle ait répondu. Elle se disait compliqué mais Justin avait pour certitude qu'elle avait été la meilleure des clientes qu'il ait pu avoir ces derniers temps. Était-ce parce qu'elle lui avait plu au premier regard? Sans doute. Le fait est qu'il pensait le contraire de ce qu'elle écrivait à son sujet.
« Compliqué? Mais qui ça? Toi? Je n'y crois pas. »
« C'est gentil. »
« Tu es libre demain? C'est mon jour de repos, je me disais qu'on pouvait se voir pour prendre un verre ou un café à ta convenance? »
Diana fixa l'écran quelques secondes et releva la tête vers l'horizon. Une brise fit frissonner sa peau. Elle décida de le laisser sans réponse, elle ne voulait pas prendre une décision sur un coup de tête et le regretter plus tard. Elle entendit un moteur gronder dans le parking qui se situait derrière. Elle se tourna et vit ses parents sortir en trombe afin de la rejoindre. Elle leur sourit comme pour les rassurer. « Diana! » s'exclamèrent ses parents. On pouvait sentir l'inquiétude dans leur voix. Ils prirent place à ses côtés et la prirent dans leurs bras. Diana s'excusa pour les avoir dérangé. Lucien prit son visage entre ses mains et plongea ses yeux dans les siens.
« Ne t'excuses jamais pour ça ma fille. Tu ne nous dérangeras jamais.
- Ton père a raison Diana, nous sommes là pour toi, peu importe l'heure, peu importe le motif, nous accourrons toujours. »
Diana se blottit dans leurs bras, elle fit un bond 10 ans en arrière. Elle réalisa que personne ne pourrait l'aimer autant que ses parents. Elle remercia Dieu intérieurement de lui avoir donné des parents aussi aimant.
« Je vous aimes tant.
- Nous t'aimons aussi ma fille, plus que tout au monde. »
Diana se remit à pleurer à chaude larmes. Son père posa sa main sur la tête de Diana. « Ça va aller ma puce, on est là maintenant. Calme toi... » Les coeurs de ses parents se brisèrent d'avantage.
« Je l'aimais tellement, je l'aime tellement si vous saviez..
- On le sait ma fille, on le sait... »
Marianna regarda son mari et lui fit signe d'aller à la voiture pour qu'elle puisse discuter avec Diana. Il ne se fit pas attendre et déposa un baiser sur le front de sa fille avant de s'en aller. La voir dans cet état était trop dur pour lui. Marianna prit sa fille dans ses bras et l'écouta sangloter quelques minutes en espérant qu'elle finisse par se calmer. Une fois que Diana fut calmé, elle prit sa main dans la sienne et demanda à sa fille de la regarder.
« Tu es forte Diana. Regarde Maman, tu es forte. Tu vas surmonter cette épreuve car elle va t'endurcir. Je sais que ce n'est pas évident mon coeur mais il faut qu'au fond de toi, tu trouves la force de te relever. Ne les laisse pas avoir ce pouvoir sur toi.
- Mais Maman... Il était tout ce que j'avais.. Je ne lui pardonnerai jamais, jamais...
- Je sais ma fille, crois moi je comprends ce que tu ressens...
- Comment fait-on pour s'en remettre? Comment peut-on se relever? »
Marianna regarda sa fille, prit une grande inspiration.
« Cela prendra sûrement du temps ma fille. Il va falloir du temps, je mentirai si je te disais que tu ne souffriras plus dans un mois ou deux. On oublie jamais ce qui nous a infligé une telle douleur, mais on peut apprendre à vivre avec...
- Je ne sais pas si j'y arriverai...
- Tu y arriveras, on est là pour toi et nous te tiendrons la main jusqu'à ce que tu décides de la lâcher... »