Ils habitaient donc passagèrement ici avec une amie de leur mère le temps que son père viennent les chercher.
Cependant c'est pas parce qu'ils habitaient à Sidiali qu'ils étaient comme nous bien au contraire, ils restaient toujours des villageois-bourges car ils ne manquaient de rien étant donné que leur père les envoyait chaque semaine de l'argent. Malgré tout ceci elle se réveillait tôt chaque matin pour nous aider à vendre nos mangues tandis que son frère aidait les garçons à l'atelier. Vu que sa tante n'y voyait aucun inconvénient, nous avons finit par être soudés.
Je n'étais pas la seule gagnante de cet union, je peux donc finalement dire que je suis parvenue à expliquer que j'avais une jumelle qui n'est pas de ma mère.
-Sophie tu n'es pas obligé de faire ça ! Dis je en la voyant crier à en perdre souffle pour vendre les restes des mangues.
-Bella laisse moi tranquille tu veux. Dit elle en traversant la route pour vendre à une voiture qui s'était arrêté.
Aujourd'hui il faisait tellement chaud que le sable était brûlant, la route encore plus donc j'avais de la peine pour rester sur place.
-La fille magnifique du village n'a même pas de sandale pour se protéger du sable brûlant ! Rigole malicieusement une jeune fille.
-Regarde là, elle a beau être belle. Au fond elle n'est rien ! S'exclame une autre puis tous les deux ils s'en vont sans oublier de me toiser du regard.
-Qu'est ce qu'elles voulaient ? Demande Sophie en revenant.
-Qui ça ? Elles ? Comme d'habitude elles ne parlent que pour ne rien dire ! On y va maintenant ?
-Non, il nous reste deux mangues à vendre !
-Tu t'imagines si ton père te voyais en vendeuse !
-Ma mère a vécu ici avant de connaître mon père. Il ne me dira rien car c'est quelqu'un de loyal. Au contraire il serait fier de me voir vous aider.
-Hum d'accord bon on rentre !
-Non.
-S'il te plaît Sophie. J'en peux plus.
-Qu'est ce qu'il y a ? Tu as presque les larmes aux yeux.
-Rien. Dis je en sautillant pour la première depuis qu'elle est là.
-Tes pieds ! S'exclame t'elle comme si elle avait trouvé une idée.
Elle se baisse pour toucher le sable avec sa main avant de remuer ses doigts.
-Aie ! S'écrie t'elle. Oh merde ! Je suis désolée Bella, j'en savais rien. Tiens ! Dit elle en enlevant ses sandales.
-Non non ! Je ne ferais pas ça. Viens juste que l'on rentre.
-Bella porte ces chaussures, c'est dommage parce que ce sont les seules que j'ai amené parce qu'on est venu ici à la va vite donc j'ai pas eu le temps de ramener mes bagages mais je dirais à Papa de m'en envoyer pour ta famille et toi. Pendant ce temps là, prend les miens et on le portera à tour de rôle. Quand tes pieds se seront refroidis tu me les redonneras ensuite je ferais de même et ainsi de suite. D'accord.
J'étais tellement étonnée par tant de générosité que malgré moi une pluie de larme perla mes joues.
-Il ne faut pas ! Tu es ma jumelle ! Prononce t'elle en effaçant mes larmes.
-Qu'est ce que je ferais sans toi ? Demandais je la voix tremblante.
-La même chose mais sans moi ! Arrêtes de pleurer tu es trop belle pour ça ! Dit elle.
-Sophie depuis que tu es là je........
Elle me prit dans ses bras pour me faire taire et mes larmes continuèrent à ruisseler.
-Arrêtes maintenant ! Tu vas me faire pleurer aussi. Ajoute t'elle en séchant mon visage larmoyant. Maintenant porte les chaussures. Et attends moi que j'aille vendre ces 2 mangues. Regarde, on à déjà gagné 3800f, ta maman sera fière de toi.
-De nous ! Complétais je.
Elle me sourit avant de s'en aller avant de revenir enfin les mains vides.
-Tiens ! Dit elle en me tendant l'argent.
-Merci. Allez on échange ! Dis je en lui donnant les sandales.
-Merci. ! Sourit elle en les portant à nouveau. On rentre maintenant.
-Oui. Allons y. Répondis je.
