L'insaisissable
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Chapitre 4 Chapitre 04

Je baissais la tête de honte.

-Tu délaisses ta prière alors que tu as mémorisé le Coran mais à ton âge crois tu que je vais te demander d'aller prier ? Crois tu que je vais t'empêcher de fumer en te retirant la cigarette des mains pour le remplacer par le chapelet ? Non, non , je ne vais pas le faire tu sais pourquoi ? Parce que quand j'avais encore du pouvoir sur toi, je t'ai donné la meilleure éducation qu'il soit sur terre. Ta fierté, ton complexe et égoïsme t'ont fait dévié sur le mauvais chemin. Le pire c'est que tu t'en fiches, tu ne t'en rends même pas compte. Qu'Allah Le Majestueux me pardonne de ce que je vais dire, mais il y a des fois où j'aimerais que tu n'existes tout simplement pas Momo.

-Pourquoi ?

-Tu as rien du fils que j'espérais avoir et tu as tout du fils que je n'espérais pas avoir. Tu me déçois au plus haut point, tu me déçois comme je ne l'ai jamais été de toute ma vie.

C'était la toute première fois que je lisais de la déception sur le visage de mon père. Il était réellement très déçu de moi, ce qui n'a fait qu'accroître d'avantage ma colère envers cet imbécile de Issa.

-Je suis désolé ! C'est tout ce que j'arrive à dire. Je suis sincèrement désolé.

-J'aurais aimé entendre quelque chose d'autre. Répond t'il avant de sortir suivit de Salma.

Ça me faisait vraiment très mal d'avoir déçu mon père mais dans ma tête il y avait quelque chose qui m'importait plus et c'était comment mener ma vengeance envers Issa. Je ne pouvais pas me battre avec lui à nouveau, ça serait trop mesquin de ma part. Il faut que j'attaque là où ça fait le plus mal et pour ça rien de mieux que la femme pour qui il aura tout donner : sa sœur.

En effet, je me rappelle qu'il ne cessait de décrire que sa sœur était comme un trésor pour lui. Alors quoi de mieux de me servir de sa sœur histoire de découvrir ce que ça fait d'avoir du plaisir ?

Issa va vraiment savoir ce que c'est la douleur interne ! Chaque chose a son temps et une fois que j'aurais rencontré sa sœur, il ne pourra plus me voir comme l'intello mais comme un salaud.

Quand je sentis enfin que ça allait mieux moralement, je me décidais encore une fois d'aller chercher du travail. Ma détermination n'en fut que plus grande.

-Le sac. Le sac. Me répétait le perroquet quand il me vit.

-Qu'est-ce qu'il y a Kala ? Qu'est-ce qu'il y a dans mon sac ?

-Le sac. Le sac. Répétait t'il.

-Tu n'aurais pas vu ma montre en or par hasard ? Me questionna mon père.

-Le sac. Lui répond Kala.

-Je ne sais pas pourquoi mais il ne cesse de répéter le sac. Clignais je des yeux.

-Ouvre ton sac. Dit il d'un ton sec.

C'est à ce moment que mon cerveau me fit un déclic que j'avais laissé mon sac à la portée de tous en sortant les poubelles plus tôt ce matin. J'ouvrais donc ce dernier avec une boule au ventre car si la montre s'avérait être dans le sac : tous les preuves seront contre moi. Je ne trouverais aucune raison pour m'innocenter alors j'espère vraiment que ce n'est pas ce que je crois sinon mon père serait apte à me renvoyer de la maison.

Après quelques petites recherches redoutables, j'en sortis la montre à contre cœur.

C'est confirmé : je suis maudit.

-Tu me crois aussi fou ? Me demande mon père en narguant les sourcils.

-Papa je te jure que.....

-Momo tu crois vraiment que je vais te croire.

-Mais...

-Je surprends le perroquet entrain de répéter le sac. Et quand je suis devant toi, sachant que tu es pris en délit, tu fais semblant que tu viens de le trouver dans TON SAC ? Crois tu que je vais gober ça ?

-J'étais sorti pour les poubelles et je l'avais laissé ici, je.....

-Ma montre ! Me coupa t'il en me tendant la main.

Je le lui donne et il s'en va aussitôt.

-Il y a deux possibilités soit il en arrive à te sortir de la maison, soit il arrête de te calculer pour le reste de ta vie. Me dit ma tante par derrière. Me dit ma tante pendant que j'étais toujours sur la même position.

