-Tu es fou Lamine ? Demandais je en me tenant la poitrine sous le choc qu'il puisse me demander une telle chose. Je vais le dire à maman ! Répondis je en voulant sortir.
-Si tu ne le fais pas, il anticipera ma mort ! Ajoute t'il.
-Mais qu'à tu bien pu faire de toute cette somme Lamine. Me retournais je avec une larme sur ma joue.
-Je ne peux rien te dire. Dit il en baissant la tête.
-....Je ne veux pas faire ça, maman me l'a toujours interdite et même toi tu ne voulais pas que je parle aux autres garçons.
-Je sais petite sœur mais ce n'est pas du bluff, ça fait longtemps qu'il te voulait et j'ai toujours refusé. Quand il a su pour mes problèmes d'argent, il me l'a aussitôt prêté me disant que je pourrais le payer quand je l'aurais mais ce malheureux avait déjà autre chose en tête. Arrêtes de pleurer ! Dit il en effaçant mes larmes.
-Il va vraiment te tuer si tu ne le fais pas ?
-Oui mais je vais me débrouiller d'accord, tu n'as pas à t'inquiéter !
-Dis moi ce que tu as fait de cet argent ? Et qui est celui dont tu me parles ?
-Je.....
-Votre père est rentré ! Nous interrompt ma mère en plein débat.
Sans rien ajouter on l'a suivit avant de s'installer à nouveau sur la natte pour manger notre unique repas convenable du jour.
-Bella est ce que tu vas bien ? Demande ma mère.
-Oui..oui bien-sûr ! Répondis je aussitôt en buvant mon thé.
On mangea tous dans le silence en profitant de chaque seconde chaque à prendre une bouchée ou une gorgée. Je peux dire que toute la journée c'était le seul moment où on pouvait énormément remercier Dieu.
À la fin de notre premier et dernier déjeuner de la journée, on était enfin libre à s'amuser où à faire ce qu'on veut chacun de notre côté mais notre couvre feu était l'équivalent d'un compte à rebours de 2 heures soit juste avant le crépuscule.
Comme chaque soir je n'avais rien à faire, je n'avais pas d'amis toutes les filles du villages ne voulaient pas être amie avec moi, quand j'en ai parlé à ma mère, elle m'a répondu que c'était parce qu'elles étaient tous jalouse de ma beauté et qu'elle aussi avait vécu la même chose. Même jusqu'à aujourd'hui ma mère n'avait toujours pas d'amis ! C'est un atout d'être belle mais il y a des fois où tu le regrettes à la mesure où les autres ne te souhaitent que du mal.
Mon père était ressortit de la case pendant que Sandra et Amadou étaient entrain de jouer avec de la paille pour construire un bonhomme à la culture paysanne et villageoise. Sandra avait toujours été proche de Amadou, ils étaient toujours ensemble et je dois admettre que mon petit frère avait un privilége énorme sur elle qui ne mettait jamais à demain ce qu'il lui disait de faire mais heureusement on ne s'inquiétait jamais de ça parce que Amadou n'était pas quelqu'un doté de mauvaise intention bien au contraire, il vouait à sa petite sœur une protection absolue car il avait toujours était content de sécurisé quelqu'un à son tour.
Je les regardais contente et fière de voir la grande complicité qu'avait forgé mes cadets.
-Amadou !
-Oui Sandra ! Répond ce dernier en continuant sa besogne.
-C'est vrai ce que tu as dit tout à l'heure ? Que toi et moi on mangera un jour de la viande ?
-Oui, je te le promet même si c'est la dernière chose que je ferais.
-D'accord. J'ai hâte ! Sourit elle. Tu sais chez Baba, ils en mangent chaque soir.
-Qui te l'a dit ?
-Sa fille ! Hier elle m'avait invité pour manger avec eux mais tu m'as dit de ne pas le faire parce que sinon je ferais honte à maman.
-C'est vrai Sandra. Tu dois te limiter à ce qu'on a. Les gens comme nous se font souvent rabaisser et tu ne sois pas leur donner cette opportunité là.
-Je ne mangerais jamais ce qui n'est pas à moi !
-Et tu n'accepteras jamais aucune invitation à quoi que que ce soit. Tu leur répondras toujours merci. D'accord ?
-D'accord ! Répondit elle aussitôt.
Puis ils continuérent à fabriquer leur petit bonhomme faîtes uniquement de paille.
-Tu crois qu'un jour on vivra ailleurs ? Redemande ma sœur.
-Ailleurs ?
-Oui dans une maison.
-Je ne sais pas ce que c'est une maison. J'en ai juste entendu parler.
-Il paraît que c'est une maison fait de ciment et de sable. Et que c'est très solide comparé à nos cases. On dit aussi qu'il y a des chambres, des toilettes et tout autre chose solide que ni la pluie ni le vent ne peut ravagés.
-Ah ouais ça doit être jolie ça !
-Je pense aussi. Moi je crois qu'on ne vivra jamais dans une maison.