-Tu sais Bella, tu crois être la seule à gagner dans notre amitié mais c'est faux. Dit Sophie pour briser le silence.
-Comment ça ? Demandais je.
-Avant de vous connaître, je ne savais pas ce à quoi ressemblait une famille soudée car mon père passe tellement de temps à travailler pour gagner de l'argent qu'au final il n'a presque pas de temps pour rester avec nous sans oublier que je n'ai aucun souvenir de ma mère. Tout ce que j'avais eu droit c'était d'avoir un frère et je ne le regrette pas. Il joue le rôle de tout pour moi et c'est pourquoi je l'aime comme une folle.
-Oui mais quel est le rapport avec moi ?
-Grâce à vous non seulement je sais ce que c'est d'être une famille mais mon frère et moi en font partis. Même si je sais que ça ne va pas durer, ça sera la période la plus belle de toute ma vie. Je le sais.
-Arrêtes de me parler de ton départ à la capitale. Dis je en voulant oublier ce grand événement qui allait venir.
-Tu sais que tu devras t'y préparer. Mon père est quelqu'un de très imprévisible. Il peut venir à n'importe quel moment Bella.
-N'est ce pas que tu viendras me rendre visite ?
-Bien sûr que oui. Je ne sais pas ce qui m'attend là-bas mais je sais que même une éternité ne suffira pas pour qu'une autre fille prenne la place que tu as prise toi en seulement quelques minutes. Ajoute t'elle en baissant la tête.
-Qu'est ce...que..tu.pourquoi tu pleures Sophie ?
-Parce que Papa a appelé ma tante ce matin.
-Quoi ? Mais pourquoi ? Vous allez partir ?
-Oui. Dit elle difficilement.
-Quand est ce que ?
-Demain soir. Répond elle en séchant ses larmes.
Je n'ai rien pu faire si ce n'est de laisser mes larmes coulaient. Elle s'arrêta à un moment pour enlever les chaussures que je portais aussitôt ayant les pieds brûlants et on continua notre chemin en silence jusqu'à la maison.
Avant d'entrer la case, j'efface mes larmes afin de m'y engouffrer.
-Les filles vous avez durer aujourd'hui ! Dit ma mère.
-Tata c'est parce qu'au moment de vendre les mangues, j'ai du rentrer car ma tante m'appelait et je n'ai pu venir que maintenant. On vient tout juste de se croiser ! Répond Sophie.
-Alors tu as du vendre les 2 paniers ? Me demande ma mère.
-Euh...
-Oui. Elle les a tous vendu ! Tata, ta fille est très courageuse.
Ma mère me prit dans ses bras.
-Tu fais ma fierté dans cette famille ! Sourit elle.
-Merci maman. Dis je toujours dans ses bras.
Sophie me fit un clin d'œil avant de sortir. Lorsque ma maman me lacha je lui donne l'argent avant de rattraper Sophie.
-Sophie !
-Oui ?
-Tiens ! Dis je en lui donnant des sandales.
-Merci ! Je l'avais oublié.
-Sophie pourquoi tu pleures ?
-Parce que j'aurais tout donner pour être dans les bras de ma mère mais que je ne l'ai pas alors profite de ta chance.
Je la regardais partir avant d'aller dans ma case. Toute la soirée je n'avais pas le morale et je me suis couché avec le cœur gros.
Comme je n'avais pas un sommeil léger, j'ai pu sentir quand Lamine qui était juste couché à côté de moi se levait docilement. J'ouvre un oeil pour voir si ce que je pensais était vrai et ce fut l'affirmatif. Il s'était bel et bien levé, j'allais me lever à mon tour afin de le suivre lorsque je le vis entrer pour prendre quelque chose et il ressortit aussitôt. Pour ne pas me faire prendre, j'attendis qu'il s'éloigne un peu avant de le suivre.
Je ne sais pas ce qu'il peut bien faire en pleine nuit mais je comptais le savoir.
Je zigzaguais de part et d'autre pour pas qu'il me chope en pleine mission.
Il prenait la route du nord en se retournant de temps à autre sans vraiment sentir ma présence parce déjà j'étais loin mais aussi parce qu'il faisait très noir.
Il s'arrêta enfin après quelques minutes de marche et je me cache brusquement derrière le grand buisson quand il se retourna.
-Finalement tu es venu ! Dit un inconnu.