-À quoi bon ? Je ne vous fatigue en rien !

-Je ne veux plus cohabiter avec toi. On veut vivre notre petite famille sans la trace de Diarra. Ton père pense encore à elle quand il te voit, je le sais et je n'aime pas cela.

-Si tu me fais sortir de la maison où est-ce que j'irais ?

-Laisse moi réfléchir, tu pourrais peut-être rejoindre ta mère au cimetière.

-Tu ne t'entends pas parler ! Lui répondis je.

Je pris ensuite la direction de ma chambre parce que décidément aujourd'hui n'est pas un jour fait pour moi car à chaque que je decide d'aller chercher du travail quelque chose de facheux m'arrive. C'est mieux si je reste dans mon coin.

-Dans une heure, j'aimerais que tu refasses la peinture de la véranda. Ajoute t'elle

-Ok.

Pendant mon moment d'isolation dans ma chambre, je me connectais sur WhatsApp puis je remarquais les nombreux messages que je recevais venant des filles. Dans ma vie de tous les jours, les femmes sont toujours passés en dernier plan même si j'avais eu dans le passé des copines, j'avais toujours beaucoup plus important à faire que de les amener au restaurant ou autre. Mais maintenant que j'y pense, me mettre en couple pourrait certainement me faire soit avoir un travail soit avoir ne serait-ce que quelques billets verts ou violets. Ça ne devrait pas être difficile vu que je suis le fils unique du trés populaire commandant de l'armée. Les gens croient que j'ai une vie de rêve et plein d'argent à mon compte parce que mon père est fortuné alors que c'est tout à fait le contraire. Néanmoins je vais me servir du statut de mon père, le choix ne s'offre pas à moi sur ce coup là. Pour y procéder, il me faut une femme me servant d'intermédiaire entre mon travail et moi. Ceci dit une femme dont le père a une entreprise.

Ça fait l'occasion parce que si ma mémoire est bonne, demain c'est l'anniversaire de Salma, elle a invité quelques de ses amies et collègues à dîner demain soir à la maison : peut être que je rencontrerais une d'entres elles qui pourra combler mes attentes. Je l'espère vraiment.

-Décidément tu es vraiment le fils de ta mère ! Me dit ma conscience mais je l'ignorais royalement en branchant mon téléphone portable après m'être rappelé que ma tante m'avait chargé de refaire la peinture de la véranda.

Lorsque j'y allais, je trouvais mon père entrain de le faire à ma plus grande surprise.

-Il faut que tu me crois je n'ai pas fait des avances à la bonne et je n'ai pas non plus voler ta montre. Je te j....

-Tu étais dans ta chambre depuis ? Me coupa t'il sans décrocher son regard de la peinture.

-Ouais papa j'avais oublié de.....

-Pardon ?

-Je veux dire oui chef.

-Tu sais qu'il va falloir que tu te reprennes toi. Tu as rien fait de ce que tu devais faire et voilà qu'en plus tu me réponds ouais.

-Excuse moi.

-Prends ce pinceau et fait le mur en face !

Sans broncher, je me mis à faire la peinture.

-Tu sais, ils m'ont pas encore appelés. Dis je.

-Qui ça ils ?

-Les entreprises.

-Quels sont les métiers qui s'offrent à toi ?

-Ah. Je ne sais pas si je peux appeler ça comme ça. Mais il y a le travail de maçon, de serveur, de livreur, de mécanicien..... Pathétique ! Soupirais je.

-Pathétique ? Comment ça pathétique ? Tu crois que moi j'ai volé dans les airs pour me déposer sur de l'argent pour avoir ce que j'ai aujourd'hui. Non. J'ai été livreur de pizza, serveur, maçon, plombier, frigoriste et bien d'autres choses. C'est ma détermination qui m'a aidé à réaliser mes rêves.

-Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens. J'ai l'impression d'avoir raté ma vocation, d'avoir perdu mon temps et surtout de m'être tromper en me battant corps et âme pour mes études.

-Et qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Croisez les bras et chômer toute ta vie ? Se retourne t'il pour me faire face.

-Je préfère chômer que de faire ce genre de travail minable qui ne sont pas à mon niveau. Tu as dépensé une fortune pour mes études.

-Il serait peut-être temps que tu me rendes la monnaie de ma pièce non ?

-Trouves moi du travail et je te rendrais bien plus.