-Moi je crois le contraire ! Ne dis plus ça, d'accord ?
-Oui. Un jour on sera tous dans une maison avec Papa, maman, nos aînés et nous deux. Sourit elle.
-Et on mangera tous de la viande !
-Oui de la viande !
Je souris en écoutant leur conversation. Comme tous les enfants de notre âge, on a tous des rêves sauf que certains pensent que ce sont des rêves que nous faisons alors que nous ne demandons que ce qui est normal. Nous rêvons de vivre dans une maison et de manger de la viande tandis que d'autres rêves de voyager, d'avoir une entreprise, d'avoir de l'argent pourtant nous, on ne demande que d'être heureux.
Je sors de la case et aperçu ma mère assise le banc de sable sous la tente.
-Maman est ce que ça va ? Demandais je en m'asseyant par terre sur le sable.
-Oui ça va ! Dit elle en cachant son visage.
-Tu pleures ?
-Non.
-Je vois tes larmes.
-Je... je..pleure parce que votre père et moi sommes incapable de vous mettre dans de bonnes conditions. Dit elle en séchant ses larmes avec le bout de son pagne.
-Et nous on sourit parce qu'on vous voit chaque jour donné ce qu'il y a de meilleur en vous. Dis je en lui prenant la main. Tu sais maman quoi que l'on puisse penser de cette vie, jamais quelqu'un de nous ne s'est dit que tout ça est votre faute. On essaie de voir les choses du bon côté !
-Merci ma fille, je t'aime tellement. Dit elle en me prenant dans ses bras.
-Je t'aime aussi maman.
-Pourquoi tu restes la ?
-Tout comme toi, je n'ai pas d'amie ! Soupirais je en un haussement d'épaule.
-La jalousie ici est débordante parce que nous sommes les filles les plus belles du village ! Rigole t'elle.
-Toi ça te fait rire mais moi non !
-Ça me fait rire parce qu'elles ont beau nous détester, leurs maris ou frères n'ont d'yeux que pour nous et juste ça c'est une réponse.
Je soupire une nouvelle fois ne la comprenant pas et quand je me retournais j'aperçois Lamine entrain de sortir de la case, je cours vers lui.
-Où est ce que tu vas ? Demandais je.
-Chez Mansour ! Répond t'il.
-Pour faire quoi ?
-Discuter bien évidemment.
-Est ce que je peux venir avec toi ?
-Non, tu es folle ? Va tenir compagnie maman c'est mieux.
-Lamine s'il te plaît, emmènes moi avec toi.
-Bella non !
-Juste pour cette fois.
-J'ai dit non. Dit il froidement avant de s'en aller.
-LAMINE, EMMÈNES LÀ AVEC TOI ! EN PLUS MANSOUR EST UN GARÇON RESPECTABLE, IL NE LUI FERA RIEN. Lui cria ma mère.
-S'il te plaît grand frère, je resterais sage !
-Bon d'accord viens ! Ajoute t'il.
-Merci ! Souris je en le suivant.
-Tu ne marches pas derrière moi, allé viens à côté c'est mieux.
-D'accord Papa ! Dis je cyniquement.
Il n'a fallut que de deux minutes pour que l'on atteigne la case de son ami. À notre arrivée, on le trouva assis de dos sur une natte par terre en discutant avec une fille qu'auparavant je n'avais jamais vu ici. Pendant que mon frère et son ami faisait leur salutations, elle me regardait timidement en souriant.
C'était une fille très belle avec des fossetes, la façon dont elle était assise me faisait croire qu'elle avait une très belle forme et semblait être de même taille que moi. Sans oublié que son teint clair était similaire au mien. Tout ce qui aurait pu vraiment nous différencier c'est son nez écrasé, ses yeux moyens et ses fossetes. Cependant elle était vraiment superbe.
-Bella, viens je te présente Mansour ! Mansour je te présente ma sœur Bella. Dit Lamine au moment où je vis pour la première fois le visage de son ami.
Sans mentir, Mansour était la copie de sa sœur en beaucoup plus élancé et en beaucoup plus beau. Il avait les cheveux rasés, tête ovale, gros yeux, sourcils tracés, petite bouche et nez plus ou moins pointu.
-Bonsoir Bella, enchanté de te connaître ! Dit il en me tendant la main dans un sourire faisant ressortir ses fossetes.
-Enchanté Mansour ! Souris je en empoignant main.
-Et voici Sophie, sa sœur ! Ajoute Lamine.
Pour me saluer celle ci se leva pour me donner sa main que je saisis avec enchantement.
-Asseyez vous ! Nous dit elle.
-Bien évidemment c'est chez moi ici hein ! Rigola Lamine en s'asseyant en même temps que moi.
Dès que l'on s'asseyit, les garçons se metterent à parler de tout et de rien pendant que moi je n'arrêtais pas de contempler secrètement discrètement Mansour qui contrairement à sa sœur était très bavard momentanément car c'est lui qui tenait le fil de la conversation. Qu'est ce qu'il est beau ! Me dis je.