-Évidemment j'allais pas fuir ! Je suis pas un lâche tout comme toi ! Dit sèchement la voix de mon frère.
-Qu'est ce que tu veux dire par là ? Rigole l'inconnu.
-Que je ne m'intéresse pas à une fille qui a la même âge que la mienne.
-Ce n'est pas ma faute si ta sœur est si bonne que je la désire.
-C'est bizarre ! J'aurais juré que ta fille est presque aussi jolie qu'elle.
-Presque ! Relève l'inconnu.
-Ils ne savent pas que tu es déjà stable à la capitale !
-Qu'est ce que ça peut te faire !
-Rien si ce n'est que tu retardes le processus scolaire de tes enfants.
-Ce n'est pas un analphabète qui doit me dire ça ! Annonce l'inconnu.
-Je te faisais confiance Allane ! Je n'avais jamais cru que le père de ......
-Tu me parleras de père lorsque le tien sera exemplaire.
-Il n'est certes pas le bon père que j'avais cru mais ça ne change rien au fait qu'il se bat pour nous.
-On en reparlera pour voir si il se battra toujours pour vous.
-Qu'est ce que tu veux dire par là ? Questionne mon frère.
-Mon argent ! Change l'inconnu de sujet.
-Je ne l'ai pas !
-Tu commences vraiment à te foutre de ma gueule Lamine et ça c'est que je voulais. Ça fait déjà 2 mois que je te cours après et ça suffit largement pour mettre ma menace à exécution.
-Je te demande juste une semaine et j'aurais cette argent. Une semaine.
-Encore une semaine ? Jamais.
-J'ai déjà 50.000f tenez les voici.
-Ah vu que tu te débrouilles déjà bien, je te donne 24 heures.
-24heures ? Je ne peux rien faire en 24 heures.
-Je ne toucherais pas cet argent tant qu'il ne sera pas complet.
Je levais ma tête légèrement pour voir qui pourrait être cet inconnu. Je ne pouvais pas le voir complètement mais je pouvais voir que c'est un homme habillé en tenue traditionnelle très costaud et sans plus. Je me retournais du côté droit et aperçu une voiture avec une portière ouvert, j'en juge alors que la voiture lui appartenait.
5643 ! Me répétais je intérieurement pour mémoriser le matricule de la voiture qui avait était éclairé par les phares antibrouillard.
J'avais appris à lire mais seulement les chiffres. Je ne pouvais pas lire les lettres. J'ai appris ça par le biais d'un gentil voisin qui malheureusement est décédé avant que l'on ne puisse en arriver à l'alphabet.
Je savais que ça ne servait à rien ce que je faisais parce que je suis carrément incapable de reconnaître cet homme et cette voiture dont je viens de mémoriser le matricule je ne le reverais certainement plus jamais.
-Bon ok ! Mais une chose que tu ne dois pas oublier, tu as aussi une fille aussi bonne que ma sœur ! Dit la voix de mon frère.
-Tu ne la touches pas !
-Tant que tu ne touches pas ma sœur, on est quitte !
-Ok ! Soupire l'homme. Nous sommes d'accord dans ce cas.
Sachant que la discussion était sur le point de toucher à sa fin, je me déplaçais doucement du buisson où j'étais cachée pour m'éloigner longuement. Jugeant que j'étais déjà loin d'eux, je me mis à courir en direction de notre case avant de me coucher en vitesse à ma place initiale.
Quelques minutes plus tard je l'entendis à nouveau soupirer longuement avant de se coucher devant moi. Il ne lui a fallut que de quelques minutes pour que je l'entendis ronfler.
<> Dit il dans son sommeil avant de changer de position.
Beaucoup de questions et d'incompréhension se bousculent dans ma tête. Qui pouvait bien être cette homme qui me voulait à tout prix ? Comment Lamine l'a t'il connu ? De quelle fille Lamine voulait s'en prendre si l'inconnu me touche ? Pour quelle raison a t'il prit cet argent ?
Et s'il en vient à perturber son sommeil c'est vraiment parce que cette situation le dépasse.
Cependant une chose est sûr demain je ne rentrerais pas dans cette case sans lui amener ces 50.000f. Je ne sais pas par quel moyen ni comment j'allais y parvenir mais c'est sûr et certain que l'amour fraternel que je ressens pour lui ne me permet pas de rester les bras croisés face à son problème.