-Il vaut mieux que je ne te regarde pas sinon je pourrais te tuer à coup sûr. Fit il en continuant d'étaler de la peinture au mur.

-Pourquoi est-ce que tu es de leur côté ? Demandais je après hésitations.

-Je ne suis du côté de personne. Je suis loyale et équitable dans tout ce que je fais dans cette maison. Répond t'il du tic au tac.

-C'est pas ce que je ressens.

-À mon avis tu ressens beaucoup trop pour un homme.

-Je peux comprendre que tu veuilles que je vole de mes propres ailes, là je suis d'accord mais pas à ce point. Je chôme depuis des mois alors que j'ai plusieurs diplômes, tu ne penses pas qu'il est temps que tu me donnes ne serait-ce qu'un coup de pouce afin de m'aider.

-Il faut que tu portes ton propre surnom, je ne veux pas que tu te fasses appelé ''le fils du commandant''.

-D'accord. Et qu'en est-il du fait que je mange toujours vos restes, jamais vous ne m'appelez à table !

-Momo ! Momo ! Momo ! Arrêtes de te plaindre tu veux ? Tu es un homme et un homme ça encaisse sans parler. Et pour répondre à ta question, tu sais, moi je ne te demande pas de l'argent. Je veux juste que tu comprennes qu'il n'y a pas de sot métier, je veux que tu grimpes les escaliers une à une.

-À 28 ans je ne pense pas que j'ai le temps de grimper les escaliers une à une.

-À ton age, j'avais plusieurs petit métiers à la fois. Ces métiers ont fait de moi l'homme que je suis actuellement. Mon père était tout aussi riche pourtant il m'a laissé à mon propre sort et grâce à ça Alhamdoulilah je lui en serais toujours redevable car j'ai appris à me débrouiller seul. Je connais la valeur de chaque francs.

-Les générations ont évolué depuis lors.

-Trouves.toi.un métier.légale. Fin de la discussion.

-Ok. Pas de problème.

-Merci. Maintient t'il froidement.

Un silence gênant s'installa dans la pièce mais cela semblait ne pas dérangeait mon père qui avait l'air d'être très remonté contre moi.

-Il faut que tu saches faire autre chose de tes mains que de me les tendre. Est-ce trop te demander ? Me questionna t'il en soupirant.

-Oui.

-Tu es encore plus idiot que ce que je croyais. Dit il en posant le pinceau sur la table.

-Mais papa tous les gens disent que je mérite un bon.....

-Je me fiche de ce que les gens disent tu entends ? C'est moi le patron tu comprends ? C'est moi qui parle et personne d'autre. C'est uniquement ce que je dis qui compte.

-S'il te plaît pa....

-La question était est-ce que tu comprends ? Questionne t'il en me donnant deux coup de poings succeccives sous la mâchoire me faisant atterir au mur qui par la même occasion me fit tâcher de peinture.

Je me redressais difficilement avant de serrer les poings.

-Est-ce que tu comprends ?

-Oui.

-Quoi ?

-Oui chef.

-Trés bien. Maintenant hors de ma vue.

Je me retournais pour m'en aller puis je ne sais pas pourquoi mais je me suis résignais avant de revenir à sa hauteur. Lorsqu'il remarqua que j'étais encore là, il cligna des yeux.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux m'affronter ? Me demande t'il en me poussant légèrement comme pour me provoquer.

-Je peux te poser une question ?

-Qu'est-ce que t'as à me demander ?

-Pourquoi tu ne m'aimes pas ? Pourquoi tu ne m'as jamais aimé ?

-T'aimer ? Rigole t'il. Qui a dit que je dois t'aimer ? Quel loi dit que je dois t'aimer ? Quelle règle le dit ?

-......

-Pourquoi penses tu que tu es encore sous mon toit ?

-Parce que je n'ai pas encore de quoi m'en aller.

-Tu es le pire imbécile que je connaisse. Rétorque t'il avec l'ombre d'un sourire espiègle.

-Si je te demande ça c'est parce que tu as beau dire que tu veux le meilleur pour moi, jamais tu ne t'es comporté comme un papa aimant avec moi. Quand je te parle, j'ai l'impression d'être ton employé et non pas ton fils.

-Momo que ça soit bien clair entre nous, je n'ai pas à t'aimer. Depuis quand un homme demande à recevoir de l'amour ? Un homme n'a pas besoin d'amour, mets le bien dans ta tête, un homme, un vrai n'as pas besoin d'amour et toi en occurence.

-Mais.....