-Oui il est très beau ! Mais fais gaffe hein, il est très souhaité par les filles du village. Répondit elle en murmurant pour pas que les garçons l'entendent.
Oh oh ! J'ai dû dire ça en parole sans m'en rendre compte.
-Non. Non. C'est pas ce que tu crois !
-Ouais ouais c'est ça !
-C'est la toute première fois que je le vois et je ne suis pas intéressé par les mecs à mon âge !
-Bon d'accord si tu le dis. Tu es vraiment belle ! Sourit elle.
-Toi aussi tu es très belle ! Pourquoi je ne t'ai jamais vu ici avant ?
-J'étais dans le village voisine où j'habitais avec mon père ! J'ai dû venir ici parce qu'il a obtenu un travail à la capitale.
-Ah d'accord.
-Il m'a promis de venir me chercher dès qu'il aura quelque chose de stable. Comme ça je pourrais continuer à nouveau mes études. J'aurais quelques mois de retard mais sans plus.
-Tu pars donc à l'école ?
-Oui, bien sûr que oui. Papi aussi y aller, il a obtenu son bac l'année dernière c'est pourquoi il est revenu ici. Je pense que lui aussi continuera ses études quand papa nous appelera mais rien n'est encore sûr.
-Comment ça se passe l'école ?
-Tu n'y vas pas ?
-Non.
-Et ton frère ?
-Non plus.
-Mais pourquoi ?
-Tu as oublié dans quel village tu te trouves ou quoi ?
-Ah oui c'est vrai. Désolé. J'avais carrément oublié, je viens juste de venir cette semaine.
-C'est pas grave ! Alors tu me racontes ?
-Oui, bon d'accord disons qu'il y a des bancs disposés horizontalement et verticalement puis il y a devant chaque banc un table similaire à tous les autres. Et aussi un grand tableau accroché au mur où le maître peut écrire et nous expliquait.
-Le maître ?
-Celui qui nous apprend à écrire et à lire.
-Tu as de la chance toi !
-Oui c'est pourquoi je fais tout pour réussir.
-J'aurais voulu que mon petit frère et ma petite sœur aient cette grande opportunité.
-Tu as des cadets ?
-Oui. Et toi ?
-Non. Il y a que mon grand frère et moi.
-D'accord.
-Tu n'as aucune amie qui va à l'école ?
-J'ai pas d'amie.
-Laisse moi deviner. Tu n'as pas d'amis parce qu'elles sont tous jalouse ?
-Comment tu sais ?
-Parce que moi aussi je n'en ai pas ici. Elles me regardent toute de travers mais j'avoue quand même qu'à côté de toi, je suis rien ! Sourit elle. Tu es magnifique vraiment !
-Arrêtes de dire des bêtises, je ne suis pas plus belle que toi sinon tu aurais des amis. Rigolais je. Si elles te détestent autant c'est évidemment parce qu'on est sur la même longueur d'onde aux yeux des mecs.
-Parce que toi aussi les mecs d'ici te suivent comme ton ombre ?
-Oui. Ils ne se reposent jamais ! Soupirais je.
-Tu es vraiment ma jumelle toi. Dit elle en me faisant un câlin.
-Est ce que je suis ton amie alors ?
-Même si on vient de se connaître, je te considère déjà comme ma jumelle. Regarde on est presque identique.
-Ouais presque ! Souris je à mon tour.
-Bella viens on rentre, il va bientôt faire nuit ! Dit Lamine debout.
-D'accord ! Répondis je en me levant en même temps que Sophie.
J'avais raison ! Elle était superbe ! On avait la même taille imposante, la même carrure, physiquement on était similaire.
Je comprends enfin pourquoi les filles sont jalouse et pourquoi les mecs me désire autant.
-Au revoir Mansour ! Au revoir Jumelle. Souris je contente de l'avoir rencontrer.
-Waouw vous vous êtes déjà liés. C'est super ! Réplique mon frère en me tenant l'épaule pour me regarder dans les yeux.
-Oui c'est super. Tu te rend comptes j'ai enfin une amie.
-Jumelle ! Renchérit Sophie faisant éclater de rire nos frères.
-Euh oui jumelle. Dis je en me grattant la nuque.
-Allez on y va ! Au-revoir !
-Au revoir ! Disent Mansour et sa sœur ensemble.
Je quittais leur espace avec un très grand sourire.
-SOPHIE ! Criais je en me retournant.
-OUI ! Hurla t'elle à son tour.
-EST CE QUE TU SERAS À LA VEILLÉE CE SOIR ?
-BIEN SÛR QUE OUI MA JUMELLE. ON VA ENFLAMMER LE CŒUR DES AUTRES FILLES. Rigole t'elle.
-À TOUT À L'HEURE ALORS.
-D'ACCORD !
Ce soir là enfin j'avais rencontré ce que je n'ai jamais eu.
Il me serait difficile d'expliquer à ma mère que j'avais une sœur qui n'était pas d'elle.