-Faut pas que tu passes ta vie à te demander si les gens t'aiment bien ou pas mais fait en sorte qu'ils se comportent bien avec toi. Alors au va voir ailleurs au lieu de me parler d'histoire d'amour. Il faut vraiment que je te rappelle ton âge ? Dégage de ma vue avant que je ne t'envoie à l'hôpital. Prononça t'il en essayant de se contrôler. Te voir commence vraiment à peser lourd sur mes épaules.

Suite à sa réponse, j'étais encore beaucoup plus remonté qu'avant. En rentrant dans ma chambre, je claquais la porte comme si tout le poids du monde y reposait. Je voulais que tout cela cesse, je voulais arrêter d'être ce pantin que l'on tire par le bout du nez tel un chien. Mon père veut que je travaille ? Il y a pas de soucis. Dorénavant je vais utiliser l'arme qu'avait utilisé Diarra pendant qu'elle était en vie.

Un travail je vais en avoir, peu importe le prix. Je suis partant. Après tout quand on est né pour l'argent, on vit pour l'argent. Il y a pas le feu à cela. On ne pourra pas m'en vouloir de détenir les défauts de celle qui m'a mise au monde.

Ma journée a été tellement mouvementé que je n'ai pas pu prendre en considération ma faim. C'est vrai que je n'ai presque rien mangé depuis déjà des jours et au point où j'en suis, je ne peux plus me retenir. Il me faut bien plus que de l'eau et de la respiration pour me rassasier mais étant donné que toutes les portes me sont fermées, je n'ai le choix que d'aller quémander de la nourriture auprès de la bonne. J'ai une fierté énorme mais là je n'en peux vraiment plus.

Je me levais d'un pas décidé pour aller à la cuisine mais je me résignais au dernier car j'avais jugé plus juste de demander à ma sœur de m'aider ne serait-ce qu'avec quelques pièces pour que je m'achète du pain.

Je toquais à la porte de sa chambre et quelques secondes plus tard, elle vint m'ouvrir.

-Qu'est-ce que tu veux le chômeur ? Râla t'elle.

-Salma, j'ai faim.

-Et ?

-Et ça fait des jours que je n'ai presque rien mangé. Je veux juste quelques pièces, je te les rendrais et je t'en serais redevable.

-Ah. Éclate t'elle de rire. Hôte toi du pas de ma porte, je n'ai rien à t'offrir.

-Ok. Dis je simplement. Alors passe une bonne nuit. Hochais je la tête avec mon éternel sourire avant de m'en aller.

-Bonne nuit grand frère chéri. Me nargua t'elle. Et que ce soit la dernière fois que tu oses venir frapper à la porte, la prochaine fois.......

-Il n'y aurait pas de prochaine fois Salma. C'est la première et ce sera la dernière fois, tu peux me croire sur parole.

-Je l'espère. Hausse t'elle les yeux aux ciels.

J'avais les nerfs mais je n'allais certainement pas le lui montrer, je cherchais une autre solution mais heureusement pour moi il n'y avait personne en bas alors j'en profitais pour me faufiler dans le magasin qui contenait une réserve de bouffe pour en sortir des céréales et du lait. C'est en sortant que je tombais nez à nez sur ma tante qui fut d'abord choquée de me trouver dans le magasin mais en découvrant ce que contenait mes mains, elle émit l'ombre d'un sourire amusé.

-Donne moi ce que tu as entre les mains. Fit elle d'un ton sévère.

-J'ai faim, ça fait des jours......

-Je m'en fiche. Donne moi ça. Dit elle en arrachant les céréales et la bouteille de lait. Si tu veux mangé, va prendre le reste de riz qu'à laisser la bonne avant que l'on ne les donne au montons.

-Je préfère mourir que de manger vos restes.

-Pourtant c'est le seul choix que tu as. Souria t'elle avant d'ouvrir les céréales pour le verser par terre ensuite elle en fit de même pour le lait. Tu préfères les restes ou manger par terre ?

-Comment as-tu pu faire ça ? Questionnais je choqué.

-Eih bien c'est simple, je les ouvert et j'ai versé le contenu par terre comme par magie. Répond t'elle avant de se retourner.

Je saisis un bol avant d'entamer de ramasser les céréales, ça pourrait peut être me servir de quelque chose dans mon ventre mais quand elle s'en aperçut, elle revint encore vers moi pour marcher avec ses chaussures sur les céréales.

            
            

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